Les trois règnes de la nature ont fourni des remèdes depuis la plus haute Antiquité, mais depuis le XIXe siècle, le laboratoire héberge le développement de nouveaux produits chimiques (du Salvarsan aux antibiotiques) et biologiques (vaccins et sérums...). Mais les biotechnologies ont connu un essor sans précédent, à partir des années 1970 et 1980. Une nouvelle industrie s’est alors développée pour découvrir et produire des molécules avec les outils du génie biologique : vaccins, protéines recombinantes, anticorps monoclonaux, thérapies cellulaires et géniques, etc. – tournées vers des fins thérapeutiques, diagnostiques et de recherche. Dans le même temps, les relations entre industriels, chercheurs, cliniciens, pouvoirs publics et patients ont été profondément transformées. Alors que les industries du médicament et des outils de santé détiennent un rôle toujours plus central, se pose la question des priorités de santé publique, entre diffusion élargie des innovations techniques et maintien parallèle d’autres formes d’interventions sanitaires et sociales. Se pose également la question du contrôle des dépenses croissantes de santé, dans le cadre d’une médecine qui se veut plus « précise » voire « personnalisée ». Enfin, l’essor des biotechnologies médicales contribue à la massification des données de santé, renouvelant les enjeux de production, stockage, circulation et protection des informations médicales. Les biotechnologies, en particulier les techniques du génie génétique, ouvrent aussi une ère de consommation individuelle, qui soulève d’ores et déjà de nouveaux problèmes éthiques…