Dans le cadre du Colloque Interdisciplinaire sur la Défaillance d’Entreprise (CIDE), organisé en 2019 à Lille sous l’égide des laboratoires RIME et HumanOrg, la Revue des Sciences de Gestion lance un appel sur le thème de l’échec et de la défaillance. Plusieurs contributions sont présentées au sein de ce dossier.
La défaillance est un phénomène ancien et toujours d’actualité. Ce dossier a été engagé alors même que la crise du COVID n’avait pas encore touché nos sociétés. Loin d’être un événement rare qui n’arrive qu’aux autres, la défaillance et sa forme la plus extrême, la faillite, touche toutes les organisations. L’échec affecte non seulement les conditions de vie des salariés mais aussi les économies de villes et de régions entières et leur tissu social.
Il n’y a pas, à proprement parler, de « théorie de la faillite » mais des éclairages différents au travers de plusieurs disciplines : droit, finance, sociologie, histoire, management, stratégie ou encore, sans être exhaustif, entrepreneuriat. Tous les travaux en lien avec l’échec et la défaillance cherchent à mettre en évidence les déterminants à l’origine de l’échec, les mesures – qualifiées de restructuration – permettant de surmonter les difficultés et les outils de prévision destinés à la prévenir le plus en amont possible.
Les recherches s’articulent autour de quatre grands courants de recherche.
Le premier est à dominante stratégique. De nombreux auteurs (J. Argenti, 1976 ; R.A. d’Aveni, 1989) se sont efforcés de comprendre la faillite à l’aune de l’environnement et de la concurrence…