Le lexique économique employé pour désigner des composantes de la nature est souvent accusé de biaiser nos représentations et nos modes de gestion de l’environnement. Contribuant au processus de commodification de la nature, il aurait même sa part dans la dégradation des écosystèmes. Cet article revient sur l’histoire des concepts de services écosystémiques et de capital naturel pour mieux comprendre comment s’est forgée, il y a parfois longtemps, l’articulation lexicale entre économie et écologie. Il en ressort une lecture plus nuancée que celle d’un simple impérialisme scientifique opéré par l’économie sur nos représentations du monde naturel. Forcée au dialogue, la discipline économique n’apparaît pas si imperméable que cela à la réalité des dynamiques biophysiques et écosystémiques, à condition de connaître la portée véritable des mots que l’on emploie.
- capital naturel
- services écosystémiques
- commodification
- performativité
- impérialisme scientifique
- histoire de la pensée économique
Some thoughts about the economic lexicon applied to nature
Economic words used to name the components of nature are commonly accused of influencing our representations of the environment. They would contribute to the commodification of nature, indirectly degrading ecosystems. This article investigates the history of ecosystem services and natural capital as concepts at the border of economics and ecology. It concludes that we should not consider these concepts as mere mediators of some scientific imperialism on our representations of the natural world. Because dialogue with ecology is inevitable, economics is not completely impervious to biophysical and ecosystem dynamics, on condition that we know the true scope of the words we use.
Mots-clés éditeurs : histoire de la pensée économique, commodification, capital naturel, services écosystémiques, impérialisme scientifique, performativité
Mise en ligne 06/01/2022