Notes
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[*]
Monique Maillard-Luypaert, chercheur associé aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles (Centre de recherches en histoire du droit et des institutions), Grand Séminaire de Tournai. Adresse électronique : maillard.monique@skynet.be. Nous tenons à remercier chaleureusement MM. Alain Marchandisse (FNRS-Université de Liège), Pascal Montaubin (Université de Picardie – Jules-Verne), Alejandro Enrique Planchart (University of California, Santa Barbara), Jacques Pycke (Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Archives et Bibliothèque de la Cathédrale de Tournai) et Bertrand Schnerb (Université de Lille 3 – Charles-de-Gaulle).
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[1]
Célèbre boutade d’Étienne d’Orléans, évêque de Tournai, citée par J. Warichez, Étienne de Tournai et son temps 1128-1203, Tournai-Paris, 1937, p. 162 et 368, n. 4. Que le lecteur ne se méprenne pas : l’auteur de cet article ne prendra parti ni pour l’un ni pour les autres et, de toute manière, il montrera ici que, pour une fois, le chapitre cathédral de Cambrai a affiché une belle unanimité…
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[2]
Évêque de Cambrai (1439-1480). Né à Dijon entre 1414 et 1417, décédé à Malines le 27 avril 1480. Fils bâtard de Jean sans Peur, duc de Bourgogne et comte de Flandre, et d’Agnès de Croÿ, fille de Jean Ier de Croÿ, d’Airaines et de Renty, proche conseiller du duc, et de Marguerite de Craon, fille de Jean de Craon, seigneur de Domart-en-Ponthieu. Chanoine du chapitre cathédral de Cambrai, reçu à la prébende vacante de Walter d’Opstal en 1438-1439 (AD Nord, 4 G 7438, fol. 1v et 5v). Élu évêque par le chapitre cathédral en avril 1439. L’historiographie classique se résume essentiellement à deux travaux : A. Lesort, Art. « Bourgogne (Jean de) », Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 10, Paris, 1938, col. 221-222 et C. Thelliez, « À propos du Testament de Jean de Bourgogne. Contribution à l’Histoire du Diocèse de Cambrai et de la Maison de Bourgogne-Valois », Anciens Pays et Assemblées d’États, t. 62, 1973, p. 32-91. Une biographie circonstanciée de Jean de Bourgogne figure, avec une abondante bibliographie (sources et travaux) dans M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai de 1439 à 1480 », dans La bâtardise et l’exercice du pouvoir (xiiie-début xvie siècle), Études réunies par É. Bousmar, A. Marchandisse et B. Schnerb, Lille, sous presse. Voir également notre notice « Bourgogne, Jean de, évêque de Cambrai (1439-1480) », Nouvelle Biographie Nationale, t. 11, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2012, sous presse et M. Maillard-Luypaert et A. Marchandisse, « Les dernières volontés de Jean de Bourgogne, évêque de Cambrai (1439-1480). Édition critique des testaments et codicilles », à paraître.
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[3]
On en trouvera le récit dans Entrée solemnelle de Jean de Bourgogne Évêque de Cambrai, dans Dupont, Histoire ecclésiastique et civile de la ville de Cambrai et du Cambrésis, t. 2, Quatrième partie, s.l.n.d. [entre 1759 et 1767], p. IV-XV.
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[4]
M. Maillard-Luypaert, « D’une ‘image de Notre-Dame’, l’autre. Genèse et origines de la dévotion à Notre-Dame de Grâce de Cambrai au xve siècle », dans Cathédrale et pèlerinage aux époques médiévale et moderne. Reliques, procession et pèlerinages à l’église-mère, C. Vincent et J. Pycke dir., Louvain, 2010 (Bibliothèque de la Revue d’Histoire Ecclésiastique, 92), p. 175-197.
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[5]
BM Cambrai, ms. 1059, fol. 17v et 18v-19r.
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[6]
Sur Guillaume Bouchel (Bouchelli), notaire imperiali et apostolica auctoritate, clerc, scribe et secrétaire du chapitre cathédral, chanoine de Sainte-Croix de Cambrai, voir M. Maillard-Luypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église. Le testament de Grégoire Nicole, chanoine et official de Cambrai (1466, 1469) », Revue du Nord, t. 92, 2010, n° 384, p. 13, n. 40.
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[7]
Gilles Carlier (Carlerii) († 1472). Professeur de théologie, doyen du chapitre cathédral de Cambrai depuis 1431 ou 1432. Sur ce personnage (et la bibliographie s’y rapportant), voir M. Maillard-Luypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église », op. cit. (n. 6), p. 25-26, n. 99.
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[8]
Mathieu Havelle. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Pierre Le Maire en 1418 ou 1419 (AD Nord, 4 G 4623, fol. 13r) et à l’archidiaconat de Valenciennes, à la place d’Amblard de Murol, en 1426 ou 1427 (4 G 4631, fol. 11v). Au printemps de 1451, dans une supplique adressée à Nicolas V, il déclare qu’il est déjà septuagénaire (Vatican, ASV, Registra Supplicationum [Reg. Suppl.] 451, fol. 279v-280r).
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[9]
Jean Piquet (Piqueti). Clerc du diocèse de Thérouanne. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Nicolas Fraillon en 1425 ou 1426 (AD Nord, 4 G 4630, fol. 11v ; 4 G 7425, fol. 2r et 8v). Cité comme chanoine de Rouen le 7 août 1448 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 173r) et comme chapelain perpétuel dans l’église collégiale Notre-Dame de Condé-sur-l’Escaut le 13 mai 1450 (ASV, Reg. Suppl. 444, fol. 83v-84r).). Voir F. Baix, La Chambre apostolique et les « Libri annatarum » de Martin V (1417-1431). Première partie : Introduction et Textes, Bruxelles – Rome, 1942 (Analecta Vaticano-Belgica. Documents relatifs aux anciens diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai, 14), p. 213, n° 561, n. 2 et p. 562, et V. Tabbagh, Diocèse de Rouen, Turnhout, 1998 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 2), p. 267.
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[10]
Nicolas Grenon. Maître des pueri cantores de la chapelle de Martin V (cité en 1426). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean de Grolea en 1426 ou 1427 (collation pontificale du 10 avril 1426 ; AD Nord, 4 G 4631, fol. 11v ; 4 G 7426, fol. 1v et 6r). Voir F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 111, n° 337, n. 4, p. 112, n° 338, n. 3 et n° 339, n. 5, p. 113-114, n° 342, p. 313-314, n° 849, n. 5.
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[11]
Jacques Carité (Caritatis). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Arnold de Hal en 1428 ou 1429 (AD Nord, 4 G 4633, fol. 12r ; 4 G 7428, fol. 1v et 5v).
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[12]
Robert Auclou († Cambrai, 16 août 1452). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Mathieu de Herleville en 1433 ou 1434 (collation apostolique du 28 juillet 1433 ; AD Nord, 4 G 4639, fol. 11r ; 4 G 7433, fol. 1v et 5v-6r) ; archidiacre de Brabant dans l’Église de Cambrai, reçu le 8 mai 1438 (4 G 4643, fol. 12r ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 69r), écolâtre de ce même chapitre cathédral, reçu en 1438 ou 1439 (AD Nord, 4 G 4644, fol. 11r). Chanoine de Cussey (diocèse de Besançon), de Notre-Dame de Paris, de Notre-Dame de Beaune (diocèse d’Autun), de Pise, d’Amiens, de Bayeux, de Saint-Donatien de Bruges (diocèse de Tournai), et de la Sainte-Chapelle de Dijon (diocèse de Langres). Procureur de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à la Curie romaine (1429-1433) ; émissaire ducal, puis du chapitre cathédral, au concile de Bâle (1434-1438), dont il devint, en retour, l’ambassadeur auprès du duc. Vicaire de Jean de Bourgogne, cité en 1445, 1446 et 1448 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 3v, 19r, 28v, 46r et 161rv). Sur ce personnage d’origine parisienne, voir P. Desportes et H. Millet, Diocèse d’Amiens, Turnhout, 1996 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 1), p. 200 ; H. Hours, Diocèse de Besançon, Turnhout, 1999 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 4), p. 215 ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[13]
Guillaume du Fay († 1474). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Vivien le 12 novembre 1436 (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 39r ; AD Nord, 4 G 7436, fol. 1v-2r et 12v). Également chanoine de Tournai, de Saint-Donatien de Bruges, de Sainte-Waudru de Mons. Membre de la chapelle de Martin V et d’Eugène IV, il travailla aussi comme musicien pour les cours de Savoie et de Bourgogne. Le chapitre cathédral de Cambrai l’envoya au concile de Bâle le 7 avril 1438 (ms 1057, fol. 66v). Sur ce personnage (et la bibliographie s’y rapportant), voir M. Maillardluypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église », op. cit. (n. 6), p. 26, n. 100.
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[14]
Réginald des Lions (de Leonibus). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean de Thoisy en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 7437, fol. 1v-2r et 5rv).
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[15]
Eswars : France, dép. Nord, arr. Cambrai, cant. Cambrai-Est, commune.
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[16]
À 5 s. le mencaud, soit 220 s. ou 11 l. (en monnaie de comptabilité dérivée du denier tournois, 12 deniers valent un sou et 20 sous valent une livre). Le mencaud, unité de mesure frumentaire, équivaut, pour le blé, à une capacité de 52 à 53 litres. Sur les mesures utilisées à Cambrai, voir E. Bouly de Lesdain, Dictionnaire historique de la ville de Cambrai, des abbayes, des châteaux forts et des antiquités du Cambrésis, nouv. éd., Paris – Cambrai, 1854, p. 368-369. Sur la « monnaie de Cambrai », voir G. Lefranc, « La monnaie de compte de Cambrai, 1240-1795 », Mémoires de la Société d’Émulation de Cambrai, t. 96, 1982, p. 13-34.
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[17]
Ors : France, dép. Nord, arr. Cambrai, cant. Le Cateau-Cambrésis, commune. La forêt en question portait le nom de Bois l’Évêque. Elle avait été donnée en 983 à l’évêque Rothard (977-995) par l’empereur Othon III. Un plan daté du xviie siècle est conservé aux AD Nord, 3 G 3339. C’est également à Ors qu’avait été édifiée en 1255, par l’évêque Nicolas de Fontaine, la forteresse de la Malmaison, qui constituait la défense du Cambrésis du côté du Hainaut (détruite en 1405) : le dossier de cette affaire est conservé sous la cote 3 G 22.
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[18]
La corde est une unité de volume de bois de chauffage, correspondant à environ 3,62 stères (un stère = 1 m3 ~ 0,276 corde).
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[19]
Les jours des Rogations sont les trois jours qui précèdent immédiatement l’Ascension dans le calendrier liturgique. Comme le Carême, les Rogations sont un temps de pénitence et de jeûne.
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[20]
Nous ne disposons pas d’indication précise sur l’emplacement de cette chapelle au xve siècle. Il est toujours possible de se référer aux plans conservés pour le xviiie siècle, notamment à celui reproduit par J. Thiébaut, La cathédrale disparue de Cambrai et sa place dans l’évolution de l’architecture du Nord de la France, t. 1, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1975, pl. X (thèse de 3e cycle).
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[21]
Selon le compte de l’office du Grand Métier de la cathédrale de 1450-1451 (AD Nord, 4 G 5085, fol. 7r), une somme de 5 s. a été payée à Arnold Cauwet pro herbis ad decorandum chorum in die sancti Egidii anno xlix°. Plus loin dans le registre (fol. 14r), au poste Expense pro herbis, pomis et racemis, on relève une somme de 3 s. 4 d. pro herbis, erectis supra formas in choro, ad decorandum chorum in vigilia beati Johannis Baptiste ; de même, dans le compte de l’année suivante (4 G 5086, fol. 14v) : pro herbis, erectis supra sedes dominorum in choro, ad decorandum chorum in vigilia beati Johannis Baptiste. Il en était de même dans la chapelle de l’officialité, pour l’essentiel lors de fêtes mariales : des herbes, les 9 juillet, 15 août et 8 septembre, de la paille, les 6 décembre, 2 février, 25 mars, 2 et 25 novembre (E. Falzone, « Juger et gérer à Cambrai : le compte de la chapelle de l’officialité pour l’année 1435/36 », Bulletin de la Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique, t. 49, 2008, p. 76 [172 à 174]).
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[22]
Sur cette coutume, nous renvoyons le lecteur à notre notice dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 3e et 4e trimestres 2011, t. 70, nos 699-700.
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[23]
C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, Bruxelles, 1982 (Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil de l’Ancienne Jurisprudence de la Belgique, 7e série), p. 39-40, 45-48. L’official en fonction à Bruxelles entre le 4 novembre 1448 et le 12 septembre 1452 est Jean Roelofs ou Rodolphe (Rodolphi), dit Flamingi (ou Flameng ou Vleminc). Docteur in utroque jure, devenu chanoine de Cambrai par la faveur de l’évêque, il fut reçu à la prébende de Pierre Beye le 11 mars 1446 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 38r et 39v ; AD Nord, 4 G 7445, fol. 1v et 4v), puis à la chantrerie en 1451 ou 1452 (4 G 7450, fol. 1v et 4r). Ce vicaire de Jean de Bourgogne, cité comme tel à de nombreuses reprises entre 1445 et 1465, était également membre du chapitre de Sainte-Gudule à Bruxelles et trésorier de l’église collégiale Saint-Hermès de Renaix. Sur ce personnage, dont les funérailles furent célébrées dans la cathédrale de Cambrai le 23 février 1469 (4 G 4676, fol. 21v et 23r), et sur la bibliographie s’y rapportant, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[24]
En ce qui concerne l’ordonnance du 3 janvier 1448, voir M. Vleeschouwers-Van Melkebeek, « Conflits de juridiction au niveau diocésain dans les pays bourguignons de par deçà », dans Les juristes dans la ville : urbanisme, société, économie, politique, mentalités, Neuchâtel, 2000 (Publication du Centre européen d’études bourguignonnes, xive-xvie siècle, 40), p. 38-39 et Ordonnances de Philippe le Bon pour les duchés de Brabant et de Limbourg et les pays d’Outre-Meuse (1430-1467), Ph. Godding éd., Bruxelles, 2005, p. 273-275, n° 174.
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[25]
La curie bruxelloise était établie dans une maison de la Guldenstraat, appartenant au chapitre cathédral de Cambrai. L’évêque résidait à proximité, dans la même rue : M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[26]
La question de l’emplacement de la curie cambrésienne n’avait pas été résolue jusqu’à présent (E. Falzone, « Juger et gérer à Cambrai », op. cit. (n. 21), p. 15-16). Nous avons tenté l’expérience et renvoyons le lecteur aux prochains Mémoires de la Société d’Émulation de Cambrai.
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[27]
De nombreux auteurs, anciens et modernes, se sont intéressés à cette affaire : F. Vinchant, Annales de la province et comté du Hainaut, t. 4, Bruxelles, 1982 (reprod. anast. Mons, 1851), p. 203-204 et textes des deux ordonnances dans t. 6, Bruxelles, 1982, p. 200-206, nos XCVII et XCVIII (reprod. anast. Mons, 1853) ; J. Le Carpentier, Histoire généalogique des Païs-Bas, ou Histoire de Cambray, et du Cambrésis, Leyde, 1664, p. 42 ; M. Delewarde, Histoire générale du Hainaut, t. 5, Mons, 1722, p. 42-43 ; De Ioanne Burgundo episcopo Cameracensi (Bruxelles, KBR, ms. 16618, fol. 7v-8r) ; Abbé Hossart, Histoire ecclésiastique et profane du Hainaut, Mons, 1792, p. 277-279 ; Ph. de Bruyne, Histoire politique, religieuse et militaire du Comté de Hainaut ancien et moderne, t. 2, Liège, 1878, p. 112 ; C. Thelliez, « Un compromis pour la juridiction spirituelle en Hainaut entre le duc de Bourgogne et l’évêque de Cambrai (1448-1449) », dans Mélanges dédiés à la mémoire de Raymond Monnier, Lille – Paris, 1958 (Mémoires de la Société d’Histoire du Droit des pays flamands, picards et wallons, 4) et dans Revue du Nord, t. 40, 1958, n° 158, p. 375-380 ; J.-M. Cauchies, La législation princière pour le comté de Hainaut : ducs de Bourgogne et premiers Habsbourg (1427-1506). Contribution à l’étude des rapports entre gouvernants et gouvernés dans les Pays-Bas à l’aube des Temps modernes, Bruxelles, 1982, p. 521-544. (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 24) ; M. Vleeschouwers-Van Melkebeek, « Conflits de juridiction », op. cit. (n. 24), p. 38-39. Voir également J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… ». Justice princière, justice épiscopale et concordat en Hainaut (1449) », Académie royale de Belgique. Bulletin de la Classe des Lettres, 6e série, t. 21, 2010, p. 99-120 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2) (notre étude était déjà sous presse quand la précitée fut publiée).
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[28]
Jean de Griboval († 5 avril 1474). Ancien vicaire général (1430-1435) de Jean de Rochetaillée, cardinal de Rouen et archevêque de Besançon. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Viratondi en 1430 ou 1431 (AD Nord, 4 G 3636, fol. 11r ; 4 G 7430, fol. 1v et 5r). Entre le 29 juin et le 18 juillet 1435, il permuta sa prébende avec celle de Guillaume Erard (Erardi) (4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 4v ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 7v-8r), puis, le 26 avril 1438, avec celle de Jean Avantage (collation apostolique du 9 avril 1437 : ASV, Reg. Lat. 354, fol. 82r-83v ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 67r ; AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 1v et 5r) ; il fut reçu à l’archidiaconat de Hainaut le 2 août 1443, après la mort de Raoul Le Prêtre (4 G 1090, fol. 97v ; 4 G 4650, fol. 11r). Chanoine de Laon, de Thérouanne (dont il fut aussi le doyen), de Noyon, de Rouen et archidiacre du Grand-Caux, chanoine et chantre d’Arras, grand archidiacre de Châlons-en-Champagne. Sa carrière canoniale avait été précédée d’une carrière curiale et diplomatique : familier d’Eugène IV, camérier apostolique, protonotaire apostolique, ambassadeur en 1433 du duc de Bourgogne au concile de Bâle, puis ambassadeur de ce concile auprès de Philippe le Bon. Entre 1443 et 1456, il est, comme archidiacre, toujours cité en tête des vicaires de Jean de Bourgogne. Sur ce personnage, voir essentiellement C. Douxchamps-Lefèvre, « L’exécution testamentaire de Jean de Griboval, doyen du chapitre de la cathédrale de Thérouanne (13-21 avril 1474) », dans Album Carlos Wyffels offert par ses collaborateurs scientifiques, Bruxelles, 1987, p. 149-159 ; Id., « Jean de Griboval, doyen du chapitre de Thérouanne, ou le train de vie d’un haut dignitaire ecclésiastique à l’époque bourguignonne », dans Images et représentations princières et nobiliaires dans les Pays-Bas bourguignons et quelques régions voisines (xive-xvie s.), Neuchâtel, 1997, p. 231-238 (Publications du Centre européen d’études bourguignonnes, xive-xvie siècle, 37) ; M. Mestayer, « L’exécution testamentaire de Jean de Griboval, chanoine de Thérouanne et de Cambrai (1474) », Bulletin de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, t. 15, 1997, p. 143-190 ; V. Tabbagh, Diocèse de Rouen, op. cit. (n. 9), p. 56 et 250 ; H. Hours, Diocèse de Besançon, op. cit. (n. 12), p. 67-68 et 172 ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[29]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 153r.
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[30]
Jean Lambert ou Lambrecht (Lamberti) († 26 avril 1465). Chanoine de Cambrai, reçu avant le 19 janvier 1435 à la prébende d’Henri Ponet (Poneti) ou Pannet (AD Nord, 4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 5r). Cité comme vicaire de Jean de Bourgogne et scelleur de la curie épiscopale en 1439 et 1448. Sur ce prêtre d’origine bruxelloise, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[31]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 159rv.
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[32]
Grégoire Nicole (Nicolai) († 1469). Chanoine de Laon, d’Arras, de Sainte-Croix et de Saint-Géry de Cambrai. Chanoine du chapitre cathédral de Cambrai (motu proprio d’Eugène IV du 16 février 1439 et réception après le 10 octobre à la prébende de Simon de Luxembourg). Également chanoine de Notre-Dame d’Anvers, de Saint-Sauveur d’Harelbeke et écolâtre de Saint-Pierre de Comines, au diocèse de Tournai. Il fut l’un des ambassadeurs du duc de Bourgogne au concile, transféré à Ferrare, entre 1437 et 1439. En 1439, Jean de Bourgogne le choisit comme official pour remplacer le chanoine Oudard Le Riche. À partir de 1443, Nicole figura régulièrement au nombre des vicaires généraux de l’évêque. Sur ce personnage et la bibliographie s’y rapportant, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 37, 55 et n. 175 ; Id. éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, Bruxelles, 1998 (Commission royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil de l’Ancienne Jurisprudence de la Belgique, 7e série), p. IX-XI ; M. Maillard-Luypaert, Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église, op. cit. (n. 6), p. 7-14 (esquisse biographique) ; Id., Art. « Nicole (Nicolai, Nicolay), Grégoire, chanoine du chapitre cathédral et official de Cambrai (1439-1469) », Nouvelle Biographie Nationale, t. 11, op. cit. (n. 2), sous presse.
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[33]
Jean Grenet († peu avant le 18 mars 1463). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Corneille Beye le 21 juin 1443 (AD Nord, 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Scelleur de la curie épiscopale en 1445-1446. Vicaire de Jean de Bourgogne entre 1448 et 1457. Sur ce personnage, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[34]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 161rv.
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[35]
J.-M. Cauchies, La législation princière pour le comté de Hainaut, op. cit. (n. 27), p. 539 ; J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 104-105.
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[36]
Paul de La Roue (de Rota, de Reut ou de Roeth). Précédemment procureur à l’officialité et advocatus stipendiatus de l’Église de Cambrai. Curé de l’église paroissiale Sainte-Croix de Cambrai. Vicaire général de Jean de Bourgogne, cité en 1450, 1452, 1455, 1475 et 1477. Plus tard, chanoine de Cambrai, reçu le 28 septembre 1459 (AD Nord, 4 G 4667, fol. 14r ; 4 G 7458, fol. 1v et 3v). Trésorier du chapitre cathédral en remplacement de Jean de Thoisy, archidiacre de Tournai (nommé par Jean de Bourgogne le 23 mai 1460 et reçu le 8 juin suivant : 4 G 7459, fol. 1v et 4v ; BM Cambrai, ms. 1060, fol. 112v). Il fut également chanoine d’Arras, de Saint-Rombaut de Malines, de Notre-Dame de Condé-sur-l’Escaut, chanoine et trésorier de Sainte-Gudule à Bruxelles. Sur ce personnage, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[37]
ASV, Reg. Suppl. 438, fol. 280r-281r.
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[38]
Jean de Croÿ. Seigneur de Tours-sur-Marne, premier comte de Chimay († 25 mars 1473). Quatrième fils de Jean Ier, seigneur de Croÿ, et de Marguerite de Craon. Époux de Marie de Lalaing, dame de Quiévrain et d’Écaussinnes-Lalaing. Conseiller-chambellan de Philippe le Bon. Chevalier de la Toison d’Or en 1430. Grand bailli de Hainaut depuis 1434. Sur ce personnage, voir P. Dewin, Art. « Jean de Croÿ, sgr de Tours-sur-Marne, 1er comte de Chimay », dans Les Chevaliers de l’Ordre de la Toison d’or, R. de Smedt dir., 2e éd., Francfort–Berne–Berlin–Bruxelles–New York–Oxford–Vienne, 2000, p. 48-50.
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[39]
AD Nord, 4 G 5083, fol. 10r.
-
[40]
AD Nord, 4 G 5083, fol. 10v. Les chanoines offrent à l’illustrissimo principi et gardiano ecclesie Cameracensis du vin de Beaune dans un petit pot d’étain (fol. 12r). Le 14 janvier, le duc rencontre les vicaires de l’évêque, Jean de Griboval en tête, et assiste à une messe solennelle à Notre-Dame, dont les cloches sonnent à toutes volées (fol. 18r). Durant son séjour, Philippe le Bon logea à l’abbaye de Saint-Aubert avec son neveu, le comte d’Étampes, Antoine, le grand Bâtard, et une nombreuse escorte de chevaliers et d’écuyers (extraits des Mémoriaux de Saint-Aubert, traduits du latin par Dupont, Histoire ecclésiastique et civile, t. 2, Quatrième partie, op. cit. (n. 3), p. XVI à XXIV qui, contrairement aux comptes capitulaires, situe le séjour de Philippe les 19 et 20 janvier).
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[41]
Antoine Haneron († 1490). Ce professeur de philosophie et de littérature latine à l’Université de Louvain eut Jean de Bourgogne comme élève. Chanoine de Sainte-Waudru de Mons depuis 1439 et prévôt des églises de la ville jusqu’en 1473. Chanoine de Cambrai, il fut reçu en 1441 à la prébende de Pierre Faydit (AD Nord, 4 G 763), qu’il permuta le 19 juin 1443 avec celle de Corneille Beye (4 G 1090, fol. 81v ; 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Reçu archidiacre de Cambrai le 27 mars 1446 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 40r). Reçu à la prébende de Fursy du Bruille en 1451 (AD Nord, 4 G 4657, fol. 10v-11r), puis à celle de Robert Auclou le 13 décembre 1452 (4 G 7451, fol. 1v et 3v). Également chanoine puis prévôt de Saint-Servais de Maastricht au diocèse de Liège, prévôt de Saint-Barthélemy de Béthune au diocèse d’Arras, collecteur pontifical dans la province de Reims, prévôt de Saint-Donatien de Bruges au diocèse de Tournai, chanoine d’Utrecht et de Notre-Dame d’Anvers, protonotaire apostolique, abbé commendataire de Saint-André-lez-Bruges. Maître des requêtes et conseiller de Philippe le Bon, ambassadeur ducal auprès de Pie II à Mantoue en 1459 et à Rome en 1460, légat apostolique. Sur ce personnage, voir essentiellement H. Stein, « Un diplomate bourguignon du xve siècle : Antoine Haneron », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 98, 1937, p. 283-348 ; R. Wellens, Art. « Haneron (Antoine) », Biographie Nationale, t. 35, Bruxelles, 1970, col. 338-343 ; Prosopographie des secrétaires de la cour de Bourgogne (1384-1477), P. Cockshaw éd., 2006, p. 19, n° 2, p. 55, n° 47, p. 72, n° 68 et surtout p. 133-134, n° 230 (Deutschen Historischen Institut Paris. Instrumenta, 16) ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[42]
Une somme a été versée au cloquemand de la cathédrale pour les sonneries journalières de cloches à l’occasion du séjour de l’évêque (Saint-Jean-Baptiste 1449-Saint-Jean-Baptiste 1450, AD Nord, 3 G 1632, fol. 4v). Le 31 janvier 1450, ce dernier demande à Nicolas V de pouvoir reporter sa visite ad limina (ASV, Reg. Suppl. 439, fol. 298v-299r).
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[43]
On trouvera l’ensemble du dossier heuristique – sources et éditions de sources – dans J.-M. Cauchies, « Liste chronologique provisoire des ordonnances de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, pour le comté de Hainaut (1425-1467) », Bulletin de la Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique, t. 26 (1973-1974), 1975, p. 109-110 et 114-116. Les textes des ordonnances du 2 février 1448 et du 29 novembre 1449 viennent d’être publiés dans Ordonnances de Philippe le Bon pour le comté de Hainaut 1425-1467, J.-M. Cauchies éd., avec la collab. de G. Docquier (Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil des Ordonnances des Pays-Bas, 1re série), 2010, p. 247-249, n° 170 (ordonnance du 2 février 1448) et p. 260-264, n° 184 (concordat du 29 novembre 1449).
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[44]
Contrairement à ce qui a été écrit dans J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 109 (« Après cette réunion du chapitre, il n’est plus fait mention de la négociation du concordat dans les actes capitulaires ») et p. 111 (« Dès le 30 mai, et ce malgré protestations et menaces, il [le chapitre cathédral] est définitivement écarté. »). En réalité, le chapitre cathédral et l’évêque de Cambrai ont bien réservé une suite à cette affaire en mars-avril 1452. Il est vrai que C. Thelliez, « Un compromis », op. cit. (n. 27), p. 380, a été catégorique : « … les registres capitulaires, qui nous avaient renseigné sur les réactions des Chanoines […], n’en font plus mention, après 1449 jusqu’en 1480… ».
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[45]
Jean L’Orfèvre (Aurifabri) († 1478). Originaire de Lens en Artois (AD Nord, 4 G 5084, fol. 13r). Professeur de droit à l’Université de Louvain. Il fit une carrière au service de Philippe le Bon, d’abord comme maître des requêtes de l’hôtel ducal, puis comme conseiller au Grand Conseil, président du conseil de Luxembourg, président du conseil ducal de Brabant, enfin comme chancelier de Brabant de 1463 à 1467. Il terminera sa carrière de conseiller sous Charles le Hardi. Sur ce personnage, voir A. Gaillard, Le Conseil de Brabant : histoire, organisation, procédure, t. 3, Bruxelles, 1902, p. 336 (Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces. Studia, 7).
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[46]
AD Nord, 4G 5085, fol. 18r.
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[47]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 241r.
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[48]
AD Nord, 4 G 5085, fol. 14v.
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[49]
AD Nord, 4 G 5085, fol. 15r.
-
[50]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 275r.
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[51]
Gilles d’Inchy. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Hugues d’Inchy (de Dichi, de Dechi) en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 2r et 5r). Cité comme chanoine d’Amiens le 10 avril 1450 (ASV, Reg. Suppl. 442, fol. 266r).
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[52]
Guillaume Turpin. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Philippe Plage ou Plaige, le 8 juin 1446 (AD Nord, 4 G 4652, fol. 11r ; 4 G 7445, fol. 1v et 4v).
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[53]
Michel de Beringhen. Chanoine de Cambrai, reçu avant le 31 décembre 1434 à la prébende de Guillaume Lohier (Loherii), chantre du chapitre cathédral de Beauvais ; il permute sa prébende avec celle de son frère, Gossuin de Beringhen (ou Jean Gossuini), reçu le 21 décembre 1435 (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 18v ; AD Nord, 4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 5r). Le 13 octobre 1438, Michel est à nouveau reçu à la prébende, vacante par résignation, de son frère Gossuin (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 80v-81r ; AD Nord, 4 G 4644, fol. 11r ; 4 G 7438, fol. 1v et 5v).
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[54]
Jean Artus (Artuti). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Ferry de Beauvoir (de Biauvoir) le 19 juin 1443 (AD Nord, 4 G 4649, fol. 11v ; 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Recteur de l’église paroissiale de Flobecq par la faveur de l’évêque mais, par mesure de sécurité, Artus sollicita et obtint une provision apostolique le 13 janvier 1450 (ASV, Reg. Suppl. 439, fol. 118rv).
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[55]
Jean de Saunier. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jacques Grégoire en 1432 ou 1433 (AD Nord, 4 G 4638, fol. 10r ; 4 G 7432, fol. 1v et 7r). Cité comme trésorier du chapitre collégial d’Aire-sur-la-Lys au diocèse de Thérouanne en 1447-1448 (4 G 4654, fol. 10r). Cité comme diacre le 21 avril 1450 (ASV, Reg. Suppl. 443, fol. 98r).
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[56]
Henri de Calstres (de Calstris) ou Le Castre. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Amblard de Murol en 1428 ou 1429 (AD Nord, 4 G 4633, fol. 12v ; 4 G 7428, fol. 1v et 5v). F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 234-235, n° 610, n. 7 évoque la probabilité d’un long procès en Curie à propos de sa prébende. Ce personnage fut également chanoine de Saint-Géry de Haaltert et écolâtre de Sainte-Waudru d’Herentals.
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[57]
Jacques Courtois (Courtoys). Clerc du diocèse d’Arras. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Lamelin, détenue peu auparavant par Jean Ouden, le 10 juin 1444 (AD Nord, 4 G 4650, fol. 11r ; 4 G 7443, fol. 1v et 4v). Pourtant, les chanoines avaient accepté sa candidature à la prébende de Simon Bocheux sur la foi de lettres de l’évêque Jean de Bourgogne datées du 5 juin précédent (4 G 1090, fol. 155v).
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[58]
AD Nord, 4 G 5086, fol. 19r.
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[59]
Jean de Gavre (ou de Lens ou de Liedekerke) († 1439). Deuxième fils d’Arnold II de Gavre, seigneur de Lens et de Liedekerke. Évêque de Cambrai de 1412 à 1439 et ambassadeur du duc de Bourgogne au concile de Bâle. Sur ce personnage et la bibliographie s’y rapportant, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
-
[60]
Jean Delpierre ou La Pierre ou vanden Steen (de Lapide). D’abord notaire et auditeur de l’officialité de Cambrai à partir de 1419. Il fut l’un des deux promoteurs de cette officialité en 1435, 1444 et de juillet 1442 à février 1447. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 40-45 ; Id. éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. VII et XII-XIII ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[61]
Antoine de La Roue (de Rota, de Reut ou de Roeth). Il fut auditeur à l’officialité de Cambrai entre 1443 et 1447. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Vanmelkebeek éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. 249, n° 460, p. 431, n° 747, p. 432, n° 749, p. 487, n° 849, t. 2, p. 602, n° 1042, p. 620, n° 1072 ; M. Maillardluypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
-
[62]
Rien dans les sources ne l’atteste. Pour l’année comptable 1451-1452, l’office du Grand Métier fait bien état d’un paiement au clocquemand pour la chape de l’évêque et la sonnerie des cloches, mais sans aucune précision chronologique (AD Nord, 4 G 5086, fol. 17r).
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[63]
Jean Oston (Ostonis). Chanoine du chapitre Sainte-Croix de Cambrai. Curé de la paroisse Saint-Vaast à Cambrai. Scelleur de la curie épiscopale entre 1452 et 1454. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. XII et n. 68 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[64]
Henri Beye. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Brasseur (Braxatoris) en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 1v-2r et 5r).
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[65]
Gilles Flannel ou Flamel alias Lenfant. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Hannocque ou Hennoque en 1433 ou 1434 (AD Nord, 4 G 4639, fol. 11r ; 4 G 7433, fol. 1v et 5v), puis à celle d’Arnold de Gavre en 1437-1438 (4 G 4644, fol. 11r). Il fut chantre de la chapelle de Martin V et d’Eugène IV. Également chanoine d’Arras, de Marseille et de Notre-Dame d’Anvers. Sur ce personnage, voir F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 229-230, n° 598, n. 4, p. 238, n° 621.
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[66]
Jean del Croix (de Cruce) alias Monami (Monamit, Monamy). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Nicolas Le Jeune (Juvenis) en 1438 ou 1439 (AD Nord, 4 G 4644, fol. 11v ; 4 G 7438, fol. 1v et 5v).
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[67]
Quentin Gérard (Gerardi). Prêtre du diocèse de Cambrai. Bachelier en droit canon. Abréviateur des lettres apostoliques. Chanoine de Cambrai, reçu le 3 août 1444 à la prébende de Jean Ransardet (Ransardeti), que lui disputait Nicolas Lami (Amici) (AD Nord, 4 G 1090, fol. 167r ; 4 G 4651, fol. 9v ; 4 G 7444, fol. 1v et 3v). Lami avait obtenu cette prébende en 1437 ou 1438 (4 G 7437, fol. 1v et 5r). Le registre capitulaire coté BM Cambrai, ms. 1058 contient un dossier assez volumineux sur le conflit entre Quentin Gérard et Nicolas Lami au sujet de la dite prébende (de septembre 1449 à juin 1451) ; il y est question de l’adhésion de Lami à Amédée de Savoie, l’antipape Félix V (fol. 206v-207r, 209v-215r, 218v-221v, 229r, 236v-237r, 243rv, 253v, 265v-266v). Gérard est cité comme recteur de l’église paroissiale Saint-Jacques de Valenciennes (rive gauche) au diocèse d’Arras le 14 septembre 1451 (ASV, Reg. Suppl. 453, fol. 169v-170r).
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[68]
Un serviteur du palais épiscopal s’était rendu à Lalaing en 1449 ou 1450 sur l’ordre de Jean de Griboval et de Jean Grenet « savoir se ledit seigneur y estoit ». Était-ce pour discuter avec lui de cette affaire ? Le fragment de compte qui subsiste pour l’exercice comptable 1449-1450 ne le précise pas (AD Nord, 3 G 1632). Sur Guillaume de Lalaing († 1475), seigneur de Lalaing et de Hordaing, seigneur de Bugnicourt, bailli de Hainaut de 1427 à 1434, sénéchal d’Ostrevant, conseiller et chambellan de Philippe le Bon, gouverneur de Hollande-Zélande, voir J. Bartier, Légistes et gens de finances au xve siècle. Les conseillers des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire, Bruxelles, 1955 (Mémoires de l’Académie royale de Belgique, Classe des Lettres), p. 260, n. 1, 261, n. 2 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La Cour Amoureuse dite de Charles VI, t. 2 : Édition critique des sources manuscrites. Armoiries et notices biographiques, 301-700, Paris, 1992, p. 49, n° 383.
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[69]
Jean vander Straeten (de Platea) alias de Lyra († 1489). Professeur de droit canon à l’Université de Louvain de 1428 à 1432. Official à Bruxelles du 5 octobre 1452 au 18 décembre 1459. Vicaire in spiritualibus de Jean de Bourgogne en 1454. Il cumula les prébendes au cours de sa carrière bénéficiale : Saint-Rombaut de Malines, Saint-Pierre d’Anderlecht (avec l’écolâtrerie pour les deux) et Notre-Dame d’Anvers, Sainte-Gertrude de Nivelles et Saint-Jean-l’Évangéliste à Boisle-Duc (avec le décanat pour ce dernier) au diocèse de Liège, Saint-Donatien de Bruges au diocèse de Tournai. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 28, 55-59 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[70]
C’est bien ce que Jean de Bourgogne tenta déjà de faire l’année précédente, cette fois vis-à-vis du monde universitaire. En effet, le 2 septembre 1451, à sa demande et à celle des « autres juges ordinaires » du diocèse, qui se plaignaient amèrement de ce que de nombreux prêtres et clercs, tant bénéficiers que non bénéficiers, commettaient très souvent des délits qui restaient impunis parce qu’ils jouissaient de privilèges universitaires, Nicolas V autorisa la justice diocésaine à poursuivre et à punir les contrevenants qui seraient absents de leur studium generale pendant plus de trois mois et il étendit même son Fiat à tous les ordinaires ; le 4 septembre suivant, il autorisa encore l’élargissement de cette mesure ad causas pendentes (ASV, Reg. Suppl. 453, fol. 88v-89r et 108r).
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[71]
À ce sujet, voir Documents inédits sur l’érection des nouveaux diocèses aux Pays-Bas (1521-1570), M. L. Dierickx éd., t. 1, Bruxelles, 1960, p. 59-71.
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[72]
Il faut nuancer les propos de J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 111 : « Placé sur le trône épiscopal par la seule volonté de son demi-frère, il [Jean de Bourgogne] ne s’intéresse pas à la gestion du diocèse – qu’il a pourtant confiée à des hommes hautement compétents – et, qui plus est n’est-il pas question à ce moment – mais le projet n’aboutira pas – qu’il devienne archevêque de Trèves ? Des tractations sont en cours à ce propos. L’évêque est dans une période de transition et on sent bien que le chapitre veut reprendre l’avantage. » En 1452, la « période de transition » est bel et bien terminée. Sur ce curieux épisode de 1446-1447, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[73]
En ce qui concerne la dégradation des immeubles, l’évêque resta sourd, semble-t-il. Durant la dernière décennie de son épiscopat, les chanoines durent aller jusqu’au Siège apostolique pour le forcer à se préoccuper de l’état de son palais, et finir, en désespoir de cause, par sommer l’archevêque de Reims de pallier ses carences. Voir, à ce sujet précis, M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[74]
La date est indiquée au bas du folio précédent (fol. 17r).
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[75]
1452 n.s.
« Il y a sur terre trois sortes de mécontents et une quatrième espèce plus tenace encore que les autres : des rustres érigés en commune, des femmes en désaccord, des porcs grognant à l’unisson, des chanoines divisés dans leur avis. Je combats les premiers, je me moque des deuxièmes, je méprise les troisièmes et je supporte les quatrièmes ; mais des premiers et des derniers, délivrez-nous, Seigneur ! » [1]
2Les conflits entre évêques et chapitres cathédraux jalonnent l’histoire des institutions canoniales durant toute la période médiévale. À Cambrai, vers le milieu du xve siècle, Jean de Bourgogne [2] s’est trouvé sur le banc des accusés, pointé du doigt par un chapitre dont la patience était mise à rude épreuve depuis de longues années déjà. Le fils illégitime de Jean sans Peur était devenu chanoine de Cambrai en 1436, puis il avait été élu évêque en 1439 par la grâce de Philippe le Bon, son demi-frère, qui voyait dans cette stratégie une occasion inespérée de mettre enfin la main sur un évêché qui recouvrait une portion non négligeable de ses « États de par-deçà » (Hainaut, partie occidentale du Brabant, Flandre impériale essentiellement). Les occasions de friction entre Jean de Bourgogne et son chapitre cathédral s’étaient alors multipliées. Le nouvel évêque ne montra guère d’empressement à faire son entrée solennelle à Cambrai avant le 10 juillet 1442 [3]. Si la compagnie quotidienne de ses maîtresses et de ses nombreux bâtards ne semble pas avoir posé de problème aux chanoines, l’éloignement géographique du prélat, en revanche, obligeait les émissaires du chapitre à de fréquents allers-retours entre Cambrai et les résidences épiscopales de Bruxelles et de Malines. Les griefs des chanoines se nourrissaient des absences injustifiées de l’évêque, que ce soit aux synodes annuels, aux grandes processions, lors des graves inondations de l’Escaut en 1446 ou à l’occasion de l’installation, en 1451, de l’image de Notre-Dame de Grâce dans la cathédrale [4]…
3À peine remis du conflit qui l’avait opposé au chapitre cathédral à propos du privilège d’exemption qu’il avait accordé à la collégiale Saint-Géry de Cambrai (1445-1449), l’évêque essuya à nouveau la mauvaise humeur de ses chanoines. Parmi les délibérations capitulaires de l’année 1452 figurent deux textes fort éclairants sur leurs relations mutuelles. Le premier, daté du 31 mars, est flanqué de la mention Expositiones factae D. Episcopo super pluribus articulis. Il couvre une page entière du registre coté Ms. 1059 dans le fonds ancien de la Bibliothèque – aujourd’hui Médiathèque – municipale de Cambrai. Le second, qui porte la date du 11 avril, contient les Responsiones D. Episcopi super pluribus articulis a capitulo propositis, couchées sur près de deux pages dans le même registre [5]. Ces textes consistent en une suite de notes prises au vol par Guillaume Bouchel [6], le secrétaire du chapitre. Ils comportent quelques passages peu lisibles en raison de l’état de conservation de cette partie du registre, victime de l’humidité. L’édition de ces documents, largement commentés dans le corps de notre article, figure en annexe de celui-ci.
4Le vendredi 31 mars 1452, avant les Rameaux, l’assemblée capitulaire, présidée par le doyen Gilles Carlier [7], envoie à l’évêque une importante délégation de chanoines. Les noms cités sont ceux de Mathieu Havelle [8], Jean Piquet [9], Nicolas Grenon [10], Jacques Carité [11], Robert Auclou [12], Guillaume du Fay [13], Réginald des Lions [14] et « beaucoup d’autres encore »… Au nom de l’assemblée, Gilles Carlier expose les sujets qui fâchent le chapitre cathédral et demande à l’évêque de respecter les engagements auxquels il est tenu.
Primo : le moulin d’Eswars
5Le premier reproche concerne le moulin d’Eswars [15]. Une grande partie des terres agricoles de cette petite localité située au nord-est de Cambrai, sur la rive gauche de l’Escaut, est partagée entre l’évêché et le chapitre cathédral. Aux dires des chanoines, le moulin du village est détruit de fond en comble. En outre, Jean de Bourgogne, qui paie au chapitre une rente annuelle sur ce moulin, est en cessation de paiement depuis plusieurs années. Les chanoines exigent donc que le bâtiment soit réparé aux frais de l’évêché et que l’évêque s’acquitte des quarante-quatre mencauds de blé qu’il leur doit encore pour chacune des années concernées [16].
Secundo : la forêt d’Ors
6Le deuxième grief est du même acabit. L’évêché exploite à Ors, village des bords de Sambre, situé à la limite du Cambrésis et du Hainaut, une vaste forêt [17]. L’évêque est tenu de remettre chaque année trois cordes de bois à l’église de Cambrai [18]. Ce qu’il semble avoir oublié de faire depuis un certain temps… Les chanoines lui demandent donc de régler ses arriérés.
Tertio : la chapelle épiscopale
7Le troisième point de la liste de doléances se rapporte à une coutume qualifiée d’honesta et observata : le mercredi des Cendres et les jours des Rogations [19], les chanoines se rendent en chœur à la chapelle épiscopale [20], dont le sol est recouvert d’un lit de paille ou d’herbes. Bien que cette coutume soit tombée dans l’oubli depuis quelque temps en raison de ce que le porte-parole du chapitre appelle le « désordre du temps », les chanoines souhaitent pouvoir en bénéficier à nouveau. Si la paille et l’herbe rèche étaient communément utilisées pour garnir le chœur de la cathédrale, au-dessus des stalles des chanoines, lors de certaines fêtes [21], l’habitude, pour le moins curieuse, d’en recouvrir le sol de la chapelle épiscopale le mercredi des Cendres et aux Rogations ne semble pas avoir eu d’équivalent ailleurs [22]. Et nous ne savons pas davantage pourquoi le chapitre cathédral se déplaçait à la chapelle épiscopale en ces circonstances…
Quarto : l’officialité de Bruxelles
8Le quatrième point marque une gradation dans la gravité des reproches formulés par le chapitre à l’encontre de l’évêque. Les chanoines abordent ici la délicate question de la curie bruxelloise. Un official forain siégeait en effet à Bruxelles depuis janvier 1422 au moins. Le 4 novembre 1448, Jean de Bourgogne a donné à ce juge diocésain un mandat d’officialis eque principalis, compétent pour les trois archidiaconés septentrionaux – Brabant, Bruxelles et Anvers –, tandis que l’official de Cambrai gardait la main sur les archidiaconés de Cambrai (ou grand archidiaconé), Valenciennes et Hainaut [23]. La transformation de l’officialité bruxelloise en officialité principale, égale à celle de Cambrai, a suivi de quelques mois l’ordonnance de Philippe le Bon (3 janvier 1448), qui renforçait le privilège de non evocando accordé aux Brabançons par Charles IV en 1349 [24].
9La réaction du chapitre cathédral n’est pas une surprise. En érigeant cette « nouvelle curie » à Bruxelles [25], en établissant là un « official également principal et non subordonné à l’official de la cité épiscopale », en confiant à cet homme qu’il appelle « official de Bruxelles » des affaires qui doivent être portées normalement devant l’« official principal », c’est-à-dire le juge ecclésiastique siégeant à Cambrai, Jean de Bourgogne a commis l’irréparable aux yeux de ses chanoines : il a divisé le siège épiscopal et attenté à l’honneur de la cathédrale ! Le chapitre, qui clame sa désapprobation, demande à l’évêque de rétablir le siège unique dans la cité de Cambrai [26] afin de ne pas porter préjudice à son église et à son évêché.
Quinto : le concordat avec les laïcs
10Avec l’affaire du concordat de 1449, l’énervement des chanoines de Cambrai semble être arrivé à son comble. Rappel des faits [27]. Reprochant au tribunal diocésain d’empiéter sur les prérogatives et les droits de la Cour souveraine de Mons, les États de Hainaut se sont plaints à Philippe le Bon. Le 2 février 1448, le duc de Bourgogne-comte de Hainaut promulgue une ordonnance par laquelle il décide que ses sujets hainuyers ne pourront être cités à comparaître devant l’official, sauf en matière de foi et de sacrement de mariage. Une répartition des compétences, en somme. Mais aussi une manière, pour le prince, de limiter celles de la juridiction ecclésiastique. Le 29 mars suivant, le chapitre cathédral réagit : Jean de Griboval [28], l’archidiacre de Hainaut, fait le déplacement à Mons pro conservatione jurisdictionis ecclesiastice [29]. Deux mois plus tard, la situation s’envenime. Le 13 mai, lundi de Pentecôte, les chanoines sont alertés per aliquos rumores : l’évêque et ses vicaires seraient occupés à négocier avec les officiers de justice de Philippe le Bon dans le comté de Hainaut les termes d’un traité limitant la juridiction épiscopale. Griboval serait sur le point de partir conclure cette affaire le jour-même… Au nom du chapitre, Gilles Carlier le met en garde, lui, ainsi que Robert Auclou et le scelleur Jean Lambert [30] : les collaborateurs de l’évêque sont tenus de défendre les intérêts du siège de Cambrai ! Le lendemain, l’assemblée capitulaire, craignant que ce projet d’accord ne porte préjudice à l’Église diocésaine, prie l’un de ses membres d’en référer à l’évêque et promet de protester s’il y a lieu [31]. Le 29 mai, premier jour des Rogations, les vicaires font lecture au doyen du chapitre et à quelques chanoines du texte de l’ordonnance ducale du 2 février précédent. Carlier en exige une copie. Griboval refuse. Les chanoines prennent acte du refus et le lendemain, interdisent à leurs confrères, les vicaires Griboval, Auclou, Nicole [32], Grenet [33] et le scelleur Lambert, de se rendre en Hainaut et de participer à toute réunion dont les décisions aboutiraient à affaiblir la juridiction ecclésiastique, sous peine de privation de leurs prébendes [34]…
11L’ordonnance ducale de février 1448 sera néanmoins publiée, quoique tardivement, le 7 juillet 1449 [35]. Entre-temps, que se passe-t-il ? Les sources, à cet égard, sont peu bavardes. Tout au plus apprend-on que des contacts ont lieu à Cambrai durant l’automne et l’hiver 1449 : le 22 novembre, le chapitre cathédral reçoit Paul de La Roue [36], le vicaire in spiritualibus de l’évêque, qui, dans une supplique adressée à Nicolas V le 8 janvier 1450, invoquera ses multas occupationes au service du prélat et les entraves (impedimenta) qui l’ont empêché jusqu’ici d’accéder aux ordres majeurs [37] ; le 9 décembre, c’est au tour de Jean de Croÿ [38], le bailli de Hainaut, lequel revient d’ailleurs le 5 janvier suivant [39] ; le 12 du même mois, c’est le duc de Bourgogne en personne qui arrive à Cambrai, où il est accueilli en grande pompe par le chapitre cathédral [40] ! Le sujet est-il évoqué dans les conversations ? Nous l’ignorons. À coup sûr, des tractations se poursuivent durant l’année 1449 avec, du côté ecclésiastique, Paul de La Roue, déjà cité, et un nouveau venu, Antoine Haneron [41], grand archidiacre et prévôt des églises de Mons. C’est peut-être à cette époque – et pour cette raison ? – que Jean de Bourgogne séjourne vingt-cinq jours durant à Cambrai – fait exceptionnel ! –, au point de ne pas trouver le temps d’accomplir à Rome sa visite ad limina [42]… Le 29 novembre 1449, Philippe le Bon calme le jeu par la notification du concordat conclu entre les deux juridictions : le terrain des compétences des juges laïques et des juges ecclésiastiques est clairement délimité. L’exécution de l’ordonnance du 2 février 1448 est dès lors suspendue [43].
12Ensuite ? Le silence ne retombera pas – du moins pas encore – sur cette affaire [44]. Des proches de Philippe le Bon vont se rendre à Cambrai, tandis que le chapitre cathédral enverra ses émissaires à Bruxelles : le 19 janvier 1450, Jean L’Orfèvre [45], conseiller du duc, est reçu par les chanoines ; le 19 juillet suivant, ceux-ci font porter à Bruxelles une lettre « touchant le fait de l’évêque et du chapitre », sans autre précision [46] ; le 13 novembre, ils délibèrent sur les différends qui les opposent à Jean de Bourgogne et entendent l’opinion des vicaires généraux [47] ; le 16 du même mois, ils reçoivent Antoine Haneron, l’archidiacre de Cambrésis [48], et à nouveau, le 31 décembre, le bailli de Hainaut [49]. Le 13 août 1451, le chapitre commet onze de ses membres ad videndum de modo consultationis et subsequende provisionis super divisionem curie sive sedis episcopalis, ruina edificiorum, vivariorum etc. ac perditionem notoriam jurisdictionis episcopatus [50] ! Sont nommés expressément dans le cadre de cette commission : le doyen Gilles Carlier, Jean Carité, Jean Lambert, Guillaume du Fay, Gilles Dinchy [51], Guillaume Turpin [52], Michel de Beringhen [53], Jean Artus [54], Jean de Saunier [55], Henri de Calstres [56] et Jacques Courtoys [57]. À une date indéterminée, l’archidiacre de Hainaut, Jean de Griboval est encore envoyé à Bruxelles « pour les affaires de l’église » [58]. Les chanoines n’ont pas encore rendu les armes !
13Près de deux ans et demi après le concordat du 29 novembre 1449, le chapitre, toujours très mécontent, remet le couvert. L’évêque, assène-t-il, a laissé, sans combattre, tomber et s’échapper la quasi totalité de sa juridiction dans les causes civiles au profit des juges laïcs, lesquels s’occupent à présent de la punition des clercs, de la connaissance des causes canoniques (causae decretales) et de la vente des biens des prêtres. Pire, « certains accords », dit-on, ont été conclus à ce sujet avec les juges laïcs du Hainaut au très grave préjudice de l’église et de l’évêché. Ces messieurs du chapitre veulent donc que l’on entende leur désapprobation et que l’on reconnaisse la suprématie de l’autorité ecclésiastique. Ils requièrent de Jean de Bourgogne qu’il conserve sa juridiction « d’une manière virile » (viriliter !), comme il y est tenu, qu’il révoque ce « traité », s’il peut y en avoir un, et qu’il ne porte pas atteinte à l’église et à l’évêché.
14Quel rôle le chapitre cathédral a-t-il joué auprès de Jean de Bourgogne, par l’intermédiaire de ses vicaires, entre le moment de la promulgation de l’ordonnance de Philippe le Bon du 2 février 1448 et celui de sa publication le 7 juillet 1449 ? A-t-il été tenu régulièrement et directement au courant des négociations qui ont abouti au concordat de novembre 1449 ? Et comment expliquer cet « écran de fumée », vu de Cambrai, autour du texte de 1449 ? Autant de questions qui restent à ce jour sans véritable réponse…
Sexto : les biens de l’évêché
15Pour en finir avec cette litanie de doléances, les chanoines évoquent la question de certains biens appartenant à l’évêché de Cambrai – fortifications, maisons et autres édifices, viviers –, qui, en divers endroits, menacent ruine et dont l’état de délabrement nécessite de grands travaux de réfection. L’évêque est pourtant tenu de les entretenir correctement et d’y effectuer les réparations indispensables, lui qui a reçu ces biens de l’évêché et qui, lors de son accession à l’épiscopat, a perçu de très grosses sommes d’argent de la part des exécuteurs testamentaires de son prédécesseur immédiat, Jean de Lens [59]. Les chanoines attendent donc de Jean de Bourgogne qu’il entretienne correctement ces biens et fasse réparer tous ceux qui sont en mauvais état – puisque tel est son devoir –, de façon que ni lui-même ni le chapitre cathédral ne doivent être blâmés, le premier en raison d’une administration défaillante, le second pour une négligence qui lui porterait préjudice.
16Jean de Bourgogne est mis immédiatement au courant de ces lourds reproches et des exigences du chapitre. Entouré de ses vicaires du moment, Jean de Griboval, l’official Grégoire Nicole, Jean Grenet et Paul de La Roue, et en présence de son conseiller Jean Delpierre [60] et de son secrétaire Antoine de La Roue [61], il demande quelque temps de réflexion avant de répondre. Sa réplique arrive le 11 avril, mardi de Pâques, sans que l’on sache s’il est présent en chair et en os à Cambrai [62]. Ses paroles parviennent aux oreilles des chanoines par la voix de Jean de Griboval, l’archidiacre de Hainaut, assisté de Grégoire Nicole, de Paul de La Roue et du scelleur Jean Oston [63], ainsi que du conseiller, du secrétaire et du chapelain de l’évêque, appelés comme témoins. Les chanoines se sont rendus en nombre au palais épiscopal. Le texte de Guillaume Bouchel en énumère dix-neuf, doyen en tête : Gilles Carlier, Mathieu Havelle, Jean Piquet, Nicolas Grenon, Jacques Carité, Robert Auclou, Guillaume du Fay, Réginald des Lions, Henri Beye [64], Gilles Dinchy, Gilles Flannel alias Lenfant [65], Jean Monami [66], Jean Artus, Quentin Gérard [67], Guillaume Turpin, Michel de Beringhen, Henri de Calstres, Jean de Saunier et Jacques Courtoys. La tension est palpable.
17Les chanoines entendent maintenant les explications et justifications de Jean de Bourgogne.
Primo : le moulin d’Eswars
18Si le moulin d’Eswars est aujourd’hui détruit, ce n’est pas la faute de l’évêque mais celle des eaux de l’Escaut ! Jean de Bourgogne est bien conscient de la nécessité de le faire réparer, mais sa bonne volonté est entravée par Guillaume de Lalaing [68] qui entend exercer sa juridiction sur le cours du fleuve et l’empêche de ce fait de remédier au problème. Afin de préserver les droits de l’évêché, l’évêque s’efforcera d’apaiser ce conflit avec les officiers du prince en Hainaut – le duc-comte Philippe le Bon –, que Lalaing a convoqués en vertu du droit qu’il détient sur ce territoire. Puis, sans tarder, l’évêque fera réparer le moulin. Et quant à la rente de blé que lui réclame le chapitre, il donnera un ordre, de telle manière que les chanoines n’auront plus de raison de se plaindre…
Secundo : la forêt d’Ors
19Concernant les trois cordes de bois que l’évêché doit à l’église cathédrale sur la forêt exploitée à Ors, Jean de Bourgogne se défend en alléguant un différend entre lui-même et le censier des bois, portant sur la question de savoir lequel des deux, de l’évêque ou du censier, est tenu au paiement. Voilà donc la cause du retard. Mais maintenant qu’il est bien informé des droits du chapitre cathédral, il fera en sorte de lui donner satisfaction tant pour le passé que dans le futur…
Tertio : la chapelle épiscopale
20Au sujet du lit de paille ou des herbes qui doivent recouvrir le sol de la chapelle épiscopale le mercredi des Cendres et les jours des Rogations, Jean de Bourgogne répond que ses officiers ont manqué à leurs devoirs. Il les a vivement apostrophés à ce sujet et leur a ordonné de veiller désormais au respect de cet avantage accordé aux chanoines…
Quarto : l’officialité de Bruxelles
21L’érection de la curie bruxelloise ? User de son droit d’ériger le tribunal dans n’importe quelle partie du diocèse, ce n’est pas, clame Jean de Bourgogne, faire injure au chapitre cathédral. L’official de la cité épiscopale restera toujours le « premier » et le « principal », déclare-t-il. Loin de considérer l’official siégeant à Bruxelles comme un concurrent vis-à-vis de celui de Cambrai, il faut le voir comme un auxiliaire. L’évêque allègue une entrave (impedimentum) pour justifier le fait que certaines causes ont été confiées à son official bruxellois plutôt qu’à celui de Cambrai. En outre, cette cour répond aussi à une nécessité : les Brabançons ne veulent plus se déplacer jusqu’à Cambrai, trop éloignée de leur « patrie ». Pour récupérer sa juridiction et la maintenir, l’évêque devait ériger cette curie. Celle-ci peut d’ailleurs poursuivre son activité. Jean de Bourgogne ne fera pas marche arrière : à Jean Roelofs, official bruxellois mis en place en 1448, succédera, en 1452, Jean vander Straeten, alias de Lyra [69]…
Quinto : le concordat avec les laïcs
22Cinquième pomme de discorde : les ordonnances ducales des 2 février 1448 et 29 novembre 1449. L’abandon de la juridiction épiscopale dans les causes civiles ? Réfutant les arguments du chapitre cathédral, Jean de Bourgogne exprime sa « souffrance » passée et présente. Avec tout le soin possible, dit-il, il s’est efforcé d’exercer librement sa juridiction. Mais voilà, il n’est pas en mesure de résister à la puissance et à l’autorité du prince ! Et, quoi qu’on dise, il n’a pas signé de traité avec les officiers hainuyers au préjudice de son église. Il promet cependant de faire le maximum pour récupérer sa juridiction et la conserver [70].
Sexto : les biens de l’évêché
23Enfin, sur la question des biens de l’évêché, dont le palais épiscopal, le chapitre cathédral est, sauf son honneur, mal informé ! Tous les immeubles sont en bon état, affirme Jean de Bourgogne qui prétend dépenser chaque année en réparations une somme équivalente à la moitié de celle que les exécuteurs testamentaires de son prédécesseur lui ont laissée pour entretenir les édifices et les réparer ! L’évêque promet d’agir à l’avenir de telle manière qu’il ne puisse être taxé de négligence ou de manquement…
24* * *
25Face au catalogue de plaintes du chapitre cathédral, Jean de Bourgogne justifie ses actes et ses manquements. Sur un air connu. La destruction du moulin ? Les inondations ? L’oubli de la paille et de l’herbe ? Ce n’est pas de sa faute, mais de celle du voisin, contrariant ou négligent, en l’occurrence, le seigneur de Lalaing, ou encore les officiers épiscopaux. Les retards de paiement ? L’évêque ignorait qui devait payer, mais il promet de régler ses dettes au plus vite… La dégradation des bâtiments de l’évêché ? Il dépense pourtant beaucoup d’argent en réparations ! La curie érigée à Bruxelles ? Après tout, il est évêque et c’est bien son droit ! Et les Brabançons rechignent à faire le voyage de Cambrai… Les accords avec Philippe le Bon concernant la juridiction spirituelle ? Il lui est bien difficile de s’opposer à la volonté de son demi-frère, le duc-comte, à qui – ce qu’il passe toutefois sous silence – il doit sa carrière bénéficiale fulgurante et son siège épiscopal prestigieux…
26Jean de Bourgogne proteste ainsi de sa bonne foi par vicaires interposés. À l’égard du duc de Bourgogne, comte de Hainaut, il fait aveu de faiblesse, voire d’impuissance. De Bruxelles, où il réside la plupart du temps, il se pose en défenseur des Brabançons, ses « compatriotes », qui, depuis un certain temps déjà – mais le texte ne le dit pas explicitement –, envisagent une scission du diocèse en vue de la création d’une circonscription ecclésiastique brabançonne [71]. Alors, sincérité réelle ou hypocrisie ? Comment savoir ? En mai 1448, l’évêque n’est plus « assis entre deux chaises », le projet de transfert sur le siège archiépiscopal de Trêves ayant avorté suite au pardon accordé en 1447 par le pape à l’archevêque titulaire [72]. Sans doute Jean de Bourgogne estime-t-il qu’il peut envoyer son chapitre au diable ou, à tout le moins, se dérober par quelques pirouettes et vaines promesses et gagner ainsi du temps…
27Loin de former un bloc homogène, le chapitre cathédral n’est pas non plus en position de force. Les « obligés » du duc de Bourgogne y sont en nombre. Les conflits internes pourrissent de temps à autre l’atmosphère. Pris entre le marteau – de leurs confrères – et l’enclume – de leur évêque –, soumis à de multiples pressions, les vicaires généraux sont contraints de faire un « grand écart » des plus périlleux…
28Si les reproches du chapitre cathédral aux Pâques de 1452 ne constituent pas, sur le fond, une réelle surprise et si les réponses de l’évêque tiennent davantage d’une mauvaise stratégie de communication que d’une réelle bonne volonté, la suite que Jean de Bourgogne réservera à plus long terme aux doléances exprimées par ses chanoines reste encore à approfondir [73]. Quoi qu’il en soit, les deux textes que nous publions en annexe alimenteront le débat autour de la question des rapports parfois conflictuels entre Jean de Bourgogne et le chapitre cathédral et, plus largement, entre les évêques et leurs chanoines.
Édition des textes
- Les folios et les lignes sont indiqués entre crochets : [numéro du folio, suivi immédiatement du numéro de la ligne].
- Les mots dont la lecture s’est avérée douteuse font l’objet d’une note diplomatique. Ceux qui sont totalement ou partiellement illisibles en raison d’une encre effacée par endroits – sont indiqués entre crochets.
- Les chiffres romains sont laissés en l’état du texte, c’est-à-dire en caractères minuscules.
- Le texte a été transcrit en l’état, avec ses variantes orthographiques.
- La ponctuation introduite sert à faciliter la lecture du texte.
- La lettre initiale des noms propres – anthroponymes et toponymes – est reproduite en majuscule.
- Les notes diplomatiques se trouvent en fin de texte. Le mot qui fait l’objet de la note est écrit avant le crochet brisé. Il est suivi par la note. Les mots latins sont écrits en italique.
Ultima mensis martii anno m.iiiicli° (31 mars 1452, n.s. [74])
Expositiones factae D. Episcopo super pluribus articulisa
30Cambrai, Bibliothèque municipale, ms. 1059, fol. 17v.
31[17v,1] Magister Egidius Carlerii decanus, domini Matheus Havelle, Johannes [17v,2] Piqueti, Nicolaus Grenon, Jacobus Caritatis, Robertus Auclou, Guillelmus [17v,3] du Fay, Reginaldus de Leonibus magnus minister et alii plures, domini canonici ecclesie [17v,4] Cameracensis, deputati ex parte totius capituli, per organum domini decani exposuerunt reverendo [17v,5] in Christo patri domino Johanni de Burgundia, episcopo Cameracensi, sex articulos [17v,6] infrascriptos, super quibus requisiverunt dominum episcopum ut providere vellet se ea facere [17v,7] ad que tenetur juxta tenorem huiusmodi articulorum.
32Primob quod licet idem dominus episcopus [17v,8] repererit molendinum de Eswars sufficienter reparatum, illud tamen penitus destructum [17v,9] est, c nec solvit dominus episcopus xliiii mencaldos bladi quos debet capitulo de redditu annuo, [17v,10] petebant ergo domini de capitulo molendinum refeci et dictum bladum tam pro annis [17v,11] preteritis quibus a solutione cessatum est quam deinceps realiter persolvi.
33Secundo quod licetd [17v,12] ecclesie debeantur super nemoribus de Ors, ad episcopatum pertinentibus, tres corde [17v,13] lignorum, capitulo sede est tam aliquamdiu a paucis tam annis a solutione cessatum ; petebant [17v,14] etiam super hoc solutionem.
34Tertio quod licet de honestaf et observata consuetudine, [17v,15] dum capitulum collegialiter cum choro venit ad cappellam episcopalem in die [17v,16] cineris seu in rogationibus, propter temporis indispositionem, solet ipsa cappella stramine [17v,17] vel herbis prosterni, notag quod aliquo a paucissimo tempore fuit obmissum ; petebant [17v,18] domini de capitulo deinceps hanc honestatem servari.
35Quarto quod dominus episcopus per [17v,19] nove curie in Bruxella erectionem dividebat sedem, et honori cathedralis loci [17v,20] derogabat inibi officialem eque principalem et non subalternum civitatis officiali [17v,21] instituendo, ymo aliquas causas a suo principali in civitate constituto officiali advocandas [17v,22] officiali quem dicit Bruxellensem committendo ; petebant ut ab hiis cessaret dominus [17v,23] episcopus et unicam sedem, ut prius, scilicet in civitate dimitteret, quia protestabantur [17v,24] de dissensu in huiusmodi nove curie erectionem et quod ecclesie ac episcopatui non [17v,25] preiudicet.
36Quinto quod ipse dominus episcopus, tempore suo, juridictionem in causis civilibus [17v,26] quasi totaliter labi et amitti permisit, ymo correctionem clericorum cognitionemque [17v,27] causarum decretalium, ac venditionem bonorum sacerdotum laycis permittit nec [17v,28] impugnat, ymo certos tractatus circa hoc, in ecclesie et episcopatus preiudicium [17v,29] maxime, cum judicibus laycis Hanonie fecisse dicitur ; requisiverunt domini de capitulo [17v,30] dominum episcopum quatinus huiusmodi juridictionem viriliter ut tenetur conservet, et tractatum, [17v,31] si quis sit, revocet ; alioquin protestabantur de dissensu et de superioritate [17v,32] advertendo ac quod ecclesie et episcopatui non preiudicet.
37Sexto quod edificia, [17v,33] vivaria, castra, domus et alia bona ad episcopatum spectantia in [17v,34] quampluribus locis et quasi omnibus maximis egent refectionibus et ruinam [17v,35] minantur ; ad quorum sufficere refectionem tenetur, tum quia bona episcopatus recipit [17v,36] et habet, tum quia pro refectionibus que tempore sue assumptionis ad eumdem [17v,37] episcopatum necesse erant, maximas ab executoribus domini quondam Johannis de [17v,38] Lens, sui predecessoris immediati, pecuniarum summas habuit et percepit ac [17v,39] huiusmodi bona episcopatus habuit pro reparatis ; requirebant ergo domini de capitulo [17v,40] ipsum dominum episcopum quatinus edificia, vivaria, domos, castra, etc. episcopatus bene [17v,41] et sufficienter retineret et repararet, ita ut nec ipse de indebita administratione [17v,42] nec capitulum de negligentia deberent reprehendi ; et protestabantur quod suum [17v,43] faciat debitum et quod eis non preiudicare valeat.
38Super hiis dixit dominus [17v,44] episcopus se velle cogitare, et quod, quam citius poterit, ipsis dominis de capitulo dabit [17v,45] responsum.
39Hiis fuerunt presentes magistri Jo. de Griboval, Gregorius Nicolai officialis, [17v,46] Johannes Grenet, Paulus de Rota, h vicarii, Jo. de Lapide consiliarius et Anthonius [17v,47] de Rota secretarius ipsius domini episcopi, in testes evocati.
40Notes diplomatiques. a Mots écrits dans la marge du registre, à gauche, d’une main postérieure. – b Primo] Mot souligné. – c Présence possible de taches d’encre. – d Secundo quod licet] Mots soulignés. – e Sed] Mot ajouté, lecture douteuse. – f Tertio quod licet de honesta] Mots soulignés. – g Nota] Mot ajouté dans la marge, d’une autre main. – h Secreta] Début du mot secretarius, barré, que l’on trouve plus loin.
Datum anno Domini millesimoquadringentesimo quinquagesimosecundo die undecima aprilis (11 avril 1452)
Responsiones D. Episcopi super pluribus articulis a capitulo propositisa
41Cambrai, Bibliothèque municipale, ms. 1059, fol. 18v-19r.
42[18v,1] Accesserunt nomine capituli ad reverendum in Christo patrem dominum Johannem [18v,2] de Burgundia, episcopum Cameracensem, in suo palatio episcopali, domini [18v,3] mei Egidius Carlerii decanus, Matheus Havelle, Johannes [18v,4] Piqueti, Nicolaus Grenon, Jacobus Caritatis, Robertus Auclou, [18v,5] Guillelmus du Fay, Reginaldus de Leonibus magnus minister, Henricus [18v,6] Beye, Egidius Dinchy, Egidius Flannel alias Lenfant, Johannes [18v,7] Monami, Johannes Artuti, Quintinus Gerardi, Guillelmus Turpin, Michael [18v,8] de Beringhen, presbiteri, Henricus de Calstris, Johannes de Sammer, [18v,9] Jacobus Courtoys, subdiaconi, canonici ecclesie Cameracensis, petentes super sex articulis [18v,10] ultima martii li [75] dicto domino episcopo propositis responsum.
43Quiquidem dominus [18v,11] episcopus super ipsis articulis per organum magistri Johannis de Griboval [18v,12] archidiaconi Hanonie, sui vicarii, eisdem dominis respondit in effectu [18v,13] ut sequitur.
44Primo quoad refectionem molendini de Eswars, quod licet [18v,14] ipse dominus episcopus reparaverit illud molens et, reparatum, attamen non sua [18v,15] culpa sed per inundationes aquarum destructum est, quod sepe ipse [18v,16] voluit reficere sed per dominum Guillelmum, dominum de Lalain et de Hordain fuit – [18v,17] quia juridictionem pretendit in cursu fluminisb – adeo impeditus ; quod usque [18v,18] nunc non est permissus illud reficere. Cum quo, etiam cum officiariis [18v,19] principis in Hanonia, quos ipse dominus de Lalain in auxilium propter jus [18v,20] superioritatis convocat, dietam sumpsit, ad quam mittit honorabiliter [18v,21] ad conservandum jus episcopatus et totis viribus obtinendum quod huiusmodi molendinum [18v,22] reparare possit et, hoc differenti pacificato, non tardabit illud [18v,23] facere reparari. Et licet intelligat redditum bladi quem petit capitulum, [18v,24] precise super molendino deberi, attamen talem dabit ordinem quod [18v,25] capitulum non habebit causam conquerendi.
45Super secundo, de tribus cordis [18v,26] lignorum apud Ors, respondit se nunc esse bene informatum quod [18v,27] capitulo debentur, sed differentia fuit inter dominum episcopum et censitorem [18v,28] nemorum : quis eorum ad solutionem teneretur, que fuit causa tardationis. [18v,29] Faciet tamen dominus episcopus quod capitulo de illis tribus cordis pro tempore preterito [18v,30] et futuro satisfiet.
46Quoad tertium, de straminibus vel herbis in [18v,31] cappella episcopali ponendis, respondit quod fuit defectus suorum officiariorum, [18v,32] quos acriter super hoc increpavit, et jussit atque vult quod deinceps [18v,33] servetur honestas et provideatur.
47Super quarto, de erectione [18v,34] curie in Bruxella etc., respondit quod de jure potest per se vel [18v,35] alium sedem pro tribunale in qualibet parte sue dyocesis, et sic nullam [18v,36] facit iniuriam capitulo suo jure utendo, dicens quod semper manet officialis [18v,37] in civitate constitutus prior et principalis nec reperietur causas [18v,38] advocasse de officiali civitatis ad officialem in Bruxella constitutum [18v,39] sed bene ad stipendiumc quod facere potest. Superveniente vero sibi impedimento, [18v,40] causas illas officiali suo in Bruxella prout sibi licuit commisit ; item [19r,1] dixit quod […]d quo[…]e necessitate ibidem habuit erigere curiam, [19r,2] quam ille de patria Brabantie ad civitatem Cameracensem, quia [19r,3] nimis distat, venire nolebant, et ideo ad suam juridictionem [19r,4] recuperandam et manutenendam huiusmodi curiam erexit, quam juste sibi [19r,5] videtur continuare posse.
48Super quinto, de lapsu et amissione [19r,6] juridictionis in civilibus et aliis impedimentis propositis, respondit se [19r,7] multum super huiusmodi impedimentis semper doluisse ac dolere, f fecisseque [19r,8] omnem diligentiam possibilem ut sua juridictione libere uti possit ; [19r,9] sed potestati et auctoritati principis, cuius nomine dicta impedimenta [19r,10] proveniunt, resistere et providere non potest nec, quidquid dicatur, [19r,11] aliquem tractatum firmavit cum officiariis Hanonie in preiudicium [19r,12] ecclesie sue ; faciet tamen pro viribus suis diligentiam possibilem ad [19r,13] huiusmodi jurisdictionis recuperationem et conservationem.
49Super sexto, de [19r,14] retinendis edificiis, domibus etc., respondit quod, salvo capituli honore, [19r,15] omnia huiusmodi sunt in bono statu, nec est capitulum bene super [19r,16] hoc informatum, quia, in veritate, singulis annis tantum posuit in [19r,17] refectionibus quantum medietas summe per eum ab executoribus domini sui [19r,18] predecessoris recepte, ut edificia etc. huiusmodi pro retentis et reparatis [19r,19] haberet, ascendit, ut dicebat, facietqueg taliter quod non debebit ab [19r,20] aliquo de negligentia vel defectu notari.
50Huic responsioni [19r,21] presentes fuerunt magistri Gregorius Nicolai officialis, Paulus de Rota, [19r,22] vicarii, Johannes Ostonis sigillifer, Johannes de Lapide consiliarius, [19r,23] Anthonius de Rota secretarius et Johannes Coperis capellanus eiusdem [19r,24] domini episcopi, quos evocavi ut testes.
51Notes diplomatiques. a Mots écrits dans la marge du registre, à gauche, d’une main postérieure (la même qu’au texte précédent), et précédés de Na [Nota]. – b Fluminis] Le texte donne fulminis. – c Stipendium] Lecture en partie incertaine. – d […] Mot difficilement lisible. Lettres partiellement effacées. – e Quo[…] Lecture partielle, lettres en grande partie effacées. – f Ac] Mot biffé. – g Facietque] Lecture douteuse.
Notes
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[*]
Monique Maillard-Luypaert, chercheur associé aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles (Centre de recherches en histoire du droit et des institutions), Grand Séminaire de Tournai. Adresse électronique : maillard.monique@skynet.be. Nous tenons à remercier chaleureusement MM. Alain Marchandisse (FNRS-Université de Liège), Pascal Montaubin (Université de Picardie – Jules-Verne), Alejandro Enrique Planchart (University of California, Santa Barbara), Jacques Pycke (Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Archives et Bibliothèque de la Cathédrale de Tournai) et Bertrand Schnerb (Université de Lille 3 – Charles-de-Gaulle).
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[1]
Célèbre boutade d’Étienne d’Orléans, évêque de Tournai, citée par J. Warichez, Étienne de Tournai et son temps 1128-1203, Tournai-Paris, 1937, p. 162 et 368, n. 4. Que le lecteur ne se méprenne pas : l’auteur de cet article ne prendra parti ni pour l’un ni pour les autres et, de toute manière, il montrera ici que, pour une fois, le chapitre cathédral de Cambrai a affiché une belle unanimité…
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[2]
Évêque de Cambrai (1439-1480). Né à Dijon entre 1414 et 1417, décédé à Malines le 27 avril 1480. Fils bâtard de Jean sans Peur, duc de Bourgogne et comte de Flandre, et d’Agnès de Croÿ, fille de Jean Ier de Croÿ, d’Airaines et de Renty, proche conseiller du duc, et de Marguerite de Craon, fille de Jean de Craon, seigneur de Domart-en-Ponthieu. Chanoine du chapitre cathédral de Cambrai, reçu à la prébende vacante de Walter d’Opstal en 1438-1439 (AD Nord, 4 G 7438, fol. 1v et 5v). Élu évêque par le chapitre cathédral en avril 1439. L’historiographie classique se résume essentiellement à deux travaux : A. Lesort, Art. « Bourgogne (Jean de) », Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 10, Paris, 1938, col. 221-222 et C. Thelliez, « À propos du Testament de Jean de Bourgogne. Contribution à l’Histoire du Diocèse de Cambrai et de la Maison de Bourgogne-Valois », Anciens Pays et Assemblées d’États, t. 62, 1973, p. 32-91. Une biographie circonstanciée de Jean de Bourgogne figure, avec une abondante bibliographie (sources et travaux) dans M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai de 1439 à 1480 », dans La bâtardise et l’exercice du pouvoir (xiiie-début xvie siècle), Études réunies par É. Bousmar, A. Marchandisse et B. Schnerb, Lille, sous presse. Voir également notre notice « Bourgogne, Jean de, évêque de Cambrai (1439-1480) », Nouvelle Biographie Nationale, t. 11, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2012, sous presse et M. Maillard-Luypaert et A. Marchandisse, « Les dernières volontés de Jean de Bourgogne, évêque de Cambrai (1439-1480). Édition critique des testaments et codicilles », à paraître.
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[3]
On en trouvera le récit dans Entrée solemnelle de Jean de Bourgogne Évêque de Cambrai, dans Dupont, Histoire ecclésiastique et civile de la ville de Cambrai et du Cambrésis, t. 2, Quatrième partie, s.l.n.d. [entre 1759 et 1767], p. IV-XV.
-
[4]
M. Maillard-Luypaert, « D’une ‘image de Notre-Dame’, l’autre. Genèse et origines de la dévotion à Notre-Dame de Grâce de Cambrai au xve siècle », dans Cathédrale et pèlerinage aux époques médiévale et moderne. Reliques, procession et pèlerinages à l’église-mère, C. Vincent et J. Pycke dir., Louvain, 2010 (Bibliothèque de la Revue d’Histoire Ecclésiastique, 92), p. 175-197.
-
[5]
BM Cambrai, ms. 1059, fol. 17v et 18v-19r.
-
[6]
Sur Guillaume Bouchel (Bouchelli), notaire imperiali et apostolica auctoritate, clerc, scribe et secrétaire du chapitre cathédral, chanoine de Sainte-Croix de Cambrai, voir M. Maillard-Luypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église. Le testament de Grégoire Nicole, chanoine et official de Cambrai (1466, 1469) », Revue du Nord, t. 92, 2010, n° 384, p. 13, n. 40.
-
[7]
Gilles Carlier (Carlerii) († 1472). Professeur de théologie, doyen du chapitre cathédral de Cambrai depuis 1431 ou 1432. Sur ce personnage (et la bibliographie s’y rapportant), voir M. Maillard-Luypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église », op. cit. (n. 6), p. 25-26, n. 99.
-
[8]
Mathieu Havelle. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Pierre Le Maire en 1418 ou 1419 (AD Nord, 4 G 4623, fol. 13r) et à l’archidiaconat de Valenciennes, à la place d’Amblard de Murol, en 1426 ou 1427 (4 G 4631, fol. 11v). Au printemps de 1451, dans une supplique adressée à Nicolas V, il déclare qu’il est déjà septuagénaire (Vatican, ASV, Registra Supplicationum [Reg. Suppl.] 451, fol. 279v-280r).
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[9]
Jean Piquet (Piqueti). Clerc du diocèse de Thérouanne. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Nicolas Fraillon en 1425 ou 1426 (AD Nord, 4 G 4630, fol. 11v ; 4 G 7425, fol. 2r et 8v). Cité comme chanoine de Rouen le 7 août 1448 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 173r) et comme chapelain perpétuel dans l’église collégiale Notre-Dame de Condé-sur-l’Escaut le 13 mai 1450 (ASV, Reg. Suppl. 444, fol. 83v-84r).). Voir F. Baix, La Chambre apostolique et les « Libri annatarum » de Martin V (1417-1431). Première partie : Introduction et Textes, Bruxelles – Rome, 1942 (Analecta Vaticano-Belgica. Documents relatifs aux anciens diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai, 14), p. 213, n° 561, n. 2 et p. 562, et V. Tabbagh, Diocèse de Rouen, Turnhout, 1998 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 2), p. 267.
-
[10]
Nicolas Grenon. Maître des pueri cantores de la chapelle de Martin V (cité en 1426). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean de Grolea en 1426 ou 1427 (collation pontificale du 10 avril 1426 ; AD Nord, 4 G 4631, fol. 11v ; 4 G 7426, fol. 1v et 6r). Voir F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 111, n° 337, n. 4, p. 112, n° 338, n. 3 et n° 339, n. 5, p. 113-114, n° 342, p. 313-314, n° 849, n. 5.
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[11]
Jacques Carité (Caritatis). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Arnold de Hal en 1428 ou 1429 (AD Nord, 4 G 4633, fol. 12r ; 4 G 7428, fol. 1v et 5v).
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[12]
Robert Auclou († Cambrai, 16 août 1452). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Mathieu de Herleville en 1433 ou 1434 (collation apostolique du 28 juillet 1433 ; AD Nord, 4 G 4639, fol. 11r ; 4 G 7433, fol. 1v et 5v-6r) ; archidiacre de Brabant dans l’Église de Cambrai, reçu le 8 mai 1438 (4 G 4643, fol. 12r ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 69r), écolâtre de ce même chapitre cathédral, reçu en 1438 ou 1439 (AD Nord, 4 G 4644, fol. 11r). Chanoine de Cussey (diocèse de Besançon), de Notre-Dame de Paris, de Notre-Dame de Beaune (diocèse d’Autun), de Pise, d’Amiens, de Bayeux, de Saint-Donatien de Bruges (diocèse de Tournai), et de la Sainte-Chapelle de Dijon (diocèse de Langres). Procureur de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à la Curie romaine (1429-1433) ; émissaire ducal, puis du chapitre cathédral, au concile de Bâle (1434-1438), dont il devint, en retour, l’ambassadeur auprès du duc. Vicaire de Jean de Bourgogne, cité en 1445, 1446 et 1448 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 3v, 19r, 28v, 46r et 161rv). Sur ce personnage d’origine parisienne, voir P. Desportes et H. Millet, Diocèse d’Amiens, Turnhout, 1996 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 1), p. 200 ; H. Hours, Diocèse de Besançon, Turnhout, 1999 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 4), p. 215 ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[13]
Guillaume du Fay († 1474). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Vivien le 12 novembre 1436 (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 39r ; AD Nord, 4 G 7436, fol. 1v-2r et 12v). Également chanoine de Tournai, de Saint-Donatien de Bruges, de Sainte-Waudru de Mons. Membre de la chapelle de Martin V et d’Eugène IV, il travailla aussi comme musicien pour les cours de Savoie et de Bourgogne. Le chapitre cathédral de Cambrai l’envoya au concile de Bâle le 7 avril 1438 (ms 1057, fol. 66v). Sur ce personnage (et la bibliographie s’y rapportant), voir M. Maillardluypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église », op. cit. (n. 6), p. 26, n. 100.
-
[14]
Réginald des Lions (de Leonibus). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean de Thoisy en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 7437, fol. 1v-2r et 5rv).
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[15]
Eswars : France, dép. Nord, arr. Cambrai, cant. Cambrai-Est, commune.
-
[16]
À 5 s. le mencaud, soit 220 s. ou 11 l. (en monnaie de comptabilité dérivée du denier tournois, 12 deniers valent un sou et 20 sous valent une livre). Le mencaud, unité de mesure frumentaire, équivaut, pour le blé, à une capacité de 52 à 53 litres. Sur les mesures utilisées à Cambrai, voir E. Bouly de Lesdain, Dictionnaire historique de la ville de Cambrai, des abbayes, des châteaux forts et des antiquités du Cambrésis, nouv. éd., Paris – Cambrai, 1854, p. 368-369. Sur la « monnaie de Cambrai », voir G. Lefranc, « La monnaie de compte de Cambrai, 1240-1795 », Mémoires de la Société d’Émulation de Cambrai, t. 96, 1982, p. 13-34.
-
[17]
Ors : France, dép. Nord, arr. Cambrai, cant. Le Cateau-Cambrésis, commune. La forêt en question portait le nom de Bois l’Évêque. Elle avait été donnée en 983 à l’évêque Rothard (977-995) par l’empereur Othon III. Un plan daté du xviie siècle est conservé aux AD Nord, 3 G 3339. C’est également à Ors qu’avait été édifiée en 1255, par l’évêque Nicolas de Fontaine, la forteresse de la Malmaison, qui constituait la défense du Cambrésis du côté du Hainaut (détruite en 1405) : le dossier de cette affaire est conservé sous la cote 3 G 22.
-
[18]
La corde est une unité de volume de bois de chauffage, correspondant à environ 3,62 stères (un stère = 1 m3 ~ 0,276 corde).
-
[19]
Les jours des Rogations sont les trois jours qui précèdent immédiatement l’Ascension dans le calendrier liturgique. Comme le Carême, les Rogations sont un temps de pénitence et de jeûne.
-
[20]
Nous ne disposons pas d’indication précise sur l’emplacement de cette chapelle au xve siècle. Il est toujours possible de se référer aux plans conservés pour le xviiie siècle, notamment à celui reproduit par J. Thiébaut, La cathédrale disparue de Cambrai et sa place dans l’évolution de l’architecture du Nord de la France, t. 1, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1975, pl. X (thèse de 3e cycle).
-
[21]
Selon le compte de l’office du Grand Métier de la cathédrale de 1450-1451 (AD Nord, 4 G 5085, fol. 7r), une somme de 5 s. a été payée à Arnold Cauwet pro herbis ad decorandum chorum in die sancti Egidii anno xlix°. Plus loin dans le registre (fol. 14r), au poste Expense pro herbis, pomis et racemis, on relève une somme de 3 s. 4 d. pro herbis, erectis supra formas in choro, ad decorandum chorum in vigilia beati Johannis Baptiste ; de même, dans le compte de l’année suivante (4 G 5086, fol. 14v) : pro herbis, erectis supra sedes dominorum in choro, ad decorandum chorum in vigilia beati Johannis Baptiste. Il en était de même dans la chapelle de l’officialité, pour l’essentiel lors de fêtes mariales : des herbes, les 9 juillet, 15 août et 8 septembre, de la paille, les 6 décembre, 2 février, 25 mars, 2 et 25 novembre (E. Falzone, « Juger et gérer à Cambrai : le compte de la chapelle de l’officialité pour l’année 1435/36 », Bulletin de la Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique, t. 49, 2008, p. 76 [172 à 174]).
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[22]
Sur cette coutume, nous renvoyons le lecteur à notre notice dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 3e et 4e trimestres 2011, t. 70, nos 699-700.
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[23]
C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, Bruxelles, 1982 (Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil de l’Ancienne Jurisprudence de la Belgique, 7e série), p. 39-40, 45-48. L’official en fonction à Bruxelles entre le 4 novembre 1448 et le 12 septembre 1452 est Jean Roelofs ou Rodolphe (Rodolphi), dit Flamingi (ou Flameng ou Vleminc). Docteur in utroque jure, devenu chanoine de Cambrai par la faveur de l’évêque, il fut reçu à la prébende de Pierre Beye le 11 mars 1446 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 38r et 39v ; AD Nord, 4 G 7445, fol. 1v et 4v), puis à la chantrerie en 1451 ou 1452 (4 G 7450, fol. 1v et 4r). Ce vicaire de Jean de Bourgogne, cité comme tel à de nombreuses reprises entre 1445 et 1465, était également membre du chapitre de Sainte-Gudule à Bruxelles et trésorier de l’église collégiale Saint-Hermès de Renaix. Sur ce personnage, dont les funérailles furent célébrées dans la cathédrale de Cambrai le 23 février 1469 (4 G 4676, fol. 21v et 23r), et sur la bibliographie s’y rapportant, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[24]
En ce qui concerne l’ordonnance du 3 janvier 1448, voir M. Vleeschouwers-Van Melkebeek, « Conflits de juridiction au niveau diocésain dans les pays bourguignons de par deçà », dans Les juristes dans la ville : urbanisme, société, économie, politique, mentalités, Neuchâtel, 2000 (Publication du Centre européen d’études bourguignonnes, xive-xvie siècle, 40), p. 38-39 et Ordonnances de Philippe le Bon pour les duchés de Brabant et de Limbourg et les pays d’Outre-Meuse (1430-1467), Ph. Godding éd., Bruxelles, 2005, p. 273-275, n° 174.
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[25]
La curie bruxelloise était établie dans une maison de la Guldenstraat, appartenant au chapitre cathédral de Cambrai. L’évêque résidait à proximité, dans la même rue : M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[26]
La question de l’emplacement de la curie cambrésienne n’avait pas été résolue jusqu’à présent (E. Falzone, « Juger et gérer à Cambrai », op. cit. (n. 21), p. 15-16). Nous avons tenté l’expérience et renvoyons le lecteur aux prochains Mémoires de la Société d’Émulation de Cambrai.
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[27]
De nombreux auteurs, anciens et modernes, se sont intéressés à cette affaire : F. Vinchant, Annales de la province et comté du Hainaut, t. 4, Bruxelles, 1982 (reprod. anast. Mons, 1851), p. 203-204 et textes des deux ordonnances dans t. 6, Bruxelles, 1982, p. 200-206, nos XCVII et XCVIII (reprod. anast. Mons, 1853) ; J. Le Carpentier, Histoire généalogique des Païs-Bas, ou Histoire de Cambray, et du Cambrésis, Leyde, 1664, p. 42 ; M. Delewarde, Histoire générale du Hainaut, t. 5, Mons, 1722, p. 42-43 ; De Ioanne Burgundo episcopo Cameracensi (Bruxelles, KBR, ms. 16618, fol. 7v-8r) ; Abbé Hossart, Histoire ecclésiastique et profane du Hainaut, Mons, 1792, p. 277-279 ; Ph. de Bruyne, Histoire politique, religieuse et militaire du Comté de Hainaut ancien et moderne, t. 2, Liège, 1878, p. 112 ; C. Thelliez, « Un compromis pour la juridiction spirituelle en Hainaut entre le duc de Bourgogne et l’évêque de Cambrai (1448-1449) », dans Mélanges dédiés à la mémoire de Raymond Monnier, Lille – Paris, 1958 (Mémoires de la Société d’Histoire du Droit des pays flamands, picards et wallons, 4) et dans Revue du Nord, t. 40, 1958, n° 158, p. 375-380 ; J.-M. Cauchies, La législation princière pour le comté de Hainaut : ducs de Bourgogne et premiers Habsbourg (1427-1506). Contribution à l’étude des rapports entre gouvernants et gouvernés dans les Pays-Bas à l’aube des Temps modernes, Bruxelles, 1982, p. 521-544. (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 24) ; M. Vleeschouwers-Van Melkebeek, « Conflits de juridiction », op. cit. (n. 24), p. 38-39. Voir également J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… ». Justice princière, justice épiscopale et concordat en Hainaut (1449) », Académie royale de Belgique. Bulletin de la Classe des Lettres, 6e série, t. 21, 2010, p. 99-120 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2) (notre étude était déjà sous presse quand la précitée fut publiée).
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[28]
Jean de Griboval († 5 avril 1474). Ancien vicaire général (1430-1435) de Jean de Rochetaillée, cardinal de Rouen et archevêque de Besançon. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Viratondi en 1430 ou 1431 (AD Nord, 4 G 3636, fol. 11r ; 4 G 7430, fol. 1v et 5r). Entre le 29 juin et le 18 juillet 1435, il permuta sa prébende avec celle de Guillaume Erard (Erardi) (4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 4v ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 7v-8r), puis, le 26 avril 1438, avec celle de Jean Avantage (collation apostolique du 9 avril 1437 : ASV, Reg. Lat. 354, fol. 82r-83v ; BM Cambrai, ms. 1057, fol. 67r ; AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 1v et 5r) ; il fut reçu à l’archidiaconat de Hainaut le 2 août 1443, après la mort de Raoul Le Prêtre (4 G 1090, fol. 97v ; 4 G 4650, fol. 11r). Chanoine de Laon, de Thérouanne (dont il fut aussi le doyen), de Noyon, de Rouen et archidiacre du Grand-Caux, chanoine et chantre d’Arras, grand archidiacre de Châlons-en-Champagne. Sa carrière canoniale avait été précédée d’une carrière curiale et diplomatique : familier d’Eugène IV, camérier apostolique, protonotaire apostolique, ambassadeur en 1433 du duc de Bourgogne au concile de Bâle, puis ambassadeur de ce concile auprès de Philippe le Bon. Entre 1443 et 1456, il est, comme archidiacre, toujours cité en tête des vicaires de Jean de Bourgogne. Sur ce personnage, voir essentiellement C. Douxchamps-Lefèvre, « L’exécution testamentaire de Jean de Griboval, doyen du chapitre de la cathédrale de Thérouanne (13-21 avril 1474) », dans Album Carlos Wyffels offert par ses collaborateurs scientifiques, Bruxelles, 1987, p. 149-159 ; Id., « Jean de Griboval, doyen du chapitre de Thérouanne, ou le train de vie d’un haut dignitaire ecclésiastique à l’époque bourguignonne », dans Images et représentations princières et nobiliaires dans les Pays-Bas bourguignons et quelques régions voisines (xive-xvie s.), Neuchâtel, 1997, p. 231-238 (Publications du Centre européen d’études bourguignonnes, xive-xvie siècle, 37) ; M. Mestayer, « L’exécution testamentaire de Jean de Griboval, chanoine de Thérouanne et de Cambrai (1474) », Bulletin de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, t. 15, 1997, p. 143-190 ; V. Tabbagh, Diocèse de Rouen, op. cit. (n. 9), p. 56 et 250 ; H. Hours, Diocèse de Besançon, op. cit. (n. 12), p. 67-68 et 172 ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
-
[29]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 153r.
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[30]
Jean Lambert ou Lambrecht (Lamberti) († 26 avril 1465). Chanoine de Cambrai, reçu avant le 19 janvier 1435 à la prébende d’Henri Ponet (Poneti) ou Pannet (AD Nord, 4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 5r). Cité comme vicaire de Jean de Bourgogne et scelleur de la curie épiscopale en 1439 et 1448. Sur ce prêtre d’origine bruxelloise, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[31]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 159rv.
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[32]
Grégoire Nicole (Nicolai) († 1469). Chanoine de Laon, d’Arras, de Sainte-Croix et de Saint-Géry de Cambrai. Chanoine du chapitre cathédral de Cambrai (motu proprio d’Eugène IV du 16 février 1439 et réception après le 10 octobre à la prébende de Simon de Luxembourg). Également chanoine de Notre-Dame d’Anvers, de Saint-Sauveur d’Harelbeke et écolâtre de Saint-Pierre de Comines, au diocèse de Tournai. Il fut l’un des ambassadeurs du duc de Bourgogne au concile, transféré à Ferrare, entre 1437 et 1439. En 1439, Jean de Bourgogne le choisit comme official pour remplacer le chanoine Oudard Le Riche. À partir de 1443, Nicole figura régulièrement au nombre des vicaires généraux de l’évêque. Sur ce personnage et la bibliographie s’y rapportant, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 37, 55 et n. 175 ; Id. éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, Bruxelles, 1998 (Commission royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil de l’Ancienne Jurisprudence de la Belgique, 7e série), p. IX-XI ; M. Maillard-Luypaert, Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église, op. cit. (n. 6), p. 7-14 (esquisse biographique) ; Id., Art. « Nicole (Nicolai, Nicolay), Grégoire, chanoine du chapitre cathédral et official de Cambrai (1439-1469) », Nouvelle Biographie Nationale, t. 11, op. cit. (n. 2), sous presse.
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[33]
Jean Grenet († peu avant le 18 mars 1463). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Corneille Beye le 21 juin 1443 (AD Nord, 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Scelleur de la curie épiscopale en 1445-1446. Vicaire de Jean de Bourgogne entre 1448 et 1457. Sur ce personnage, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[34]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 161rv.
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[35]
J.-M. Cauchies, La législation princière pour le comté de Hainaut, op. cit. (n. 27), p. 539 ; J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 104-105.
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[36]
Paul de La Roue (de Rota, de Reut ou de Roeth). Précédemment procureur à l’officialité et advocatus stipendiatus de l’Église de Cambrai. Curé de l’église paroissiale Sainte-Croix de Cambrai. Vicaire général de Jean de Bourgogne, cité en 1450, 1452, 1455, 1475 et 1477. Plus tard, chanoine de Cambrai, reçu le 28 septembre 1459 (AD Nord, 4 G 4667, fol. 14r ; 4 G 7458, fol. 1v et 3v). Trésorier du chapitre cathédral en remplacement de Jean de Thoisy, archidiacre de Tournai (nommé par Jean de Bourgogne le 23 mai 1460 et reçu le 8 juin suivant : 4 G 7459, fol. 1v et 4v ; BM Cambrai, ms. 1060, fol. 112v). Il fut également chanoine d’Arras, de Saint-Rombaut de Malines, de Notre-Dame de Condé-sur-l’Escaut, chanoine et trésorier de Sainte-Gudule à Bruxelles. Sur ce personnage, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[37]
ASV, Reg. Suppl. 438, fol. 280r-281r.
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[38]
Jean de Croÿ. Seigneur de Tours-sur-Marne, premier comte de Chimay († 25 mars 1473). Quatrième fils de Jean Ier, seigneur de Croÿ, et de Marguerite de Craon. Époux de Marie de Lalaing, dame de Quiévrain et d’Écaussinnes-Lalaing. Conseiller-chambellan de Philippe le Bon. Chevalier de la Toison d’Or en 1430. Grand bailli de Hainaut depuis 1434. Sur ce personnage, voir P. Dewin, Art. « Jean de Croÿ, sgr de Tours-sur-Marne, 1er comte de Chimay », dans Les Chevaliers de l’Ordre de la Toison d’or, R. de Smedt dir., 2e éd., Francfort–Berne–Berlin–Bruxelles–New York–Oxford–Vienne, 2000, p. 48-50.
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[39]
AD Nord, 4 G 5083, fol. 10r.
-
[40]
AD Nord, 4 G 5083, fol. 10v. Les chanoines offrent à l’illustrissimo principi et gardiano ecclesie Cameracensis du vin de Beaune dans un petit pot d’étain (fol. 12r). Le 14 janvier, le duc rencontre les vicaires de l’évêque, Jean de Griboval en tête, et assiste à une messe solennelle à Notre-Dame, dont les cloches sonnent à toutes volées (fol. 18r). Durant son séjour, Philippe le Bon logea à l’abbaye de Saint-Aubert avec son neveu, le comte d’Étampes, Antoine, le grand Bâtard, et une nombreuse escorte de chevaliers et d’écuyers (extraits des Mémoriaux de Saint-Aubert, traduits du latin par Dupont, Histoire ecclésiastique et civile, t. 2, Quatrième partie, op. cit. (n. 3), p. XVI à XXIV qui, contrairement aux comptes capitulaires, situe le séjour de Philippe les 19 et 20 janvier).
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[41]
Antoine Haneron († 1490). Ce professeur de philosophie et de littérature latine à l’Université de Louvain eut Jean de Bourgogne comme élève. Chanoine de Sainte-Waudru de Mons depuis 1439 et prévôt des églises de la ville jusqu’en 1473. Chanoine de Cambrai, il fut reçu en 1441 à la prébende de Pierre Faydit (AD Nord, 4 G 763), qu’il permuta le 19 juin 1443 avec celle de Corneille Beye (4 G 1090, fol. 81v ; 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Reçu archidiacre de Cambrai le 27 mars 1446 (BM Cambrai, ms. 1058, fol. 40r). Reçu à la prébende de Fursy du Bruille en 1451 (AD Nord, 4 G 4657, fol. 10v-11r), puis à celle de Robert Auclou le 13 décembre 1452 (4 G 7451, fol. 1v et 3v). Également chanoine puis prévôt de Saint-Servais de Maastricht au diocèse de Liège, prévôt de Saint-Barthélemy de Béthune au diocèse d’Arras, collecteur pontifical dans la province de Reims, prévôt de Saint-Donatien de Bruges au diocèse de Tournai, chanoine d’Utrecht et de Notre-Dame d’Anvers, protonotaire apostolique, abbé commendataire de Saint-André-lez-Bruges. Maître des requêtes et conseiller de Philippe le Bon, ambassadeur ducal auprès de Pie II à Mantoue en 1459 et à Rome en 1460, légat apostolique. Sur ce personnage, voir essentiellement H. Stein, « Un diplomate bourguignon du xve siècle : Antoine Haneron », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 98, 1937, p. 283-348 ; R. Wellens, Art. « Haneron (Antoine) », Biographie Nationale, t. 35, Bruxelles, 1970, col. 338-343 ; Prosopographie des secrétaires de la cour de Bourgogne (1384-1477), P. Cockshaw éd., 2006, p. 19, n° 2, p. 55, n° 47, p. 72, n° 68 et surtout p. 133-134, n° 230 (Deutschen Historischen Institut Paris. Instrumenta, 16) ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[42]
Une somme a été versée au cloquemand de la cathédrale pour les sonneries journalières de cloches à l’occasion du séjour de l’évêque (Saint-Jean-Baptiste 1449-Saint-Jean-Baptiste 1450, AD Nord, 3 G 1632, fol. 4v). Le 31 janvier 1450, ce dernier demande à Nicolas V de pouvoir reporter sa visite ad limina (ASV, Reg. Suppl. 439, fol. 298v-299r).
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[43]
On trouvera l’ensemble du dossier heuristique – sources et éditions de sources – dans J.-M. Cauchies, « Liste chronologique provisoire des ordonnances de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, pour le comté de Hainaut (1425-1467) », Bulletin de la Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique, t. 26 (1973-1974), 1975, p. 109-110 et 114-116. Les textes des ordonnances du 2 février 1448 et du 29 novembre 1449 viennent d’être publiés dans Ordonnances de Philippe le Bon pour le comté de Hainaut 1425-1467, J.-M. Cauchies éd., avec la collab. de G. Docquier (Commission Royale pour la publication des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique. Recueil des Ordonnances des Pays-Bas, 1re série), 2010, p. 247-249, n° 170 (ordonnance du 2 février 1448) et p. 260-264, n° 184 (concordat du 29 novembre 1449).
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[44]
Contrairement à ce qui a été écrit dans J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 109 (« Après cette réunion du chapitre, il n’est plus fait mention de la négociation du concordat dans les actes capitulaires ») et p. 111 (« Dès le 30 mai, et ce malgré protestations et menaces, il [le chapitre cathédral] est définitivement écarté. »). En réalité, le chapitre cathédral et l’évêque de Cambrai ont bien réservé une suite à cette affaire en mars-avril 1452. Il est vrai que C. Thelliez, « Un compromis », op. cit. (n. 27), p. 380, a été catégorique : « … les registres capitulaires, qui nous avaient renseigné sur les réactions des Chanoines […], n’en font plus mention, après 1449 jusqu’en 1480… ».
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[45]
Jean L’Orfèvre (Aurifabri) († 1478). Originaire de Lens en Artois (AD Nord, 4 G 5084, fol. 13r). Professeur de droit à l’Université de Louvain. Il fit une carrière au service de Philippe le Bon, d’abord comme maître des requêtes de l’hôtel ducal, puis comme conseiller au Grand Conseil, président du conseil de Luxembourg, président du conseil ducal de Brabant, enfin comme chancelier de Brabant de 1463 à 1467. Il terminera sa carrière de conseiller sous Charles le Hardi. Sur ce personnage, voir A. Gaillard, Le Conseil de Brabant : histoire, organisation, procédure, t. 3, Bruxelles, 1902, p. 336 (Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces. Studia, 7).
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[46]
AD Nord, 4G 5085, fol. 18r.
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[47]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 241r.
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[48]
AD Nord, 4 G 5085, fol. 14v.
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[49]
AD Nord, 4 G 5085, fol. 15r.
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[50]
BM Cambrai, ms. 1058, fol. 275r.
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[51]
Gilles d’Inchy. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Hugues d’Inchy (de Dichi, de Dechi) en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 2r et 5r). Cité comme chanoine d’Amiens le 10 avril 1450 (ASV, Reg. Suppl. 442, fol. 266r).
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[52]
Guillaume Turpin. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Philippe Plage ou Plaige, le 8 juin 1446 (AD Nord, 4 G 4652, fol. 11r ; 4 G 7445, fol. 1v et 4v).
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[53]
Michel de Beringhen. Chanoine de Cambrai, reçu avant le 31 décembre 1434 à la prébende de Guillaume Lohier (Loherii), chantre du chapitre cathédral de Beauvais ; il permute sa prébende avec celle de son frère, Gossuin de Beringhen (ou Jean Gossuini), reçu le 21 décembre 1435 (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 18v ; AD Nord, 4 G 4640, fol. 12v ; 4 G 7434, fol. 1v et 5r). Le 13 octobre 1438, Michel est à nouveau reçu à la prébende, vacante par résignation, de son frère Gossuin (BM Cambrai, ms. 1057, fol. 80v-81r ; AD Nord, 4 G 4644, fol. 11r ; 4 G 7438, fol. 1v et 5v).
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[54]
Jean Artus (Artuti). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Ferry de Beauvoir (de Biauvoir) le 19 juin 1443 (AD Nord, 4 G 4649, fol. 11v ; 4 G 7442, fol. 1v et 5v). Recteur de l’église paroissiale de Flobecq par la faveur de l’évêque mais, par mesure de sécurité, Artus sollicita et obtint une provision apostolique le 13 janvier 1450 (ASV, Reg. Suppl. 439, fol. 118rv).
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[55]
Jean de Saunier. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jacques Grégoire en 1432 ou 1433 (AD Nord, 4 G 4638, fol. 10r ; 4 G 7432, fol. 1v et 7r). Cité comme trésorier du chapitre collégial d’Aire-sur-la-Lys au diocèse de Thérouanne en 1447-1448 (4 G 4654, fol. 10r). Cité comme diacre le 21 avril 1450 (ASV, Reg. Suppl. 443, fol. 98r).
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[56]
Henri de Calstres (de Calstris) ou Le Castre. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende d’Amblard de Murol en 1428 ou 1429 (AD Nord, 4 G 4633, fol. 12v ; 4 G 7428, fol. 1v et 5v). F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 234-235, n° 610, n. 7 évoque la probabilité d’un long procès en Curie à propos de sa prébende. Ce personnage fut également chanoine de Saint-Géry de Haaltert et écolâtre de Sainte-Waudru d’Herentals.
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[57]
Jacques Courtois (Courtoys). Clerc du diocèse d’Arras. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Lamelin, détenue peu auparavant par Jean Ouden, le 10 juin 1444 (AD Nord, 4 G 4650, fol. 11r ; 4 G 7443, fol. 1v et 4v). Pourtant, les chanoines avaient accepté sa candidature à la prébende de Simon Bocheux sur la foi de lettres de l’évêque Jean de Bourgogne datées du 5 juin précédent (4 G 1090, fol. 155v).
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[58]
AD Nord, 4 G 5086, fol. 19r.
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[59]
Jean de Gavre (ou de Lens ou de Liedekerke) († 1439). Deuxième fils d’Arnold II de Gavre, seigneur de Lens et de Liedekerke. Évêque de Cambrai de 1412 à 1439 et ambassadeur du duc de Bourgogne au concile de Bâle. Sur ce personnage et la bibliographie s’y rapportant, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[60]
Jean Delpierre ou La Pierre ou vanden Steen (de Lapide). D’abord notaire et auditeur de l’officialité de Cambrai à partir de 1419. Il fut l’un des deux promoteurs de cette officialité en 1435, 1444 et de juillet 1442 à février 1447. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 40-45 ; Id. éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. VII et XII-XIII ; M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[61]
Antoine de La Roue (de Rota, de Reut ou de Roeth). Il fut auditeur à l’officialité de Cambrai entre 1443 et 1447. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Vanmelkebeek éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. 249, n° 460, p. 431, n° 747, p. 432, n° 749, p. 487, n° 849, t. 2, p. 602, n° 1042, p. 620, n° 1072 ; M. Maillardluypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
-
[62]
Rien dans les sources ne l’atteste. Pour l’année comptable 1451-1452, l’office du Grand Métier fait bien état d’un paiement au clocquemand pour la chape de l’évêque et la sonnerie des cloches, mais sans aucune précision chronologique (AD Nord, 4 G 5086, fol. 17r).
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[63]
Jean Oston (Ostonis). Chanoine du chapitre Sainte-Croix de Cambrai. Curé de la paroisse Saint-Vaast à Cambrai. Scelleur de la curie épiscopale entre 1452 et 1454. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Registres de sentences de l’officialité de Cambrai (1438-1453), t. 1, op. cit. (n. 32), p. XII et n. 68 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[64]
Henri Beye. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Brasseur (Braxatoris) en 1437 ou 1438 (AD Nord, 4 G 4643, fol. 12r ; 4 G 7437, fol. 1v-2r et 5r).
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[65]
Gilles Flannel ou Flamel alias Lenfant. Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Jean Hannocque ou Hennoque en 1433 ou 1434 (AD Nord, 4 G 4639, fol. 11r ; 4 G 7433, fol. 1v et 5v), puis à celle d’Arnold de Gavre en 1437-1438 (4 G 4644, fol. 11r). Il fut chantre de la chapelle de Martin V et d’Eugène IV. Également chanoine d’Arras, de Marseille et de Notre-Dame d’Anvers. Sur ce personnage, voir F. Baix, La Chambre apostolique, op. cit. (n. 9), Première partie, p. 229-230, n° 598, n. 4, p. 238, n° 621.
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[66]
Jean del Croix (de Cruce) alias Monami (Monamit, Monamy). Chanoine de Cambrai, reçu à la prébende de Nicolas Le Jeune (Juvenis) en 1438 ou 1439 (AD Nord, 4 G 4644, fol. 11v ; 4 G 7438, fol. 1v et 5v).
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[67]
Quentin Gérard (Gerardi). Prêtre du diocèse de Cambrai. Bachelier en droit canon. Abréviateur des lettres apostoliques. Chanoine de Cambrai, reçu le 3 août 1444 à la prébende de Jean Ransardet (Ransardeti), que lui disputait Nicolas Lami (Amici) (AD Nord, 4 G 1090, fol. 167r ; 4 G 4651, fol. 9v ; 4 G 7444, fol. 1v et 3v). Lami avait obtenu cette prébende en 1437 ou 1438 (4 G 7437, fol. 1v et 5r). Le registre capitulaire coté BM Cambrai, ms. 1058 contient un dossier assez volumineux sur le conflit entre Quentin Gérard et Nicolas Lami au sujet de la dite prébende (de septembre 1449 à juin 1451) ; il y est question de l’adhésion de Lami à Amédée de Savoie, l’antipape Félix V (fol. 206v-207r, 209v-215r, 218v-221v, 229r, 236v-237r, 243rv, 253v, 265v-266v). Gérard est cité comme recteur de l’église paroissiale Saint-Jacques de Valenciennes (rive gauche) au diocèse d’Arras le 14 septembre 1451 (ASV, Reg. Suppl. 453, fol. 169v-170r).
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[68]
Un serviteur du palais épiscopal s’était rendu à Lalaing en 1449 ou 1450 sur l’ordre de Jean de Griboval et de Jean Grenet « savoir se ledit seigneur y estoit ». Était-ce pour discuter avec lui de cette affaire ? Le fragment de compte qui subsiste pour l’exercice comptable 1449-1450 ne le précise pas (AD Nord, 3 G 1632). Sur Guillaume de Lalaing († 1475), seigneur de Lalaing et de Hordaing, seigneur de Bugnicourt, bailli de Hainaut de 1427 à 1434, sénéchal d’Ostrevant, conseiller et chambellan de Philippe le Bon, gouverneur de Hollande-Zélande, voir J. Bartier, Légistes et gens de finances au xve siècle. Les conseillers des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire, Bruxelles, 1955 (Mémoires de l’Académie royale de Belgique, Classe des Lettres), p. 260, n. 1, 261, n. 2 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La Cour Amoureuse dite de Charles VI, t. 2 : Édition critique des sources manuscrites. Armoiries et notices biographiques, 301-700, Paris, 1992, p. 49, n° 383.
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[69]
Jean vander Straeten (de Platea) alias de Lyra († 1489). Professeur de droit canon à l’Université de Louvain de 1428 à 1432. Official à Bruxelles du 5 octobre 1452 au 18 décembre 1459. Vicaire in spiritualibus de Jean de Bourgogne en 1454. Il cumula les prébendes au cours de sa carrière bénéficiale : Saint-Rombaut de Malines, Saint-Pierre d’Anderlecht (avec l’écolâtrerie pour les deux) et Notre-Dame d’Anvers, Sainte-Gertrude de Nivelles et Saint-Jean-l’Évangéliste à Boisle-Duc (avec le décanat pour ce dernier) au diocèse de Liège, Saint-Donatien de Bruges au diocèse de Tournai. Sur ce personnage, voir C. Vleeschouwers et M. Vleeschouwers-Van Melkebeek éd., Liber sentenciarum van de officialiteit van Brussel (1448-1459), t. 1 : 1448-1454, op. cit. (n. 23), p. 28, 55-59 et M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
-
[70]
C’est bien ce que Jean de Bourgogne tenta déjà de faire l’année précédente, cette fois vis-à-vis du monde universitaire. En effet, le 2 septembre 1451, à sa demande et à celle des « autres juges ordinaires » du diocèse, qui se plaignaient amèrement de ce que de nombreux prêtres et clercs, tant bénéficiers que non bénéficiers, commettaient très souvent des délits qui restaient impunis parce qu’ils jouissaient de privilèges universitaires, Nicolas V autorisa la justice diocésaine à poursuivre et à punir les contrevenants qui seraient absents de leur studium generale pendant plus de trois mois et il étendit même son Fiat à tous les ordinaires ; le 4 septembre suivant, il autorisa encore l’élargissement de cette mesure ad causas pendentes (ASV, Reg. Suppl. 453, fol. 88v-89r et 108r).
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[71]
À ce sujet, voir Documents inédits sur l’érection des nouveaux diocèses aux Pays-Bas (1521-1570), M. L. Dierickx éd., t. 1, Bruxelles, 1960, p. 59-71.
-
[72]
Il faut nuancer les propos de J.-M. Cauchies et E. Falzone, « Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray… », op. cit. (n. 27), p. 111 : « Placé sur le trône épiscopal par la seule volonté de son demi-frère, il [Jean de Bourgogne] ne s’intéresse pas à la gestion du diocèse – qu’il a pourtant confiée à des hommes hautement compétents – et, qui plus est n’est-il pas question à ce moment – mais le projet n’aboutira pas – qu’il devienne archevêque de Trèves ? Des tractations sont en cours à ce propos. L’évêque est dans une période de transition et on sent bien que le chapitre veut reprendre l’avantage. » En 1452, la « période de transition » est bel et bien terminée. Sur ce curieux épisode de 1446-1447, voir M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[73]
En ce qui concerne la dégradation des immeubles, l’évêque resta sourd, semble-t-il. Durant la dernière décennie de son épiscopat, les chanoines durent aller jusqu’au Siège apostolique pour le forcer à se préoccuper de l’état de son palais, et finir, en désespoir de cause, par sommer l’archevêque de Reims de pallier ses carences. Voir, à ce sujet précis, M. Maillard-Luypaert, « Jean de Bourgogne, bâtard de Jean sans Peur, évêque de Cambrai », op. cit. (n. 2).
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[74]
La date est indiquée au bas du folio précédent (fol. 17r).
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[75]
1452 n.s.