Notes
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[1]
Calcul effectué en dollars 1990 constants à partir des données de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, Seuil, 2013, p. 739. Le capital est chez Piketty pris dans son sens élargi : capital productif et patrimoines privés (ce n’est pas le sens strict des marxistes).
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[2]
Alf Hornborg et Carole L. Crumley (eds.), The world system and the earth system. Walnut Creek, California, Left Coast Press, 2006 ; Alf Hornborg, Global ecology and unequal exchange. Fetishism in a zero-sum world, Londres, Routledge, 2013 ; Andreas Malm, Fossil capital. The rise of steam-power and the roots of global warming, Londres, Verso, 2015 ; Jason Moore, Capitalism in the Web of life, Londres, Verso, 2015 ; Jason W. Moore (dir.), Anthropocene or capitalocene ? Nature, history and the crisis of capitalism, Oakland CA, PM Press, 2016.
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[3]
Richard Heede, « Tracing anthropogenic carbon dioxide and methane emissions to fossil fuel and cement producers, 1854-2010 », Climatic Change, 122, 2014, p. 229-241. Pour une ébauche d’histoire différenciée et politique des émissions de gaz à effet de serre, voir C. Bonneuil et J.-B. Fressoz, op. cit., p. 115-140.
-
[4]
Pour la méthode et les résultats récents, voir footprintnetwork.org
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[5]
Alf Hornborg, « Ecological economics, Marxism, and technological progress. Some explorations of the conceptual foundations of theories of ecologically unequal exchange », Ecological Economics, 105, 2014, p. 11–18.
-
[6]
Kenneth Pomeranz, Une grande divergence. La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale, A. Michel, 2010.
-
[7]
Chiffres de Pomeranz complétés par les travaux récents d’Alf Hornborg et de Drimitrios Theodoridis. Cela dit, d’autres historiens comme Paul Warde rappellent que la Grande-Bretagne est au XIXe siècle une grande exportatrice de charbon, ce qui équivaut à une exportation nette d’hectares si l’on rapporte chaque tonne de charbon à la surface de forêt durablement gérée qui aurait pu apporter la même énergie.
-
[8]
A. Hornborg, Global ecology and unequal exchange, op. cit., p. 85-91.
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[9]
Je suis ici l’analyse d’Armel Campagne, « Le Capitalocène. La dynamique historique du “capitalisme fossile” », Politiques des sciences, 18 janvier 2016, sur : pds.hypotheses.org/2385
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[10]
Ces chiffres sont détaillés et sourcés dans C. Bonneuil et J.-B. Fressoz, op. cit., p. 249-250.
-
[11]
Global Footprint Network, 2014. National Footprint Accounts 1961-2010, 2012 Edition, sur : footprintnetwork.org
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[12]
David Harvey, Le nouvel impérialisme, Les Prairies ordinaires, 2010.
1Si le point de déclenchement de l’Anthropocène reste discuté (la conquête et l’ethnocide de l’Amérique ? La révolution industrielle et la naissance du capitalisme fossile ? La bombe atomique et la « grande accélération » d’après 1945 ?), le constat est désormais partagé que ce que nous vivons, bien plus qu’une « crise environnementale », constitue un basculement géologique en même temps qu’une nouvelle condition humaine. Si la planète se réchauffait de +4˚ en 2100 comme dans le scénario business as usual du GIEC, la planète n’aurait jamais été aussi chaude depuis 15 millions d’années. Quant à l’extinction de la biodiversité, elle s’opère actuellement à une vitesse et une ampleur jamais vues depuis 65 millions d’années. D’où une situation radicalement nouvelle pour la condition humaine : les terriens vont avoir à faire face dans les prochaines décennies à des états du système Terre auxquels le genre humain n’a jamais été confronté.
2L’Anthropocène signale aussi l’échec de la modernité qui promettait d’arracher l’histoire à la nature, de libérer le devenir humain de tout déterminisme naturel : les dérèglements infligés à la Terre font un retour en tempête dans nos vies, et nous ramènent à la réalité des mille liens d’appartenance et de rétroactions qui attachent nos sociétés aux processus complexes d’une Terre qui n’est ni stable, ni extérieure, ni infinie. En violentant et jetant sur les routes des dizaines de millions de réfugiés climatiques (22 millions de réfugiés climatiques chaque année aujourd’hui, 250 millions annoncés par l’ONU en 2050), en attisant injustices et tensions géopolitiques, le dérèglement climatique menace toute perspective d’un monde plus juste et solidaire, d’une vie meilleure pour le plus grand nombre. Pourraient ainsi être annihilées les fragiles conquêtes de la démocratie et des droits humains et sociaux depuis les révolutions de l’âge des lumières et la fin de la traite esclavagiste atlantique.
3Alors que l’idéologie du Progrès de l’âge industriel prétendait, de Saint-Simon à Lénine, édifier une société radieuse en faisant table rase de la tradition, notre avenir ne semble aujourd’hui jamais avoir autant dépendu du passé. Chaque dixième de degré Celsius de température supplémentaire est le produit d’une augmentation passée – déjà effectuée il y a des années, voire des décennies – des émissions de gaz à effet de serre. Enfermés dans des verrouillages du passé, plus nous avançons sur la trajectoire en cours d’émissions, plus il sera « trop tard », plus l’avenir se trouve contraint et rétréci par le passé… tout le contraire de la promesse du « progrès » !
L’Anthropocène est un Capitalocène
4Mais qui est cet anthropos cause du déraillement de la trajectoire géologique de la Terre ? Une « espèce humaine » indifférenciée ? Dont la démographie galopante permet de culpabiliser chacun, et surtout les pauvres et les racisés ? En réalité, jusque récemment, l’Anthropocène fut un Occidentalocène ! En 1950, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest avaient émis près des 3/4 des gaz à effet de serre depuis 1750. Si la population humaine a grimpé d’un facteur dix depuis trois siècles, le capital s’est accru d’un facteur 134 entre 1700 et 2008 [1]. N’est-ce pas cette logique d’accumulation qui a tiré toute la dynamique de transformation de la Terre ? C’est la thèse de plusieurs travaux récents [2], à l’interface des sciences du système Terre, de la théorie du système-monde (I. Wallerstein) et de l’histoire sociale et environnementale, qui mettent en évidence un ressort commun aux dominations économiques et sociales, aux injustices environnementales et aux dérèglements écologiques désormais d’ampleur géologique.
5Si toute activité humaine transforme l’environnement, les impacts sont inégalement distribués. 90 entreprises sont ainsi à elles seules responsables de plus de 63 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1751 [3]. En un quart de millénaire de capitalisme fossile, les nations les plus émettrices de CO2 ont été les puissances hégémoniques du système-monde de leur temps. Ce fut d’abord la Grande-Bretagne au XIXe siècle, qui, à l’époque victorienne, émettait la moitié du CO2 mondial et colonisait le monde. Ce furent les États-Unis au milieu du XXe siècle, en guerre froide mais totale avec un bloc de l’Est non moins destructeur.
Dette écologique et échange inégal
6La conquête de l’hégémonie économique par ces hegemon (et les autres États-nations centraux de chaque période de l’économie-monde) a permis l’essor capitaliste de leurs élites aussi bien que l’achat de la paix sociale domestique par l’entrée des classes dominées dans la société de consommation. Mais tout cela n’a été possible, à chaque époque, que par un endettement écologique de ces puissances, c’est-à-dire par un échange écologiquement inégal avec les autres régions du monde.
7De quoi s’agit-il ? Tandis que la notion marxiste d’échange inégal s’intéressait à une dégradation des termes de l’échange entre périphérie et centre mesurée en quantité de travail, celle d’« échange écologique inégal » explore l’asymétrie qui se joue lorsque des territoires périphériques ou dominés du système économique mondial exportent des produits à forte valeur d’usage écologique contre des produits qui ont une moindre valeur d’usage écologique voire sont générateurs de nuisances. Cette valeur écologique peut se mesurer en hectares nécessaires à la production de différents biens et services, au moyen de l’indicateur d’« empreinte écologique » [4], en quantité d’énergie de haute qualité ou de matière (biomasse, minerais, eau, etc.) incorporée dans les échanges internationaux, ou encore en déchets et nuisances et entropie générés et inégalement distribués. Cette rematérialisation de l’analyse des échanges économiques mondiaux offre depuis quelques années un regard nouveau sur les métabolismes de nos sociétés et nos économies, et sur la succession historique d’autant d’écologies-monde que d’« économies-monde » (F. Braudel), chacune caractérisée à chaque période historique par une certaine organisation (asymétrique) des flux de matière, d’énergie et de bienfaits ou méfaits écologiques [5].
8L’historien Kenneth Pomeranz a montré le rôle d’un échange écologique inégal dans l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’ère industrielle [6]. La conquête de l’Amérique et le contrôle du commerce triangulaire permirent une accumulation primitive européenne que la Grande-Bretagne dominait au XVIIIe siècle par sa supériorité navale. Cela lui offrit un accès aux ressources venant du reste du monde qui furent indispensables à son développement industriel : de la main d’œuvre esclavagiste cultivant le coton pour ses manufactures et le sucre (4 % de l’apport énergétique alimentaire en Angleterre en 1800), de la laine, du bois, puis du guano, du blé et de la viande. Au milieu du XIXe siècle, les hectares de la périphérie de l’empire qui sont mobilisés à produire les produits importés équivalent à bien plus que la surface agricole utile britannique [7]. L’échange est inégal puisqu’en 1850, en échangeant 1000 £ de textile manufacturé à Manchester contre 1000 £ de coton brut américain, l’Angleterre était gagnante à 46 % en terme de travail incorporé (échange inégal) et à 6000 % en terme d’hectares incorporés (échange écologiquement inégal) [8], libérant ainsi son espace domestique de la contrainte environnementale de produire autant de fibres qui entraient en concurrence avec les autres besoins en grains, bois et fourrages. C’est cette appropriation des bras et des terres de la périphérie (mais aussi du travail des écosystèmes de l’ère primaire pendant des dizaines de millions d’années) qui a rendu possible son entrée dans une économie industrielle.
9Andreas Malm montre aussi que le tournant fossile, de l’industrie textile britannique ne se fait que dans le 2e quart du XIXe siècle, c’est-à-dire un demi-siècle après l’invention par James Watt d’une machine à vapeur fournissant un travail mécanique. C’est que l’énergie hydraulique est abondante (moyennant des aménagements collectifs) et moins chère. Mais lorsqu’un mouvement ouvrier se fait jour (en lien avec le mouvement chartiste) et qu’il obtient des gains salariaux et la réduction du temps de travail journalier, il devient intéressant pour les patrons d’industrie textile d’investir dans des machines à vapeur et des outils mécaniques de filage et de tissage. Cette mécanisation du travail permet d’accélérer les cadences (à la survaleur absolue d’un temps de travail non limité succède une survaleur relative permise par la hausse de productivité) et de recourir à une main d’œuvre moins qualifiée (les fers de lance des grèves sont alors licenciés) et moins chère. Alors que les manufactures basées sur l’hydraulique tendaient à se répartir le long des rivières parfois loin des centres urbains, le basculement vers le charbon permet une délocalisation de la production dans les grandes villes où l’on peut contrôler militairement une main d’œuvre nombreuse et paupérisée. Adossée à la force de répression et à la prolétarisation (les ouvriers des usines textiles de campagne étaient en partie des paysans) la machine à vapeur permet donc une forme plus intensive de subordination du travail au capital. En termes marxiens, cette mécanisation fossile permet un passage de la « subsomption formelle » (contrôle « formel » de travailleurs encore largement autonomes dans leur façon de travailler) à la « subsomption réelle » (contrôle « réel » du procès de travail par le capital via sa machinerie) [9].
10De même, la « grande accélération » d’après 1945 a partie liée avec le pillage des ressources et la dette écologique. La croissance forte des dites « Trente Glorieuses » se caractérise premièrement par sa gloutonnerie énergétique et son empreinte carbone. Alors qu’il avait suffi de +1,7 % par an de consommation d’énergie fossile pour une croissance mondiale de 2,13 % par an dans la première moitié du XXe siècle, il en faut +4,5 % par an entre 1945 et 1973 pour une croissance annuelle de 4,18 % [10]. C’est l’époque où l’empreinte écologique humaine globale bondit de l’équivalent de 63 % de la capacité bioproductive terrestre en 1961 à plus de 100 % à la fin des années 1970.
11La « grande accélération » est aussi un processus inégal. Une terrible exploitation des ressources naturelles et humaines est nécessaire à la course aux armements, à l’espace, à la production mais aussi à la consommation, que se livrent le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est. Avec une différence notable : le camp communiste exploite et dégrade surtout son propre environnement (balance des matières proche de l’équilibre et nombreux désastres environnementaux), tandis que les pays industriels occidentaux construisent leur croissance sur un gigantesque drainage des ressources minérales et renouvelables (avec des importations nettes de matière passant de 299 milliards de tonne/an en 1950 à plus de 1282 en 1970). Ces ressources proviennent du reste du monde non communiste, qui lui se vide de sa matière et de son énergie de haute qualité (voir Figure 1).
Balance des matières de 6 grands groupes de pays de 1950 à 2010 en gigatonnes (106 t) par an*
Balance des matières de 6 grands groupes de pays de 1950 à 2010 en gigatonnes (106 t) par an*
* Graphique établi à partir des données de Anke Schaffartzik, A. Mayer, S. Gingrich, N. Eisenmenger, C. Loy, F. Krausmann, « The global metabolic transition. Regional patterns and trends of global material flows, 1950–2010 », Global Environmental Change, 26, 2014, p. 87–97.Légende. a = Occident industriel ; b = Asie ; c = Afrique sud-saharienne ; d = Amérique latine et Caraïbes ; e = URSS et ex-URSS ; f = Europe centrale et Afrique du Nord.
12Ce drainage est économiquement inégal avec des termes de l’échange des pays « en voie de développement » exportateurs de produits primaires de près de -20 % entre 1950 à 1972. Cet échange est aussi écologiquement inégal. Vers 1973, tandis que la Chine et l’URSS atteignent une empreinte écologique équivalant à 100 % de leur biocapacité domestique, l’empreinte états-unienne est déjà de 176 % (de sa biocapacité), celle de la Grande-Bretagne de 377 %, celle de la France de 141 %, celle de l’Allemagne fédérale de 292 % et celle du Japon de 576 %, tandis que nombre de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine restent sous un ratio de 50 % [11]. La « grande accélération » de l’Anthropocène trouve donc sa source dans ce formidable endettement écologique des pays industriels occidentaux qui l’emportent sur le système communiste et propulsent le monde vers un modèle de développement insoutenable tandis que leurs émissions massives de polluants et de gaz à effets de serre reviennent au bout du compte à s’approprier les fonctionnements écosystémiques réparateurs du reste du monde. Cette appropriation par les pays dominants de surplus écologiques et de capacités régénératrices à la périphérie creuse un écart écologique entre des économies nationales qui génèrent beaucoup de richesses sans soumettre leur territoire à des impacts excessifs et les pays du reste du monde dont l’économie pèse d’une lourde empreinte sur le territoire. C’est-là un nouveau moment de ce que Karl Marx et Rosa Luxemburg avait appelé « accumulation primitive », et que David Harvey dénomme « accumulation par dépossession » [12].
13Aujourd’hui un échange écologique inégal se poursuit entre ceux qui entendent asseoir leur puissance économique et leur paix sociale sur des émissions de gaz à effet de serre par personne nettement supérieures à la moyenne mondiale (États-Unis, mais aussi bientôt la Chine, et plus généralement les 5 % les plus aisés de la planète) et les régions (insulaires, tropicales et côtières principalement) et populations (les plus pauvres principalement) qui sont et seront les plus durement touchées par les dérèglements climatiques. Outre qu’elles sont particulièrement affectées, ces dernières régions et populations sont aussi celles dont les écosystèmes (forêts) sont les plus mis à contribution pour atténuer les émissions excessives de déchets des régions et populations riches ; et ce à titre gratuit (dette écologique autrement plus immense que les dettes souveraines) ou bien contre faible rémunération via des mécanismes REDD (mécanismes de réduction des émissions contre la déforestation et la dégradation des forêts) et autres marchés des biens et services environnementaux qui constituent une nouvelle forme d’échange inégal.
14En France, et à Notre-Dame-des-Landes notamment où, au moment où j’écris ces lignes, les hélicoptères passent quotidiennement au-dessus de la ZAD pour préparer une évacuation, cette injustice écologique se poursuit aussi entre les élites qui aménagent les territoires selon les besoins de leur forme de vie hypermobiles et climato-criminelle et le commun des habitants de ces territoires qui, loin de bénéficier de ces équipements, en pâtissent (dégradation des liaisons ferroviaires locales, localisation des HLM en bordure des autoroutes et des aéroports, désertification spirituelle des métropoles, recul des terres cultivables, des zones humides et de la qualité de vie).
15Ainsi, plutôt qu’à une gestion prétendument durable de la Terre par un capitalisme vert, l’Anthropocène appelle à une insurrection des affectés par ces nouvelles enclosures planétaires.
Notes
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[1]
Calcul effectué en dollars 1990 constants à partir des données de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, Seuil, 2013, p. 739. Le capital est chez Piketty pris dans son sens élargi : capital productif et patrimoines privés (ce n’est pas le sens strict des marxistes).
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[2]
Alf Hornborg et Carole L. Crumley (eds.), The world system and the earth system. Walnut Creek, California, Left Coast Press, 2006 ; Alf Hornborg, Global ecology and unequal exchange. Fetishism in a zero-sum world, Londres, Routledge, 2013 ; Andreas Malm, Fossil capital. The rise of steam-power and the roots of global warming, Londres, Verso, 2015 ; Jason Moore, Capitalism in the Web of life, Londres, Verso, 2015 ; Jason W. Moore (dir.), Anthropocene or capitalocene ? Nature, history and the crisis of capitalism, Oakland CA, PM Press, 2016.
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[3]
Richard Heede, « Tracing anthropogenic carbon dioxide and methane emissions to fossil fuel and cement producers, 1854-2010 », Climatic Change, 122, 2014, p. 229-241. Pour une ébauche d’histoire différenciée et politique des émissions de gaz à effet de serre, voir C. Bonneuil et J.-B. Fressoz, op. cit., p. 115-140.
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[4]
Pour la méthode et les résultats récents, voir footprintnetwork.org
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[5]
Alf Hornborg, « Ecological economics, Marxism, and technological progress. Some explorations of the conceptual foundations of theories of ecologically unequal exchange », Ecological Economics, 105, 2014, p. 11–18.
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[6]
Kenneth Pomeranz, Une grande divergence. La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale, A. Michel, 2010.
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[7]
Chiffres de Pomeranz complétés par les travaux récents d’Alf Hornborg et de Drimitrios Theodoridis. Cela dit, d’autres historiens comme Paul Warde rappellent que la Grande-Bretagne est au XIXe siècle une grande exportatrice de charbon, ce qui équivaut à une exportation nette d’hectares si l’on rapporte chaque tonne de charbon à la surface de forêt durablement gérée qui aurait pu apporter la même énergie.
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[8]
A. Hornborg, Global ecology and unequal exchange, op. cit., p. 85-91.
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[9]
Je suis ici l’analyse d’Armel Campagne, « Le Capitalocène. La dynamique historique du “capitalisme fossile” », Politiques des sciences, 18 janvier 2016, sur : pds.hypotheses.org/2385
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[10]
Ces chiffres sont détaillés et sourcés dans C. Bonneuil et J.-B. Fressoz, op. cit., p. 249-250.
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[11]
Global Footprint Network, 2014. National Footprint Accounts 1961-2010, 2012 Edition, sur : footprintnetwork.org
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[12]
David Harvey, Le nouvel impérialisme, Les Prairies ordinaires, 2010.