Notes
Introduction
1Dans les conceptions actuelles de la neuropsychologie, la mémoire sémantique est définie comme un système prenant en charge l’ensemble des connaissances générales sur le monde, incluant le sens des mots, les connaissances relatives aux objets manufacturés ou biologiques et aux entités uniques telles que les personnes célèbres, les lieux et événements publics.
2Elle permet de donner du sens à nos perceptions sensorielles et regroupe des connaissances nécessaires à l’appréhension de notre environnement ainsi qu’à nos actions [1]. Elle guide nos conduites, y compris dans nos interactions sociales [2].
3Née dans les années 1960 [3] avec les travaux de psychologie cognitive, la mémoire sémantique n’était essentiellement, à ses prémices, considérée qu’à travers les capacités linguistiques. Il faut attendre l’émergence de la neuropsychologie cognitive, dans les années 1980, et les études conduites auprès de patients cérébrolésés (cas d’aphasie optique et de patients avec atteinte sémantique catégorie-spécifique), pour voir apparaître différentes modélisations de la mémoire sémantique. Certaines supposent l’existence de plusieurs sous systèmes [4-6], et d’autres, d’un seul système (amodal) accessible selon différentes modalités d’entrée [7, 8].
4Une atteinte de nos représentations conceptuelles donne lieu à des troubles de compréhension des mots et de reconnaissance des objets et/ou des personnes, quelle que soit la modalité d’entrée proposée, distinguant cette atteinte d’un simple trouble d’accès modalité-dépendant [9, 10]. Il n’est cependant pas rare, en pratique clinique, que les atteintes paraissent plus prononcées en modalité verbale que visuelle [6, 11, 12]. La mise en évidence de toute atteinte sémantique exige au préalable de s’assurer qu’un tel trouble n’est pas imputable à des problèmes instrumentaux de nature visuoperceptive ou langagière.
5Une évaluation rigoureuse et approfondie de la mémoire sémantique implique l’utilisation d’un même ensemble d’items présentés sous plusieurs modalités, dans des tâches interrogeant leurs différentes propriétés [13]. Les francophones disposent actuellement de peu d’outils standardisés répondant à ces critères.
6Face à une telle carence, une commission sémantique du GRECO (GRESEM [1]) s’est constituée, sous la direction de S. Belliard, de O. Moreaud et de A. Charnallet, pour élaborer une batterie standardisée d’évaluation des connaissances sémantiques, où l’intégrité des connaissances relatives à un même ensemble d’objets biologiques et manufacturés est évaluée au moyen de 6 tâches réparties sous deux formats de présentation (formats verbal et imagé).
Méthode
Population
Participants sains
7Le recrutement de participants sains s’est effectué dans l’entourage des examinateurs collaborant à ce travail et auprès d’accompagnants de patients suivis dans leurs centres. Toute inclusion était précédée de la lecture d’un formulaire d’information sur la nature de l’étude et de la signature d’une feuille de consentement de participation.
8Pour être inclus, les sujets témoins devaient avoir au moins 20 ans et devaient être exempts d’illettrisme, de troubles graves de la perception visuelle, de maladie neurologique ou psychiatrique évolutive ou suspectée, de prise de traitement neuroleptique ou prise de psychotrope, de maladie générale grave pouvant perturber les fonctions cognitives et attentionnelles, et de plainte mnésique spontanée. Les sujets âgés de 20 à 50 ans devaient avoir un score au MMSE [14] ? 27, tandis que les participants âgés de 50 à 79 ans devaient avoir un score au MMSE ? au centile 10 des normes GRECO selon leur niveau socioculturel (soit ? 26 pour les sujets contrôles ayant obtenu au moins le CEP ou un CAP sans le baccalauréat et ? 27 pour les niveaux d’études baccalauréat et plus).
9Au total, 9 centres (Rennes, Grenoble, Amiens, Bordeaux, Genève, Paris, Strasbourg, Toulouse, Tours) ont permis l’inclusion de 317 participants sains entre 2004 et 2011.
10Le recrutement de participants sains avec un niveau d’études inférieur au certificat d’études primaires ou au certificat d’aptitude professionnelle ayant été insuffisant, les données de ces sujets témoins ne seront pas présentées dans cet article.
Groupes cliniques
11Deux groupes cliniques ont été constitués dans le cadre de cette étude. Des patients atteints de démence sémantique (DS) ou de maladie d’Alzheimer (MA), aux stades débutants à légers, ont été recrutés au sein des consultations mémoire des centres précédemment cités. L’établissement du diagnostic ne s’est pas appuyé sur les résultats de ces sujets à la batterie BECS-GRECO. Cet outil a été proposé dans le cadre du suivi clinique.
12Les caractéristiques de la population témoin et de ces deux groupes cliniques seront présentées dans la partie résultats (voir infra).
Matériel
13La batterie d’évaluation des connaissances sémantiques GRECO (BECS-GRECO) se compose d’un ensemble de 40 items (annexe 1), issus de la DENO 100 [15]. Ils se divisent en 20 items biologiques et 20 items manufacturés, appariés en fréquence lexicale (biologiques : 128,8 ± 4 ; manufacturés : 129,3 ± 6,9 ; t(38) = -0,282 ; p = 0,780), en familiarité (biologiques : 2 ± 0,8 ; manufacturés : 2,4 ± 0,9 ; t(38) = -1,445 ; p = 0,157), en âge d’acquisition (biologiques : 2,9 ± 0,7 ; manufacturés : 2,9 ± 0,6 ; t(38) = 0,104 ; p = 0,917), en consensus de dénomination (biologiques : 112,4 ± 9,6 ; manufacturés : 113,5 ± 7,6 ; t(38) = -0,420 ; p = 0,677) et en termes de concordance entre le dessin et son image mentale (biologiques : 3,9 ± 0,3 ; manufacturés : 3,8 ± 0,4 ; t(37) = 0,628 ; p = 0,534). En revanche, la complexité visuelle est significativement plus élevée pour les entités biologiques que pour les manufacturées (biologiques : 4,1 ± 0,9 ; manufacturés : 3 ± 0,7 ; t(38) = 4,802 ; p < 0,001). Ces items sont présentés sous deux formats (mots écrits et dessins au trait) dans 6 sous-tests différents.
14Le sous-test de dénomination orale consiste à dénommer les 40 dessins au trait et sa cotation est sur un total de 40 points.
15Le sous-test d’appariement sémantique a été conçu sur le principe du Pyramids and Palm Trees Test [16]. Il consiste à apparier en choix forcé un item-cible présenté en haut de la page avec l’un des deux autres items présentés côte à côte dans la partie inférieure de la page. L’un de ces items entretient une relation fonctionnelle ou catégorielle avec la cible et l’autre est un distracteur sémantique (exemple : appariement de l’item cible « souris » avec le « chien » ou le « chat »). Ce sous-test existe sous les deux versions (mots écrits et dessins au trait). La cotation est sur un total de 40 points, pour chaque version.
16Pour le questionnaire « 6 items », il s’agit de répondre (« oui » ou « non ») à 6 questions relatives à des attributs spécifiques de chaque item. Trois questions donnent lieu à une réponse « oui » et trois autres à une réponse « non » (exemple : « Cygne » : « Est-ce qu’on l’élève pour le manger ? Est-ce que c’est souvent blanc ? Est-ce que c’est chassé pour ses plumes ? Est-ce que c’est un animal nocturne ? Est-ce que sa taille est supérieure à 20 cm ? Est-ce que ça peut pincer ? »). Ce sous-test existe également sous les deux versions proposées. La cotation est sur un total de 240 points.
17Le sous-test d’appariement par identité se compose des 20 images d’objets manufacturés. Il consiste à apparier en choix forcé un item-cible situé en haut de la feuille avec l’un des deux autres items présentés en bas de la feuille. L’un de ces deux items est strictement identique sur le plan sémantique mais visuellement différent de la cible, tandis que l’item distracteur est un objet de forme extérieure proche de la cible mais appartenant à une autre catégorie (exemple : appariement de l’image cible « téléphone portable » avec le « téléphone fixe » ou la « calculatrice »). Ce test permet d’évaluer la capacité conceptuelle de généralisation (c’est-à-dire la capacité à regrouper sous un même concept ses différents exemplaires et présentations structurales). Cette capacité dépendrait de la mémoire sémantique [17]. La cotation de ce sous-test est sur un total de 20 points.
18Le matériel de la BECS GRECO est disponible en ligne sur le site du Greco [2].
Procédure
19Dans le cadre de ce travail de normalisation et pour des raisons de redondance des questions et de temps de passation, chaque volontaire sain n’a complété que les 3 sous-tests d’une seule version. La version « mots » comportait : (1) l’épreuve d’appariement sémantique (mots), (2) le questionnaire 6 items (mots) et (3) l’épreuve d’appariement par identité (images). La version « images » se composait de : (1) l’épreuve de dénomination, (2) la tâche d’appariement sémantique (images) et (3) le questionnaire 6 items (images). Bien que le format de présentation des items soit pictural dans l’appariement par identité, cette épreuve a été intégrée à la version « mots » afin d’harmoniser le nombre de sous-tests et la durée de passation des deux versions.
20Les patients DS ont réalisé plusieurs sous-tests des deux versions, les épreuves de la version « mots » étant toujours présentées avant celles de la version « images ». Les patients MA se sont vus proposer l’intégralité de la batterie, dans cet ordre : (1) l’épreuve de dénomination, (2) l’épreuve d’appariement sémantique version mots, (3) le questionnaire 6 items version mots, (4) l’épreuve d’appariement par identité, (5) la tâche d’appariement sémantique version images et (6) le questionnaire 6 items version images.
21À noter que dans la pratique clinique et afin de déceler des troubles sémantiques uni ou bimodaux, il est proposé par souci d’économie de ne pratiquer le questionnaire sémantique que si les appariements sémantiques sont normaux alors que la dénomination est altérée [18].
Analyses statistiques
22L’ensemble des analyses a été opéré à l’aide du logiciel SPSS statistical software® 12.0.
23Les traitements statistiques ont consisté à évaluer les effets des données sociodémographiques de participants sains (âge, sexe et niveau d’études) sur les résultats aux 6 sous-tests. Le seuil de significativité retenu est à 0,05. La distribution des données étant majoritairement non gaussienne avec de forts effets plafond dans la population témoin, ces performances ont été exprimées en centiles (5, 10, 50, 75, 90 et 95). Toutefois, compte tenu des caractéristiques des données et des effectifs réduits dans certaines cellules, nous avons défini des scores seuils au risque de 5 % à l’instar de la procédure appliquée pour la batterie GREFEX [19]. Ces scores se différencient des valeurs au centile 5. Ils ont été calculés après transformations des données pour normaliser leur distribution (arc sinus de la racine carrée) et analyses des résidus suite à des régressions linéaires sur les variables confondantes rentrées selon la méthode pas à pas (âge, niveau socioculturel et sexe).
24Au sein de chaque version, les corrélations (? de Spearman) entre les scores des participants sains aux 3 sous-tests ont été mesurées. Chaque sujet contrôle n’ayant complété que les sous-tests d’une seule version, aucune corrélation intermodalité n’a été calculée sur les données de la population témoin. Le calcul des corrélations intermodalités n’a été appliqué qu’aux performances des deux groupes de patients pour les sous-tests d’appariement sémantique et du questionnaire 6 items.
25Les analyses visant à évaluer la validité intrinsèque des 6 sous-tests (sensibilité, spécificité, valeurs prédictives positive et négative et valeur diagnostique) ont été effectuées à partir des scores seuils proposés et sur la base des performances des patients DS. Les deux groupes cliniques constitués (DS et MA) ont été comparés à travers le pourcentage de patients présentant des scores déficitaires à chaque épreuve.
26Enfin, le clinicien pourra disposer (en annexe 3) de la fréquence des erreurs produites dans la population témoin pour chaque item des 6 sous-tests.
Résultats
Population témoin
27Cent cinquante-trois volontaires sains ont passé la version « mots » et 164 la version « images » (tableau 1). Entre les participants de ces deux versions, il existait une différence significative en termes d’âge (t(299) = 2,280 ; p = 0,023), les participants ayant passé la version « images » étant plus jeunes. Il existait également une différence significative en termes de répartition hommes/femmes (?2(1) = 5,512 ; p = 0,019), les hommes étant significativement moins nombreux pour la version « mots ». En revanche, ces deux échantillons normatifs ne se différenciaient ni en termes de niveau d’études (?2(1) = 0,544 ; p = 0,461) ni au score au MMSE (t(293) = -1,060 ; p = 0,290).
n = effectif des participants. NSC 1 : titulaire au minimum d’un CEP et/ou d’un CAP mais sans le baccalauréat. NSC 2 : titulaire d’un baccalauréat et plus.
28Pour chaque version, les participants ayant un niveau d’études « bac et plus » étaient significativement plus jeunes que ceux ayant un niveau « CEP et/ou CAP » (Mots : t(141) = 5,861 ; p < 0,001. Images : t(156) = 5,136 ; p < 0,001). Les hommes et les femmes de cette population témoin ne se différenciaient ni en termes d’âge (Mots : t(141) = -1,632 ; p = 0,105. Images : t(156) = -0,180 ; p = 0,858), ni en termes de niveau d’études (Mots : ?2(1) = 0,434 ; p = 0,509. Images : ?2(1) = 0,258 ; p = 0,611) et ce, quelle que soit la version concernée.
Groupes cliniques
29Des sous-tests de la BECS GRECO ont été proposés à 25 patients répondant aux critères de démence sémantique (DS) [20] aux stades débutants de la maladie (tableau 1).
30Un groupe de 11 patients atteints de maladie d’Alzheimer (MA) au stade léger [21] a également réalisé l’intégralité de cette batterie (tableau 1).
31Les patients de ces deux groupes se différenciaient significativement en termes d’âge (t(34) = -5,086 ; p < 0,001), les patients DS étant plus jeunes que les patients MA. Le score au MMSE était plus faible pour les patients MA (t(24) = 3,381 ; p = 0,003). Les patients DS présentaient quant à eux des troubles lexico sémantiques plus prononcés au test de dénomination orale d’images du DO 80 [22] (t(24) = -6,704 ; p < 0,001). En revanche, il n’existait aucune différence entre ces deux groupes en termes de répartition hommes/femmes (?2(1) = 1,178 ; p = 0,278), de niveau d’études (?2(1) = 1,712 ; p = 0,191), ni en termes de durée d’évolution de la maladie (t(31) = 0,100 ; p = 0,896).
Effets des variables sociodémographiques sur les scores aux sous-tests
Effet de l’âge
32Trois tranches d’âge ont été définies : 20-49 ans, 50-74 ans et ? 75 ans. Un effet principal de ces tranches d’âge a été observé sur l’ensemble des 6 sous-tests.
33Anova à 1 facteur. Appariement sémantique mots : F(2,150) = 6,585 ; p = 0,002. Questionnaire 6 items mots : F(2,150) = 5,115 ; p = 0,007. Appariement par identité : F(2,150) = 14,622, p < 0,001. Dénomination : F(2,161) = 18,434, p < 0,001. Appariement sémantique images : F(2,161) = 3,071 ; p = 0,049. Questionnaire 6 items images : F(2,161) = 12,748 ; p < 0,001.
34Toutefois, dans le cadre du calcul des scores seuils, les analyses par régressions linéaires ont indiqué que la variable prédictive de l’âge était significative pour les sous-tests d’appariement sémantique mots (R2 = 0,099 ; p < 0,001), du questionnaire 6 items mots (R2 = 0,053 ; p = 0,006), d’appariement par identité (R2 = 0,186 ; p < 0,001) et de dénomination (R2 = 0,220 ; p = 0,001). L’âge n’apparaissait pas comme une variable prédictive pour les données aux sous-tests d’appariement sémantiques images (R2 = 0,069 ; p = 0,278) et du questionnaire 6 items images (R2 = 0,065 ; p = 0,143). Les scores seuils à ces deux sous-tests n’ont donc pas été calculés en fonction des 3 tranches d’âge.
Effet du niveau socioculturel (NSC)
35Les participants ayant un niveau bac et plus ont présenté des performances significativement plus élevées que celles des sujets contrôles avec un niveau CEP et/ou CAP, pour chacun des 6 sous-tests.
36Appariement sémantique mots : t(151) = -2,500 ; p = 0,014. Questionnaire 6 items mots : t(151) = -2,565 ; p = 0,012. Appariement par identité : t(151) = -3,030 ; p = 0,003. Dénomination : t(162) = -4,429 ; p < 0,001. Appariement sémantique images : t(162) = -3,398 ; p = 0,001. Questionnaire 6 items images : t(162) = -3,730 ; p < 0,001.
37Néanmoins, les régressions linéaires ont montré que la variable explicative du NSC était significative uniquement pour les 3 sous-tests de la version « images ».
38Dénomination : R2 = 0,220 ; p < 0,001. Appariement sémantique images : R2 = 0,069 ; p = 0,001. Questionnaire 6 items images : R2 = 0,065 ; p = 0,001. Appariement sémantique mots : R2 = 0,099 ; p = 0,259. Questionnaire 6 items mots : R2 = 0,053 ; p = 0,111. Appariement par identité : R2 = 0,186 ; p = 0,130.
39Les scores seuils des 3 sous-tests de la version « mots » n’ont donc pas été établis selon cette variable.
Effet du sexe
40Une différence significative en fonction du sexe des participants n’a été observée que pour le sous-test d’appariement par identité, les femmes obtenant des performances plus faibles que celles des hommes.
41Appariement sémantique mots : t(151) = 0,101 ; p = 0,920. Questionnaire 6 items mots : t(151) = 1,833 ; p = 0,069. Appariement par identité : t(151) = 3,493 ; p = 0,001. Dénomination : t(162) = -0,902 ; p = 0,369. Appariement sémantique images : t(162) = 0,033 ; p = 0,974. Questionnaire 6 items images : t(162) = -0,593 ; p = 0,554.
42Les analyses par régressions linéaires ont également retrouvé que la variable explicative du sexe était significative pour cette épreuve (R2 = 0,186 ; p = 0,023).
Données normatives
43Les données normatives ont été présentées en centiles (5, 10, 25, 50, 75, 90 et 95) et figurent en annexe 2. Néanmoins, nous recommandons l’usage des scores seuils (tableau 2). Ils ont été établis dans le but de réduire le risque de faux positifs (tableau 2) et d’améliorer la valeur diagnostique des 6 sous-tests (compromis sensibilité-spécificité. tableau 3), au regard des performances du groupe clinique de patients DS. A l’exception de la tâche d’appariement par identité, le calcul de ces qualités métrologiques a montré de bonnes valeurs diagnostiques pour les 5 autres sous-tests de la batterie. Le faible indice de Youden (0,67) pour l’épreuve d’appariement par identité a pu s’expliquer par sa faible sensibilité à détecter les troubles sémantiques des patients DS (66,67 %). De faibles valeurs prédictives ont aussi été objectivées pour les deux versions du questionnaire 6 items (Version « mots » : valeur prédictive positive = 55,56 %. Version « images » : valeur prédictive positive = 46,67%). Ceci peut s’expliquer par les effectifs réduits de patients ayant réalisé ces épreuves (respectivement 5 et 8 patients).
n = effectif des cellules ; FP = pourcentage de faux positifs, ayant une performance < score seuil dans la population témoin. NSC 1 : titulaire au minimum d’un CEP et/ou d’un CAP mais non du baccalauréat. NSC 2 : titulaire d’un baccalauréat et plus.
Sensibilité : probabilité que le score soit déficitaire chez les individus atteints de troubles sémantiques. Spécificité : probabilité que le score soit normal chez les individus non atteints de troubles sémantiques. Valeur prédictive positive : probabilité que le diagnostic de troubles sémantiques soit vrai si le score est déficitaire. Valeur prédictive négative : probabilité que le diagnostic de troubles sémantiques soit faux si le score est normal. Indice de Youden : calcul de la valeur diagnostique d’un sous-test, compromis entre sa sensibilité et sa spécificité (sensibilité + spécificité – 1).
44Sur les données obtenues auprès des 153 sujets contrôles de la version « mots », les corrélations se sont révélées significatives mais modérées entre les 3 sous-tests.
45Appariement sémantique mots et questionnaire 6 items mots : rs = 0,274 ; n = 153 ; p = 0,001. Appariement sémantique mots et appariement par identité : rs = 0,245 ; n = 153 ; p = 0,002. Appariement par identité et questionnaire 6 items mots : rs = 0,355 ; n = 153 ; p < 0,001).
46Il en est de même entre les 3 sous-tests de la version « images ».
47Dénomination et appariement sémantique images : rs = 0,291 ; n = 164 ; p < 0,001. Dénomination et questionnaire 6 items images : rs = 0,402 ; n = 164 ; p < 0,001. Appariement sémantique images et questionnaire 6 items images : rs = 0,359 ; n = 164 ; p < 0,001.
Résultats des groupes cliniques
48Pour chacun des 3 sous-tests de la version « mots », la proportion de patients DS obtenant des scores déficitaires (inférieurs aux scores seuils) était significativement plus élevée que celle des patients MA.
49Appariement sémantique mots : ?2(1) = 17,455 ; p < 0,001. Questionnaire 6 items mots : ?2(1) = 4,364 ; p = 0,037. Appariement par identité : ?2(1) = 3,884 ; p = 0,049) (tableau 4 et figure 1).
50En revanche, pour les 3 sous-tests de la version « images », aucune différence significative n’a été observée entre les proportions de patients DS et MA obtenant des performances en deçà des scores seuils pour les 3 sous-tests de la version « images ».
51Dénomination : ?2(1) = 2,955 ; p = 0,086. Appariement sémantique images : ?2(1) = 3,011 ; p = 0,083. Questionnaire 6 items images : ?2(1) = 3,519 ; p = 0,061.
52Vingt patients DS ont passé les deux versions du sous-test d’appariement sémantique. Une atteinte bimodale était présente dans 80 % des cas. Toutefois, le déficit était significativement plus prononcé à partir de la modalité mots (Z = -2,226 ; p = 0,026). Les analyses intra individuelles ont cependant montré que 6 patients DS présentaient le profil inverse, en particulier, les 3 patients avec une atrophie temporale externe prédominante à droite. Seuls 3 patients DS ont passé les deux versions du questionnaire 6 items. Leur déficit était également objectivé dans les deux modalités. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les scores des patients DS aux deux versions du questionnaire (Z = -1,633 ; p = 0,102).
53Pour ce qui est des 11 patients MA, seuls 18,2 % et 27,3 % présentaient une atteinte plurimodale respectivement aux sous-tests d’appariement sémantique et aux questionnaires 6 items. Pour le sous-test d’appariement sémantique, et contrairement à la majorité des patients DS, l’atteinte était ici plus marquée pour la modalité images (Z = -2,322, p = 0,02). Chez les patients MA, aucune différence n’a été mise en évidence entre les deux versions du questionnaire 6 items (Z = -0,204 ; p = 0,838).
54Malgré ces dissociations observées, des corrélations significatives ont été retrouvées sur les performances des patients DS et MA entre les deux modalités de l’épreuve d’appariement sémantique et du questionnaire 6 items. Cette corrélation intermodalité est apparue modérée pour le sous-test d’appariement sémantique (rs = 0,473 ; n = 31 ; p = 0,007) et forte pour le questionnaire 6 items (rs = 0,854 ; n = 14 ; p < 0,001).
Discussion
55La batterie BECS-GRECO a été construite dans le but de fournir un outil standardisé, permettant d’évaluer l’intégrité des connaissances sémantiques de 40 entités (20 biologiques et 20 manufacturées) sous deux modalités (mots et images) et à l’aide de 6 sous-tests interrogeant différentes propriétés de ces concepts. À ce jour et à l’exception du Pyramids and Palm Trees Test [16], les cliniciens francophones ne disposaient pas de tests permettant une évaluation plurimodale des concepts et de leurs attributs.
56Pour des raisons de redondance des questions et de longueur de la passation complète de la batterie (2 h 30), les données de la BECS GRECO ont été recueillies auprès de deux échantillons normatifs, l’un pour la version « mots » (n = 153) et l’autre pour la version « images » (n = 164). Dans la mesure où les caractéristiques sociodémographiques étaient différentes entre ces deux échantillons (pour les variables âge et sexe), les scores seuils n’ont pas été calculés en tenant compte des mêmes variables. Ainsi, des scores seuils ont été proposés en fonction des trois tranches d’âge et du sexe pour les sous-tests de la version « mots », tandis que ceux de la version « images » ont été calculés selon le niveau socioculturel et les tranches d’âge des participants. Un tel choix méthodologique est certainement critiquable. Cependant, son impact sur la mise en évidence d’un trouble bimodal dans la pathologie paraît réduit. En effet, de forts pourcentages de patients DS présentaient une atteinte plurimodale aux épreuves d’appariement sémantique (80 %) et aux questionnaires 6 items (100 %) et des corrélations intermodalités significatives ont été mises en évidence sur les performances des patients DS et MA entre les deux versions de ces sous-tests. En dépit de l’indépendance des deux échantillons normatifs à partir desquels les scores seuils ont été calculés, ces résultats ont montré l’existence d’une relation entre l’atteinte sémantique mesurée par les deux modalités de ces tâches.
57D’autres problèmes méthodologiques ont été rencontrés : une relation entre les facteurs sociodémographiques de l’âge et du niveau d’études a été objectivée chez les sujets contrôles, pour les deux versions de la batterie. Les participants sains ayant un niveau d’études bac et plus étaient significativement plus jeunes que ceux ayant un niveau d’études CEP et/ou CAP. Il est possible que cette absence d’indépendance entre ces deux facteurs ait entraîné une distorsion des normes. Par ailleurs, les données recueillies sur la population témoin ont été marquées par de forts effets plafonds. Ces effets étaient attendus et découlaient de la sélection des items et des questions relatives aux attributs, suite aux prétests de cette batterie. Seuls les items donnant lieu à un taux élevé de réponses concordantes ont été retenus, afin de réduire la variabilité interindividuelle inhérente aux savoirs encyclopédiques et culturels. Face à de tels effets plafonds et compte tenu du faible effectif de sujets contrôles dans certaines cellules, des scores seuils de bonnes réponses ont été déterminés pour chaque sous-test. Ces scores diffèrent de la valeur au centile 5. Nous encourageons leur utilisation dans la pratique clinique puisque ces scores ont été déterminés dans un souci d’améliorer la valeur diagnostique des 6 tâches, c’est-à-dire le compromis entre leur sensibilité et leur spécificité. Pour mesurer ce compromis, nous nous sommes basés sur les performances d’un groupe de 25 patients ayant reçu le diagnostic de DS [20]. Il faut alors souligner que la sensibilité de cette batterie a été définie uniquement en fonction des performances de ces patients et que cet outil n’a pas pu disposer d’une mesure de sa validité externe. Du fait d’une carence psychométrique pour évaluer l’atteinte sémantique, les troubles des patients DS n’avaient été au préalable établis qu’à partir d’une évaluation clinique et de tests peu valides. Dans ces conditions, il n’est pas certain que cet outil soit à même d’objectiver les déficits sémantiques présents dans d’autres affections. En effet, l’atteinte sémantique de la DS a sa singularité et ses différences par rapport à celle observée, par exemple, à la suite d’une méningo-encéphalite d’origine herpétique [23]. Cependant, la DS reste un modèle largement reconnu en neuropsychologie pour explorer la cognition sémantique [24].
58Contrairement aux patients MA, la grande majorité des patients DS ont présenté une atteinte sémantique plurimodale. Ils répondaient ainsi à l’un des critères en faveur d’une dégradation du stock des connaissances plutôt que d’un trouble d’accès [9, 10]. Malgré ce caractère plurimodal, les troubles des patients DS sont apparus nettement plus prononcés sur entrée verbale. Ces résultats sont en conformité avec les données de la littérature. Une atteinte plus prononcée à partir d’un support verbal plutôt que visuel est fréquemment retrouvée chez les patients DS [6, 12]. Ceci s’explique par la prédominance gauche de l’atrophie temporale dans la majorité des cas. À l’inverse, les patients DS dont l’atrophie prédomine à droite ont tendance à présenter une atteinte plus marquée sur entrée visuelle [25, 26]. Nous retrouvons ces effets de latéralité chez nos patients.
59Contrairement aux résultats de Hodges et al. [13], peu de patients MA au stade léger de la maladie ont présenté des troubles sémantiques bimodaux aux sous-tests d’appariement sémantique (18,2 %) et aux questionnaires 6 items (27,3 %). Ces données soulignent une plus grande variabilité interindividuelle au sein du groupe de patients MA, tant dans la mise en évidence d’une atteinte sémantique que dans sa nature. En considérant à part leurs performances à la tâche de dénomination (davantage pluridéterminée), le pourcentage de patients MA présentant des déficits aux autres sous-tests a rarement excédé 50 %. Ce groupe de patients n’a de ce fait pas été retenu pour mesurer la sensibilité des 6 épreuves.
60Malgré les écueils méthodologiques discutés, le calcul du compromis sensibilité-spécificité s’est révélé satisfaisant pour les sous-tests de la batterie, à l’exception du sous-test d’appariement par identité. Cette épreuve, incluse arbitrairement dans la version « mots » de la batterie, consiste en un appariement en choix forcé des 20 images d’objets manufacturés avec un item strictement identique sur le plan sémantique mais visuellement différent (le distracteur présentant quant à lui une similarité structurale avec la cible). La faible sensibilité de cette épreuve soulève des interrogations sur la nature des connaissances évaluées : ces connaissances visuelles appartiendraient-elles au système sémantique au même titre que d’autres attributs des objets ou seraient-elles dissociées du système sémantique et relèveraient-elles alors davantage du système de représentations structurales [27] ? Cette étude offre un argument en faveur d’une appartenance de ces connaissances au système sémantique. Les scores à l’épreuve d’appariement par identité ont en effet montré une corrélation significative et modérée avec les deux autres sous-tests de la version « mots » et ce, malgré la différence de format de présentation des items entre ces 3 épreuves. La faible sensibilité de cette tâche pourrait alors venir du nombre plus restreint d’items ou de leur domaine d’appartenance (20 objets manufacturés). Nous savons que ces items présentent une moins grande complexité visuelle que les 20 autres entités biologiques. Pour autant, il paraît difficile d’imputer un effet de cette variable confondante sur les déficits observés chez les patients DS, l’absence de troubles visuo-perceptifs faisant partie des critères cliniques des formes typiques de cette affection [28]. En revanche, la particularité des concepts appartenant au domaine du non vivant pourrait être questionnée. Dans la DS, les déficits circonscrits à un domaine de connaissances (vivant versus non-vivant) sont rarement documentés. Toutefois, 3 cas de patients présentant une meilleure préservation des entités manufacturées que des entités biologiques sont retrouvés dans la littérature : MF [29], LI [30] et KH [31]. De telles dissociations restent marginales chez les patients DS mais soulèvent la question du statut singulier des entités manufacturées pour certains d’entre eux.
61À l’issue de ce travail de normalisation, la BECS-GRECO offre aux cliniciens la possibilité d’évaluer de façon approfondie et standardisée les connaissances sémantiques des patients et d’attester l’existence de troubles sémantiques uni ou bimodaux. La sensibilité de ce nouvel outil n’a été mesurée, dans cette étude, que sur une population de patients atteints de pathologies neurodégénératives et plus spécifiquement auprès de patients DS. Sa sensibilité à déceler l’atteinte des représentations conceptuelles dans d’autres affections neurologiques reste donc à démontrer. Malgré les problèmes méthodologiques rencontrés, ce travail vient toutefois combler une carence dans le domaine de l’évaluation des troubles sémantiques, en langue française. Il mériterait d’être poursuivi afin de proposer des normes adaptées aux participants dont le niveau d’études est inférieur au CEP/CAP.
62Conflits d’intérêts : Aucun.
Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier le professeur O. Godefroy pour son aide statistique à la construction de ces normes, ainsi qu’à l’ensemble des collègues psychologues-neuropsychologues (dont les membres du CBPNCM) et orthophonistes qui nous ont aidés à recueillir ces données.Références
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Mots-clés éditeurs : données normatives, mémoire sémantique, démence sémantique, scores seuils, maladie d'Alzheimer
Date de mise en ligne : 15/11/2012
https://doi.org/10.1684/nrp.2011.0194