« Vélo, un déconfinement en roue libre », « Coronavirus : le vélo s’impose dans les villes de la France déconfinée », « Déconfinement un boulevard pour le vélo », nombreux sont les titres de presse dressant le tableau d’une situation très favorable au développement cyclable au sortir du premier confinement français le 11 mai 2020. Concernant les mobilités urbaines, le vélo serait le « grand gagnant » de la crise sanitaire, comme le titre notamment Le Parisien. Les images de grands boulevards, dont l’une des voies de circulation automobile laisse désormais place à de nouvelles pistes cyclables, se multiplient. La pratique effective de la petite reine suivrait cet engouement. Durant la semaine suivant ce déconfinement, les compteurs vélos répartis sur le territoire national ont comptabilisé 44 % de passages de plus que sur la période précédant le confinement (moyenne hebdomadaire entre le 1er janvier et le 17 mars 2020).
Cette effervescence toute récente indique que le vélo est enfin appréhendé, par les usagers et les autorités publiques, comme un moyen de transport à part entière. Ce tout nouveau statut contraste avec la modestie de l’évolution des pratiques et politiques cyclables depuis plusieurs décennies. En effet, les travaux académiques pointaient les difficultés, durant les années 2000, de la mise en œuvre d’un véritable « système vélo » nécessaire à l’expansion des pratiques quotidiennes. La notion de système vélo, développée par plusieurs auteurs et organisations depuis le début des années 200…