Comme son titre l’indique, cette étude érudite propose une relecture de l’anthropologie philosophique de l’âge classique à l’aune de la question de la différence des sexes, dans l’horizon de l’élaboration d’une pensée de l’identité et de l’égalité des sexes, pensée dont il s’agit de rechercher la source ou l’origine philosophique. Cet horizon est, de fait, double, puisque l’affirmation de leur identité ne préjuge en rien de l’affirmation de leur égalité (p. 12 sq.) ; à cet égard, il semble qu’il y ait deux plans distincts sur lesquels l’anthropos est alors abordé : d’une part, le plan ontologique, sur lequel prend son sens ce que l’auteure appelle l’« identité » des sexes ou l’« unité » des sexes ; et d’autre part, le plan social, sur lequel prend son sens l’égalité des sexes. C’est bien ce qui explique l’intérêt que présente la recherche des prémices d’une pensée qui fasse droit et à l’identité et à l’égalité.
D’emblée, il est montré que l’on ne trouvera pas ces prémices à la source de la philosophie dans l’Antiquité grecque (p. 7-8) : tandis que chez Platon le rapport des deux sexes ne fait l’objet d’aucune doctrine cohérente, chez Aristote on trouve un différentialisme au contraire cohérent mais inégalitaire. En spécialiste de la philosophie de l’âge classique, l’auteure se tourne naturellement vers le cartésianisme pour y déceler le contrepoint exact de la doctrine d’Aristote. Elle part alors de « l’hypothèse » que la pensée du féminin trouve en philosophie deux modèles opposés (p…
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