Notes
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[1]
Lançon 2008.
-
[2]
Bardel et alii 2013.
-
[3]
Bardel et alii 2013.
-
[4]
En définitive, le nombre d’individus identifiés sur le plan typologique et versé à la sériation est de 1 202. Il était de 1 168 en 2013, lorsqu’il comprenait également les ensembles de la Somme (Bardel et alii 2013, p. 158). Malheureusement et en dépit de la consultation de l’importante base documentaire du Service régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à la date du 23 janvier 2018, certaines ressources utilisées en 2013 ne sont pas encore disponibles.
-
[5]
Desachy 2004.
-
[6]
Blancquaert 1998 ; Bardel 2012b ; Séverin 2004.
-
[7]
Djindjian 2011, p. 263.
-
[8]
Henton, Lorin 2008.
-
[9]
Bardel et alii 2013, p. 164-167.
-
[10]
Bardel et alii 2013, p. 162-183.
-
[11]
Bardel et alii 2013, p. 159.
-
[12]
Bardel et alii 2013, p. 167-171.
-
[13]
Une première analyse du radiocarbone, réalisée sur des graines (1168), a été confiée à Archéolabs (Sarl) en 2010 et deux mesures supplémentaires ont été réalisées sur charbon de bois (1004 et 1122) en 2013 par le Poznań Radiocarbon Laboratory.
-
[14]
Datation radiocarbone calibrée à 2 sigma : 2 AD – 134 AD [1925 ± 30 BP] (Poz-55212).
-
[15]
Datation radiocarbone calibrée à 2 sigma : 796 - 542 BC [2530 ± 30 BP] (Poz-55268).
-
[16]
Intervalle compris entre 830-593 cal BC [2595 ± 35 BP] (ETH-39758).
-
[17]
Bronk Ramsey 2009 ; Bronk Ramsey 2016 ; Reimer et alii 2013.
-
[18]
Philippe et alii 2017 ; Philippe, Vibet 2017.
-
[19]
Voir Philippe, Vibet 2018 pour une récente illustration de ces outils.
-
[20]
Confiées à Amélie SARL (2009-035).
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[21]
Étude menée par T. Oueslati, archéozoologue, Centre de recherche HALMA - UMR 8164 - Université de Lille SHS.
-
[22]
Mukherjee et alii 2007.
-
[23]
Evershed 2008.
-
[24]
Mukherjee et alii 2007.
-
[25]
Huvelle 2010 et Huvelle, Lacalmontie 2015.
-
[26]
Séverin, Laloux 2013.
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[27]
Leroy-langelin, Sergent 2015.
-
[28]
Enceintes fossoyées : Saint-Laurent Blangy « Les Soixante » (62) : Favier et alii 2004, Aire-sur-la Lys « ZAC du Hameau Saint-Martin » (62) : Lorin et alii 2005, Lauwin-Planque « Milterlotte » (59) : Leroy-langelin, Sergent 2015. Site palissadé : Méaulte « la Valéette » (80) : Buchez, Coutard 2015
-
[29]
Entre 2000 et 8 000 m².
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[30]
Lauwin-Planque : 118 m, Saint-Laurent-Blangy : 116 m, Aire-sur-la Lys : enclos de 60 m de côté dont seule une moitié a été dégagée.
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[31]
Brebières, Lauwin-Planque, Hordain.
-
[32]
Journée d’étude dans le cadre du PCR HABATA, 14 novembre 2017, sous la direction de E. Leroy-Langelin et Y. Lorin : L’habitat de l’Âge du Bronze à La Tène Ancienne dans les Hauts-de-France et ses marges. Communication de E. Ghesquière « Rythme et nature des occupations protohistoriques en Normandie » et V. Riquier « Habiter la Champagne à la Protohistoire ancienne ».
1 – Introduction
1.1 – Introduction et présentation du site
1En 2008, un diagnostic archéologique de 5 ha a été mené par M. Lançon [1] « Route nationale », sur la commune de La Chapelle d’Armentières (Nord), préalablement à la construction d’une zone d’activité, d’un centre pour enfants handicapés et de logements (fig. 1). Cette opération a mis en évidence des concentrations de vestiges datées principalement du Premier Âge du Fer et de l’Antiquité (enclos, crémations, fours...). Après prescription par le Service régional de l’Archéologie, une fouille a été réalisée durant l’été et l’automne 2009 sur trois secteurs. Distantes entre elles de 25 à 100 m, ces différentes emprises de fouilles totalisent une superficie de près de 1,6 ha (7 300 m², 4100 m² et 4200 m²) (fig. 2).
Localisation de l’opération
Localisation de l’opération
Plan général de la fouille et des diagnostics. Éch. 1/2000
Plan général de la fouille et des diagnostics. Éch. 1/2000
2Sur le secteur septentrional, appelé « A », a été appréhendé un vaste établissement rural enclos daté de la fin du Premier Âge du Fer. Après un hiatus, ce dernier est recoupé à La Tène moyenne par un parcellaire orthonormé, deux petits enclos quadrangulaires et un bâtiment. Un parcellaire de cette même période, pratiquement vide de structures, est également mis au jour sur la zone « C » à une centaine de mètres vers le sud-est.
3La troisième occupation du site, datée du début de l’Antiquité, correspond dans le secteur « C » à un réseau fossoyé de petits enclos quadrangulaires et à quelques fosses et structures de stockage.
4La zone « B » est caractérisée par la mise en place au ier s. de notre ère d’un petit espace funéraire (petits enclos quadrangulaires et crémations), disparaissant rapidement sous les vestiges d’une exploitation agricole et artisanale datée de la première moitié du ier s. à la deuxième moitié du iiie s.
5L’occupation du Premier Âge du Fer sera l’unique objet de cet article. En effet, elle se dissocie aisément du reste du site en ne connaissant ni évolution, ni continuité sur les emprises dégagées. Les divers recoupements de ses vestiges opérés durant La Tène moyenne témoignent d’une disparition complète du paysage (fig. 3).
Carte du relief de la plaine de la Lys
Carte du relief de la plaine de la Lys
6En 2009, lors de sa mise au jour, l’originalité de cet établissement rural résidait, à l’échelle régionale, en la présence d’un fossé curviligne qui délimite et clôt un habitat du Premier Âge du Fer considéré comme généralement « ouvert ».
1.2 – Les contextes géographique et géologique (O. Collette)
7Le site est localisé au sein de la plaine alluviale de la Lys, à un peu plus de 2 km de son cours actuel (fig. 1 et 3).
8Cette plaine prend la forme d’une vaste étendue déprimée, bordée par des reliefs peu élevés. Elle correspond ainsi à une large zone humide récoltant les eaux des reliefs environnants et drainée par la Lys. Les écoulements lents et le substrat argileux relativement imperméable provoquent l’engorgement fréquent des terrains. La zone, de très faible altitude (20 m NGF sur le site), est soumise à de régulières inondations.
9La fouille se trouve à l’extrémité nord de cette cuvette, quelques kilomètres avant le rétrécissement de la plaine. Ce dernier est causé par la présence des monts du Ferrain et des collines de Flandres. Plus au nord, la plaine s’engage vers la vaste plaine flamande.
10Aujourd’hui, le site se place en rive droite de la Lys, à quelques centaines de mètres de la rivière. Le terrain est drainé par un réseau relativement dense de ruisseaux à géométrie rectiligne, résultant en grande partie du creusement de fossés drainants.
11Les principaux horizons géologiques caractéristiques de cette zone géographique sont représentés sur le site. Le niveau de labour est un limon gris-brun grumeleux. Il recouvre un horizon homogène peu épais (0,75 m), ressemblant à un dépôt d’inondation, qui se subdivise en deux parties : une partie inférieure, grisâtre, contenant les vestiges archéologiques et une partie supérieure jaune-brun, récente dont la frange de surface a été transformée en horizon de labour. Au-dessous, l’alternance de couches argileuses et sablo-limoneuses correspond à des alluvions anciennes. Le substrat géologique est constitué par de l’argile sableuse yprésienne.
1.3 – Le contexte archéologique
12Localement, les vestiges protohistoriques répertoriés, et surtout ceux datés du Premier Âge du Fer, sont très ténus. La commune de La Chapelle d’Armentières a fait l’objet d’une dizaine de diagnostics qui ont essentiellement mis en évidence des occupations gallo-romaines. On recense quelques traces d’occupations gauloises à Houplines, en particulier des structures funéraires (Premier Âge du Fer), à Comines « La Gaie Perche » avec un ensemble de fosses et de silos ou encore à Wervicq-Sud, avec quelques unités domestiques rurales.
2 – Les résultats de l’opération
2.1 – L’implantation d’un espace fossoyé
13Les nombreux chablis antérieurs à la première occupation du site induisent la présence d’un espace initial fortement boisé. Leur absence dans l’espace central de la fouille est due aux larges structures de drainage romaines et modernes qui traversent le site (fig. 4). Le défrichement opéré sur l’ensemble de l’emprise a vraisemblablement eu lieu en vue de l’installation agricole du Premier Âge du Fer, comme l’indiquent la stratigraphie et le matériel céramique piégé dans ces chablis.
Plan du secteur A. Éch. 1/800
Plan du secteur A. Éch. 1/800
14Cette installation agricole occupe la totalité de la parcelle prescrite. Elle est délimitée par un large fossé (1004), dont seule la partie méridionale nous est parvenue, la partie septentrionale n’étant pas touchée par les aménagements (fig. 5). Ce fossé, orienté sud-est/nord-ouest, présente une forme arrondie au sud, avec un angle d’ouverture de 30 et 40°, et des tronçons rectilignes vers le nord. À l’est, a été observée une entrée large de 3,80 m.
Le fossé d’enclos 1004. Éch. 1/1000 et 1/100
Le fossé d’enclos 1004. Éch. 1/1000 et 1/100
15Long de 108 m d’ouest en est et mesurant 60 m du nord au sud, l’enclos occupe dans l’emprise de fouille une superficie de 4 500 m². L’observation des vues satellites disponibles depuis une dizaine d’années ne fournit aucune information sur le tracé du fossé d’enclos dans la parcelle septentrionale. Toutefois, en supposant que l’unique accès observé ait été centré, une surface restituée d’environ 7 500 m² peut être avancée.
16Le fossé d’enclos a été sondé à vingt-neuf reprises (fig. 5). Sa largeur varie de 0,60 m (sondages 1 et 25) à 1,24 m (sondage 23) et sa profondeur est comprise entre 0,10 m (sondage 25) et 0,82 m (sondage 19).
17Très fortement arasé au nord-est, en limite d’emprise et dans sa partie méridionale, il disparaît intégralement sur une cinquantaine de mètres au sud, recoupé par un fossé de parcellaire moderne. Ailleurs, son tracé est partiellement oblitéré par la présence de larges fossés rectilignes antiques auxquels se superpose un parcellaire moderne.
18Le profil du fossé est essentiellement en « V » ou en « U » avec un fond plat ou légèrement en cuvette, large de 0,30 m à 0,40 m (fig. 6).
Photographie des coupes du fossé d’enclos 1004
Photographie des coupes du fossé d’enclos 1004
19L’observation des différentes couches de comblement du fossé a permis de dégager quatre étapes classiques dans le processus de remplissage du fossé : creusement, érosion des parois, mise en place d’un profil d’équilibre et abandon définitif.
20Le premier comblement, présent sur chacune des sections, est d’origine naturelle. Il est caractérisé par un limon très clair presque blanchâtre contenant une succession de fines laminations et de petites boules argileuses. Ce remplissage rapide est causé par le lessivage des parois lors des précipitations qui ont suivi le creusement du fossé. La présence d’inclusions argileuses, provenant du terrain naturel, indique que les terres issues du creusement ont été probablement rejetées à proximité du fossé et partiellement emportées vers ce dernier par les premières précipitations. Il faut vraisemblablement voir dans ce phénomène un premier indice de la présence d’un talus interne.
21Le deuxième comblement est caractérisé sur l’ensemble des coupes par un litage de couches jaune orangé et gris-brun clair d’une hauteur maximale de 0,20 m. Cette phase correspond à l’érosion lente des parois du fossé occasionnée par les diverses intempéries (dégel, pluie…).
22La troisième phase est matérialisée par une couche limoneuse gris clair homogène avec de nombreux indices de bioturbations. Cette couche correspond à un remplissage assez lent et naturel du fossé avec la mise en place d’une végétalisation des parois. On assiste à un évasement et à une stabilisation définitive du profil. Cette phase de remplissage n’a pas pu être mise en évidence dans chacun des sondages. Les causes en sont la forte érosion d’une partie de l’enclos (sondages 1 et 13), la difficulté de différencier cette étape sur le terrain au vu de la colorimétrie et de la granulométrie de la phase antérieure et postérieure et la présence de recurages qui amputent largement le profil d’équilibre.
23Le dernier comblement, qui scelle le fossé, est limono-sableux gris à gris foncé avec de fréquentes inclusions de charbon de bois sur le tronçon occidental. Conservée au mieux sur une trentaine de centimètres, cette épaisse couche contient l’essentiel du matériel céramique de l’enclos. La rareté du mobilier lithique dans l’ensemble du fossé mérite d’être notée. Ce remplissage de nature anthropique résulte d’un colmatage rapide, probablement réalisé en une seule et même opération liée à l’abandon du site.
24Les coupes orientales de l’enclos ont livré des traces de curages réalisés sur les deux tiers de la hauteur du fossé. Elles sont matérialisées par une série de nouveaux ruissellements occasionnés par un remodelage des parois, qui génère ainsi une nouvelle instabilité de celles-ci.
25Sur la majorité des coupes observées, le remplissage du fossé présente un déséquilibre. Les apports de terres extérieurs (Phase II) témoignent d’un déversement plus important en provenance de l’intérieur du fossé. Cette dissymétrie traduit un déséquilibre de remplissage signe de la présence d’un talus interne réalisé avec les terres extraites du creusement initial du fossé.
26Les dimensions assez moyennes de ce fossé d’enclos, partiellement arasé, permettent d’écarter l’hypothèse d’une fonction défensive. Sa fonction semble avant tout de drainer les eaux pluviales et de matérialiser les limites de l’occupation agricole.
27Hormis cet enclos, aucune autre structure fossoyée n’a été mise au jour aux abords. Peut-être faut-il y voir un environnement ouvert de pâtures ou de cultures ou encore d’espaces fermés clôturés ou fossoyés de manière peu profonde et n’ayant laissé aucune trace.
2.2 – Les structures internes
2.2.1 – Les bâtiments sur poteaux
28À l’intérieur de l’enclos, différentes unités domestiques se répartissent sur le pourtour du fossé. Elles se concentrent en trois zones : la première fait face à l’entrée, le long du tronçon de fossé nord-ouest (fig. 4), la deuxième est localisée au sud-ouest, et la troisième est regroupée dans la moitié nord-est de l’enclos, à une vingtaine de mètres de l’entrée.
2.2.1.1 – L’ensemble nord-ouest
29La première unité est constituée d’un bâtiment à deux nefs (A4) et de deux petites constructions sur poteaux (A 10 et A11) (fig. 7).
L’ensemble nord-ouest. Éch. 1/100
L’ensemble nord-ouest. Éch. 1/100
30Le bâtiment A4 est localisé sur le tronçon nord-ouest de l’enclos curviligne 1004 à 5 m de ce dernier (fig. 5). De forme rectangulaire, il est orienté nord-ouest/sud-est. Cette construction à deux nefs occupe une surface au sol de 30 m² (7,50 m sur 4 m).
31Son plan présente une grande régularité dans son agencement, avec un corps de bâtiment composé de douze trous de poteaux. Ces derniers sont répartis symétriquement en trois rangées de quatre trous de poteaux distants entre eux de 2 m à 2,50 m (1123, 1124, 1169 ; 1113, 1122, 1171 ; 1112, 1115, 1168, 1121, 1172, 1163).
32Les trous de poteaux sont circulaires avec des empreintes de poteaux de section carrée ou rectangulaire. Le diamètre des avant-trous varie de 0,30 m à 0,50 m pour une profondeur comprise entre 0,16 m et 0,42 m. Dotés de parois verticales et de fonds plats, ils sont comblés par un limon brun orangé. Les poteaux, assez étroits (L. : 0,16 m à 0,30 m ; l. : 0,12 m à 0,24 m), ont une profondeur qui varie entre 0,18 m et 0,42 m. Les empreintes des poteaux reposent sur le fond ou au-dessus des avant-trous. Elles sont constituées d’un limon gris à gris foncé avec des inclusions d’oxydes de fer, de manganèse, de charbons de bois et de terre cuite.
33À 3 m vers le sud-est, la construction carrée A10 est constituée de quatre tous de poteaux (1181, 1185, 1189, 1191). Orientée nord-ouest/sud-est, elle mesure 2,30 m de côté (soit 5,30 m²). Tous les poteaux disposent d’un avant-trou circulaire dont le diamètre oscille entre 0,29 et 0,44 m pour une profondeur comprise entre 0,23 et 0,30 m. À parois verticales et à fonds plats, leurs comblements sont constitués d’un limon sableux compact brun parfois légèrement orangé. Les poteaux, de section carrée, mesurent de 0,16 à 0,20 m de côté pour 0,20 à 0,26 m de profondeur. Ils sont comblés par un limon gris à gris foncé avec une quantité variable d’inclusions de charbon de bois.
34À 3 m vers le sud, le bâtiment A11 est parallèle au bâtiment précédent. Cette construction rectangulaire sur quatre poteaux (1186, 1192, 1198, 9.18) mesure 2,60 m de long sur 2 m de large (5,20 m²). Les trous de poteaux circulaires ou ovales (prof. : 0,15 à 0,21 m), à parois obliques et à fonds plats ou en cuvette, sont comblés par un limon sableux brun orangé pour l’avant-trou et gris clair à gris foncé charbonneux pour l’empreinte du poteau. Le trou de poteau, très arasé, numéroté 9.18 a été fouillé lors du diagnostic.
2.2.1.2 – L’ensemble méridional
35Un deuxième ensemble de cinq bâtiments sur poteaux se développe à 20 m au sud des constructions précédentes (fig. 8). Cette absence de construction entre les deux ensembles est la conséquence probable de la présence de larges fossés postérieurs qui recoupent l’ensemble de la zone. Ces bâtiments sont également localisés sur le pourtour de l’enclos 1004, à une distance de 7 m.
Les bâtiments A8, A9 et A9bis. Éch. 1/100
Les bâtiments A8, A9 et A9bis. Éch. 1/100
36Dans la partie la plus occidentale de cet ensemble, bien que les trous de poteaux soient nombreux, il demeure malaisé de les associer avec assurance. La présence de structures postérieures a notamment oblitéré une partie des trous de poteaux générant ainsi des lacunes pour la compréhension du plan des bâtiments. Cependant quelques associations ont pu être proposées à partir des caractéristiques communes observées (alignements, comblements, profondeurs…)
37De forme quadrangulaire avec une probable avancée sur le petit côté occidental, la construction A8 est la plus imposante. Longue de 10 m et large de 4 m (34 m2), elle se compose au minimum de dix poteaux répartis en deux nefs. Les cinq poteaux médians (1102, 1100, 1176, 1158, 1164), qui demeurent les mieux préservés, ont une portée comprise entre 2,10 et 2,50 m. Leur plan est ovale ou circulaire avec un diamètre qui oscille entre 0,40 m et 0,54 m. Leurs profondeurs atteignent 0,40 à 0,66 m. Les « alignements » de trous de poteau matérialisant le pan septentrional et méridional sont lacunaires et les vestiges conservés plus arasés (prof. 0,12-0,26 m), hormis les deux trous de poteaux 1101 et 1118, dont la profondeur oscille entre 0,44 et 0,52 m.
38Pour l’ensemble de la construction, les avant-trous sont comblés par un limon brun orangé avec de nombreuses inclusions d’oxyde de fer et les empreintes de poteaux par un limon sableux gris bleuté avec quelques inclusions d’oxydes de fer et de manganèse. Les empreintes sont positionnées sur le fond de l’avant-trou ou légèrement au-dessus.
39À proximité immédiate, à 3 m vers le nord-ouest, s’agence un ensemble de dix trous de poteaux qui dessine deux plausibles constructions de forme quadrangulaire (6 et 15 m²), appelées A9 et A9bis. Le chevauchement partiel de ces constructions induit une absence de contemporanéité, mais aucun élément, tant matériel que stratigraphique, ne permet de déterminer l’ordre de succession.
40La construction A9 est composée de quatre poteaux (1107, 1106, 1111 et 1197) qui forment un espace quadrangulaire de 3 m sur 1,80 m (5,4 m²), orienté nord-est/sud-ouest. Cette construction sur poteaux semble s’étendre vers l’est, mais un puissant fossé moderne, jouxtant l’ensemble, a oblitéré la partie orientale de la construction. Les trous de poteaux circulaires ou ovales (diam. : 0,40 m à 0,56 m ; prof. : 0,20 m à 0,42 m), à parois verticales et à fonds plats, sont comblés sur le pourtour par un limon sableux gris-brun et l’empreinte laissée par le poteau est marquée par un limon gris foncé contenant un peu de charbon de bois.
41La construction A9bis, la plus méridionale des deux, présente la même orientation. Délimitée par cinq poteaux, elle occupe une surface quadrangulaire d’environ 16,5 m² (3 m x 5,5 m). Les poteaux qui la composent ont un diamètre compris entre 0,26-0,36 m pour une profondeur moyenne de 0,30-0,40 m. Les comblements des avant-trous sont brun orangé, tandis que les empreintes des poteaux sont le plus souvent gris bleuté avec de nombreuses inclusions d’oxydes de fer et de charbons de bois.
42À 12 m au sud-est de la construction A8, les bâtiments A7 et A5 sont orientés nord-ouest/sud-est (fig. 9). Distants de 1,50 m, ils se composent respectivement de dix et sept trous de poteaux. De formes rectangulaires, ces bâtiments comportent une avancée sur le petit côté oriental.
L’ensemble méridional, les bâtiments A5 et A7. Éch. 1/100
L’ensemble méridional, les bâtiments A5 et A7. Éch. 1/100
43La construction A7 mesure 5,50 m de long sur 3 m de large. Repéré lors du diagnostic, ce bâtiment a souffert sur le pan septentrional (11.35, 11.33, 11.31, 11.14) de destructions à la suite du passage d’un engin agricole dans la fenêtre de diagnostic restée ouverte. Au décapage, seuls le poteau médian et le pan méridional nous sont parvenus (1148, 1153, 1154, 1150, 1149, 1155). De plan circulaire ces trous de poteau, très arasés, ont un diamètre qui oscille entre 0,22 m et 0,52 m pour une profondeur comprise entre 0,06 m et 0,26 m. Les parois sont obliques avec un fond plat. Ils sont globalement comblés par une couche sableuse gris-brun et par un limon gris bleuté.
44À l’est, les sept trous de poteaux du bâtiment A5 (1126, 1127, 1128, 1129, 1130, 1131, 1132) délimitent une surface de 13 m² avec un corps principal de 4 m sur 3. Ces trous de poteaux, avec avant-trous, sont circulaires. Leur diamètre varie entre 0,36 et 0,51 m. Les parois des avant-trous et des empreintes des poteaux sont obliques ou subverticales à fonds plats. Les avant-trous sont comblés par un limon gris-brun avec quelques inclusions d’oxydes de fer et de manganèse et les empreintes de poteaux par un limon gris bleuté présentant, lui aussi, des traces d’oxydation. La profondeur des structures varie de 0,10 à 0,20 m.
45À 16 m vers l’est, un ensemble (A6) (fig. 5) de sept trous de poteaux a été fouillé : 1141, 1138, 1137, 1139, 1140, 1136 et 1135. Aucune organisation notable n’a pu être dégagée. Ces trous de poteaux sont assez arasés et leurs comblements sont très lessivés.
2.2.1.3 – L’ensemble nord-est
46Face à l’entrée, à 25 m de celle-ci, trois petites constructions sur poteaux se répartissent de part et d’autre de l’axe de circulation supposé (fig. 10).
L’ensemble nord-est. Éch. 1/100
L’ensemble nord-est. Éch. 1/100
47Au nord, le bâtiment A12, orienté nord-est/sud-ouest, est parallèle au fossé d’enclos 1004. Détruit dans sa portion orientale par un fossé de drainage moderne, cette construction quadrangulaire mesure environ 2,50 m de côté. Elle se compose de trois trous de poteaux circulaires 1005, 1021 et 1022 dont le diamètre est compris entre 0,20 et 0,27 m pour une profondeur moyenne de 0,12 à 0,24 m. Les empreintes des poteaux sont de section circulaire (diam : 0,12 et 0,21 m) ou carrée (1021 : 0,13 m de côté) à parois verticales. L’avant-trou est comblé par un limon gris clair très lessivé contenant quelques inclusions d’oxydes de fer et le poteau est matérialisé par un limon gris assez charbonneux à inclusions de limon orangé.
48À quelques mètres vers le nord-est, le bâtiment carré A1, de 2 m de côté (soit 4 m²), est orienté selon un axe nord/sud. Repéré et dégagé lors du diagnostic, les trous de poteaux 1010, 1007, 1008 et 1009 sont ovales à parois verticales ou légèrement obliques avec des fonds plats ou en cuvettes. D’un diamètre compris entre 0,20 et 0,36 m, ces structures sont conservées sur une profondeur moyenne de 0,16 à 0,24 m. Leur comblement est identique, il s’agit d’un limon sableux compact de couleur gris clair avec des inclusions d’oxydes de fer, de manganèse et de charbons de bois.
49Au sud de l’axe de circulation, la construction A2, parallèle au bâtiment A12, est constituée de trois trous de poteaux circulaires (1016, 1018 et 1019) de 0,16 à 0,20 m de diamètre, qui préfigurent un plan quadrangulaire de 1,60 m de côté (3,20 m²). Le quatrième trou de poteau de l’angle sud-ouest de la construction, trop arasé, n’a pas été observé. Dotés de parois verticales et de fonds plats ou en cuvettes, ces trous de poteaux ont été comblés, sur le pourtour, par une couche de limon gris clair délimitée par des oxydes de fer. Le comblement supérieur est gris clair à gris foncé avec quelques oxydes de fer, de manganèse et de charbon de bois.
2.2.2 – Les fosses-silos ?
50Trois fosses ont pu être rattachées à cette occupation : 1012, 1221 et 1015 (fig. 10 et 11).
Les fosses-silos. Éch. 1/50
Les fosses-silos. Éch. 1/50
51La structure 1015, située immédiatement au sud-est du bâtiment A2, est de forme circulaire avec des parois obliques et un fond plat (diam. : 0,90 m). Découverte lors du diagnostic, cette fosse a fortement souffert des intempéries (prof. : 0,15 m). Son comblement inférieur est un limon sableux brun orangé avec quelques inclusions d’oxydes de fer, de manganèse et de charbon de bois. Une couche limoneuse brun-gris très lessivée scelle la structure.
52À une dizaine de mètres vers l’est, la fosse circulaire 1012 (diam. : 1,35 m ; prof. : 0,30 m) à parois verticales et à fond plat, est comblée par trois couches de limon sableux. La couche inférieure, d’à peine 0,10 m d’épaisseur, est gris foncé avec quelques inclusions d’argile cuite, de charbon de bois et de manganèse. Cette couche est surmontée aux extrémités de poches orangées à inclusions blanchâtres correspondant aux effondrements des parois. Le comblement supérieur est gris lessivé à boules brunes. Cette structure très arasée occupe un volume de 0,44 m3.
53Isolée, la fosse circulaire 1221 est distante d’une vingtaine de mètres des fosses précédentes et de tout bâtiment. Son diamètre est de 1,15 m pour une profondeur de 0,25 m, soit un volume de 0,33 m3. Son remplissage est comparable à celui de 1012.
2.2.3 – Les divisions internes
54Aucun fossé interne à l’enclos n’est perceptible pour cette période. Seuls quelques poteaux isolés formant des alignements peuvent être interprétés comme de petites clôtures.
55En effet, entre les constructions A4, A10 et A11 de l’ensemble nord-ouest, une dizaine de trous de poteaux forment deux lignes parallèles (1167, 1159, 1175, 1190, 1119, 1205, 1209, 1202, 1199, 1188, 1183, 1207, 1208, 1182 et 1234, fig. 7). De plan ovale ou circulaire, ces trous de poteaux à parois verticales ou obliques ont une longueur moyenne de 0,40 m et une largeur qui varie de 0,20 à 0,40 m. Leur profondeur oscille de 0,10 à 0,25 m. Les comblements hétérogènes sont constitués pour la plupart d’un limon brun orangé, pour l’avant-trou, et de limon gris à gris clair pour l’empreinte du poteau. Ces alignements de poteaux supposent l’existence d’un chemin d’accès entre ces constructions et contribuent à la définition de deux espaces distincts.
3 – Les études du mobilier archéologique
3.1 – La céramique (G. Florent)
56Le nombre de restes de vaisselle en terre cuite associé à l’occupation est évalué à 482. Ces fragments sont diversement répartis. Plus des trois quarts, 398 restes précisément, proviennent du comblement du fossé 1004 qui circonscrit la zone d’habitat ; cinquante et un sont distribués entre seize trous de poteau et une dernière fraction des vestiges, trente-trois tessons, est originaire de cinq fosses (tab. 1). Ils sont faiblement préservés, morcelés, et il est rare qu’à un bord puisse être rattaché le fond correspondant. Ils relèvent tous d’une situation de rejet sans rapport avec la fonction initiale des structures. D’autre part, l’analyse ne permet pas de détecter de divergences de composition parmi les ensembles traités. Ils sont donc conçus comme relevant d’un même laps de temps.
La céramique de La Chapelle d’Armentières
La céramique de La Chapelle d’Armentières
57Il est possible de diviser le mobilier recueilli en trois catégories, toutes façonnées à la main, selon l’appréciation de la forme générale, les aspects techniques et les indices de fonction. Une première catégorie est qualifiée de céramique fine (FIN). Les surfaces sont lissées, de teinte brun-gris et relativement uniformes. Elle embrasse majoritairement un répertoire de bols. Une seconde catégorie, appelée céramique non tournée (NT), présente une surface moins soignée, de coloration variable mais comprise dans la gamme des bruns, des orange ou des rouges, signe d’une exposition prolongée au feu survenue au cours de son utilisation. Elle comprend une majorité de pots à cuire. Enfin, une troisième catégorie désigne les récipients dédiés à la conservation des aliments (CSV). Leurs dimensions sont imposantes, la surface interne est soigneusement lissée et leur ouverture plus ou moins resserrée, afin de minimiser les échanges avec l’extérieur.
58La détermination morphologique est réalisée à partir de l’observation des lèvres et du tiers supérieur des individus. Elle est transcrite sous la forme d’un code à cinq chiffres. Un code mentionnant la nature du décor y est parfois adjoint. Cette classification est empruntée au travail de synthèse coordonné par D. Bardel en 2013 [2].
59Le nombre minimum d’individu est évalué à partir de la comparaison des bords au sein d’un ensemble donné. En l’absence de lèvre, le décompte mentionne simplement le nombre de parois ou de fonds, sans pondération.
3.1.1 – Sériation des données et interprétation
60La description des céramiques de La Chapelle d’Armentières permet de reconnaître un certain nombre de variables susceptibles d’intégrer une sériation. Dans le cadre de cette étude, l’objectif est de confronter les données de l’opération à d’autres ensembles régionaux afin d’aboutir à une interprétation chronologique.
61Une analyse partageant une perspective similaire a déjà été proposée en 2013 [3]. L’approche développée ici se distingue par un cadre géographique plus restreint, l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais étant la seule prise en compte. Dans cette espace, la documentation est quelque peu renouvelée car des ensembles ignorés jusqu’alors ont été intégrés [4]. En outre, les options méthodologiques diffèrent notablement. Dans le cas présent, le type morphologique et le décor sont appréhendés au travers d’un découpage par catégorie alors que ces critères étaient considérés indépendamment les uns des autres auparavant. Enfin, la technique de la sériation par analyse factorielle des correspondances (AFC) est préférée à une autre (Sériographe) pour tenter de révéler un ordre chronologique à partir des données collectées [5].
62En pratique, il a été procédé à un dépouillement visant à extraire de chaque opération archéologique une description par ensemble clos des types identifiés (CAT-MORPH). La dénomination des ensembles par horizon et par site, ainsi que les références bibliographiques associées est mentionnée dans le tableau 2. Dans le meilleur des cas, les sources indiquent la fréquence des types dans un tableau de comptage associé à l’étude de la céramique. Sinon, un expédient est de quantifier le nombre de types rencontrés en se fondant sur l’examen des illustrations. L’étape suivante consiste si nécessaire, à procéder à l’agrégation des assemblages en fonction de leurs similitudes typologiques. Cette opportunité est appréciée au niveau de chaque opération archéologique, car c’est uniquement à cette échelle que la stratigraphie ou l’analyse spatiale, fournissent des éléments de chronologie relative, capables d’infirmer ou de confirmer la validité des hypothèses de regroupement. Ces groupes d’ensembles céramiques forment des horizons à l’échelle du site et décrivent un moment de l’évolution de la culture matérielle à ce niveau. Il peut arriver que plusieurs horizons céramiques successifs soient détectés pour une même opération. Cependant dans la plupart des cas et de même qu’à La Chapelle d’Armentières, le mobilier est uniforme et aucune réelle divergence chronologique n’est détectée.
Les sites intégrés dans la sériation
Les sites intégrés dans la sériation
63Avant d’aboutir à une sériation lisible, plusieurs tentatives sont généralement nécessaires. Ces dernières conduisent la plupart du temps à exclure les ensembles dont le positionnement reflète un phénomène anecdotique ou divergent par rapport à une structure plus commune. La possibilité d’intégrer les ensembles de Coquelles « R.N. 1 », de Proville « Faubourg de Paris » et de Cuincy-Esquerchin « Domaine de la Chaumière » est également écartée car leurs effectifs sont trop faibles ou qu’ils manquent d’homogénéité [6].
64Au final, la procédure de sériation est appliquée à un tableau de contingence qui mentionne en abscisse vingt-sept types et en ordonnée quarante-huit horizons, issus de quarante sites (fig. 12). Lorsque cela est possible, les données de l’opération de diagnostic sont ajoutées à celles de la fouille correspondante. Le traitement par analyse factorielle des correspondances permet d’observer une structure en double parabole avec les variables d’un côté et les individus de l’autre. Cette structure est interprétable dans un sens chronologique (fig. 13-14) [7]. La vaisselle de La Chapelle d’Armentières appartient à un groupe relativement étendu composé d’ensembles originaires d’Avelin, Comines, Courcelles-lès-Lens, Dourges « Lot 1 », Dourges « Marais de Dourges », Fontaine-Notre-Dame « Le Petit Fontaine », Illies, Lauwin-Planque, Lesquin « ZAC de Frétin, Lesquin et Sainghin-en-Mélantois », Onnaing « ZI n° 9 » et Vitry-en-Artois (fig. 12).
Tableau de contingence réordonné de la céramique du Hallstatt et de La Tène ancienne dans le Nord-Pas-de-Calais
Tableau de contingence réordonné de la céramique du Hallstatt et de La Tène ancienne dans le Nord-Pas-de-Calais
65Une deuxième étape est marquée par la raréfaction des contextes qui la composent : ils sont au nombre de cinq seulement (fig. 13). Par contre, l’étape 3 se distingue par un accroissement considérable du nombre des contextes qui lui sont attachés. Ces horizons ne font pas l’objet d’une description approfondie, car ils relèvent d’une autre chronologie que celle des assemblages de La Chapelle d’Armentières. Toutefois, le tableau de contingence réordonné met en évidence leur composition et permet de subdiviser l’étape 3 en deux (fig. 12). Cette proposition dérive de la disparition plus ou moins simultanée et définitive des bols hémisphériques 12/22/23000, des bols carénés 25110, des bols à panse arrondie et à haut bord droit 34400 et des jattes à bord festonné 14000, au passage de l’étape 3a à l’étape 3b.
Analyse factorielle des correspondances (horizons-sites)
Analyse factorielle des correspondances (horizons-sites)
66Les principaux traits de l’ensemble 1004 de La Chapelle d’Armentières, le seul à avoir livré des récipients identifiables sur le plan typologique, se retrouvent parmi ses homologues régionaux attachés à l’étape 1 (fig. 12). Pour ce qui concerne la céramique fine, quatre bols hémisphériques 12/22/22300 ont été recueillis (fig. 15, 1-2). L’un d’entre eux possède un bord droit et vertical et une épaule légèrement marquée (fig. 15, 2). Un complément à ces formes simples est apporté par trois bols carénés 25110 dont le col est légèrement concave (fig. 15, 4-6) et par un bol caréné 25200 dont le profil est plus accusé (fig. 15, 3). Le pot tronconique à lèvre convergente 51100 est le seul représentant des formes hautes au sein de la céramique fine. Il est sans équivalent dans le Nord-Pas-de-Calais à l’étape 1 (fig. 12).
Analyse factorielle des correspondances (types)
Analyse factorielle des correspondances (types)
La céramique de l’ensemble 1004
La céramique de l’ensemble 1004
67Deux individus illustrent la catégorie de la vaisselle à feu. Ils sont tous les deux ornés d’impressions localisées au sommet de la lèvre (Cb1b). Le pot de petit format 53110 est caréné et possède un court col vertical et légèrement concave (fig. 15, 8). Le bord du second pot est peu préservé. Il appartient à un pot plus volumineux, dont le col est agrémenté d’un cordon orné d’impressions 72000 (fig. 15, 9).
68L’analyse des pâtes à la loupe binoculaire indique que la fréquence et la taille du dégraissant ajouté à l’argile ont été sélectionnées en fonction de la destination du récipient. La vaisselle de table (FIN) est généralement dégraissée au moyen de chamotte de taille moyenne et en proportion clairsemée (D1) et la vaisselle à feu (NT) est plus communément dégraissée au moyen de chamotte d’une taille supérieure mais rare (D2). Les inclusions qui ne relèvent pas directement d’une action déterminée des potiers consistent en des quartz peu nombreux, aux arêtes émoussées, légèrement opaques et de l’ordre de 0,25 mm, associés à de multiples et fines inclusions de mica. Ces dernières sont facilement mises en évidence lorsque la surface du tesson est exposée à une lumière forte. De rares inclusions noires d’aspect goudronneux, filiformes ou ramassées, correspondent peut-être à des résidus organiques, naturellement présents dans la pâte. Malgré l’adjonction d’un dégraissant de chamotte diversement trié selon l’usage réservé au récipient, les composantes naturelles de l’argile sont apparentées d’une catégorie à l’autre. Il est probable que la matière première provienne d’une source et de savoir-faire locaux.
69L’insertion des ensembles de La Chapelle d’Armentières dans la trame générale des évolutions de la céramique du Hallstatt à La Tène ancienne dans le Nord-Pas-de-Calais ne soulève pas de difficulté particulière (fig. 12). Ils ne contiennent ni les pots en céramique fine 73/74100, ni les assiettes 11120 et seulement un pot 72000, qui pourraient être les marqueurs du caractère relativement plus ancien des ensembles auxquels ils appartiennent. À ce titre, il convient de signaler la position particulière de la vaisselle d’Haspres, seule de son espèce (fig. 13) [8]. L’état de la documentation dans la zone étudiée ne permet pas, pour l’instant, d’être assuré de la validité d’une division chronologique en rapport avec elle. Néanmoins, le caractère archaïque des récipients composant les ensembles d’Haspres est assez prégnant et n’est pas étranger aux évolutions mises en évidence pour le Hallstatt ancien dans le nord de la France [9].
70La discordance entre les propositions de découpage chronologique héritées d’une méthode de sériation automatisée (Sériographe) et les décisions finalement adoptées ont été discutées en 2013 [10]. À présent, ces difficultés sont en grande partie levée. Plusieurs facteurs contribuent à l’amélioration de la perception des phénomènes : un espace géographique plus réduit, l’utilisation d’une nouvelle méthode de sériation, un accroissement de la quantité de données, une autre définition du type, l’éviction des ensembles peu ou mal renseignés et une redistribution des contextes par site en fonction de leurs affinités avant leur intégration dans la sériation.
71L’horizon de La Chapelle d’Armentières participe donc de la définition d’une première étape de la céramique hallstattienne dans le Nord-Pas-de-Calais. Ses homologues étaient auparavant classés dans les étapes 1 à 3 [11]. Désormais, il serait plus juste de les rattacher uniquement à l’étape 2 définie pour le nord de la France et associée au Hallstatt moyen [12]. Les évolutions immédiatement ultérieures témoignent de la disparition des types 11120, 73/74100, 72000, du maintien des composants les plus répandus et de l’introduction de formes de pot à cuire caréné 52100/53000 ou à bord rentrant 51000, mais dénués d’ornementation au niveau du bord.
3.1.2 – Les datations radiocarbones et la modélisation chronologique (G. Florent et M.-A. Vibet)
72Trois échantillons ont été soumis à une analyse du radiocarbone [13] (tab. 3). Le premier correspond à un fragment de charbon de bois issu du comblement du fossé 1004 [14]. Il appartient au même contexte que l’ensemble céramique le plus important du site et il est escompté que sa datation puisse permettre d’approcher celle de la vaisselle.
Datations radiocarbones, relations stratigraphiques et horizons associés
Datations radiocarbones, relations stratigraphiques et horizons associés
73Les deux autres échantillons proviennent du comblement des trous de poteau 1122 [15] et 1168 qui appartiennent au même bâtiment A4. En plus du charbon de bois prélevé, le trou de poteau 1122 contient également deux fragments de vaisselle en terre cuite, non identifiés sur le plan morphologique. Le trou de poteau 1168 a livré un certain nombre de graines cultivées carbonisées, sur lesquelles a porté la mesure du radiocarbone [16].
74L’objectif de la modélisation chronologique est de parvenir à une claire exposition des choix qui président à l’exclusion ou à l’insertion des datations radiocarbones en fonction de la problématique définie. Elle permet aussi de soumettre les datations radiocarbones aux contraintes d’ordre héritées d’approches spécifiquement archéologiques telles que la stratigraphie et l’analyse spatiale (tab. 3). À La Chapelle d’Armentières, les échantillons issus des trous de poteau 1122 et 1168 relèvent du même bâtiment, ils sont donc considérés comme entretenant l’un avec l’autre un rapport de proximité temporelle à l’égard de l’événement qui détermine la destruction de l’édifice. Un raisonnement apparenté conduit, en l’absence d’indices contradictoires, à associer la destruction des bâtiments sur poteaux situés dans le périmètre de l’enclos, à la constitution de l’ensemble céramique 1004 et au comblement subséquent du fossé périphérique. Ces apriori étant posés, il reste à déterminer s’ils n’entrent pas en contradiction avec les mesures effectuées en laboratoire.
75Afin de disposer d’éléments de critique supplémentaires, il a été décidé de collecter un maximum de datations radiocarbones rattachées aux ensembles céramiques insérés dans la sériation (tab. 3). De la sorte, les contraintes qui pèsent sur les datations radiocarbones ne sont plus seulement liées au contexte de la découverte mais aussi à la nature du mobilier céramique à laquelle elles sont associées. Par exemple à La Chapelle d’Armentières, les trois datations radiocarbones peuvent être examinées en regard des autres datations liées aux horizons appartenant à l’étape 1 et, également sous le rapport de leur antériorité par rapport aux datations liées aux horizons de l’étape 2. En procédant de cette façon, il paraît envisageable, à terme, d’estimer l’intervalle de temps au cours duquel chaque étape du Nord-Pas-de-Calais s’est formée. Cette chronologie absolue des étapes serait fondée non plus sur des indices externes, éloignés et hérités de la tradition, mais sur des datations archéométriques directement en rapport avec les objets appréhendés.
76Une modélisation bayésienne a été mise en œuvre à partir de l’ensemble des informations dites, a priori, disponibles (relations temporelles, stratigraphiques ou spatiales, étapes), et à partir des observations (datations par radiocarbone). L’objectif de cette étude chronologique est d’établir les dates de début et de fin des étapes céramiques. Pour cela, le logiciel OxCal version 4.2 [17] a été utilisé afin de réaliser la modélisation bayésienne et de générer un échantillon issu de la loi a posteriori. Cet échantillon a ensuite été traité à l’aide du package R ‘ArchaeoPhases’ [18] afin de fournir une estimation des périodes de temps correspondantes aux étapes. Il s’agit d’intervalles recouvrant à 95 % les dates associées à chaque étape [19].
77L’étude complète de cette chronologie débordant amplement le cadre de la monographie de site, elle sera restituée en détail dans un prochain article de la Revue du Nord. Le recours aux outils diagnostics de la modélisation a conduit à écarter un certain nombre de datations, dont celle issue de l’analyse du charbon de bois associé au contexte 1004 de La Chapelle d’Armentières. En effet, elle n’est pas cohérente avec les indications fournies par les deux autres échantillons du site, ni avec les datations radiocarbones les plus fréquemment rencontrées à l’étape 1.
78En conclusion, l’étape 1 de la céramique protohistorique ancienne du Nord-Pas-de-Calais peut être datée de 1155 av. J.-C. à 598 av. J.-C. (fig. 16, tab. 4) Ceci peut paraître extrêmement imprécis aux yeux des spécialistes accoutumées aux intervalles de datation proposés pour cette période. Néanmoins il convient de rappeler que pour l’instant, cette hypothèse est fondée sur un nombre réduit d’échantillons, moins d’une dizaine. Il est probable qu’un accroissement du nombre de datations radiocarbones correctement sélectionnées, conjugué à un renouveau de la connaissance de la chronologie immédiatement antérieure à l’étape 1 dans l’espace géographique étudié, devrait permettre de limiter l’étendue des intervalles calculés. Il demeure que la borne basse, c’est-à-dire 598 av. J.-C., est plutôt conforme avec la chronologie habituellement invoquée pour le Hallstatt D1.
Graphique présentant l’estimation des quatre étapes céramiques. Résultats obtenus à l’aide du package R ‘ArchaeoPhases’ version 1.4
Graphique présentant l’estimation des quatre étapes céramiques. Résultats obtenus à l’aide du package R ‘ArchaeoPhases’ version 1.4
Estimation des périodes associées aux étapes (intervalles de recouvrement à 95 % des dates de chaque étape). Résultats obtenus à l’aide du package R ‘ArchaeoPhases’ version 1.4
TimeRangeInf | TimeRangeSup | |
---|---|---|
H1.Min H1.Max | -1155 | -598 |
H2.Min H2.Max | -731 | -544 |
H3a.Min H3a.Max | -677 | -296 |
H3b.Min H3b.Max | -401 | -201 |
Estimation des périodes associées aux étapes (intervalles de recouvrement à 95 % des dates de chaque étape). Résultats obtenus à l’aide du package R ‘ArchaeoPhases’ version 1.4
4 – Les analyses archéo-biologiques
79La nature du substrat, et tout particulièrement son acidité, a engendré la perte d’une partie des informations livrées par les restes archéologiques. Ainsi, les analyses palynologiques [20] réalisées dans le comblement du fossé d’enclos 1004 (sondages 4, 27 et 10), qui avaient pour objectif de tenter d’appréhender le couvert végétal environnant de l’occupation du Premier Âge du Fer, se sont révélées inutiles. La présence de particules grossières et abrasives (sable, graviers…) au sein des sédiments et l’acidité trop prononcée du terrain a effacé toute trace de pollen.
80De même, la faune a été en grande partie détruite. Les quelques ossements collectés permettent toutefois d’évoquer la présence de porcs, de bœufs et de caprinés [21]. Ces données lacunaires ont néanmoins pu être en partie confirmées et complétées par les analyses chimiques menées sur les caramels alimentaires.
4.1 – Les caramels alimentaires (P. Finch et S. Save)
81Une dizaine de tessons datés du Premier Âge du Fer à la période romaine présentaient sur leurs parois internes ou externes des caramels alimentaires. Confiée à la SARL Amélie, leur étude avait pour objectif d’identifier la nature des résidus observés sur la surface interne de certains tessons, d’apporter des informations sur la fonction de ces céramiques et de caractériser éventuellement les pratiques alimentaires et culinaires. Concernant l’occupation du Premier Âge du Fer, deux tessons de pot à cuire provenant tous deux du fossé d’enclos curviligne (1004) ont été soumis à une analyse des lipides et des isotopes du carbone.
4.1.1 – Méthodes d’analyse et procédures
82Les céramiques non glaçurées peuvent fournir des informations sur leur utilisation en raison de leur capacité à absorber une partie des composants qu’elles contenaient. Parmi ces composants, on compte les graisses d’origine végétale et animale.
83La détermination de l’origine des graisses (distinction entre graisses de porcin, de ruminant, de poisson ou de plante), peut être faite par l’étude des lipides résiduels [22] et l’analyse isotopique du carbone δ13C [23]. L’examen des valeurs du δ13C permet de préciser l’interprétation de la signature lipidique. La possibilité de contamination par « effet réservoir » peut être éliminée par la comparaison de prélèvement sur les surfaces interne et externe du tesson, ce qui a été pratiqué ici.
84Il est également possible de distinguer les lipides anciens des lipides dérivés contemporains en se basant sur le fait que les premiers seront principalement des acides libres (les acides gras conjugués se sont transformés en acides gras libres durant le processus de décomposition), tandis que les seconds seront estérifiés, et en pratiquant une extraction en deux étapes, suivie d’une procédure de dérivatisation.
85Deux fragments de céramique de l’occupation du Premier Âge du Fer ont été examinés. Ils ont été préalablement pesés et décrits avant de procéder à l’extraction et à l’analyse des lipides. Chaque tesson a été gratté à l’aide d’un scalpel afin de recueillir environ 0,5 gramme de matière sous la forme d’une fine poudre. Cette matière a été transférée dans une microfiole et soumise à une chromatographie à phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse. Les chromatographes fournissent des signaux correspondant aux différents composants. L’identité des composants analysés est déterminée grâce au spectre de masse en comparaison avec les catalogues d’identification des spectres ; leur quantité est déterminée en fonction de l’importance du signal.
86L’examen des valeurs du δ13C a aussi permis de préciser l’interprétation de la signature lipidique. Pour cela les échantillons ont été placés dans des capsules en étain pour y mesurer leur rapport isotopique δ13C par spectrométrie de masse.
4.1.2 – Résultats
87Pour chaque tesson, deux échantillons ont été prélevés, un sur la paroi interne et un sur la paroi externe. Les lipides en ont été extraits et leurs quantités ont été comparées (tab. 5).
Lipides résiduels de l’analyse isotopique du carbonne δC13
Structure | 1004 sd 11 | |||
N° échantillon | 4 | 5 | ||
surface interne | surface externe | surface interne | surface externe | |
Couleur surface | noir | brun | brun très foncé | brun foncé |
Quantité de lipides (ug/g) | 1600 | 104 | 0 | 325 |
Valeurs de carbone δC13 (en 0/00) | -29.77±0.32 | -26.59±0.01 | -27.06±0.31 | -27.71±0.34 |
Lipides résiduels de l’analyse isotopique du carbonne δC13
88L’échantillon 5 montre des valeurs faibles avec peu d’évidences d’absorption de lipides. Ce résultat est surprenant au regard de la couleur foncée de la céramique. Une chauffe lors de l’utilisation de la céramique a vraisemblablement désagrégé les éléments organiques par pyrolyse.
89L’échantillon 4 montre une claire concentration de lipides sur la paroi interne de la céramique, en comparaison avec les valeurs obtenues pour la paroi externe. Ces résultats sont cohérents avec les observations faites sur les céramiques qui sont toutes plus foncées à l’intérieur qu’à l’extérieur.
90Plusieurs types d’acides gras ont été détectés dans les échantillons (tab. 6). Le sigle identifiant chaque acide gras se décompose de la manière suivante : CX :Y ou C = carboxyle, X = numéro du carboxyle et Y = degré de non saturation. Chaque acide peut se présenter sous plusieurs formes : ester méthylique, ester triméthylsilyle et acide phytique.
Les acides gras identifiés au sein des échantillons
Acide gras | Nom commun | Type |
---|---|---|
C10 :0 | acide caprique | triméthylsilyle ester |
C12 :0 | acide laurique | triméthylsilyle ester |
C14 :0 | acide myristique | méthyle ester ; acide phytique ; triméthylsilyle ester |
C15 :0 | acide pentadécyclique | triméthylsilyle ester |
C16 :0 | acide palmitique | méthyle ester ; triméthylsilyle ester |
C17 :0 | acide margarique | triméthylsilyle ester |
C18 :0 | acide s téarique | méthyle ester ; triméthylsilyle ester |
C18 :1 | acide oléique | méthyle ester ; triméthylsilyle ester |
C19 :0 | acide nonadécyclique | triméthylsilyle ester |
C20 :0 | acide arachidique | triméthylsilyle ester |
C21 :0 | acide hénéicosylique | triméthylsilyle ester |
C22 :0 | acide béhénique | triméthylsilyle ester |
C23 :0 | acide tricosylique | triméthylsilyle ester |
C24 :0 | acide lignocerique | triméthylsilyle ester |
Les acides gras identifiés au sein des échantillons
91La table suivante (tab. 7) présente les résultats bruts du spectre chromatographique pour chaque échantillon. Chaque prélèvement est divisé en deux échantillons représentés par les lettres capitales A et B, A étant le prélèvement effectué sur la surface interne et B celui sur la surface externe.
Teneur (en ug) en acides gras pour chaque échantillon provenant du site de La Chapelle d’Armentières (59)
Structure | 1004 sd 11 | |||
---|---|---|---|---|
N° échantillon | 4-A | 4-B | 5-A | 5-B |
C10 TMS | 4,5 | |||
C12 TMS | 8,2 | 0 | ||
C14 Me | 4,6 | 0 | ||
C14 TMS | 4,9 | 0 | 25,2 | |
C15 TMS | 58,5 | 0 | 0 35,5 | |
C16 Me | 39,7 | 0 | ||
C16 :1 TMS | 13,4 | 0 | ||
C16 TMS | 234,8 | 26,8 | 57,9 | |
C17 TMS | 13,5 | 0 | 0 | |
C18 Me | 64,8 | 0 | 33 | |
C18 : 1 TMS | 23,2 | 0 | ||
C18 TMS | 274 | 25,2 | 11 | |
C19 TMS | 6,1 | |||
C20 TMS | 13,6 | |||
C21 TMS | 5 | |||
C22 TMS | 8,9 | |||
C23 TMS | 3,5 | |||
C24 TMS | 6,4 | |||
C25 TMS | 0 |
Teneur (en ug) en acides gras pour chaque échantillon provenant du site de La Chapelle d’Armentières (59)
Me = méthyle ester ; TMS = triméthylsilyle ester ; A = surface interne ; B = surface externe92On remarque plus facilement sur les graphiques que les esters triméthylsilyles sont plus abondants que les esters méthyliques (fig. 17). Cela signifie que la majorité des acides gras présents dans ces céramiques sont bien anciens. Comme c’est souvent le cas pour les analyses chimiques sur tessons de céramique, les acides C16 (acide palmitique) et C18 (acide stéarique), tous deux des acides gras saturés, dominent largement le spectre, sous leur forme ester triméthylsilyle dans notre cas. Ils sont donc anciens et non contemporains. L’acide palmitique est l’acide gras saturé le plus commun. On le retrouve à la fois dans les graisses animales et les huiles végétales. L’acide stéarique est également très commun. Il est issu des graisses animales (surtout chez les ruminants) et des graisses végétales.
Teneur (en ug) des différents acides gras pour chaque échantillon
Teneur (en ug) des différents acides gras pour chaque échantillon
4.1.3 – Interprétation et discussion
93L’échantillon 5, bien que présentant une surface très noire, n’a révélé que très peu de lipides et une différence moindre entre les δ13C des surfaces interne et externe. Un phénomène de pyrolyse est sans doute à l’origine de ces résultats. Celui-ci aurait détruit toutes possibilités d’identification des matériaux organiques anciennement contenus dans ce récipient.
94L’échantillon 4 présentait des valeurs significatives de lipides, une différenciation importante entre parois interne et externe, et une différence marquée entre les deux δ13C. Il contenait majoritairement des acides palmitique (C16 :0) et stéarique (C18 :0) présents dans les graisses végétales et animales. La mesure des δ13C (29,77±0,32) a permis de différencier la source des acides gras : ils sont assurément d’origine animale et proviennent à la fois de graisses de ruminants et de porcins en proportions similaires, avec sans doute une légère prédominance des ruminants. Il s’agit avec certitude de viande et non de lait ou de crème car les résultats des δ13C seraient différents si c’était le cas (> 32 ‰) [24]. Aucune trace de graisses d’origine végétale n’a pu être mise en évidence.
4.2 – La carpologie
95Pour cette occupation du Premier Âge du Fer, quatorze prélèvements ont été étudiés (tab. 8). Confiés à Christian Dormoy d’Archéolabs, deux provenaient du fossé d’enclos 1004 (sondages 23 et 24), quatre de trous de poteaux du bâtiment A4 (1113, 1168, 1169, 1172), un d’un trou de poteau de la clôture (1190), quatre des poteaux composant le bâtiment A10 (1181, 1185, 1189, 1191), un du bâtiment A8 (1101) et deux de la fosse 1221 (couche 1 et 2).
Identification des restes carpologiques
Identification des restes carpologiques
96La très grande majorité des graines ou fragments de graines carbonisées observée est en très mauvais état (déformés, très carbonisés, très fragmentés, usés) et non identifiable sinon comme des fragments de céréales de type « blé ou orge ».
97Les résultats des échantillons prélevés dans le fossé d’enclos curviligne 1004 sont quasi-nuls hormis la présence d’une graine qualifiée de « blé ou orge ».
98Pour la construction à deux nefs, A4, les analyses effectuées sur les refus de tamis des trous de poteaux 1113, sur le pan septentrional, 1168 et 1169, sur le pan méridional et 1172 pour la travée centrale n’ont livré que deux graines reparties dans les trous de poteaux méridionaux 1168 et 1169. L’usure trop prononcée de ces graines n’a permis qu’une détermination générale sous la dénomination de « blé ou orge ».
99Le trou de poteau 1190, appartenant à la clôture séparant les constructions A4 et A10, a livré trente-neuf restes de céréales : six d’orge et trente-trois de « blé ou orge ».
100Dans les quatre trous de poteaux de la construction voisine A10 ont été comptabilisées deux cent quatre-vingt-deux graines. Quatre-vingts ont été identifiées comme étant de l’orge (Hordeum vulgare), cent quatre-vingt-une demeurent indéterminables entre « orge et blé », deux sont du seigle (Secale cereale) et vingt et une des graines de carex (Carex sp.).
101L’analyse effectuée sur le comblement du poteau 1101 provenant de la construction A8 n’a livré aucun reste carpologique.
102Bien que la diversité des espèces reconnues soit pauvre et que les quantités recueillies soient très disparates, cette étude permet de mettre en exergue la fonction des différents faits. La petite construction sur quatre poteaux A10 confirme sa fonction de grenier, lieu de stockage des céréales.
5 – Bilan et conclusions
5.1 – L’enceinte
103La première occupation observée sur le site de La Chapelle d’Armentières « Route nationale » s’implante dans une zone fortement boisée de la plaine alluviale de la Lys. Le lieu choisi a semble-t-il été défriché sur plus de 8 000 m² préalablement au creusement du très vaste fossé d’enclos. Ce fossé curviligne, appréhendé partiellement lors de cette opération archéologique, délimite un espace de plus de 4 500 m². La présence d’un talus interne a été établie le long de son tracé comme en témoignent le déséquilibre de remplissage observé dans les coupes du fossé, mais également l’espace de 5 à 7 m laissé libre sur son pourtour interne. Le fossé, pas assez profond pour avoir eu une réelle fonction défensive, était plus vraisemblablement destiné à drainer les eaux pluviales et à circonscrire l’occupation. Hormis ce fossé d’enceinte, aucune structure fossoyée n’a été mise au jour aux abords du site, laissant ainsi présumer d’un possible environnement ouvert dévolu à la pâture ou à la culture (fig. 18).
Restitution de l’organisation spatiale de l’enclos, aquarelle
Restitution de l’organisation spatiale de l’enclos, aquarelle
5.2 – La répartition interne de l’enclos et l’organisation spatiale de l’occupation
104Les onze bâtiments sur poteaux construits à l’intérieur de l’enclos se répartissent en trois ensembles localisés sur le pourtour de l’enclos à l’ouest et au sud, ou légèrement désaxés, près de l’entrée, à l’est (fig. 18-19).
Les bâtiments du Premier Âge du Fer
Les bâtiments du Premier Âge du Fer
105Deux constructions à deux nefs (A4 et A8), positionnées au sud-ouest ou face à l’entrée, se démarquent des autres bâtiments satellites de tailles plus réduites.
106Le plan de la construction A4 présente une grande régularité dans son agencement, avec un corps de bâtiment composé de douze poteaux, de section rectangulaire ou carrée, répartis en deux nefs (fig. 20). La seconde construction, A8, est la plus imposante de l’occupation. Son plan demeure lacunaire, avec un arasement assez prononcé des poteaux extérieurs. Les poteaux médians, plus profonds, sont sans doute destinés à supporter le poids de la toiture, tandis que les poteaux des pans, de moindre profondeur, seraient voués à recevoir l’habillage en matériaux périssables.
Essai de restitution du bâtiment à deux neufs A4
Essai de restitution du bâtiment à deux neufs A4
107Neuf constructions de tailles plus réduites, construites sur quatre à sept poteaux, sont établies autour des deux bâtiments principaux dans la moitié orientale de l’enclos et à proximité de l’entrée.
108Une caractéristique majeure interpelle à la lecture du plan de l’occupation hallstattienne : ses diverses composantes sont organisées en vertu d’impératifs fonctionnels.
109Ainsi, l’absence de structures, sur une largeur de 4 à 5 m face à l’entrée, matérialise un axe de circulation sur une centaine de mètres menant au premier bâtiment à deux nefs, A4.
110La configuration et la situation centrale de cette construction face à l’entrée renforcent son caractère singulier permettant d’évoquer l’hypothèse d’une habitation principale. Dans l’angle sud-ouest, la seconde construction à deux nefs A8 n’a pas de fonction assurée, mais il n’est pas invraisemblable de la considérer comme étant une seconde habitation, également environnée de petits bâtiments agricoles.
111Le stockage des récoltes semble avoir été réalisé de préférence dans les petits greniers surélevés de quatre ou six poteaux, à proximité immédiate de l’habitat avec les constructions A10, A11 et A9 ou à proximité de l’entrée avec les constructions A1, A2 et A12 qui se répartissent de part et d’autre du chemin d’accès.
112Plus proche de l’unique accès vers l’extérieur, la seconde zone de stockage aérien associée à de petits silos cylindriques peut avoir servi d’aire de stockage pour les récoltes au retour de la moisson. Les céréales peuvent ensuite avoir été réparties entre les greniers aériens situés à proximité des bâtiments d’habitation.
113Les différentes études carpologiques, archéozoologiques et chimiques sur caramels alimentaires ont permis, à faible échelle, de percevoir quelques activités agricoles liées à cette occupation.
114Les céréales carbonisées recensées dans les trous de poteaux des structures de stockage sont exclusivement composées de blé ou d’orge, avec une présence anecdotique de seigle. L’alimentation carnée, moins bien renseignée, fait état d’une consommation de ruminants et de porcins en proportions similaires.
5.3 – L’inscription de l’occupation dans le contexte régional
115Lors de la fouille, cette occupation datée de la fin du Premier Âge du Fer, délimitée par un fossé d’enclos curviligne, ne trouvait pas d’homologue au niveau régional. En effet, les habitats de la fin de l’Âge du Fer étant généralement qualifiés « d’ouverts » pour le nord de la France, la présence de cet enclos et la disposition de ses bâtiments sur le pourtour ont contribué à la spécificité du site.
116Les opérations d’archéologie préventive conduites depuis l’heure ont néanmoins permis de renouveler les données. Bien que les habitats ouverts demeurent encore majoritaires (Brebières « les Béliers » [25], Hordain « ZAC La Fosse à Loup – secteur 7 » [26], Lauwin-Planque [27] « Milterlotte - zone A » ou « Les Dix-neuf »), quelques limites spatiales, en la présence de fossés, ou de palissades, ont pu être mises au jour sur des sites régionaux contemporains. Toutefois, le corpus demeure encore très réduit (inférieur à une demi-douzaine de sites [28]) et les données sont pour l’heure le plus souvent inédites. Faute d’avoir pu être dégagés, et par là même appréhendés, dans leur intégralité [29], ces derniers n’offrent cependant qu’une vision très partielle des occupations. Des caractéristiques communes se dégagent néanmoins tant dans leur structuration que dans leur organisation.
117Les rares fossés d’enceinte observés sont de forme curviligne, sur les sites de Lauwin-Planque « Milterlotte - zone D » et Saint-Laurent Blangy « Les Soixante », ou encore quadrangulaire, à Aire-sur-la-Lys « ZAC du Hameau Saint-Martin ». Leurs tracés, dégagés au mieux sur une centaine de mètres [30], sont plus ou moins réguliers. Leurs dimensions de creusement, de moyenne envergure, sont assez similaires avec une largeur et une profondeur conservées d’environ 1 m.
118Tous présentent des interruptions, plus ou moins conséquentes, matérialisant au moins un accès. À Lauwin-Planque et à Saint-Laurent-Blangy, les tracés des fossés s’interrompent sur de longues distances, générant parfois des interrogations sur la possibilité de reprise hors emprise. Par conséquent, sur ces sites, les fossés définissent plus volontiers des espaces semi-fermés. Aucun de ces enclos n’a été dégagé dans sa globalité, mais en fonction des données observées, les propositions de restitution des superficies occupées peuvent atteindre un hectare.
119Si la présence d’un fossé d’enclos est relativement rare dans la région pour cette période, les modules des bâtiments dégagés sur le site de La Chapelle d’Armentières sont eux communs [31]. Les petites constructions sur quatre à six poteaux, de type grenier ou bâtiment agricole (4 à 10 m²), sont les plus nombreuses. Elles sont parfois associées à des constructions plus vastes que l’on qualifie d’habitation (30-40 m²). Celles mises au jour sur le site de La Chapelle d’Armentières, A4 et A8, sont de plan simple avec une répartition des poteaux en deux nefs.
120L’organisation spatiale des bâtiments en « demi-arc de cercle » demeure encore singulière. Elle découle de la présence du fossé d’enceinte curviligne qui demeure le principal élément structurel de l’occupation. Cette même organisation générale a été évoquée sur le site de Lauwin-Planque durant sa première phase d’occupation, néanmoins, il semblerait que dans un second temps le fossé de clôture ait disparu au profit d’un habitat « ouvert ».
121Ainsi, la découverte du site de La Chapelle d’Armentières, et des quelques exemples régionaux associés, permet dorénavant de nuancer les données de terrain accumulées durant ces dernières décennies, et notamment celles des fouilles extensives récentes qui tendaient à refléter une généralisation de l’habitat « ouvert » durant le Premier Âge du Fer dans le Nord. A contrario, les travaux de synthèse en cours dans les régions limitrophes, de Normandie et de Champagne, mettent en évidence une prédominance des habitats fermés [32]. L’interprétation de leur infériorité numérique dans les Hauts-de-France demeure encore prématurée, néanmoins leur présence permet de renouveler et parfois réinterpréter les données antérieures.
Bibliographie
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- Renard 2011 : Renard S., « Céramologie », dans Boisson J., Marck « La Haute Maison », Pas-de-Calais, 1, 2011, p. 247-288. (Rapport final d’opération d’archéologie préventive, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Rorive et alii 2010 : Rorive S., Cure L., Gutierrez C., Louis E., Petite Y., Pecquencourt, ZAC Barrois, « Le Bois de la Chaussée », Tranches I et II, 2010. (Rapport de diagnostic, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Roscio 2015 : Roscio M., « Étude de la céramique protohistorique », dans Delauney A., Courcelles-lès-Lens (62), Écoquartier de La Marlière, Tranche 7, 2015, p. 141-147. (Rapport final d’opération archéologique, Fouille préventive, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Scharf 2011 : Scharf A., « Résultat des datations radiocarbones », dans Oudry S., Haspres « Les Vallées » (Nord), Deux occupations de bord de rivière durant le Hallstatt et le haut Moyen Âge, 2011, p. 118-119. (Rapport final d’opération, Fouille archéologique, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Sergent 2015 : Sergent A., « Étude céramique », dans Leroy-Langelin E., Sergent A., ZAC Lauwin-Planque. Du Hallstatt à La Tène ancienne, Section II (vol. 4a), 2015, p. 273-317. (Rapport final d’opération, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Séverin 2004 : Séverin C., Cuincy-Esquerchin (Nord), Domaine de la Chaumière, 2004. (Évaluation archéologique, SRA Nord-Pas-de-Calais)
- Séverin, Laloux 2013 : Séverin C., Laloux F., « Hordain – ZAC La fosse à Loup », Bilan Scientifique du Nord-Pas de Calais 2012, 2013, p. 58-61.
- Teysseire 2011 : Teysseire G., Illies, Nord, Rue du Cimetière, 2011, p. 14-17. (Rapport final d’opération, Diagnostic archéologique, SRA Nord-Pas-de-Calais)
Mots-clés éditeurs : La Chapelle d’Armentières, enclos fossoy, bâtiments sur poteaux, Premier Âge du Fer, établissement agricole
Mise en ligne 17/07/2018
https://doi.org/10.3917/rdn.423.0163Notes
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[1]
Lançon 2008.
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[2]
Bardel et alii 2013.
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[3]
Bardel et alii 2013.
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[4]
En définitive, le nombre d’individus identifiés sur le plan typologique et versé à la sériation est de 1 202. Il était de 1 168 en 2013, lorsqu’il comprenait également les ensembles de la Somme (Bardel et alii 2013, p. 158). Malheureusement et en dépit de la consultation de l’importante base documentaire du Service régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à la date du 23 janvier 2018, certaines ressources utilisées en 2013 ne sont pas encore disponibles.
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[5]
Desachy 2004.
-
[6]
Blancquaert 1998 ; Bardel 2012b ; Séverin 2004.
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[7]
Djindjian 2011, p. 263.
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[8]
Henton, Lorin 2008.
-
[9]
Bardel et alii 2013, p. 164-167.
-
[10]
Bardel et alii 2013, p. 162-183.
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[11]
Bardel et alii 2013, p. 159.
-
[12]
Bardel et alii 2013, p. 167-171.
-
[13]
Une première analyse du radiocarbone, réalisée sur des graines (1168), a été confiée à Archéolabs (Sarl) en 2010 et deux mesures supplémentaires ont été réalisées sur charbon de bois (1004 et 1122) en 2013 par le Poznań Radiocarbon Laboratory.
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[14]
Datation radiocarbone calibrée à 2 sigma : 2 AD – 134 AD [1925 ± 30 BP] (Poz-55212).
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[15]
Datation radiocarbone calibrée à 2 sigma : 796 - 542 BC [2530 ± 30 BP] (Poz-55268).
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[16]
Intervalle compris entre 830-593 cal BC [2595 ± 35 BP] (ETH-39758).
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[17]
Bronk Ramsey 2009 ; Bronk Ramsey 2016 ; Reimer et alii 2013.
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[18]
Philippe et alii 2017 ; Philippe, Vibet 2017.
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[19]
Voir Philippe, Vibet 2018 pour une récente illustration de ces outils.
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[20]
Confiées à Amélie SARL (2009-035).
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[21]
Étude menée par T. Oueslati, archéozoologue, Centre de recherche HALMA - UMR 8164 - Université de Lille SHS.
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[22]
Mukherjee et alii 2007.
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[23]
Evershed 2008.
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[24]
Mukherjee et alii 2007.
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[25]
Huvelle 2010 et Huvelle, Lacalmontie 2015.
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[26]
Séverin, Laloux 2013.
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[27]
Leroy-langelin, Sergent 2015.
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[28]
Enceintes fossoyées : Saint-Laurent Blangy « Les Soixante » (62) : Favier et alii 2004, Aire-sur-la Lys « ZAC du Hameau Saint-Martin » (62) : Lorin et alii 2005, Lauwin-Planque « Milterlotte » (59) : Leroy-langelin, Sergent 2015. Site palissadé : Méaulte « la Valéette » (80) : Buchez, Coutard 2015
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[29]
Entre 2000 et 8 000 m².
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[30]
Lauwin-Planque : 118 m, Saint-Laurent-Blangy : 116 m, Aire-sur-la Lys : enclos de 60 m de côté dont seule une moitié a été dégagée.
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[31]
Brebières, Lauwin-Planque, Hordain.
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[32]
Journée d’étude dans le cadre du PCR HABATA, 14 novembre 2017, sous la direction de E. Leroy-Langelin et Y. Lorin : L’habitat de l’Âge du Bronze à La Tène Ancienne dans les Hauts-de-France et ses marges. Communication de E. Ghesquière « Rythme et nature des occupations protohistoriques en Normandie » et V. Riquier « Habiter la Champagne à la Protohistoire ancienne ».