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Article de revue

Toucher avec les yeux : liens de groupe et dimension transsubjective dans un dispositif utilisant une médiation par la peinture

Pages 193 à 200

Notes

  • [*]
    Dominique Sens, psychologue clinicien, art thérapeute, 3 rue Lecomte, 75017 Paris.
  • [1]
    J’utilise ici ce terme pour désigner un procédé d’impression. Le support original est appliqué, en général sur une feuille, en vue d’un exemplaire unique. Plus on réutilise le support, plus l’impression va pâlir. Il y a donc un nombre possible très limité de tirages.

1 Je présenterai une situation qui m’a parue propice à interroger certains concepts référés à la psychanalyse, en particulier, à propos de phénomènes observés renvoyant à une dimension transsubjective des processus psychiques à l’œuvre dans le groupe. Non seulement le groupe est le lieu de travail et de manifestation des inconscients individuels (Anzieu, 1975 ; Bion, 1965), mais également lieu de production de l’inconscient déterminé par une configuration topique spécifiquement groupale, un système d’appareillage des psychés individuelles : l’appareil psychique groupal (Kaës, 1993, 1999a).

2 Les effets de l’inconscient se manifestent dans la surprise ou l’inattendu. J’ai cherché à en rendre compte dans ce qui apparaît comme un retour du refoulé au niveau groupal à partir de ce que René Kaës nomme : « alliance inconsciente ». Les alliances inconscientes seraient une formation de l’appareil psychique groupal ayant pour but de maintenir refoulé, dénié ou rejeté un désir inconscient ou une représentation inconsciente existant chez les membres du groupe et partagé entre eux. Les alliances inconscientes sont à envisager comme une construction collective d’un système défensif groupal.

3 Sigmund Freud, dans Totem et tabou (1913), insiste sur la nécessaire répression des tendances agressives et sexuelles pour que se crée un lien de groupe. Le lien social repose sur le renoncement à la satisfaction pulsionnelle immédiate et sur le détournement des pulsions libidinales et agressives vers des buts socialement valorisés (sublimation). Si dans le groupe le sexuel existe, il subit une opération de déplacement, il trouve des équivalents de substitution dans le jeu, le langage, l’idéologie qui masquent opportunément son origine.

4 Le renoncement pulsionnel et le refoulement du sexuel sont à l’origine du lien social, tel est le message de S. Freud qui ressort de son mythe du meurtre originel de l’ancêtre totémique. René Kaës (1993), à propos du refoulement dans le groupe, précise que si le mécanisme est intrapsychique, il est exigé pour l’ensemble des sujets du groupe, le groupe ayant une fonction « refoulante » pour que se maintienne un lien entre ses membres. Il est clair que, dans certains groupes, on voit se constituer des formes de défense relatives aux pôles pulsionnels libidinal et agressif qui trouvent leur expression dans des formations réactionnelles pathologiques. Le dernier film de Thomas Vitenberg, Dear Wendy (2005), nous apporte une illustration tragique de l’échec d’endiguer le danger pulsionnel par un contre-investissement voué à la surenchère obsessionnelle, au nom du pacifisme, avec pour issue une tuerie collective. Le retour du refoulé peut prendre, il est vrai, des formes violentes.

5 Habituellement, dans le groupe, le retour du refoulé trouve son expression symptomatique portée par tel ou tel individu du groupe ou par le groupe érigé lui-même en objet d’investissement libidinal-agressif. Non seulement, le symptôme, en tant que formation de compromis entre désir et défense, est partageable entre les membres du groupe mais il s’avère être porteur d’une fonction de faire tenir ensemble les liens de groupe (Kaës, 1993). La notion d’alliance inconsciente sert donc à décrire un fonctionnement groupal intersubjectif et transsubjectif qui procède d’une construction psychique élaborée par les membres du groupe sur le double registre du normal et du pathologique (Kaës, 1993). Sur le registre du normal, pour autant que l’alliance inconsciente porte sur un accord, un pacte inconscient à ne rien vouloir savoir de son désir ni du désir de l’autre, et le sens qu’il a pour chacun, afin que puisse se constituer un espace psychique groupal favorisant les processus associatifs : « Pour s’associer en groupe », écrit René Kaës, « mais aussi pour associer des représentations et des pensées, les humains non seulement s’identifient à un objet commun et, de là, entre eux, mais encore ils scellent un accord inconscient selon lequel pour maintenir leur lien et le groupe qui le contient, il ne sera pas question d’un certain nombre de choses : elles doivent être refoulées, rejetées, abolies, déposées ou effacées. Mais en maintenant une aire du simulacre, ils ouvrent aussi un espace où le possible peut s’inventer » (Kaës, 1993, p. 266). Sur le registre du pathologique, ensuite, dans la mesure où ce qui peut lier ensemble les sujets d’un groupe s’organiserait autour d’une souffrance psychique ou d’un symptôme porté par un ou plusieurs sujets du groupe pour maintenir ce lien : les alliances inconscientes « tiennent ensemble les sujets d’un lien, à travers le symptôme et la souffrance de celui qui en leur lieu et place s’en fait le porte-corps et le porte-symptôme. Ce porte-souffrance se constitue comme tel pour servir son intérêt et celui des sujets auxquels il est lié et qu’il lie aussi de cette manière » (Kaës, 1993, p. 260). Il y a là des intérêts inconscients complémentaires qui justifient que chacun réponde à telle obligation de conduite (garder le silence, maintenir le secret, porter le symptôme, se conformer inconsciemment aux désirs de tels membres du groupe…) ou telle assignation de place (du père, de la mère, du mort, de l’amant perdu, du frère, de la sœur, du rival, de l’ancêtre…). Sur ce registre, on sait l’importance qu’à le symptôme dans les institutions pour que se maintienne un lien dans une organisation qui dysfonctionne mais où rien ne doit changer.

6 Ainsi, les alliances inconscientes concerneraient tout autant les groupes normaux que les groupes pathologiques, elles détermineraient les types de lien à l’intérieur du groupe et témoigneraient d’un certain mode de fonctionnement psychique en groupe sur la base de l’existence d’un appareil psychique groupal.

7 Dans tout groupe où prime la dimension d’apprentissage d’un savoir ou d’une technique, la répression des tendances sexuelles et agressives au profit de la sublimation intensifie, me semble-t-il, les opérations de refoulement. On conçoit aisément que la situation d’adultes de sexes et de milieux différents, d’origines culturelles très variées qui sont amenés à vivre ensemble, au quotidien, pendant de nombreuses semaines puisse engendrer une importante dépense d’énergie psychique pour faire face, sans trop d’agressivité, aux effets d’excitation qu’engendre une telle proximité.

8 Je rapporterai donc mon expérience d’un groupe d’adultes aux nationalités étrangères très variées, venus en formation linguistique à qui il a été proposé au cours de leur formation un temps de peinture collective. Je propose une lecture de cette situation s’appuyant sur l’hypothèse d’une dimension transsubjective en situation de groupe. Plus précisément, mes hypothèses sont que :

  • la production graphique et chromatique issue de la consigne proposée pour peindre est le produit d’un travail associatif dans le groupe, articulé autour d’une représentation-but inconsciente partagée ;
  • il s’établirait entre les membres du groupe une « alliance inconsciente » (Kaës, 1993, 1999a) ayant valeur de mécanisme de défense groupal ;
  • cette alliance inconsciente serait nécessaire puisqu’elle permettrait de maintenir insu un désir travaillé par les processus primaires et la déliaison pouvant détruire les liens de sociabilité dans le groupe.

Contexte

9 Il s’agissait d’un groupe d’adultes d’origine étrangère (Albanie, Algérie, Chine, Congo, Ghana, Haïti, Inde, Iran, Japon, Pologne, Sri Lanka), composé de douze femmes et trois hommes en formation linguistique, qui, bien qu’en France pour la plupart depuis une dizaine d’années, souhaitaient améliorer leurs pratiques orale et écrite du français.

10 En appui aux techniques habituelles d’enseignement du français comme langue étrangère, dispensés par des formateurs spécialisés, j’animais une séance hebdomadaire sur une matinée sous la forme d’un groupe de parole utilisant une méthode de communication verbale par l’utilisation de dossiers photographiques (Photolangage ©) et je proposais, en fin de parcours, trois séances de peinture collective, ces dernières constituant une situation interactive de travail orientée sur la réalisation d’une production commune.

Situation observée

11 C’est dans ce contexte qu’un travail collectif fut effectué, sur une grande feuille de papier au format carré (199 cm x 198 cm), fixée à la verticale sur un mur de la pièce, avec pour proposition de travail la consigne suivante dont je dirai quelques mots par la suite : « Essayez d’entrer en communication, en silence, par l’intermédiaire des couleurs. »

12 Il s’agissait de la deuxième séance de peinture, chacun ayant pu se familiariser lors de la précédente séance avec cette situation nouvelle de travail en groupe. Après l’énoncé de la consigne – je m’étais assuré qu’elle avait été comprise par tous – je perçus d’emblée une certaine stupéfaction dans le groupe. Une fois la surprise passée, quelques personnes remarquèrent qu’il ne s’agissait pas de dessiner mais de peindre avec les couleurs. Puis un des hommes demanda : « si on va travailler l’un après l’autre ou ensemble ? ». Enfin, après un temps assez court, le groupe devait se redéployer, constituant un arc de cercle face à la feuille scotchée sur le mur.

13 Un petit groupe de trois femmes s’était formé. Elles travaillaient sur des feuilles de papier qu’elles avaient trouvé dans l’armoire servant à entreposer le matériel. Ce sous-groupe s’était composé autour de la personne habituellement la plus réservée du groupe. Tout en chuchotant, elles fabriquèrent une sorte de monotype [1].

14 La progression du travail était ponctuée par des échanges verbaux assez discrets, dans l’ignorance de la consigne. Pendant cette phase du travail, la peinture fut d’abord appliquée sur la grande feuille collée sur la bâche au mur, un premier monotype étant imprimé en haut à droite et en haut à gauche. Seul, le sous-groupe des trois femmes était actif. Elles parlaient à voix basse entre elles, le reste du groupe observant la scène dans un relatif silence et beaucoup de concentration. Enfin, une autre femme finit par se saisir d’une large brosse plate sur laquelle elle posa plusieurs couleurs en parallèle qu’elle appliqua avec des gestes amples sur la feuille. Puis une autre encore se leva, commença à peindre une forme grise en haut. À nouveau, une autre alla prendre un gros pinceau chinois pour projeter différentes couleurs sur toute la surface de la feuille. Dans ce même temps, créé par le même sous-groupe, un deuxième monotype était appliqué sur les côtés et en bas. Les hommes n’avaient toujours pas peint mais demeuraient très attentifs au déroulement du travail.

15 La peinture progressait grâce à l’implication active de quelques femmes du groupe. L’une d’elles eut l’idée de placer au centre de la peinture le support du premier monotype avec de la peinture enduite sur le revers pour servir de colle. Ensuite, avec une éponge, elle décida de le mettre en valeur par un travail de « sertissage » utilisant une peinture mélangée assez transparente de telle sorte que la peinture apparaissait visuellement ordonnée autour de ce motif. Chacun, silencieusement, jugeait du résultat. Après un temps, une des participantes prit la décision d’ajouter au bas de la feuille un point noir à la suite d’une forme onduleuse et multicolore, évoquant un point d’interrogation. Le groupe observa alors silencieusement le résultat et le temps de peinture s’acheva, bien que personne ne l’eût décrété. Au total, le travail avait duré un peu plus de vingt minutes.

À propos de la consigne

16 Introduire une consigne dans un groupe à médiation, c’est prescrire une certaine tâche à effectuer qui va mettre en jeu chez les participants des représentations déterminées par des processus conscients, préconscients et inconscients circulant dans le groupe. Comme l’a souligné R. Jaitin (1997) à propos de l’utilisation du dessin dans un groupe, la consigne propose une représentation-but consciente au groupe mais l’écart avec la consigne permet de dissocier représentation-but consciente partagée par le groupe (tâche à accomplir) et représentation-but inconsciente qui orienterait également le contenu de la production groupale.

17 La consigne que j’ai utilisée s’inspire d’une consigne existante de communication sonore créée par Édith Lecourt (1993) en musicothérapie. Il s’agit d’une consigne qui structure la situation d’improvisation picturale : aucun thème n’impose une représentation spécifique, aucune obligation technique n’impose un savoir-faire préalable. De fait, il n’y a pas de restriction quant aux éventuels outils à utiliser mais un appel à l’intersubjectivité et aux interactions, les individus du groupe s’organisant librement dans le respect des règles et des modalités du setting afin que des processus associatifs puissent s’y manifester (Kaës, 1999b).

Crise et constitution d’un appareil psychique groupal

18 Je rappelle que René Kaës (1993) a insisté sur la double valence de la situation groupale en ce sens qu’elle est à la fois un lieu d’excitation mutuelle traumatogène et, d’autre part, qu’elle a une fonction de pare-excitation qui fournira une possibilité de mise en représentation des affects. Or ce qui est d’emblée repérable, dans ce moment du groupe où est exposée la consigne, c’est son effet quasi traumatique.

19 Certes, il est fourni aux participant(e)s une représentation de but explicite à atteindre (« Essayez d’entrer en communication, en silence, par l’intermédiaire des couleurs ») mais, à l’évidence, l’implicite de la consigne vient également mobiliser d’autres représentations qui provoquent un afflux intense d’excitations internes, comme l’indiquent les réactions de surprise, de sidération et de déstabilisation.

20 Il y a donc là, pour chacun, à traiter en urgence une situation inédite qui rompt avec le mode de fonctionnement habituel du groupe fondé, principalement, sur le verbal.

21 En l’occurrence, la transgression immédiate de la consigne pour faire face à l’effet de sidération, d’une part, témoigne d’une manifestation défensive qui souligne une opération de refoulement afin d’éviter l’affect de déplaisir lié aux représentations conflictuelles et d’autre part, vise, grâce à une défense par intellectualisation, à mettre à distance l’affect d’angoisse que provoquent ces représentations conflictuelles.

22 Du point de vue groupal, cet état de crise des individus, particulièrement contagieux, nécessitait de trouver une solution collective. Dans le cas présent, qu’advient-il de l’urgence à traiter individuellement l’afflux d’excitations endogènes provoquées par cette situation inédite de groupe ? Je ferais l’hypothèse, sur la base des travaux de R. Kaës (1993), que ce moment de crise généré par la consigne appelait à la constitution d’un appareil psychique groupal (apg), ayant pour fonction d’accomplir un travail psychique particulier consistant à lier les excitations en des représentations à partir de la réalité de groupe partagée.

23 D’entrée de jeu, la question renvoyée à chacun à propos du fonctionnement du groupe (« on va travailler l’un après l’autre ou ensemble ? ») va concerner l’instauration d’un certain type de liens dans le groupe relatifs à la mise en tension de deux modalités possibles de fonctionnement du groupe – différencié ou indifférencié (homorphique/isomorphique, selon la terminologie de René Kaës, 1993, 1999a).

24 Il semble alors qu’une solution groupale se soit dessinée pour sortir de la crise. L’aménagement d’une situation concrète de travail (une peinture à faire) va être utilisé défensivement pour organiser le groupe. Se substitue à l’objectif : « d’entrer en communication, en silence, par l’intermédiaire des couleurs » celui de : « faire une peinture ». Les fantasmes que suscite cette « communication chromatique » sont ainsi repoussés par un contre-investissement sur la réalité de l’organisation du travail.

25 Dans le même temps, ces échanges verbaux autours du « comment faire ? » vont permettre une identification des Moi à un Idéal commun (faire une peinture) devenu le « meneur » du groupe (le travail à accomplir devient Idéal commun). C’est sur la base d’un investissement dans l’activité à réaliser que les rôles et les positions vont se distribuer inconsciemment entre les membres du groupe.

26 Marquée par les écarts répétés à la consigne par l’usage du langage dans les interactions, la situation groupale fait apparaître la mise en place défensive de l’évitement de la « confrontation » des sexes sur la scène groupale. Cet évitement sera constant tout au long du travail de peinture. Au final, c’est bien l’évitement du contact et de la confrontation des sexes sur la scène picturale qui prévaut.

Conclusion

27 L’observation du groupe montre que l’énonciation de la consigne a eu un effet disruptif et quasi traumatique nécessitant une opération défensive de refoulement en raison des représentations conflictuelles qu’elle a suscitées. Le refoulement opérant, les membres du groupe se sont organisés autour de l’activité picturale en instaurant une séparation et un évitement du contact entre les hommes et les femmes. Je propose de comprendre cet évitement comme une méta-défense (Kaës, 1999a) contre un fantasme groupal d’attaque des liens.

28 Le constat de l’évitement entre hommes et femmes sur la scène picturale est à mettre en relation avec l’importance de la dimension pulsionnelle tout particulièrement sollicitée dans cette situation de communication non verbale. L’improvisation picturale accentue l’importance de la spontanéité gestuelle et de l’engagement corporel. À ce titre, on peut s’interroger sur l’importance que le toucher a prise dans les échanges. Sa place est centrale sur la feuille et entre les membres du groupe, ceux-ci étant très sensibles à toute intervention picturale comme si un interdit du toucher et de la pénétration des limites de l’espace plastique d’autrui était institué dans le groupe.

29 En m’appuyant sur ce travail d’interprétation des données picturales, je pense qu’un fantasme inconscient circulait dans le groupe en relation avec le désir de toucher, la recherche du contact, dans sa dimension libidinale – agressive. Cette situation de groupe, lieu de tensions et d’excitations, a confronté les participants à l’exigence d’un travail de figurabilité des représentations inconscientes en circulation. De façon analogue aux mécanismes oniriques, l’image visuelle proposée au regard des participant(e)s vient témoigner – sous une forme travestie et détournée – de ce qui est insu ou méconnu des fantasmes inconscients du groupe. Comme pour le symptôme, le retour du refoulé procéderait selon un mécanisme de déplacement permettant la réalisation imaginaire des désirs inconscients des membres du groupe sous une forme symbolisée par la production picturale. Il semblerait, en observant le travail de composition, que le geste pulsionnel ait été soumis à un principe organisateur inconscient présidant à l’élaboration de cette peinture gestuelle. En effet, ces gestes spontanés ont subi un travail de mise en forme proposant d’ordonner le regard pour un certain effet de composition et un résultat plastique mettant au centre un procédé plastique « touchant/touché » (le monotype).

30 Au terme de cette réflexion, j’ai cherché à montrer comment ce groupe s’est organisé dans l’évitement défensif du rapproché homme femme au cours d’une situation de peinture collective qui instaurait une communication inédite dans le groupe et déstabilisante. J’ai proposé, sur la base de données empiriques, d’interpréter le fonctionnement inconscient du groupe en termes d’alliance inconsciente. Cela suppose de concevoir que la situation groupale influence les processus psychiques individuels, mais aussi, en référence à la théorie de René Kaës et à son modèle de l’apg, que le groupe produise une réalité psychique de groupe, hypothèse relative à la dimension transsubjective du groupe (Kaës, 1993).

Bibliographie

  • Anzieu D. (1975). Le groupe et l’inconscient, Paris, Dunod.
  • Bion W.R. (1965). Recherches sur les petits groupes, Paris, puf, coll. « Bibliothèque de psychanalyse ».
  • Freud S. (1921/1981). « Psychologie des foules et analyse du moi », dans Essais de Psychanalyse, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque ».
  • Freud S. (1913/1965). Totem et tabou, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque ».
  • Jaitin R. (1997). « Le dessin comme médiation groupale », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, n° 29, p. 65-95.
  • Kaës R. (1993). Le groupe et le sujet du groupe, Paris, Dunod.
  • Kaës R. (1999a). Les théories psychanalytiques du groupe, Paris, puf, coll. « Que sais-je ? », n° 3458.
  • Kaës R. (1999b). « Clinique des groupes », dans Séchaud É., Psychologie clinique. Approche psychanalytique, Paris, Dunod, p. 219-254.
  • Lecourt E. (1993). Le groupe et le sonore. Analyse de groupe et musicothérapie, Paris, esf Éditions.

Mots-clés éditeurs : attaque du lien, retour du refoulé, toucher, groupe à médiation

Date de mise en ligne : 01/02/2006

https://doi.org/10.3917/rppg.045.0193

Notes

  • [*]
    Dominique Sens, psychologue clinicien, art thérapeute, 3 rue Lecomte, 75017 Paris.
  • [1]
    J’utilise ici ce terme pour désigner un procédé d’impression. Le support original est appliqué, en général sur une feuille, en vue d’un exemplaire unique. Plus on réutilise le support, plus l’impression va pâlir. Il y a donc un nombre possible très limité de tirages.

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