Désormais accessible du fait de l’ouverture des archives vaticanes pour le pontificat de Pie XII, le dossier de la Congrégation du Saint-Office sur le Père Congar fait toute la lumière sur les trois passages du théologien devant elle. Le premier, en janvier 1939, concerne Chrétiens désunis qui s’en tire avec un avertissement bénin, mais suffisant pour que la seconde version du livre ne soit jamais publiée. Le second, en 1951-1952, concerne Vraie et fausse réforme dans l’Église qui est interdit de réédition et de traduction. Alors que les deux premiers se sont déroulés en l’absence du Père Congar et à son insu, le troisième voit sa comparution au Saint-Office, en décembre 1954, pour un interrogatoire sur l’ensemble de son œuvre. Deux dominicains français, les Pères Garrigou-Lagrange et Gagnebet ont été mêlés de près à ces différentes procédures. En octobre 1955, le théologien est assigné à Cambridge par le maître général des dominicains, avec soumission à la censure romaine du moindre de ses écrits. Son exil ne finira qu’en décembre 1956 avec son assignation au couvent de Strasbourg.
Mots-clés
- Yves Congar
- Saint-Office
- Réginald Garrigou-Lagrange
- Marie-Rosaire Gagnebet
- œcuménisme
- réforme de l’Église
Father Congar at the Holy Office (1939-1955)
Now made accessible by the opening of the Vatican archives for the pontificate of Pius XII, the file of the Congregation of the Holy Office on Father Congar sheds light on the three of the theologian’s encounters with it. The first, in January 1939, was about Disunited Christians getting away with a warning that was at once mild, yet sufficient for the second version of the book to never be published. The second, in 1951-1952, concerns True and False Reform in the Church, which is banned from republication and translation. While the first two took place without Father Congar’s presence or knowledge, the third sees his appearance at the Holy Office, in December 1954, for an interrogation on all of his work. Two French Dominicans, Fathers Garrigou-Lagrange and Gagnebet were closely involved in these different procedures. In October 1955, the theologian was assigned to Cambridge by the master general of the Dominicans, with submission to Roman censorship of the least of his writings. His exile would only end in December 1956 with his assignment to the priory in Strasbourg.
Keywords
- Yves Congar
- Holy Office
- Réginald Garrigou-Lagrange
- Marie-Rosaire Gagnebet
- ecumenism
- reform of the Church
Mots-clés éditeurs : Yves Congar, œcuménisme, réforme de l’Église, Réginald Garrigou-Lagrange, Marie-Rosaire Gagnebet, Saint-Office
Date de mise en ligne : 10/06/2022.
https://doi.org/10.3917/rspt.1054.0705