Couverture de RSG_283

Article de revue

Rôle des coopératives dans le processus d’appropriation de la RSE dans le secteur végétal

Pages 95 à 104

Notes

  • [1]
    Le Grenelle de l’environnement est le résultat de réflexions et d’échanges politiques réalisés en France à partir de 2007 pour faire émerger des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable.
  • [2]
    Un plan qui vise à réduire progressivement l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante.
  • [3]
    Substances chimiques ou micro-organismes destinés à soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Ils font partie de la famille des pesticides.
  • [4]
    Le Gaucho est un insecticide systémique composé d’un produit considéré comme potentiellement responsable de la surmortalité des abeilles.
  • [5]
    Développement Durable : « développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », loi 118 sur le DD, Québec, 2005.
  • [6]
    International Standard Organisation.
  • [7]
    ACI, 2003.
  • [8]
    Groupement National Interprofessionnel des Semences.
  • [9]
    Bureau Horticole Régional.
  • [10]
    Ce plan s’inscrit dans le label « Nouvelle Agriculture », lancé en 2013, de la coopérative Terrena. Il s’agit d’une agriculture écologiquement intensive pour produire plus et mieux avec moins de produits phytopharmaceutiques.
  • [11]
    3e Rencontre RSE à Angers, organisé par la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie du Maine-et-Loire) en juin 2011.
  • [12]
    Programme environnemental pour l’horticulture.
  • [13]
    C’est le logo et parfois le terme utilisé pour signifier l’Eco label. C’est un label écologique européen qui repose sur une approche globale, de la matière première au recyclage ou à l’élimination du produit.
  • [14]
  • [15]
    C’est un certificat pour sécuriser l’usage des produits phytopharmaceutiques

1 Les PME et TPE françaises du secteur végétal sont généralement peu ou pas impliquées dans une démarche formelle de Responsabilité Sociétale des Entreprises ou RSE (C. Delpuech, 2009). Pour une majorité d’entre elles, les dirigeants et le personnel ne connaissent pas la signification de ce terme. C’est au hasard d’une rencontre, d’une réunion regroupant des parties prenantes, que la notion de RSE est évoquée sans que cela ne provoque généralement de modifications notables sur l’organisation ou la stratégie de l’entreprise. Pourtant, les décisions retenues lors du Grenelle de l’environnement [1] rendent plus présentes et plus concrètes certaines de ses dispositions, en particulier le volet environnemental. Par exemple, le plan Écophyto [2] doit conduire à diminuer l’utilisation de pesticides sur la période 2008-2018. L’objectif est de réduire de 50 %, à terme, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques [3]. En outre, la pression sociale se fait croissante sur les acteurs du secteur végétal qui sont en prise directe avec des problématiques environnementales (algues vertes, Gaucho [4]). Des entreprises de ce secteur préfèrent anticiper et se préparer à ces nouvelles contraintes plutôt que d’en subir les conséquences. Aussi, appréhendent-elles ces problématiques et cherchent-elles à en mesurer les conséquences. Toutefois, le manque de connaissances, l’absence de ressources internes et le coût en temps et en valeur, conduisent à une mise en application difficile et décourageante. Ainsi, certaines entreprises s’en remettent à leur fédération professionnelle, leur coopérative ou les institutions locales de référence telles que, par exemple, les chambres d’agriculture. Parallèlement, les coopératives assimilent les nouvelles dispositions de la RSE pour ensuite les proposer à leurs adhérents. Ainsi, notre recherche vise en particulier à comprendre comment les coopératives aident leurs adhérents à développer des pratiques dont l’objectif, non formulé, doit conduire à l’appropriation d’une démarche de RSE. Celle-ci semble se concrétiser par des phases successives de consolidation des bonnes pratiques et par la recherche de certifications environnementales.

1. RSE, enjeux et appropriation

2 Cette première partie va nous permettre de rappeler la place des notions de RSE et de DD [5] dans la littérature et de les mettre en perspective avec les TPE et PME du secteur végétal. L’accent sera mis en particulier sur l’appropriation de la RSE, la place des certifications et le rôle particulier des coopératives dans ces processus.

1.1. RSE, lorsque le concept rejoint la réalité

3 La commission européenne a publié en 2001 un livre vert consacré à la RSE dans le cadre européen. On peut y lire qu’une démarche RSE revient à « Être socialement responsable […] investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». Depuis lors, la RSE a commencé à infiltrer les rouages stratégiques des organisations. Elle a connu une étape importante dans sa formalisation internationale par la norme ISO [6] 26000, publiée fin 2010. L’effet de mode de la Responsabilité Sociétale des Entreprises étant passé (M. Capron, 2000), ou tout au moins est-il entré dans une phase plus durable (G. Duval et N. Nahapétian, 2005), sa conceptualisation reste toutefois insuffisante (J.-P. Tchankam et C. Estay, 2004) pour faciliter son analyse. L’étude récente de D. Cazal vient confirmer cette limite, en particulier dans la contractualisation des parties prenantes (D. Cazal, 2011). Ainsi, la RSE conceptualise, en partie, les idées générées par le développement durable, elle met l’accent en particulier sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux dans le cadre du développement et de la pérennité de l’entreprise (H. Jenkins, 2009). Par ailleurs, la RSE et le développement durable sont parfois confondus. Cela peut s’expliquer par le caractère plus tangible des problématiques environnementales, mais surtout par les liens forts entre ces deux notions, le développement durable étant l’un des axes de la RSE tel que défini par la norme ISO 26000 en ces termes : contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-être de la société,

4 prend en compte les attentes des parties prenantes,

5 respecte les lois en vigueur et est compatible avec les normes internationales, est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations.

6 L’appropriation du concept de RSE par les entreprises va suivre un processus bien décrit notamment par F.-X. de Vaujany et al. (2005). Ils proposent en effet de faire reposer ce processus sur la dimension rationnelle (les certifications par exemple) et la dimension socio-politique ou interviennent le relationnel et le collectif (les coopératives). Enfin, la dimension psychocognitive va permettre de traduire les actions en savoirs. Ainsi, la responsabilité d’une entreprise est de collaborer, à hauteur de ses ressources et compétences, au développement durable de la société. Dès lors, en quoi la RSE peut-elle représenter un enjeu pour les PME ?

1.2. Les enjeux de la RSE pour les TPE-PME, entre interrogations et opportunités

1.2.1. Les enjeux

7 La Responsabilité Sociétale des Entreprises représente aujourd’hui pour les TPE-PME une problématique qui n’est pratiquement plus ignorée. Tout au moins, même si aucune action n’est planifiée, les signaux se multiplient quels que soient le secteur, la taille, le métier, le territoire ou l’âge de l’entreprise (I. Worthington et al., 2006). Ainsi, les entreprises se sentent de plus en plus concernées par la RSE, notamment celles qui disposent de partenariats avec de grandes entreprises. Les enjeux sont nombreux, ils établissent le lien entre performance économique et engagements sociétaux. Toutefois, certains sont risqués et par conséquent peuvent réduire cette démarche à une opération de communication. D’ailleurs, certains dirigeants, de peur de remettre en question le développement programmé de leurs profits, vont limiter leur implication à une forme principalement communicative. Pourtant, des études ont montré le lien entre la capacité à innover et l’engagement dans une démarche RSE (M. Spence et al., 2007 ; H. Bos-Brouwers, 2009). Celle-ci représente un moyen que l’entreprise peut saisir pour se créer de nouvelles opportunités. Elle stimule la recherche de nouvelles sources de profit et permet d’activer les facteurs d’innovation potentiels, la finalité étant de découvrir de nouveaux marchés et d’améliorer l’organisation et l’efficience de l’entreprise (S.B. Moore et S.L. Manring, 2009 ; A. Russo et A. Tencati, 2009). Cela doit ensuite se traduire par l’amélioration de l’avantage compétitif et la définition d’une stratégie qui intègre les pratiques de la RSE.

1.2.2. Les facteurs d’influence

8 L’engagement des entreprises est généralement proportionnel à leur taille en raison de ressources supposées plus importantes. Par ailleurs, celles qui disposent de relations internationales sont susceptibles d’être plus sensibles aux pratiques de RSE.

9 En outre, les différences culturelles, la complexité, la variété des réglementations, les conditions de travail ou encore la notion des droits de l’homme sont autant d’éléments pouvant favoriser l’engagement dans des démarches de développement durable (A. Blombäck et C. Wigren, 2009). Certains auteurs ont toutefois montré qu’il pouvait exister une menace pour le développement de l’entreprise en raison des contraintes réglementaires fortes (M. Polge et L. Temri, 2009). Le manque de ressources, notamment financières, fait partie des principaux freins recensés dans la mise en œuvre d’une démarche RSE. Cette contrainte implique la mise en place d’une véritable stratégie pour financer ces nouvelles pratiques (S. Berger-Douce, 2007 ; D.L. Gadenne et al., 2009). A.-M. Fray et R. Soparnot (2007) relèvent que la RSE est parfois utilisée comme un « levier de changement organisationnel ». Elle devient, par exemple, un moyen de développer et de renforcer les relations avec les parties prenantes. Bien que plusieurs études ne montrent pas nécessairement un lien fort entre une telle démarche et une performance économique, la tendance (D. Vogel, 2005) semble confirmer une relation étroite entre une prise en compte des exigences de la RSE et le respect des contraintes économiques (R. Willsher, 2004). Ainsi, les problématiques qui y sont attachées investissent progressivement l’attention des dirigeants de TPE-PME. Dès lors, comment ceux-ci intègrent-ils ces approches ?

1.3. La place centrale des dirigeants dans l’appropriation de la RSE

1.3.1. L’articulation de l’environnement et de l’économie

10 La principale préoccupation des dirigeants est d’articuler les pratiques environnementales tout en préservant la rentabilité. Ainsi, la mise en œuvre de la RSE va pouvoir se déployer à partir du moment où la responsabilité économique sera acquise. Elle permettra également d’améliorer les processus de l’entreprise (J.-Y. Saulquin et G. Schier, 2007). L’information sur la RSE joue un rôle primordial pour l’acceptation de ses pratiques par les dirigeants. Dès lors, la multiplication et la répétition des informations auront un impact sur leur degré de conscience et sur leur attitude. Pourtant, la RSE n’entre pas dans le champ prioritaire de la stratégie d’une PME, sa représentation récente dans l’environnement de l’entreprise en est une des raisons (S. Berger-Douce, 2008). A.E. Nielsen et C.H. Thomsen (2009) précisent que les dirigeants de PME s’appuient sur leurs valeurs personnelles et leur culture d’entreprise pour comprendre et développer leurs pratiques inspirées de la RSE, parfois en lien avec des problématiques locales et territoriales. Leur approche est plus intuitive que formalisée et leurs croyances et connaissances proviennent en partie d’influences reçues dans l’environnement familial, culturel ou moral (J.R. Monti et al., 2007). Par exemple, il a été relevé que le niveau d’éducation représentait un facteur favorable à l’acceptation de la RSE et que la capacité à changer, à comprendre la globalité et l’articulation des différents enjeux est favorisée par un niveau de formation supérieur (D.L. Gadenne et al., 2009 ; M. Schaper, 2002 ; A. Vives, 2006). Cette conscience a un impact direct sur le degré de pratiques environnementales (D.L. Gadenne et al., 2009), mais celles-ci ne sont pas toujours suffisantes pour éliminer les principaux freins à la mise en œuvre d’une démarche RSE (A. Paradas, 2007 ; M. Spence, 2007).

1.3.2. La place centrale du dirigeant

11 L’implication d’un dirigeant peut également dépendre du temps dont il dispose pour rechercher des informations et les analyser. Il appliquera une sélection basée sur les représentations qu’il se fait et sur les priorités qu’il décidera, selon son mode de prise de décision. Rappelons qu’il est généralement admis qu’un dirigeant de TPE-PME dispose d’une autonomie de décision importante et qu’il est plutôt intuitif dans ses choix (P. Baillette, 2003). En outre, les dirigeants des entreprises créées plus récemment ont davantage de chances d’avoir été sensibilisés par la RSE que les dirigeants d’entreprises plus anciennes, construites sur des schémas de développement influencés principalement par des considérations économiques ou concurrentielles.

12 Dès lors, les enjeux véhiculés par la RSE sont plus souvent intégrés dans la stratégie et le développement de l’entreprise (A. Cabagnols et C. Le Bas, 2008). Comme l’ont démontré A. Mackey et al. (2007), les entreprises et leurs managers ont avantage à mettre en œuvre des actions responsables afin de valoriser l’entreprise sur ses marchés. Ainsi, les convictions du dirigeant (A. Paradas, 2006), sa capacité à mobiliser des acteurs et à exploiter son réseau, vont lui permettre de saisir les opportunités, notamment dans le cas d’entreprises reliées à des réseaux informationnels riches (P.-A. Julien, 1996). Enfin, la littérature a recensé plusieurs facteurs favorisant ou retardant, à terme, la mise en place de la RSE dans les petites entreprises. Nous allons en présenter quelques-uns et indiquer, en particulier le rôle des certifications et la formalisation des pratiques, notamment dans un contexte localisé.

1.4. Appropriation des pratiques

1.4.1. Une démarche locale

13 La RSE induit des pratiques qui peuvent également être influencées par la localisation des entreprises ainsi que par leur culture ou leur histoire qui sont susceptibles d’agir sur les attitudes et les comportements.

14 Ainsi, l’influence de l’environnement et du territoire peuvent être déterminants (S. Berger-Douce et J-M. Courrent, 2009). Pourtant, d’après une étude menée par F. Labelle et J. St-Pierre (2010) et contrairement à une étude un peu plus ancienne de S. Berger-Douce (2008), le territoire ne semble pas jouer un rôle déterminant pour les PME dans une démarche RSE. Les dirigeants ont toutefois le sentiment d’être particulièrement sensibles aux problématiques environnementales en raison de leur investissement dans la vie et l’économie locales, notamment au travers des différents réseaux professionnels, formels ou informels qu’ils mobilisent (H. Jenkins, 2009). En outre, le volet social de la RSE est complexe et nécessite une implication locale, l’utilisation et le développement de réseaux, la création de partenariats et une bonne connaissance du tissu social local (E.M. Hammann et al., 2009). Ainsi, l’engagement de l’entreprise et surtout de ses employés, peuvent influencer positivement la compréhension du concept de RSE (A. Russo et A. Tencati, 2009).

1.4.2. Certifications et formalisation des pratiques

15 Certains auteurs ont montré l’effet incitatif des nouvelles conditions réglementaires sur l’environnement (J.W. Maxwell et al., 2000), ce qui conduit les entreprises à se conformer à ces nouvelles règles et à apprendre à s’autoréguler. Par exemple, sur un programme volontaire de réduction des émissions de gaz à effets de serre, les pressions environnementales ont facilité la prise en compte de ces nouvelles contraintes (K. Brouhle et al., 2009). Les pressions exercées par les médias, certaines ONG et de façon générale par la société font considérer « la RSE comme un prérequis à un bien-être et une croissance durable » (L. Van den Berghe et C. Louche 2005).

16 Dans ces conditions, la certification apporte une réponse partielle mais adaptée, elle structure la coordination des comportements professionnels (P.-Y. Gomez, 1994). De plus, elle s’inscrit dans une démarche d’amélioration en continu, ce qui conduit à la formalisation des pratiques et à la confiance, nécessaires à l’acceptation d’un label de certification (F. Chaouki et Z. Yanat, 2004). La formalisation de ces pratiques repose sur les critères d’élaboration proposés par le label : les modalités de mise en œuvre, le protocole de contrôle, et la qualification du contrôleur (E. Valceschini et L. Saulais, 2005 ; C. Dankers, 2003). D’ailleurs, le recours à un expert conduit souvent à une formalisation de ces pratiques (O. Torrès et J-M. Plane, 2003). La prise en compte, par les PME, des contraintes réglementaires se réalise parfois dans une démarche volontaire afin de réduire les coûts de mise en conformité, mais également afin de s’adapter aux réglementations environnementales (J.W. Maxwell et C. Decker 2006).

17 Ainsi, le processus de certification est susceptible de générer des effets d’apprentissage (D. Bénézech et J. Loos-Baroin, 2003). L’apprentissage de ces pratiques, par l’intermédiaire de réseaux professionnels, est largement privilégié lorsque c’est un réseau de pairs dans lequel l’information est facilement partagée (H. Jenkins, 2009). Les coopératives agricoles représentent l’une de ces parties prenantes. Elles jouent un rôle particulier dans le secteur du végétal, notamment dans les processus d’appropriation des pratiques RSE.

1.5. Le rôle prépondérant des coopératives du secteur végétal

18 Les coopératives agricoles sont des organisations économiques développées à la fin du XIXe siècle. Elles permettent à des acteurs de se regrouper pour coopérer dans une finalité économique et partenariale. Au cours du XXe siècle, elles acquièrent dans différents pays une forme juridique spécifique (J-F. Draperi, 2005). D’après l’Alliance Coopérative Internationale [7], « une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement ». Dans une démarche de RSE, le principe de la coopération peut se décliner en trois approches : économique, humaine et territoriale. Sur l’axe économique, la coopérative facilite l’intégration de petites structures à condition que les problèmes d’action collective soient résolus à faible coût (K. Karantininis et J. Nilsson, 2007). Sur l’axe humain, la coopérative, par sa nature même, facilite la coopération grâce à ses règles démocratiques et par le rôle qu’elle peut jouer dans l’éducation, la responsabilisation ou le progrès social. Enfin, l’axe territorial conduit à gérer les ressources locales sur le long terme dans une optique de développement durable et local, notamment pour ses adhérents (J-M. Touzard, 2003). Des travaux ont montré le rôle de la RSE dans le renforcement de projets collectifs dans le cadre d’une coopérative (M. Capron et F. Quairel-Lanoizelée, 2007). Celle-ci apparaît alors comme un relais possible pour des politiques de concertation locale (G.F. Ortmann et R.P. King, 2007). De plus, les nouvelles exigences de qualité, d’innovation et de certification, renforcent les coordinations locales et les apprentissages collectifs qu’offrent les coopératives (G. Holloway et al., 2000). Par conséquent, la question centrale de notre étude interroge la place des coopératives dans les processus qui conduisent les TPE-PME à développer des pratiques qui s’inscrivent dans une démarche RSE, parfois même sans en avoir conscience. En particulier, il s’agira de comprendre le rôle des coopératives et celui des processus de certification devant favoriser l’appropriation des pratiques liées à la RSE. En effet, les coopératives disposent de compétences, ou elles les ont développées, afin d’assimiler les futures normes et contraintes qui vont s’imposer à leurs membres. Dès lors, il s’agit de diagnostiquer, d’informer et de faire admettre ces nouvelles pratiques séquentiellement, par étape, vers une finalité matérialisée par la RSE. Aussi, nous cherchons à répondre à deux questionnements qui résultent de notre problématique. L’un tente d’expliquer pourquoi les TPE-PME du secteur végétal ont une démarche de RSE sans s’inscrire particulièrement dans ce concept, l’autre s’attachant à expliquer le rôle des coopératives dans la mise en œuvre de ces pratiques. Ainsi, notre analyse va décrypter la façon dont les coopératives s’approprient les pratiques de la RSE et comment elles préparent leurs adhérents à intégrer, à terme, ce concept.

1.6. Méthodologie

19 Cette recherche doit nous aider à comprendre comment les pratiques, parfois informelles, liées à l’environnement se transforment lentement en pratiques formelles avec l’objectif, non exprimé, d’atteindre ou de se rapprocher des dispositions propres à la RSE. Dans ce contexte, nous souhaitons comprendre pourquoi les entreprises sont généralement réceptives aux recommandations de leur coopérative sur les questions environnementales. Ensuite, nous chercherons à saisir par quels moyens les coopératives encouragent les pratiques de leurs adhérents en direction de la RSE. Il s’agit donc de saisir la façon dont les coopératives procèdent pour faciliter l’appropriation de pratiques environnementales par les TPE-PME du secteur végétal, et de comprendre la façon dont elles appréhendent ce sujet, c’est pourquoi nous avons fait le choix de ne pas interroger leurs adhérents. Notre étude s’inscrit dans une démarche exploratoire pour laquelle nous avons suivi une approche de type qualitatif. Celle-ci est particulièrement bien adaptée à la nature de notre sujet d’étude qui s’appuie sur quelques entretiens approfondis. En conséquence, notre choix résulte du problème étudié et des contraintes qui lui sont associées. Ce choix se justifie également par le caractère, en partie nouveau, du phénomène étudié (R. Yin, 2003). Ainsi, en raison de la particularité de notre objet d’étude, nous avons fait le choix de l’entretien. Il s’agit en effet d’interroger, sur leurs pratiques, des personnes disposant de responsabilités au sein de coopératives, à l’aide d’un entretien semi-directif. Les thèmes structurant les entretiens sont les suivants : RSE, formalisation des pratiques, développement durable, certification, puisque notre objectif est de mettre en évidence les moyens d’informer, de former et de faire prendre conscience des dispositions de la RSE dans les PME et TPE du secteur végétal via leur coopérative. La présentation, en partie narrative, va favoriser le partage de connaissances issues de la recherche vers le lecteur et rendre ses résultats plus facilement accessibles et utilisables. En effet, notre étude a également pour objectif d’aider à la compréhension des phénomènes étudiés par les acteurs directement concernés. Les personnes que nous avons interviewées sont chargées des questions environnementales dans leur coopérative. Les fonctions varient d’une coopérative à l’autre puisque nous avons rencontré deux directeurs, un DRH et trois chargées de missions. Toutes ces coopératives sont situées dans l’ouest de la France. Ainsi, nous avons rencontré le DRH de « Terrena », importante coopérative créée à l’origine par un syndicat agricole et qui a procédé à plusieurs fusions et acquisitions pour regrouper aujourd’hui 22000 adhérents. Puis, une chargée de mission de « Fleuron d’Anjou », qui regroupe 120 producteurs de fleurs, fruits et légumes. Ensuite, le Directeur de la Fédération Viticole de l’Anjou, créée en 1918 et qui rassemble 900 viticulteurs. Puis, le Directeur du GNIS [8] qui conseille et défend 17000 agriculteurs-multiplicateurs. Ensuite, la chargée de mission de « Végépolys » qui est le pôle de compétitivité français du secteur du végétal et qui regroupe 8 filières et 4000 entreprises. Et enfin, une chargée de mission du BHR [9] qui conseille les professionnels et qui rassemble 119 actionnaires-producteurs.

20 La durée moyenne des entretiens était d’environ 1 h 15. Les données des entretiens ont été analysées selon une méthode d’analyse de contenu thématique (R. L’Écuyer, 1987). L’unité d’analyse pertinente n’est pas nécessairement le mot ou la phrase, mais plutôt une unité de sens : une situation, un concept, un fait, une séquence d’événements et la structure de l’argumentation associée.

2. Analyse empirique

21 Cette seconde partie présente l’analyse des informations collectées lors de plusieurs entretiens, afin d’apporter des éléments de réponse à nos questionnements. Après une rapide présentation du contexte, l’analyse sera suivie d’une discussion qui exposera les résultats de notre étude. Le terrain qui a été retenu pour notre étude est situé en France, en Anjou, principalement sur le département du Maine-et-Loire, même si les coopératives interrogées ont une zone d’influence qui dépasse largement ce département. Nous avons ainsi retenu des coopératives et les personnes qui sont en charge des questions environnementales. Les exploitations agricoles n’entrent pas dans la présente étude.

2.1. Contraintes et résistances

22 Les entreprises du secteur végétal ont l’obligation de mettre en application, depuis plusieurs années, des mesures qui prennent en considération l’environnement, par exemple pour réduire la pollution des cours d’eau ou limiter l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. De plus, la pression concurrentielle oblige les entreprises à innover et à anticiper sur les réglementations imposées par les institutions publiques. Le Grenelle de l’environnement fixe le périmètre de certaines de ces obligations et incite les entreprises à prendre des mesures pour leur mise en œuvre. Ces raisons les conduisent à être attentives aux réglementations et à être en veille permanente sur les questions liées à l’environnement. Mais, comme nous l’avons vu, elles n’ont généralement ni le temps ni les ressources pour mener à bien cette démarche. Ainsi, cette tâche est déléguée aux coopératives ou aux fédérations professionnelles. Plus précisément, ce sont ces institutions collectives qui se sont appropriées la maîtrise de ces contraintes pour ensuite les transmettre à leurs adhérents. Elles ont intégré les directives émises par les institutions publiques et ont construit un plan d’action pour la mise en conformité de ces nouvelles dispositions.

23 « Nous sommes attentifs au Grenelle II. Nous nous préparons avec le plan « vision 2015 » [10], l’agriculture écologiquement intensive.

24 Et puis nous avons développé des solutions pour espaces verts. […] Nous préparons depuis trois ans des projets de développement durable, par exemple l’utilisation de panneaux solaires ». Il y a une pression qui est ressentie par les professionnels du secteur végétal sur les questions de l’environnement et du développement durable. Elle est d’autant plus forte que ce secteur est en proie aux nombreuses réglementations – notamment celles qui touchent à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques – et qu’il subit une concurrence internationale vive. Pour ne pas subir de façon trop brutale les nouvelles règles liées à l’environnement, les coopératives procèdent à une démarche anticipatrice. Elles cherchent à trouver des solutions spécifiques aux métiers de leurs adhérents, « l’action plutôt que la réaction » comme ne manquent pas de le clamer certaines. Un de leurs principaux enjeux est de faire l’interface entre les réglementations et les adhérents. Cela passe par une appropriation des différentes dispositions propres aux problématiques environnementales. Ensuite une expertise se développe autour de ces questions et des solutions sont recherchées avec les adhérents. Il s’agit de faire face aux pressions exercées par la collectivité.

25 « Nous essayons d’anticiper, d’être précurseurs. On s’adapte au milieu et on essaye de trouver des solutions. […] On fait ça pour ne pas subir. On préfère anticiper sur les réglementations plutôt que de subir les règles des technocrates de Bruxelles. On souhaite vraiment être acteur de notre activité. […] On sent qu’il y a une pression collective sur le développement durable. […] On s’approprie ça et ensuite il faut convaincre ».

26 Il est nécessaire aussi de revaloriser l’image des professionnels du secteur du végétal qui sont parfois la cible des médias et de certaines organisations écologiques, ce qui conduit à réfléchir à de nouveaux modèles de production qui s’inscrivent à la fois dans une démarche qui intègre les contraintes environnementales tout en maintenant, voire développant, des avantages concurrentiels. « Il y a des contraintes fortes sur le secteur végétal à cause des pesticides, de la pollution de l’eau. La pression nationale est forte, il y a eu le problème des algues vertes, les pesticides avec les abeilles, le Gaucho. Tout ça rend la pression plus grande sur les producteurs. […] Certains adhérents ont créé un club de progrès sur l’aspect environnemental afin d’anticiper et de comprendre les enjeux, notamment par rapport à la concurrence, c’est un argument vis-à-vis de leur impact ».

27 Nos interlocuteurs connaissent la RSE et, de façon inégale, les idées qu’elle véhicule. Mais le terme est pour l’instant cantonné à la sous-catégorie du développement durable et n’est que rarement utilisé auprès de leurs adhérents. Ceux-ci sont principalement occupés par leur activité et ne s’en éloignent guère, notamment pour un concept encore perçu comme une contrainte.

28 « La RSE ? Je n’en ai pas entendu parler. Nous n’avons pas de demande des producteurs. […] Il n’y a pas de pratiques existantes, les producteurs sont d’abord préoccupés par leur exploitation, leur rentabilité. Mais c’est vrai qu’on sent une préoccupation liée à des problèmes environnementaux. […] En plus, l’agriculture biologique ne les intéresse pas. Ils ne voient pas ce que ça peut leur apporter ».

29 Les pressions environnementales sont réelles et sont perçues fortement par les acteurs du secteur végétal, en raison de la nature de leur activité. Dès lors, les coopératives réagissent en intégrant de nouvelles pratiques devenues nécessaires en les proposant à leurs PME membres, tout en mesurant l’impact de l’image du secteur et des conséquences environnementales pour les activités du végétal. Ces pratiques vont dans la direction de celles édictées par la RSE, qui reste une finalité.

2.2. Les pratiques existantes

30 Les entretiens indiquent que les adhérents ont suivi les propositions de leurs coopératives. En raison de la spécificité de leurs métiers et de leur implication dans la modification des équilibres écologiques, elles ont mis en place des pratiques qui prennent en compte la dimension environnementale de leur activité. Toutefois les coopératives n’ont pas, pour l’instant, l’objectif de mettre en place une démarche RSE dans leur filière et donc ne communiquent pas sur cette approche auprès de leurs adhérents. Elles prennent en compte les attentes et les pressions manifestées par les institutions publiques, les médias et, de façon générale, la société. Les coopératives les plus importantes incitent leurs membres à créer une nouvelle agriculture pour faire face aux contraintes environnementales et promouvoir de nouveaux produits qui intègreront ces contraintes. En premier lieu, il est nécessaire de rendre ces nouvelles pratiques réalisables et rentables. La dimension environnementale est prise en compte et intégrée dans la construction de cette nouvelle agriculture. « Nous travaillons sur plusieurs axes sociaux et environnementaux, mais nous n’avons pas d’inscription dans une démarche RSE formelle. […] Nous ne suivons pas le Grenelle de l’environnement. D’abord nous n’avons pas cette obligation, les exploitations ont une taille très petite, ce sont pour la plupart des TPE. Par contre, nous avons une réflexion sur les questions de développement durable ».

31 Les coopératives font, avec leurs adhérents, le choix de développer des pratiques qui ne s’inscrivent pas nécessairement dans le Grenelle de l’environnement. Toutefois, les problématiques du développement durable guident leurs décisions et se traduisent par des actions concrètes sur le terrain. Au-delà de la mise en place collective de pratiques environnementales, les coopératives proposent à leurs adhérents de prendre en compte cette dimension et de l’appliquer au sein de leur entreprise. Elles organisent pour cela des séminaires, et des rencontres, elles invitent des professionnels de l’environnement à présenter leurs produits à leurs adhérents, elles participent à des journées consacrées à la RSE [11] et font ensuite une restitution auprès de leurs adhérents. Ceux qui y participent sont sensibles aux messages et semblent comprendre l’intérêt de mettre en œuvre des démarches de développement durable. Mais ils se heurtent bien vite à des contraintes de différents ordres, tels que le coût de réalisation ou le temps que cela nécessite.

32 « Nous n’avons pas attendu le Grenelle de l’environnement. Par exemple, à partir des années 2000 nous avons mis aux normes la gestion des déchets par exemple par le traitement des affluents. […] Nous incitons nos adhérents à procéder à un bilan carbone et à avoir une démarche environnementale. Au début, ils sont intéressés et motivés. Ils trouvent la démarche positive et sont partants. Ils posent des questions, s’intéressent, veulent savoir comment faire. Ils trouvent l’idée importante. […] Mais assez vite, les difficultés ressortent. Les modalités de mise en œuvre, le coût de réalisation, etc. ».

33 Les entreprises du secteur agricole ont anticipé sur les problématiques liées à l’environnement. Afin de valoriser cette démarche, le secteur a favorisé les certifications. L’une des premières a été créée en Hollande en 1995, il s’agit du label MPS [12] (Milieu Programma Sierteelt) pour l’horticulture. Il est utilisé de façon croissante en France depuis les années 2000. Il permet aux producteurs de bénéficier d’un label qui garantit leur démarche environnementale. Au-delà de dispositions prises par les coopératives pour informer et former leurs adhérents aux pratiques du développement durable, il y a tout de même une volonté manifeste de se rapprocher des orientations dictées par la RSE. Cette orientation va suivre des étapes et conduire à la mise en œuvre de pratiques et à l’obtention de certifications qui les formaliseront. Ainsi, ces démarches vont favoriser le rapprochement des dispositions retenues avec les directives du Grenelle de l’environnement. En outre, l’une des vertus des processus de certification est de stimuler la mise en conformité par l’innovation et la recherche de solutions.

34 « Les producteurs se rendent compte que la limite est technique, et cela par les bonnes pratiques agricoles, les moyens alternatifs, les auxiliaires biologiques, les plantes pièges ou hôtes ou encore les stratégies de protection des cultures. […] Le secteur connaît depuis 10 ans au moins sa révolution culturelle, bien avant qu’on parle de la RSE. La certification MPS est un écolabel conçu pour un programme environnemental pour l’horticulture. Il touche actuellement 20 % des horticulteurs. […] Pour les questions environnementales, on n’a pas l’ingénierie, on fait appel à l’extérieur, à d’autres compétences. […] Cela doit les amener à aller vers la certification fleur bleue [13] qui complète la certification MPS par un code de bonnes pratiques. Les objectifs sont de tenir compte du Grenelle de l’environnement, de donner une opportunité d’innovation et de mettre en avant la production française. […] Dans notre secteur, on a mis en place des étapes pour certifier les exploitations agricoles. On informe, on propose des conseils, on oriente vers des partenaires spécialistes des questions de développement durable. L’objectif c’est de certifier les exploitations vis-à-vis des problèmes environnementaux. Ce n’est pas la RSE, mais on n’a pas d’obligation. Et puis des actions concrètes se développent sur le terrain ».

35 L’intérêt que portent les coopératives au développement durable dépasse le cadre de l’environnement et s’inscrit bel et bien, sans la nommer, dans une démarche RSE. Par exemple l’implication dans le champ de l’insertion professionnelle ou de l’emploi des personnes handicapées prend en considération des problématiques sociales ou sociétales. Celles-ci sont même concrétisées par des partenariats développés avec des associations locales d’insertion. Au-delà de l’objectif de se rapprocher des dispositions de la RSE, les réponses sont aussi à chercher dans la solidarité et les relations de proximité. Les exploitations agricoles tenaient ou tiennent encore dans les campagnes une place dans un système où tout le monde se connaît et où la diversité des qualifications autorise l’employabilité de personnes en difficulté d’insertion. « Nos pratiques sont plus vécues que formalisées. Par exemple nous avons une politique d’insertion à la fois sur l’emploi et sur le handicap. Pour cela, nous avons des partenariats avec des associations locales. […] L’agriculture a toujours eu un rôle social de réservoir d’emplois dans les campagnes pour les personnes fragiles. On trouvait toujours un boulot à faire, même à l’idiot du village. Dans l’horticulture, les entreprises ont déjà participé à l’intégration de personnes fragiles ou en difficulté. Elles accueillent plus facilement des handicapés. Et puis beaucoup font leur stage dans ce secteur. […] C’est vrai qu’il y a de la part des entreprises un réel intérêt économique, mais elles favorisent aussi l’employabilité de l’illettrisme en partenariat avec des associations d’insertion ». Des voies parallèles et convergentes sont proposées par les coopératives et utilisées par les PME du secteur végétal. Elles reflètent des pratiques parfois anciennes et en lien direct avec l’activité propre au secteur. Ainsi, la recherche de certifications fait partie des règles de progrès adoptées par les entreprises sous l’influence de leur coopérative qui les incite à développer cette dimension. Les entreprises du secteur jouent également un rôle social important dans les espaces ruraux, ce qui n’est pas sans rappeler les propositions édictées par la RSE.

2.3. Mise en œuvre

36 La dimension économique est omniprésente dans les actions à orientation environnementale. Le nouveau modèle économique doit intégrer la limitation de produits phytopharmaceutiques et le développement de la rentabilité. Cette démarche s’inscrit dans l’AEI [14], l’Agriculture Écologiquement Intensive, qui s’inspire des recommandations du Grenelle de l’environnement.

37 « Nous agissons sur deux axes. Le premier est centré sur les pratiques industrielles avec des objectifs économiques. Nous cherchons des solutions pour demain, des solutions pour limiter le recours aux pesticides chimiques, vers une nouvelle agriculture écologiquement intensive. […] Nous cherchons un équilibre économique en essayant de réduire l’impact environnemental à l’aide de solutions alternatives. […] Nous participons régulièrement à des manifestations pour promouvoir de nouveaux produits et créer une nouvelle agriculture. […] Nous cherchons des solutions industrielles par exemple en adaptant des machines, en utilisant la technique ».

38 Certaines coopératives sont allées assez loin dans la formalisation de la démarche devant conduire à l’adhésion de leurs membres à la RSE. Différentes étapes conduisent les entreprises à se mettre en conformité et à disposer des fondamentaux devant permettre de rejoindre les orientations dictées par la RSE. Ces étapes comportent un certain nombre d’obligations réglementaires auxquelles les entreprises apportent, avec plus ou moins de bonheur, satisfaction. Elles conduisent à obtenir des certifications qui jouent le double rôle d’anticiper sur les problématiques environnementales et de se préparer à la RSE. D’ailleurs, afin d’éviter toute pression ou tout amalgame, le terme même de RSE n’est pas ou peu utilisé.

39 « Un outil a été développé pour les horticulteurs, pour aller vers [la certification] fleur bleue. On commence par faire un diagnostic. Ça passe par une batterie de 150 obligations réglementaires (sur la pytho, l’eau, la diversification, etc.). Croyez-moi que lorsqu’on présente ces 150 obligations, ça tique un peu. Ensuite on passe à la phase de conformité. Ensuite un diagnostic plus technique qui comporte une visite et un contrôle pour continuer à apporter des conseils et du soutien. Puis on élargit le champ au niveau de l’ancrage territorial et la validité des processus. Tout ça on le fait sur un format de deux jours et qui doit conduire doucement vers la RSE. Mais le mot RSE, on ne l’utilise jamais. Il y a qu’à la fin qu’on en parle et c’est là qu’ils disent « Ah, c’est ça la RSE ! »». Les coopératives n’hésitent pas à faire appel à des cabinets spécialisés sur les questions environnementales. Ainsi, la mise en œuvre d’actions de sensibilisation, puis de formation s’appuie sur les conseils de ces sociétés qui accompagnent les coopératives et leurs adhérents par des études sur le développement durable. La recherche de solutions environnementales nouvelles et leur inscription dans les pratiques locales, renforcent les démarches collectives et les partenariats. Ceux-ci sont initiés par les coopératives qui mutualisent les attentes, les demandes et les actions des adhérents. L’attachement au territoire vient renforcer les échanges et favorise l’apprentissage collectif.

40 « Pour les questions environnementales, on n’a pas l’ingénierie, on fait appel à l’extérieur, à d’autres compétences. […] À partir de pratiques concrètes (réglementations…) on va vers une prise de conscience sur un territoire avec l’appui ou les demandes des parties prenantes. […] Ce n’est pas juste une formation, mais un accompagnement technique et financier avec des piqûres de rappel sur les bonnes pratiques. Cela permet de faire le point sur les projets ».

41 Les coopératives s’engagent concrètement sur la voie de la RSE et souhaitent convaincre leurs adhérents de la nécessité d’évoluer dans cette direction. Après une première prise de conscience, le besoin de prendre en compte la RSE s’impose aux responsables des coopératives. Aussi, les premières actions concrètes conduisent à recruter des personnes disposant de compétences spécifiques et chargées de mettre en place un plan de développement.

42 « J’ai été recrutée pour la mise en œuvre de la démarche RSE pour nos adhérents. […] Il y a encore beaucoup de résistances au changement. Les dirigeants sont fixés sur leur activité. […] C’est une démarche qui va se développer sur le long terme. Pour les dirigeants, leur implication est envisageable sur le long terme. Nous avons également réalisé un bilan carbone de notre activité. […] Nous avons fait appel à une société extérieure, une société d’audit pour mettre en place des outils. Nos adhérents sont des producteurs et nous manquions d’informations pour les informer sur les moyens de mise en œuvre ».

43 Les coopératives s’organisent et mettent en place les ressources devant conduire à la formalisation des pratiques de développement durable vers les dispositions décrétées par la RSE. Ainsi, le recrutement de nouvelles compétences et l’appel à des sociétés spécialisées, apportent aux coopératives une expertise qu’elles utilisent pour informer leurs adhérents, pour tenter de lever les résistances et accompagner les premières actions.

2.4. Discussion

44 Nous avons cherché à comprendre le rôle que les coopératives du secteur végétal jouaient dans la mise en œuvre d’une démarche de RSE chez leurs adhérents. Deux questionnements sont tirés de cette problématique centrale. L’un tente d’expliquer pourquoi les TPE-PME du secteur végétal acceptent, avec les conseils de leur coopérative, de mettre en œuvre des pratiques se rapportant à la RSE sans parfois savoir qu’il s’agit de ce concept. Le second questionnement s’attache à comprendre comment les coopératives vont faciliter l’appropriation des pratiques liées à la RSE auprès de leurs membres.

45 Les coopératives jouent un rôle fondamental dans le cheminement qui doit conduire les TPE et PME du secteur végétal vers une démarche de RSE. Cela s’explique par différents facteurs dont certains ont été repérés par les recherches réalisées sur ce concept et sur le développement durable. D’autres facteurs ont été mis en lumière par cette recherche et concernent principalement les spécificités du secteur du végétal, confronté à une double difficulté. La première est liée à l’importance de la concurrence que rencontrent généralement les entreprises, quel que soit le secteur. La seconde tient à la nature de l’activité qui impacte négativement l’environnement. En raison de la faible taille des exploitations agricoles et de leur manque de ressources et de compétences, les coopératives se sont naturellement impliquées dans la compréhension du concept de RSE et dans son application chez les adhérents. Dès lors, elles l’ont inscrit dans le prolongement de pratiques environnementales existantes. La première étape de cette inscription a conduit à l’appropriation des spécificités de ce concept et aux conséquences sur les exploitations. Ensuite, des formations, des recrutements et la recherche d’experts extérieurs ont permis de formaliser un plan d’action pour leurs adhérents. Celui-ci devant conduire à valoriser les bonnes pratiques environnementales existantes, puis à anticiper sur les réglementations, notamment celles qui sont préconisées par le Grenelle de l’environnement. Dès lors, ces actions vont accompagner une lente progression qui doit conduire à la RSE. Elles vont permettre aux entreprises agricoles de se préparer et de s’organiser dans une action collective orchestrée par les coopératives, échelonnée entre 2011 et 2018, afin d’être en conformité, notamment avec le plan Écophyto. L’une des étapes est le passage du Certiphyto [15] qui rappelle les bonnes pratiques aux exploitants et dont la mise en application a débuté en 2014. Les entreprises du secteur du végétal sont donc progressivement impactées par ces dispositions. En outre, la nature de leur activité les oblige à anticiper sur les réglementations et à proposer des solutions, notamment pour l’environnement et le développement durable. Par ailleurs, la RSE implique une démarche globale et sociétale, et peut ainsi représenter une force particulièrement intéressante dans un contexte fortement concurrentiel. En réponse à ces attentes, des certifications se sont développées pour prendre en compte les problématiques environnementales. Elles permettent aux entreprises d’être proactives face aux pressions exercées par les institutions publiques et de façon générale par la société. Ainsi, les processus de certification retenus par les coopératives sont des outils qui vont accompagner la mise en place progressive d’une démarche RSE. Ils vont formaliser des pratiques et consolider les approches environnementales des entreprises agricoles. Nous avons ainsi pu mettre en lumière la spécificité du secteur du végétal face à la problématique de la RSE. Le rôle particulier joué par les coopératives a été décrit, notamment auprès de leurs membres. Enfin, il est tout à fait intéressant de noter la place que les certifications prennent dans cette démarche.

Conclusion

46 À l’aide de cette étude, nous souhaitions comprendre la place que les coopératives pouvaient occuper dans la mise en œuvre d’une démarche RSE dans le secteur du végétal. Ce dernier regroupe généralement des exploitations agricoles de très petites tailles qui ne disposent pas de moyens, de compétences et du temps nécessaire à la gestion de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Ainsi, les coopératives, après s’être appropriées les différentes dispositions propres à la RSE, vont informer, former et soutenir les projets de leurs adhérents qui s’inscrivent plus généralement sur des problématiques propres à leurs activités (gestion de l’eau, des pesticides…). Il est presque abusif de parler de RSE car les orientations envisagées n’ont pas un périmètre d’actions aussi large. On y trouve néanmoins l’objectif de les atteindre en engageant des actions collectives progressives, par étapes, et adaptées au secteur du végétal. Ces étapes, influencées par les coopératives, sont parfois marquées par des labels ou des certifications qui valorisent les options et les engagements retenus. Ainsi, les certifications permettent aux exploitations et aux coopératives d’être actrices des problématiques environnementales et d’anticiper plutôt que de subir. Cette étude vient compléter les diverses recherches entreprises sur la RSE en montrant le rôle primordial joué par les coopératives auprès des entreprises agricoles, notamment par l’utilisation des processus de certification et par la formalisation des pratiques menant doucement vers la RSE. Notre recherche comporte des limites dont les principales tiennent au nombre réduit de coopératives interrogées, au contexte local de production qui comporte probablement des biais liés à des pratiques traditionnelles et au choix des acteurs interrogés. Le développement de cette recherche auprès des adhérents des coopératives permettrait certainement de compléter nos résultats et de les enrichir.

Bibliographie

Bibliographie

  • Baillette P. (2003), « Le responsable de PME français et québécois membre d’une association de dirigeants : quelle utilité en matière décisionnelle », Revue Internationale PME, vol. 16, n° 1, p. 43-73.
  • Bénézech D. et Loos-Baroin J. (2003), « Le processus de certification ISO 9000 comme outil d’apprentissage organisationnel », Revue des Sciences de Gestion, n° 36 : p. 11-41.
  • Berger-Douce S. (2007), « Le management environnemental des PME rentables : une étude exploratoire en France », Revue Internationale PME, vol. 20 (3/4), p. 165-190.
  • Berger-Douce S. (2008), « Taille et engagement environnemental des PME familiales », 9e CIFEPME, Louvain-la-Neuve, octobre.
  • Berger-Douce S. et Courrent J-M. (2009), « Développement durable et proximité(s) au service du développement local ? », Chapitre 10, Entrepreneur et dynamiques territoriales, sous la direction de K. Messeghem, M. Polge & L Temri, Edition EMS, 324 p.
  • Blombäck A. & Wigren C. (2009), « Challenging the importance of size as determinant for CSR activities », Management of Environmental Quality : An International Journal 20 (3), p. 255-270.
  • Bos-Brouwers, H. (2009), « Corporate Sustainability and Innovation in SMEs : Evidence of Themes and Activities in Practice », Business Strategy and the Environment, p. 1-20.
  • Brouhle K., Griffiths C. & Wolverton A. (2009), « Evaluating the role of EPA policy levers : An examination of a voluntary program and regulatory threat in the metal-finishing industry », Journal of Environmental Economics and Management, n° 57, p. 166-181.
  • Cabagnols A. et Le Bas C. (2008), « Les déterminants du comportement de Responsabilité sociale de l’entreprise. Une analyse économétrique à partir de nouvelles données d’enquête », Économies et sociétés, vol. 10 (1), p. 175-202.
  • Capron M. (2000), « Vous avez dits « éthique » ? », Revue du MAUSS, n° 15, p. 271-277.
  • Capron M. et Quairel-Lanoizelée F. (2007). « La responsabilité sociale d’entreprise », La Découverte, Repères n° 477.
  • Cazal D. (2011), « RSE et théorie des parties prenantes : les impasses du contrat », Revue de la régulation, n° 9, 1er sem. 2011.
  • Chaouki F. et Yanat Z. (2004), « Contribution de la certification à l’amélioration de la compétitivité des entreprises marocaines : cas du secteur agro-alimentaire », Actes de la 22e Université d’été de l’Audit Social, Luxembourg, 2004.
  • Dankers C. (2003), Environmental and Social Standards, Certification and Labeling for Cash Crops, FAO, Rome.
  • Delpuech C. (2009), « Quels sont les facteurs favorisant l’intégration de démarches RSE dans les PME ? », Actes du 4e congrès du RIODD, Lille, 2009.
  • Draperi J.-F. (2005), L’économie sociale : Utopies, pratiques, principes, Montreuil (Seine-Saint-Denis), Presses de l’économie sociale, 125 p.
  • Duval G. et Nahapétian N. (2005), « Qu’est-ce que la RSE ? », La responsabilité sociale des entreprises, Alternatives Économiques, Hors-Série n° 20.
  • Fray A.-M. et Soparnot R. (2007), « La RSE comme levier de changements organisationnels, une analyse des représentations. Le cas du secteur social », Gestion 2000, n° 6, p. 163-178.
  • Gadenne D.L., Kennedy J. & McKeiver C. (2009), « An empirical study of environmental awareness and practices in SMEs », Journal of Business Ethics, n° 84, p. 45-63
  • Gomez P.-Y. (1994), Qualité et théorie des conventions, Paris, Economica, 270 p.
  • Hammann E.M., Habisch A. & Pechlaner H. (2009), « Values that create value : socially responsible business practices in SMEs – empirical evidence from German companies », Business Ethics : A European review, Oxford, Jan 2009. vol. 18, p. 37.
  • Holloway G., Nicholson C., Delgado C., Staal S. & Ehui S. (2000), « Agro industrialization through institutional innovation : Transaction costs, cooperatives and milk-market development in the east-African highlands », Agricultural Economics, vol. 23 (3), p. 279-288.
  • Jenkins H. (2009), « A ‘business opportunity’ model of corporate social responsibility for small- and medium-sized enterprises », Business Ethics : A European Review, vol. 18 (1), p. 21-36.
  • Julien P.-A. (1996), « Entrepreneuriat, développement du territoire et appropriation de l’information », Revue internationale PME, vol. 9, n° 3-4, p. 149-17.
  • Karantininis K. & Nilsson J. (2007), Vertical Markets and Cooperative Hierarchies, Springer, Copenhagen.
  • L’Écuyer R. (1987), « L’analyse de contenu : notion et étapes », in Les méthodes de la recherche qualitative, Deslauriers J.-P., (dir.), Québec, Presses de l’Université du Québec.
  • Labelle F. et J St-Pierre (2010), « Les déterminants institutionnels, organisationnels et individuels de la sensibilité des PME au sujet du développement durable », 10e CIFPME, Bordeaux 4.
  • Mackey A., Mackey T. & Barney J. (2007), « Corporate Social Responsibility and Firm Performance : Investor Preferences and Corporate Strategies », Academy of Management Review, vol. 32, n° 3, p. 817-835.
  • Maxwell J.W., Lyon T.P. & Hackett S.C. (2000), « Self-regulation and social welfare : The political economy of corporate environmentalism », Journal of Law and Economics, n° 43, p. 583-617.
  • Maxwell J.W. & Decker C. (2006), « Voluntary environmental investment and responsive », Environmental and Resource Economics, n° 33, p. 425-439.
  • Monti J.R., Daniel J., Ryan A.D., Brush C. & Gannon A. (2007), « Civic capitalism entrepreneurs, their ventures and communities », Journal of Developmental Entrepreneurship, vol. 12, p. 353-375.
  • Moore S.B. & Manring S.L. (2009), « Strategy development in small and medium sized enterprises for sustainability and increased value creation », Journal of Cleaner Production, n° 17, p. 276-282.
  • Naszályi Ph. & Slama-Royer A., (2016), “An “adhocracy” of stakeholders, the case of ADSA in France (Essonne)”, Journal of Accounting & Organizational Change, Vol. 12 Iss : 1, pp. 8-23
  • Nielsen A.E. & Thomsen C.H. (2009), « Investigation CSR communication in SMEs : a case study among Danish middle managers », Business Ethics : A European Review, vol. 18, nº1, p. 83-93.
  • Ortmann G.F. & King R.P. (2007), « Agricultural cooperatives I : History, theory and problems », Agrekon, vol. 46 (1), p. 40-68.
  • Paradas A. (2006), « Perception du développement durable par des dirigeants de petites entreprises : résultats d‘enquêtes », 8e CIFPME, Haute école de gestion Fribourg.
  • Paradas A. (2007), « Le dirigeant comme levier de la RSE en TPE : Approche exploratoire basée sur l’utilisation de récits et d’une carte cognitive », Revue internationale PME, vol. 20 (3-4), p. 43-67.
  • Polge M. et Temri L. (2009), « La démarche innovante ancrées dans le développement durable sont-elles viables pour les entreprises artisanales ? », Chapitre 12, Entrepreneur et dynamiques territoriales, sous la direction de K. Messeghem, M. Polge et L. Temri, Edition EMS, 324 p.
  • Russo A. & Tencati A. (2009), « Formal vs. informal CSR strategies : Evidence from Italian micro, small, medium-sized, and large firms », Journal of Business Ethics, n° 85, p. 339-353.
  • Saulquin J.-Y. et Schier G. (2007), « Des perceptions managériales aux pratiques RS : une étude exploratoire », Gestion 2000, nov/dec 2007, vol. 24, p. 181-195.
  • Schaper M. (2002), « Small firms and environmental management : Predictors of green purchasing in western Australian pharmacies », International Small Business Journal, vol. 20 (3), p. 235-251.
  • Spence L. J. (2007), « CSR and Small Business in a European Policy Context : The Five “C”s of CSR and Small Business Research Agenda 2007 », Business and Society Review, vol. 112 (4), p. 533-552.
  • Spence M., Ben Boubaker Gherib J. et Ondoua B. (2007), « Développement durable des PME : une étude exploratoire des déterminants de leur engagement », Revue internationale PME, vol. 20 (3-4), p. 17-42.
  • Tchankam J.-P et Estay C. (2004), « La pratique de la responsabilité sociale et ses implications dans l’entreprise », Gestion 2000, n° 2, juillet, p. 31-48.
  • Torrès O. et Plane J-M. (2003), « Le recours au conseil est-il dénaturant pour les PME ? », Revue du financier, n° 140, p. 38-46.
  • Touzard J-M. (2003), « Les coopératives entre territoires et mondialisation, les entretiens de Maraussan », 14 et 15 décembre 2001, Les cahiers de l’économie sociale n° 2, éditions l’Harmattan.
  • Valceschin E. Saulais L. et Barrey S. (2005), Articulation entre réglementation, normalisation et référentiels privés dans les industries agro-alimentaires – DPEI-ADEPRINA – Étude sur le système de standardisation de la sécurité alimentaire dans les IAA, 117 p. http://www.agriculture.gouv.fr/spip/IMG/pdf/referentiels_iaa_etude-2.pdf Van den Berghe L. & Louche C. (2005), « The Link between Corporate Governance and Corporate Social Responsibility in Insurance », The Geneva Papers on Risk and Insurance – Issues and Practice, n° 30, p. 425-442.
  • Vaujany F. X de. (2005), (dir.) De la conception à l’usage : vers un management de l’appropriation des outils de gestion, Les éditions EMS, 237 p.
  • Vives A. (2006), « Social and Environmental Responsibility in Small and Medium Enterprises in Latin America », The Journal of Corporate Citizenship, n° 21, p. 39-50.
  • Vogel D. (2005), The market for virtue. The potential and limits of corporate responsibility, Brookings Institution Press, Washington.
  • Willsher R. (2004), « SMEs : Can Environmental Improvements Save Money ? », Accounting & Business, vol. 7, n° 8, p. 27-39.
  • Worthington I., Ram M. & Jones T. (2006), « Exploring corporate social responsibility in the U.K. Asian small business community », Journal of Business Ethics, vol. 67, n° 2, p. 201-217.
  • Yin R. (2003), Applications of Case Study Research, Applied Social Research Series, 2nd Edition, Sage Publications.

Notes

  • [1]
    Le Grenelle de l’environnement est le résultat de réflexions et d’échanges politiques réalisés en France à partir de 2007 pour faire émerger des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable.
  • [2]
    Un plan qui vise à réduire progressivement l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante.
  • [3]
    Substances chimiques ou micro-organismes destinés à soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Ils font partie de la famille des pesticides.
  • [4]
    Le Gaucho est un insecticide systémique composé d’un produit considéré comme potentiellement responsable de la surmortalité des abeilles.
  • [5]
    Développement Durable : « développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », loi 118 sur le DD, Québec, 2005.
  • [6]
    International Standard Organisation.
  • [7]
    ACI, 2003.
  • [8]
    Groupement National Interprofessionnel des Semences.
  • [9]
    Bureau Horticole Régional.
  • [10]
    Ce plan s’inscrit dans le label « Nouvelle Agriculture », lancé en 2013, de la coopérative Terrena. Il s’agit d’une agriculture écologiquement intensive pour produire plus et mieux avec moins de produits phytopharmaceutiques.
  • [11]
    3e Rencontre RSE à Angers, organisé par la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie du Maine-et-Loire) en juin 2011.
  • [12]
    Programme environnemental pour l’horticulture.
  • [13]
    C’est le logo et parfois le terme utilisé pour signifier l’Eco label. C’est un label écologique européen qui repose sur une approche globale, de la matière première au recyclage ou à l’élimination du produit.
  • [14]
  • [15]
    C’est un certificat pour sécuriser l’usage des produits phytopharmaceutiques
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.169

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions