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Article de revue

Les outils de veille scientifique : quel choix pour les chercheurs du Cemagref ?

Pages 16 à 24

1LE CEMAGREF, Institut français pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement, est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la double tutelle des ministères chargés de l’agriculture et de la recherche. Fort de ses mille personnes, il mène des recherches finalisées dans cinq domaines : gestion des milieux aquatiques, gestion des territoires, connaissance et prévention des risques naturels, génie des équipements pour l’eau et le traitement des déchets, et génie des équipements pour l’agriculture et l’agroalimentaire.

2Ses cinq cents ingénieurs et chercheurs ont des compétences scientifiques et technologiques variées et complémentaires : des sciences du vivant aux sciences pour l’ingénieur, de la biologie au paysagisme, de la mécanique des fluides à l’hydrologie, en passant par la socio-économie.

3Créé en 1981 à partir de deux instituts techniques, il lui a fallu devenir un centre de recherche. Les activités de recherche sont conduites au sein d’une trentaine d’unités de recherche à compétence nationale, implantées dans dix sites en France.

4L’organisation documentaire est calquée sur cette structure : chacun des dix sites est doté d’un service de documentation qui emploie, en moyenne, deux documentalistes. Ainsi, à ce jour, le réseau des documentalistes du Cemagref compte vingt-deux personnes dont l’action est coordonnée par le Service de l’information scientifique et technique (SIST), implanté au sein de la Direction générale. Dans chaque site, les documentalistes travaillent en étroite collaboration avec les chercheurs et ont comme principale mission la satisfaction des besoins d’information des chercheurs du site concerné.

5En raison de l’évolution du Cemagref et de sa politique de recherche, les traditionnelles bibliothèques existant au niveau des laboratoires de recherche sont devenues de véritables services d’information, au cœur des différents réseaux.

6Toutefois, l’appui aux chercheurs demeure la constante de tous les travaux menés.

1 – La fonction documentaire au Cemagref

Le rôle des documentalistes dans une structure de recherche

7Avec l’édition électronique, le documentaliste doit faire face à un nouveau challenge : le chercheur a directement accès à l’information et pourrait presque se passer du centre de documentation. Dans ce contexte, les documentalistes doivent assister les chercheurs dans l’accès à un centre de documentation virtuel et leur donner les moyens de parvenir directement aux sources d’information pertinentes [1] [2].

8Face à cette pléthore d’information, le documentaliste doit donc apporter des services à valeur ajoutée, ce qui suppose qu’il soit bien intégré dans les équipes de recherche, qu’il connaisse les degrés d’acceptation des technologies de l’information et de la communication par les chercheurs, et qu’il les y sensibilise…

9Les principaux services qu’il leur propose sont les suivants :

  • répertorier et analyser les sources d’information, pour assurer le meilleur accès à l’information primaire ;
  • contrôler et synthétiser l’information toujours trop volumineuse et trop foisonnante ;
  • porter une appréciation qualitative sur les outils [3].
À la lecture de cette énumération, on pourrait penser que le travail de documentaliste n’a pas changé. Pour assister les scientifiques dans leurs recherches, les professionnels de l’information et de la documentation doivent leur transférer une partie de leurs savoir-faire et compétences. En voici quelques exemples :
  • organiser des formations, courtes si possible (les chercheurs disposent de peu de temps), à l’utilisation des outils ;
  • rédiger des modes d’emploi et des FAQ (foire aux questions ou frequently asked questions) permettant un usage facilité des sources d’information ;
  • identifier et former des personnes relais dans les équipes susceptibles d’être de bons vecteurs de l’information.
Ainsi les documentalistes du Cemagref valorisent leur fonction en sachant transférer une partie de leur expérience à leurs usagers, en établissant un dialogue permanent pour anticiper leurs besoins et y répondre au mieux. Si leur savoir-faire n’est pas remis en cause, les documentalistes doivent s’adapter à cette nouvelle donne en élargissant leur champ de compétences et en travaillant davantage en amont, à l’écoute de leurs équipes de recherche – bref, en se positionnant toujours, mais différemment, en interfaces-conseils d’accès à l’information.

10Le documentaliste se trouve donc placé face à un véritable paradoxe : pour justifier sa fonction et préserver l’intérêt de son travail, il doit partager avec son client le savoir-faire qui est l’essence de son métier. C’est à ce prix qu’il construit sa nouvelle place au sein de la structure où il exerce [4].

Analyse des besoins des chercheurs

11Au Cemagref, les laboratoires sont souvent structurés en unités multi-institutionnelles – par exemple : unité mixte de recherche (UMR), institut fédératif de recherche (IFR) –, d’où la nécessité de mutualiser les ressources. Les chercheurs travaillent de plus en plus sur des disciplines transversales et, avec l’éparpillement des ressources, ils doivent utiliser plusieurs outils de recherche d’information.

12Les chercheurs peuvent difficilement déléguer leur travail de bibliographie. Il leur faut connaître les sujets qui émergent, être attentifs aux tendances en cours, suivre leurs sujets actuels et ceux des années précédentes, etc.

13Dans ce contexte, la problématique des documentalistes du Cemagref est de rendre les utilisateurs aussi autonomes que possible grâce à des outils adaptés à leurs besoins.

14Il est apparu, au terme d’une enquête menée auprès des chercheurs, qu’ils apprécient les portails qui leur permettent, à partir d’un seul outil, d’accéder à plusieurs ressources. Quels sont donc les portails à privilégier pour les chercheurs du Cemagref ? D’après l’analyse effectuée, les fonctionnalités les plus appréciées semblent être les suivantes [5].

  • La couverture thématique souhaitée doit être la plus large possible et un minimum de dix ans d’antériorité est nécessaire.
  • Les chercheurs feuillettent les sommaires de périodiques, cette approche est pour eux complémentaire de la fonction « recherche » ou de l’utilisation de profils. Les outils sélectionnés doivent donc permettre un accès browse et un accès search.
  • L’accès au texte intégral des périodiques est très apprécié. Cette formule est encore récente au Cemagref puisque les accords avec les premiers éditeurs ont été conclus début 2001 ; mais elle a été rapidement adoptée. Pour les chercheurs, le fait de disposer immédiatement d’un document est un avantage conséquent puisqu’ils n’ont plus de démarches à faire pour obtenir le document primaire [6]. Par ailleurs, l’article – au format pdf – peut être imprimé en couleurs, ce qui est très appréciable pour les schémas.
  • Ils apprécient l’existence du lien direct de la bibliographie à l’article en texte intégral, et la possibilité d’aller directement d’un article à l’autre.
  • L’alerte est intéressante si elle permet l’ accès immédiat au document primaire. En effet, si le délai entre la demande de l’article et sa réception est trop long, le chercheur n’est plus dans la problématique qui a justifié la demande du document.
  • La présence dans les documents de l’adresse électronique des auteurs permet un contact rapide avec des scientifiques travaillant dans le même domaine et favorise les échanges directs entre chercheurs.
  • L’exportation des données et leur récupération dans un logiciel bibliographique est nécessaire.?C’est le logiciel End Note qui a été choisi pour les chercheurs du Cemagref.
Ces éléments se sont révélés précieux lors de la synthèse de l’étude menée au Cemagref pour préciser les besoins d’information des chercheurs et déterminer les outils les plus appropriés pour y répondre.

2 – Méthodologie de l’étude

15Dans un contexte où l’information est abondante, il faut être vigilant dans le choix des produits que l’on met à la disposition des usagers. La pluridisciplinarité du Cemagref et la nécessité de rationaliser les coûts ont été des facteurs à intégrer dans la démarche. Afin de rationaliser les tâches, les documentalistes du Cemagref ont mené cette étude en réseau.

16Les outils dont il est question ci-après évoluent en permanence.?Il est donc important de s’attacher plus à la méthodologie de l’étude qu’à ses résultats, susceptibles de changer très rapidement.

Inventaire des outils de veille scientifique existants sur le marché

17Les outils testés sont de nature très différente, mais ils peuvent être complémentaires et permettre ainsi un accès à l’information plus proche de l’exhaustivité.

18Quatre types de produits ont été étudiés.

19• Les bases de données pluridisciplinaires gratuites sur le Web :

  • AArticle@ Inist :base de données de l’Institut de l’information scientifique et technique (INIST-CNRS), premier fournisseur français d’articles scientifiques ;
  • Ingenta.
• Les bases de données pluridisciplinaires payantes :
  • Information Quest (IQ) : base de données commercialisée par la société Rowecom ;
  • Inside : base de données commercialisée par la British Library.
• Les portails des éditeurs :
  • ScienceDirect d’Elsevier (SD) ;
  • Ideal d’Academic Press.
• Les produits de l’Institute for Scientific Information (ISI) :
  • Web of Science (WoS) ;
  • Current Contents version CC Search (CCS, avec l’interface WebSpirs de Silver Platter) ;
  • Current Contents version CC Connect (CCC).

Elaboration et validation d’une grille d’analyse de ces produits

20Pour une comparaison optimale des outils, les documentalistes du Cemagref ont défini une grille d’analyse. Un certain nombre de fonctionnalités ont été mises en avant. Citons par exemple la puissance du moteur de recherche, la périodicité de la mise à jour et l’antériorité disponible, la possibilité de sauvegarder des profils ou des historiques de recherche. Cette grille d’analyse figure ci-contre.

Test des différents outils sur des stratégies de recherche en collaboration avec les équipes de recherche

21Les outils ont été testés sur différentes équations de recherche, sur différents sites du Cemagref et sur une période donnée.

22Par exemple, au Cemagref de Lyon les trois sujets suivants ont été analysés sur la période 1999- 2001 :

  • Sujet 1 : L’influence des changements climatiques sur les poissons
    Equation 1 : Climat* Chang* AND Fish*
  • Sujet 2 : Semipermeable membrane device
    Equation 2 : SPMD OR (Semipermeable membran* device*) AND NOT (Parallel* Process* OR Comput* OR program*)
  • Sujet 3 : Effets du cuivre sur les bactéries ou les algues des biofilms (ou périphytons)
    Equation 3 : Copper AND (Bacteri* OR Alga* OR Seaweed*) AND (Biofilm* OR Periphyton*)
Pour chacune de ces équations et pour chacun des outils, on a établi deux ratios :
  • nombre de références pertinentes par rapport au nombre total de références ;
  • nombre de références présentes exclusivement dans la base considérée par rapport au nombre total de références pertinentes dans la base interrogée.
Enfin, pour ces deux ratios :
  • Information Quest a été comparé avec AArticle@ Inistet Ingenta ;
  • Information Quest et Inside ont été comparés avec ScienceDirect ;
  • ScienceDirect a été comparé avec les produits ISI.

3 – Synthèse des résultats obtenus

23Tout d’abord, les principales fonctionnalités des outils [7] [8] [9] ont été comparées. Les résultats ont pu être rassemblés dans une grille que l’on trouvera page XX.

24Il ressort de cette première analyse que, si l’on considère leurs fonctionnalités, les produits peuvent être partagés en deux catégories :

  • Ingenta, AArticle@ Inistet Information Quest d’une part ;
  • Inside, Science Direct, Ideal, WoS, CC Search et CC Connect d’autre part.

Grille d’analyse des produits

tableau im1
URL Descriptif rapide (produit orienté documentaliste ou chercheur, rétrospectif, veille, etc.) Coordonnées Contact Couverture thématique Période couverte Périodicité de MAJ Nature du fonds (contenu) Accords ou alliances : hébergement d’autres bases Technologies de liens : DOI, Crossref, etc. Support : Internet, Intranet Localisation du serveur et sites miroirs Fiabilité technique (interruptions de service : déconnexions, fermeture pour maintenance, etc.) FONCTIONNALITES Interface de recherche : simple, avancée Combinaison d’étapes de recherche Récupération de données Alerte sur sommaires Sauvegarde de profils et/ou d’historiques (sur le serveur) Alerte sur profil Statistiques d’utilisation du produit Aide en ligne (langue, etc.) Accès aux documents primaires - par un fournisseur - texte intégral - adresse électronique des auteurs - liens dans la bibliographie Expérience du produit - en interne - en externe Degré d’intérêt du produit (équipes de recherche, groupement géographique, établissement) Tarification (nombre d’utilisateurs potentiels, nombre d’accès simultanés, etc.) Moyens techniques Moyens humains Avis d’utilisateurs (synthèse) Remarques

Grille d’analyse des produits

Grille de comparaison des outils (Juin?2001)

tableau im2
Période Accords Rapi- Combinaison Résumés Export Accès au texte Sauvegarde Email Liens Tri par Alerte couverte ou dité des étapes dans intégral sur profil auteurs dans nombre sur som- alliances de recherche Endnote le site de Alerte sur biblio- de maires l’éditeur profil graphie citations Ingenta 1998-> Medline, – Non Oui Non Oui Non Non Non Non Oui Uncover, (selon Non Science, éditeurs) Direct, Catchword Article 1990-> Pascal ++ Non Oui Non Non Non Non Non Non Non @ Inist Francis Non Inside 1993-> Aucun + Oui Peu Non Non Oui Non Non Non Oui Oui Infor-- 1990-> British – Recherche Peu Non Pour seulement Oui Non Non Non Oui mation Library très simple quelques Non Quest (< à 80 caract.) éditeurs Science 1995-> INSPEC, ++ Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Direct EconLit, Oui Biosis, et les bases produites par Elsevier : Compendex, Fluidex, Embase, Geobase, Oceanbase, Biobase, Biotechno- base, Beilstein Abstracts Web of 1945-> Biosis, CAB +++ Non Oui Oui Oui Oui Non Oui Oui Non Science (en cours), (historique) GenBank, Non Derwent CC? 1994-> Interroga- +++ Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Non Oui search tion Oui multibases via Webspirs CC 1990-> Aucun +++ Oui Oui Oui Non Oui Oui Non Non Non Connect Oui

Grille de comparaison des outils (Juin?2001)

Comparaison d’Ingenta-Uncover, AArticle@ Inistet Information Quest

25Ce sont des outils de la même gamme, qui ne permettent pas une recherche complexe : il n’est pas possible de combiner plusieurs étapes de recherche. Ces produits ne donnent pas (ou que très peu) accès au texte intégral.

26Ingenta apporte un nombre de références pertinentes moindre qqu’Article@ Inist. Parmi les bases de données gratuites, AArticle@ Inistest donc le produit qui fournit le plus de résultats et qui a le moteur le plus puissant.

27AArticle@ Inistet Information Quest (IQ) donnent à peu près le même nombre de références pertinentes.

28Les fonctionnalités de ces outils font qu’ils ne peuvent qu’être des outils complémentaires.?Ils ne peuvent pas être comparés aux produits suivants.

Comparaison d’Information Quest et Inside

29Information Quest bénéficie de la base de données de la British Library, ce qui lui permet d’afficher de bons résultats, mais l’interface de consultation est décevante (équation de recherche limitée à 80 caractères) et les temps de réponse très longs. De plus, les mises à jour paraissent peu fréquentes.

30Cet outil permet parfois l’accès au texte intégral mais Rowecom, son diffuseur, a peu d’accords avec les éditeurs fournisseurs du Cemagref. Dans l’état actuel des choses, Information Quest peut donc difficilement être une passerelle pour l’accès au texte intégral au Cemagref.

31Inside est plébiscité par les usagers car son moteur est performant et parce qu’il permet l’accès aux références des actes de colloques.

32Par contre, pour ces deux outils, on déplore le faible taux de résumés présents dans les bases de données.

33Inside et Information Quest donnent des résultats aussi satisfaisants que Science Direct mais différents, donc complémentaires.

Comparaison des produits ISI avec ScienceDirect et Ideal

34Ces produits ont en commun d’offrir l’accès au texte intégral.

35Ideal. Du fait de sa couverture trop étroite pour le Cemagref et très orientée vers la médecine, ce produit sera assez vite exclu des comparaisons. De plus, l’accès à l’antériorité des collections se négocie année par année, ce qui constitue un frein budgétaire et une contrainte pour les usagers.

36ScienceDirect. En raison de ses fonctionnalités, cet outil a été comparé aux produits de l’ISI (Current Contents version CCS et Wos). Pour les documentalistes du Cemagref, la question sous-jacente était de savoir si Science Direct pouvait remplacer les Curent Contents.

37Le produit Science Direct est bien fait mais on n’y retrouve pas la qualité d’indexation des bases de l’ISI : recherche par auteur difficile, redondance des références. D’autre part, c’est un produit éditeur dont le but premier est l’accès au texte intégral. Les produits bibliographiques de l’ISI (WoS, CCS, CCC) sont, eux, orientés recherche et veille. À ce titre, ils bénéficient d’une technologie d’interrogation éprouvée et d’une couverture plus large.

38Au premier abord ces produits sont donc difficilement comparables, mais plutôt complémentaires. Cependant, ScienceDirect se positionne différemment des autres éditeurs en s’organisant en portail (hébergement d’autres éditeurs, accords avec d’autres producteurs de bases de données), sa couverture thématique va en s’amplifiant et l’on peut s’attendre à une amélioration régulière de son interface de recherche. De plus, sa fonctionnalité Cited By le positionne ouvertement sur le « terrain bibliométrique » du WoS, même si sa couverture est pour le moment plus limitée.

39Les résultats obtenus sur ScienceDirect seul représentent approximativement un tiers de ceux du Web of Science (Wos). En fait, les références que l’on trouve dans le premier figurent en majorité dans le second.

40Le panachage des deux approches, renforcée par leurs technologies de liens complémentaires, permettrait d’offrir aux chercheurs du Cemagref un outil cohérent et complet.

41Web of Science. C’est le produit qui donne le plus de résultats. WoS est un puissant outil de recherche bibliographique, il permet rapidement de connaître les articles qui font référence sur un sujet ; de plus, les liens au niveau de la bibliographie permettent une navigation rapide de référence en référence, et l’accès au texte intégral est possible grâce à la technologie ISILinks.

42Ce produit a été très apprécié par les chercheurs : il évite une veille régulière et permet de constituer rapidement et avec efficacité une bibliographie en profondeur ; il permet d’aborder un nouveau sujet de recherche par une approche intuitive (liens de navigation). Il faut toutefois regretter que les adresses électroniques des auteurs ne soient pas mentionnées, ce qui est préjudiciable aux contacts directs entre chercheurs.

43CC Search. C’est un outil de veille, mais aussi de recherche rétrospective à condition que l’on affecte les moyens nécessaires à l’acquisition de son antériorité.

44Ce produit bénéficie de la technologie SilverPlatter : interface de consultation unique pour les bases de données choisies, module de recherche bien conçu. Il apporte un plus par rapport au CC Connect parce qu’il permet l’interrogation multibases (CC + autres bases de données), et dispose de la technologie de liens SilverLinker. L’alerte est intéressante mais ne permet pas le lien direct vers le texte intégral.

45CC Connect. Ce produit sera écarté parce qu’il ne permet pas, dans sa version actuelle, l’accès au texte intégral et que la recherche rétrospective porte sur une antériorité limitée.

46Le hors texte ci-contre présente une analyse comparative des trois produits de l’Institute for Scientific information.

Grille de comparaison des produits de l’ISI Current Contents Connect (CCC), Current Contents Search (CCS) et Web of Science (WoS)

tableau im3
Web of Science CC Search CC Connect (version WebSpirs (version web de l’ISI) de SilverPlatter) Multidisciplinaire, le WoS correspond aux ISI Citation Databases : ainsi, il peut être utilisé comme base de références bibliographiques et de sommaires tout comme source d’informations sur la citation d’auteurs, d’équipes, et de sujets de recherche (cited reference searching). Couverture : multidisciplinaire en Sciences, Sciences de la santé, Sciences sociales, Arts et Sciences humaines. 8.000 périodiques, organisés en trois séries d’antériorité variable : • Science (depuis 1945) • Social sciences (depuis 1956) • Arts and Humanities (depuis 1975) + Double possibilité de veille ou de recherche rétrospective, adaptée au double besoin du Cemagref + Double possibilité de recherche : classique et sur les références citées. Cette deuxième option permet d’appréhender les équipes travaillant sur un sujet identique à sa propre problématique + Recherche intuitive + Technologie de liens ISI Links : liens de la référence de l’article vers : texte intégral, autres bases bibliographiques, agrégateurs, OPAC + Possibilité de rebondir avec les liens de bibliographie in fine (Cited References) et les articles citant la référence (Citing Articles), ainsi que sur les articles relatifs (Related References) et ceux des éventuelles bases interconnectées (ex. : liens vers WoS Proceedings) + Téléchargement automatique vers EndNote v.4 + Envoi des références sélectionnées par e-mail Base bibliographique orientée veille, disposant d’une interface (WebSPIRSSP) permettant des recherches rétrospectives et multibases. Antériorité : depuis 1994 Couverture : multidisciplinaire, 7.000 titres de périodiques + 2.000 ouvrages. Organisation en sept séries : • Agriculture, Biology & Environmental Sciences • Engineering, Computing & Technology • Social & Behavioral Sciences • Arts & Humanities • Clinical Medicine • Life Sciences • Physical, Chemical & Earth Sciences + Double possibilité de veille ou recherche rétrospective + Interface d’interrogation simple et confortable, suffisamment puissante, « formatrice » + Interrogation de tout ou partie de la période : souplesse du choix offert à l’utilisateur (dernier numéro, trimestre, partie ou totalité de la base) + Interrogation des séries simultanément ou au choix + Construction de la recherche par étapes + Accès aux index + Sauvegarde des historiques + Service d’alerte sur profil (DSI) + Technologie de liens SilverLinker : lien vers le texte intégral (paramétrable), vers les fournisseurs de documents primaires, vers son propre OPAC, vers les agrégateurs + E-mail de l’auteur + Affichage paramétrable par l’utilisateur + Navigation par les liens auteur, Base bibliographique orientée veille Antériorité : depuis 1990 Couverture : multidisciplinaire, 7.000 titres de périodiques + 2.000 ouvrages. Organisation en neuf séries : • Agriculture, Biology & Environmental Sciences • Engineering, Computing & Technology • Social & Behavioral Sciences • Arts & Humanities • Clinical Medicine • Life Sciences • Physical, Chemical & Earth Sciences • Business Collection • Electronic & telecommunication collection + Interface simple, adaptée à la recherche régulière sur profils + Possibilité d’interroger la totalité de la période + Profils sur formulaires sauvegardés chez l’utilisateur (pages html) + E-mail de l’auteur clicable + Current Web Contents : sélection de sites web par l’ISI + Navigation possible entre CCC et WoS – Absence de l’e-mail de l’auteur – Bibliographie in fine : l’absence des titres des références n’appartenant pas à la base ISI limite l’intérêt de leur citation – Difficulté pour construire une recherche pas à pas (et donc de sauvegarder un véritable historique) : l’unique boîte de saisie ne permet pas cette approche. Le formulaire n’est pas assez assisté et oblige à bâtir une équation de recherche complexe – Pas de DSI (service d’alerte de profils ou sommaires) – Pas d’accès aux index (jugés utiles en version CC Windows) +++ malgré des développements souhaitables, notamment pour pouvoir affiner l’interrogation et contacter les auteurs par messagerie. Son intérêt réside dans la période couverte, la double interrogation «Recherche d’articles » - « Recherche d’articles cités » et dans les liens qui lient les références. Parfait pour une recherche intuitive d’approche d’un sujet, son mode d’interrogation est moins appréciable en recherche régulière sur profil ou quand on doit construire sa requête « classique ».. Difficulté de départager CCS et WoS dans la mesure où leurs approches sont très différentes. source,sommaire complet de la revue • Téléchargement vers EndNote • Connexion Z 39.50 • Envoi des références par e-mail • Sélection de sites web et moteurs de recherche (v.5, sept 2001) Plus dans le cadre d’abonnements multiples : approche homogène, quelle que soit la base interrogée (interface d’interrogation unique) ; possibilité de recherche multibases – Accès aux profils : nécessité de mettre en place un accès plus personnalisé (manque de confidentialité) – Antériorité peu importante (débute en 1994) – Plus de souplesse est souhaitée pour l’interface (annoncé pour la v.5, sept 2001) +++ malgré une antériorité limitée à 1994. Souple et efficace ; nombreuses fonctionnalités offertes par l’interface ; intérêt de la possibilité de couplage à d’autres bases. Difficulté de départager CCS et WoS dans la mesure où leurs approches sont très différentes. – Antériorité peu importante – L’usager ne maîtrise pas la connaissance du dernier numéro en ligne (choix Last Week, Last four weeks) – Interface non paramétrable par l’utilisateur – Pas de lien vers le texte intégral – Nombre d’étapes par profils limité à 10 – Nombre de références affichées limité à 10 (non paramétrable) – Pas de service d’alerte en standard (existe en option) – Pas de sauvegarde d’historique + Interface simple et adaptée à une recherche sur profil mais pas de vrai plus par rapport aux CC Windows, si on laisse de côté l’interrogation multiplateformes et depuis son poste, caractérisant toutes les interfaces web. Les moins A

Grille de comparaison des produits de l’ISI Current Contents Connect (CCC), Current Contents Search (CCS) et Web of Science (WoS)

4 – Conclusions

47Pour être en concordance avec les besoins des chercheurs du Cemagref, le(s) produit(s) à acquérir doi(ven)t offrir : une antériorité importante, une couverture multidisciplinaire, une double possibilité de recherche (veille et rétrospective), l’accès au texte intégral.

48Dans la gamme des produits gratuits, les documentalistes du Cemagref privilégient AArticle@ Inist(INIST-CNRS). Pour les produits payants, en fonction des contraintes budgétaires et des possibilités de négociations qui se présenteront, plusieurs scénarios sont envisageables :

  1. ScienceDirect et Web of Science série Science ;
  2. ScienceDirect et CC Search ;
  3. ScienceDirect et des bases bibliographiques thématiques (CAB, Econlit, INSPEC) ;
  4. ScienceDirect et Inside.

49Toutefois, il faut noter que, malgré son coût élevé, l’accès à une importante base bibliographique multidisciplinaire comme le Web of Science ne dispensera pas le Cemagref de négocier avec les éditeurs pour l’accès au texte intégral des documents [10]. C’est pourquoi notre institut fait partie du consortium universitaire Couperin et conclut peu à peu des accords avec les grands éditeurs scientifiques.

50OCTOBRE 2001

Bibliographie

Références

  • 1
    Network collaboration to improve scientific intelligence / BALIGAND M.-P. In : New skills for the millennium: Eigth Biennial meeting of the European Association of Aquatic Science Libraries and Information Centres (EURASLIC), Aberdeen, Scotland, 3-5 May 2000. 3 p.
  • 2
    Links between information professionals and researchers / DELHERBE N., REGOLINI A. Information Science Conference, Cracow, Poland, 19-22 June 2001.
  • 3
    Le Cemagref à l’heure des cyber-documentalistes / BALIGAND M.-P., CADIOU C., DAO A., GARDES C., REGOLINI A. In : L’information scientifique et technique et l’outil Internet : expériences, recherches et enjeux pour les professionnels de l’IST. Paris, CNRS-DSI, 1999. P. 239-246. (Le Micro Bulletin Thématique ; 3)
  • 4
    New roles and skills for Librarians / HYETT D. In : New skills for the millennium: Eigth Biennial meeting of the EURASLIC, Aberdeen, Scotland, 3-5 May 2000. 5 p.
  • 5
    Besoins d’usagers, politiques d’acquisition, offres commerciales : cohérence ou divergence d’intérêts ? Journée Commission IST Agropolis Montpellier, 9 mars 2001. <www. agropolis. fr/ ist/ infos/ 9-mars. html>
  • 6
    Think links - Full text Linking Projects / HOFFMAN D.J. Online Magazine, 2001, n° 1, 6 p. <www. agropolis. fr/ ist/ infos/ 9-mars. html>
  • 7
    JAKE: Compare Databases [consulté en septembre 2001]. <http:// jake. med. yale. edu>
  • 8
    Enquête ressources électroniques, groupements d’achats recensés ou en projet / Ministère de l’Éducation nationale. 2000 [consulté en septembre 2001]. <wwww. sup. adc. education.fr/bib/acti/electro/consort.htm>
  • 9
    Intermédiaires pour les revues scientifiques électroniques : veille sur l’évolution de l’offre / CHARTRON G. 1999 [consulté en septembre 2001]. <wwww. urfist. jussieu. fr/ urfist/presse/intermed.htm>
  • 10
    L’édition scientifique face à Internet / CHARTRON G. In : Bibliothèques numériques : cours INRIA, 9-13 octobre 2000, La Bresse. Paris, ADBS Éditions, 2000. P. 189-227. Également accessible sur Internet : wwww. ccr. jussieu. fr/ urfist/ inria2000/ inriasupport.htm
  • Sites Internet

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