Paul Guyer analyse dans cet ouvrage la relation entre Kant et Mendelssohn en comparant leurs idées philosophiques dans plusieurs domaines : métaphysique et épistémologie (1re partie), esthétique (2e partie), religion, politique et histoire (3e partie). Il privilégie la perspective kantienne et souhaite interroger l’influence – implicite et explicite – de Mendelssohn sur la pensée de Kant, ainsi que la critique que ce dernier en propose. Commençant par l’examen de leurs réponses au concours académique pour l’année 1763, où il voit déjà la plupart des éléments du dialogue à venir (p. 70), l’A. poursuit la comparaison de leurs conceptions jusque dans les années 1790 sur des thèmes comme l’existence de Dieu, la réalité du monde extérieur, l’immortalité de l’âme, la foi ou la question du progrès. Il soutient, à juste titre, l’importance pour la pensée précritique et critique du débat, avoué ou non, avec Mendelssohn.
La thèse principale que l’A. défend est l’engagement de ces deux philosophies dans un projet commun, à savoir la conciliation du rationalisme et de l’empirisme, projet porté par la conviction partagée que « l’empirisme et le rationalisme doivent aller de pair quand il s’agit de la connaissance » (p. 4). Persuadé que, malgré des différences d’élaboration, les deux doctrines recherchent la synthèse de ces courants, l’A. souhaite montrer leurs faiblesses et points forts respectifs (p. 7) et prouver que Kant propose « souvent un tableau plus riche de la raison ou de l’entendement humain », tandis que Mendelssohn présente « un tableau plus riche de la complexité de l’expérience humaine » et devrait être considéré, « au moins parfois » – en esthétique ou en philosophie de la religion, par exemple – « comme le philosophe le plus sage », c’est-à-dire plus attentif aux émotions et sentiments humains (p…
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