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Article de revue

Rôle de l’accompagnement amont sur la poursuite du projet d’affaires : résultats d’une enquête empirique

Pages 27 à 57

Notes

  • [1]
    Contact pour la correspondance.
  • [2]
    Rapport d’évaluation « Les dispositifs de soutien à la création d’entreprises », 2012.
  • [3]
    Éditorial de la revue Gestion 2000, « L’accompagnement entrepreneurial ou l’émergence d’un nouveau champ de recherhe » (Chabaud, Messeghem et Sammut, 2010a) ; Éditorial de la Revue de l’Entrepreneuriat, « Vers de nouvelles formes d’accompagnement ? » (Chabaud, Messeghem et Sammut, 2010b) ; Éditorial de la revue Entreprendre et Innover (Verzat, Saint Jean, Chabaud et Bornard, 2014).
  • [4]
    Hessels, Grilo, Thurik et van der Zwan (2011, p. 448) identifient le positionnement de l’individu dans le processus entrepreneurial selon six niveaux (0 : non impliqué dans le processus ; 1 : entrepreneur potentiel, l’individu estime avoir la capacité d’être entrepreneur ; 2 : entrepreneur intentionnel, l’individu souhaite monter une affaire dans les 3 années qui viennent ; 3 : entrepreneur naissant, il s’implique dans la création de sa propre activité ; 4 : jeune chef d’entreprise, il possède et manage son affaire depuis moins de 42 mois ; 5 : entrepreneur établi, il détient et manage son entreprise depuis plus de 42 mois).
  • [5]
    En juin 2015, en données brutes, le nombre cumulé de créations au cours des douze derniers mois diminue (0,9 %) : le recul des créations d’entreprises individuelles (–2,7 %) est compensé en partie par la hausse des créations sous forme sociétaire (+3,1 %), en particulier de SASU (Société Anonyme Simplifiée Unipersonnelle). En juin 2015, en données brutes, toujours près de 50 % des créations enregistrées sur les douze derniers mois sont des demandes d’immatriculation de micro-entrepreneurs (47,6%) (Insee, juin 2015).
  • [6]
    Les programmes d’Évaluation préalable à la création d’entreprise (EPCE) sont proposés par Pôle Emploi depuis 2002. Selon le Rapport d’étude du gouvernement consulté le 7 août 2015, archives.entreprises.gouv.fr/2012/www…/dp07072004/rap-etude.pdf.
  • [7]
    Le cabinet conseil dans lequel l’un des auteurs exerce une activité de conseil a répondu à cet appel d’offre et remporté les lots sur l’ensemble du Sud Finistère pour la période mi-novembre 2008 à mi-février 2012. Il s’agit d’un cabinet indépendant. Les consultants y ont un statut d’associé.
  • [8]
    L’un des auteurs en tant que consultant de la structure a joué ce rôle.
  • [9]
    Le classement par secteur d’activité s’appuie sur l’identification par le porteur de projet de son activité future. Pour certains porteurs de projet, le périmètre de leur future activité n’est pas toujours bien déterminé. Ces considérations nous ont amenées à éliminer les données relatives au secteur d’activité de la présente recherche.
  • [10]
    Les analyses détaillées sont disponibles sur demande.
  • [11]
    Le test du Chi-deux permet de vérifier l’indépendance de deux variables dès que l’une d’entre elles est une variable nominale, ce qui est le cas de la variable dichotomique « Poursuite du projet ». Le calcul du V de Cramer ainsi que celui du coefficient de contingence viennent renforcer les résultats.
  • [12]
    Le test d’ajustement de Kolmogorov-Smirnov permettant d’établir la normalité des distributions des variables numériques met en évidence que les variables métriques de l’échantillon ne suivent pas une distribution normale. Toutefois, les coefficients de symétrie étant proche de 0 et le coefficient d’aplatissement inférieur à 1,5 (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2010, p. 35), nous pouvons considérer que ces variables suivent une loi normale. Une mobilisation des tests paramétriques peut ainsi être réalisée dans la poursuite de notre analyse.
  • [13]
    La variable « Poursuite du projet » étant dichotomique (0,1) peut être assimilée à une variable métrique. Des tests paramétriques peuvent donc être réalisés. Ici c’est un test t pour échantillons indépendants qui est mobilisé.
  • [14]
    L’hypothèse H0 pour une valeur α = 0,05 donne respectivement une signification ou p-value de 0,027 pour le « Genre » et 0,020 pour le « Niveau de diplôme » donc inférieure à 5%. L’hypothèse d’indépendance avec la variable « Poursuite du projet » peut être rejetée.
  • [15]
    L’hypothèse H0 pour une valeur α = 0,05 donne une p-value = 0,264 donc supérieure à 5 %. L’hypothèse d’indépendance ne peut est rejetée.
  • [16]
    Le groupe des porteurs de projet qui déclarent souhaiter poursuivre dans la mise en œuvre de leur projet de création d’activité et celui de ceux qui souhaitent arrêter leur projet.
  • [17]
    Il s’agit des significations asymptotique (Chi-deux) ou Signification approximée (V de Cramer – Coefficient de contingence).
  • [18]
    Test t d’hypothèse d’égalité des variances car la signification de la statistique de Levene est supérieure à 0,5 pour les variables Niveau de Changement Métier, Niveau de Motivation.
  • [19]
    Test t d’hypothèse de non-égalité des variances car la signification de la statistique de Levene est inférieure à 0,5 (Malhotra, 2007, p. 380) pour les variables Niveau d’Aptitude, Niveau de Risque financier, Potentiel du projet, Niveau d’Innovation.
  • [20]
    La variable ne suivant pas une distribution normale le test t n’est pas concluant.
  • [21]
    La valeur du Chi-deux est à la fois élevée et supérieure à la valeur critique correspondant au seuil de signification statistique de 0,05.
  • [22]
    Il s’agit de la méthode « Entrée » du logiciel SPSS version 19.
  • [23]
    Voir tableau 5.
  • [24]
    (-2LL original – (-2LL modèle))/-2LL original) (0,690,901-(212,483))/690,901 (R2 Cox et Snell = 0,544 R2 Nagelkerke 0,802).
  • [25]
    (-2LL original – (-2LL modèle))/-2LL original) = (690,901 – (220,395)) /690,901.
  • [26]
    Pour une liste des diverses motivations entrepreneuriales voir par exemple Deschamps (2000, p. 231).
  • [27]
    Différentes études positionnent leur proportion autour de 12 % des créateurs (APCE, 2004 ; Caliendo et Kriticos, 2010). Ce chiffre, du fait des contingences économiques liées à la crise de 2009, est probablement actuellement plus élevé.

Introduction

1La contribution des entrepreneurs à la croissance économique ne fait plus débat (van Praag et Mirjam, 2007 ; Audretsch et Peña-Legazkue, 2012), aussi la création d’entreprises et l’accompagnement des créateurs sont au centre des préoccupations économiques et politiques. En France, alors que près d’une entreprise sur deux est créée par une personne au chômage ou à la recherche d’un emploi (APCE, 2013), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche reconnaît pour la première fois en 2013 la formation à l’entrepreneuriat comme objectif des formations de l’enseignement supérieur (article 31 de la loi du 22 juillet 2013). En juin 2015, le plan gouvernemental « Tout pour l’emploi dans les TPE et les PME » est lancé et inscrit son action dans la facilitation de l’accès à la création d’entreprises et promeut l’entrepreneuriat auprès des chômeurs et des jeunes. Dans ce contexte, les réflexions sur l’entrepreneuriat font leur chemin et questionnent l’accompagnement apporté aux créateurs.

2Confronté à un environnement en perpétuel mouvement, comme le soulignent Barès et Muller (2007, p. 126), si « l’entrepreneur est l’auteur et l’acteur principal de son projet, il ne peut plus envisager de réaliser seul son parcours ». Aussi, les structures d’appui à l’accompagnement des entreprises, souvent financées via des fonds publics, se sont multipliées et la Cour des comptes [2] s’interroge (Rapport 2012) sur l’apport des « dispositifs de soutien à la création d’entreprise ». Dans le champ de la recherche, la thématique de l’accompagnement entrepreneurial fait l’objet d’une multiplication de colloques académiques, d’articles scientifiques, voire de numéros spéciaux [3]. Son évaluation est interrogée tant au niveau macro ou méso à travers la gouvernance des politiques et le rôle des réseaux entrepreneuriaux qu’au niveau micro où l’accent est mis sur les différentes facettes du métier d’accompagnant, les pratiques et approches spécifiques selon les publics accompagnés (Verzat, St Jean, Chabaud et Bornard, 2014).

3Nombre de recherches traitent la problématique de la contribution des structures d’accompagnement au succès du processus entrepreneurial. Déjà Chrisman (1989) souligne le concours que peut apporter une assistance externe à de potentiels entrepreneurs tant en termes de définition de la stratégie qu’au niveau administratif ou sur les aspects opérationnels du montage de l’activité (plan d’affaires, organisation, production). Contributeur externe, elle facilite également l’accès aux différentes parties prenantes du créateur (réseaux entrepreneuriaux, financeurs…) (Chrisman et McMullan, 2000). L’accompagnement dans les phases précoces du projet entrepreneurial est particulièrement important car il peut induire le potentiel de survie et de croissance de l’entreprise en devenir.

4Dans le contexte francophone, de nombreux travaux, mobilisant la méthodologie de l’étude de cas, soulignent en particulier l’importance de l’accompagnement dans l’autonomisation du créateur (Sammut, 2003) de même que son rôle dans la légitimation de l’action entrepreneuriale (Messeghem et Sammut, 2010).

5Nous inscrivons notre approche dans une vision processuelle de la création d’activité (Shane et Venkataraman, 2000 ; Davidsson, Delmar et Wiklund, 2006) et à la suite des travaux de Hessels, Grilo, Thurik et van der Zwan (2011), nous pensons que la structure d’accompagnement doit prendre en compte le positionnement de l’acteur entrepreneur dans ce processus [4]. L’acteur entrepreneur est d’abord entreprenant, puis, entrepreneur naissant il met en œuvre son projet entrepreneurial, ensuite, entrepreneur persistant, il s’inscrit dans une démarche entrepreneuriale toujours renouvelée. La phase du processus entrepreneurial dans laquelle s’inscrit cette recherche est celle de la phase amont, celle de l’entrepreneur naissant où, avançant dans la mise en œuvre de son idée, en fonction des informations collectées, il poursuit ou interrompt son processus de création (Dimov, 2010).

6L’objectif de cette contribution est d’identifier par une approche quantitative en quoi l’accompagnement en phase amont de la création influe sur la réalisation du projet d’affaires. L’idée que nous défendons dans cet article est que l’accompagnement en phase amont de la création permet aux porteurs de projet de mieux appréhender la pertinence de leur projet et l’intérêt de sa mise en œuvre effective, mais aussi, dans le cas contraire, d’identifier les différents facteurs qui incitent à surseoir à sa mise en œuvre.

7Aussi, la question de recherche que nous nous proposons d’investiguer s’énonce comme suit : « L’accompagnement, en phase amont à la création d’entreprise, influence-t-il la poursuite du projet d’affaires ? » Notre regard porte essentiellement sur le rôle de la structure vis-à-vis du créateur.

8S’appuyant sur la littérature de l’accompagnement entrepreneurial, cette recherche mobilise des données primaires collectées au sein d’une structure d’accompagnement à la création d’entreprises sur la période allant de fin 2008 à début 2012. Elle repose autant sur la réflexion académique que sur l’expérience de terrain de l’un des auteurs. Ce travail de recherche porte sur plus de 600 projets de créations d’entreprises dans un département français, qui ont fait l’objet d’un suivi et d’une évaluation préalable à la création. À partir des données, une appréciation de l’accompagnement et de son impact sur la poursuite du projet entrepreneurial est réalisée. Elle confirme l’importance d’un accompagnement à l’évaluation du projet entrepreneurial en phase amont de la création effective d’une activité. Le regard croisé accompagnant-accompagné sur les caractéristiques de l’ensemble du projet enrichit l’appropriation par les entrepreneurs des divers paramètres de leur projet.

9Dans un premier temps, au travers des apports de la littérature, le cadre théorique relatif aux spécificités de l’accompagnement entrepreneurial est présenté. Dans une deuxième partie, le cadre de recherche ainsi que la méthodologie utilisée sont explicités, puis les résultats et leurs interprétations sont exposés et discutés dans une troisième partie.

1 – L’accompagnement à la création : retour sur le concept

10Dans un paysage entrepreneurial français aux résultats contrastés [5] (Insee, 2015), la contribution des structures d’accompagnement est à juste titre questionnée. Tout d’abord, nous précisons les enjeux de l’accompagnement, son rôle de processus facilitateur de la création et son importance dans l’apprentissage du créateur (1.1), puis nous déclinons ses différents axes à travers les trois logiques de l’accompagnement à la création que forment l’accompagné, l’accompagnant et la relation accompagné/accompagnant (1.2), avant de présenter le triptyque entrepreneurial (entrepreneur, projet, dialogique porteur de projet-projet) (1.3).

1.1 – Les enjeux de l’accompagnement entrepreneurial

11Parmi les multiples publications disponibles, le « Livre blanc » du Labex Entreprendre de l’Université de Montpellier (2014) dresse un panorama des structures d’accompagnement à la création en France en termes de management et de performance. Il participe du foisonnement des travaux sur l’accompagnement entrepreneurial, à tel point que l’émergence d’un nouveau champ de recherche se pose selon Chabaud, Messeghem et Sammut (2010a) et Verzat, St Jean, Chabaud et Bornard (2014).

12Déjà en 2006 (p. 9), Léger-Jarniou et Saporta mesuraient l’importance de la thématique de l’accompagnement. Selon ces auteurs, « les initiatives entrepreneuriales nécessitent d’être guidées et accompagnées à une étape quelconque de leur processus, et que la performance qui en résulte est le plus souvent associée à la qualité et à la durée de cet accompagnement ». Dans ce contexte, les différentes natures d’accompagnement offertes aux entrepreneurs créateurs pour les aider à développer leurs compétences dans le pilotage de leur organisation doivent être définies (Sénicourt et Verstraete, 2000). L’accompagnement en tant que processus joue un rôle dans la dynamique d’apprentissage. St-Jean (2008, p. 5) à la suite de Legendre (1993, p. 67) et de Politis (2005) distingue l’apprentissage de l’entrepreneur comme processus de transformation du créateur, de ses savoirs (produit de l’apprentissage, contenu appris). Il doit faciliter l’accès à l’information et à la connaissance. Il a comme objet de rendre possible une maturation du projet, d’offrir à l’entrepreneur un guide de réflexion pour l’action (Sammut, 2003). Pour ce faire, l’accompagnement doit s’articuler dès les premières phases du projet et ainsi permettre au créateur de préciser son projet au regard de sa configuration stratégique instantanée perçue (Bruyat, 1993, p. 196).

1.2 – Le triptyque de l’accompagnement à la création d’entreprises

13Processus facilitateur, l’accompagnement à la création se décline selon les trois axes que sont l’accompagné, l’accompagnant et la relation accompagné-accompagnant.

1.2.1 – Un processus centré sur l’accompagné

14La plupart des recherches soulignent l’importance de l’accompagnement tout au long de la vie de l’entreprise (McAdam et McAdam, 2008). En effet, comme le souligne Paul (2004), l’accompagnement se produit dans des situations de passage lors desquelles l’accompagnant a comme fonction d’apporter un support lors de phases de transition, de périodes de changement, à l’accompagné. Dans le contexte entrepreneurial, les spécificités des différentes phases du cycle de vie de l’entreprise peuvent nécessiter un accompagnement approprié du dirigeant. Pour Asselin et St Jean (2015, p. 2), « dans un contexte de changement, l’entrepreneur est appelé à transformer ses rôles afin de suivre l’évolution de son entreprise ». Qu’il s’agisse du démarrage, du développement ou de la pérennisation de l’activité, les services proposés et l’intervention des structures d’accompagnement doivent être adaptés aux besoins des entrepreneurs, au rôle qu’ils jouent et veulent jouer. En ce sens, les structures d’accompagnement sont parfois identifiées comme « catalyseur du processus entrepreneurial » (Berger-Douce, 2003). Dans ce cadre, le créateur entrepreneur se positionne comme demandeur d’une prestation ou d’une aide qui permettra le cheminement de son idée afin qu’elle aboutisse à un projet de création viable. La prestation est une facilitation au démarrage de l’entreprise et un soutien au développement des compétences entrepreneuriales (Schmitt et Husson, 2014).

1.2.2 – Le rôle de l’accompagnant

15Son référentiel de compétences décline des savoirs, savoir-faire et savoir-être multiples (Bakkali, Messeghem et Sammut, 2010). En tant que professionnel de l’accompagnement à la création d’entreprises, son rôle consiste en une transmission de connaissances spécifiques. Comme le précisent Barès et Sylvain (2014), l’accompagnant contribue à la définition des critères qui serviront de fondations à la décision de l’entrepreneur et à la distinction de l’information fiable et pertinente pour la poursuite du projet entrepreneurial. Il se doit d’adapter sa posture afin de cerner la personnalité de l’entrepreneur, ses compétences et savoir-faire, mais aussi comprendre sa situation particulière, ses enjeux. Il doit prendre en compte la dimension du projet et toujours adapter son approche et considérer que les organisations de petite taille ne peuvent s’entendre comme un modèle réduit des grandes entreprises (Sparrow, 2001 ; Nicolas, 2008).

16Cette démarche doit l’aider à mieux appréhender le projet entrepreneurial et à identifier son avancement. Toutefois, si dans cette démarche, l’accompagnant épaule et supporte l’entrepreneur dans sa quête d’informations, il ne peut ni ne doit se substituer à lui dans la prise de décisions.

1.2.3 – L’accompagnement ou la relation accompagné / accompagnant

17Coproduit ou co-construit dans la relation entre l’accompagnant et l’accompagné (Rice, 2002 ; Mione, 2006), l’accompagnement doit s’adapter aux caractéristiques du projet de création et aux compétences et besoins de l’accompagné. L’accompagnement doit ainsi s’inscrire dans une relation communicationnelle et s’inscrire dans un processus récursif. Persson et Bayad (2007, p.155) se référant à Piaget parlent d’« accommodation ». La rétroaction est ici essentielle car elle valide l’interaction entre l’accompagné et l’accompagnant. Elle permet une dynamique du processus d’apprentissage mutuel. La rétroaction positive accentue l’effet informationnel alors que la rétroaction négative régule et amortit cet effet et conduit à une correction de l’information émise.

18Dans cette perspective, l’accompagnement relève d’une relation récursive et passe par une démarche individuelle et autoréférente de l’accompagné, le porteur d’un projet de création d’activité et de l’accompagnant, le consultant, le coach (Persson et Bayad, 2007). Comme le soulignent Vial et Casparros-Mencacci (2007), l’accompagnement est « une pratique inventive et agile ». Afin qu’elle s’inscrive dans une démarche productive et constructrice de sens, elle nécessite un travail réflexif des accompagnés comme des accompagnants.

1.3 – De la trilogie de l’accompagnement au triptyque entrepreneurial

19Les trois axes que sont celui de l’accompagné, créateur, porteur d’un projet entrepreneurial, celui de la structure d’accompagnement au travers de son consultant, coach et celui de la relation accompagné-accompagnant se déclinent selon les trois logiques présentées ci-dessus.

20Ces trois éléments de la relation font écho au triptyque entrepreneurial. En effet, la relation instituée entre le créateur et le consultant doit permettre, de manière réciproque, une collecte des informations nécessaires à la réussite de la prestation d’accompagnement. Il s’agit pour le consultant de découvrir l’entrepreneur, le projet et la dialogique porteur de projet - projet de création d’entreprise au sens de Paturel (2007a).

21L’ensemble de ces éléments concourt à apporter une représentation la plus objective possible de la faisabilité de la mise en œuvre du projet entrepreneurial. Pour l’entrepreneur, il s’agit de rechercher une cohérence entre ses aspirations, l’environnement et son évolution, et ses ressources. En particulier, il lui faut s’assurer que son projet d’entreprise lui permet de s’inscrire dans « une logique d’insertion économique [et] […] d’insertion sociale, [qu’elle soit] contrainte ou volontaire, ayant pour objectif d’exercer pour son propre compte un savoir-faire, et d’en tirer un revenu suffisant pour vivre et se faire une place dans la société » (Verstraete et Saporta, 2006, p. 103).

22C’est à partir des données collectées dans le cadre d’un accompagnement amont à la création que nous allons tenter de répondre à la question de recherche : « L’accompagnement, en phase amont de la création d’entreprise, influence-t-il la poursuite du projet d’affaires ? »

Figure 1

De la trilogie de l’accompagnement au triptyque entrepreneurial

Figure 1

De la trilogie de l’accompagnement au triptyque entrepreneurial

23Après avoir précisé le terrain et spécifié les caractéristiques des données de l’étude (2), la démarche de la recherche et les résultats obtenus sont déclinés puis discutés (3).

2 – L’impact d’un accompagnement précoce à la création d’entreprise

2.1 – Le terrain de la recherche

24Cette recherche s’inscrit dans le cadre du programme d’Évaluation préalable à la création d’entreprise (EPCE) [6]. Mise en place par Pôle Emploi, cette mesure est cofinancée par l’Union européenne et participe des actions de suivi des demandeurs d’emploi. Ce dispositif permet à ces derniers, s’ils sont intéressés par une démarche de création d’entreprise, un accompagnement spécifique en phase amont à la création d’une activité entrepreneuriale.

25Cette prestation se situe dans une logique « traditionnelle » de l’accompagnement au sens de Jaouen, Loup et Sammut (2006). Elle tend à positionner le créateur comme demandeur d’une prestation ou d’une aide pour faciliter son démarrage (Valeau, 2006). Ce suivi est effectué par des organismes habilités par Pôle Emploi ayant répondu au cahier des charges spécifique à cette prestation et fait suite à un appel d’offre de Pôle Emploi [7]. Son intérêt consiste en une mise en perspective de la création d’entreprises et d’une démarche projet sur une période de 4 à 6 semaines. Les séances sont réalisées en face à face entre le porteur de projet et le consultant chargé de l’évaluation du projet [8].

26Le suivi du porteur de projet dans le cadre de l’EPCE se déroule selon trois phases que sont la contractualisation, l’accompagnement et l’évaluation du projet.

27Ainsi, lors d’un premier entretien le consultant de la structure d’accompagnement expose la démarche et le suivi réalisé sur la durée de l’EPCE. Le porteur de projet à son tour se présente ainsi que son projet et le contexte dans lequel ce dernier s’inscrit. Ce premier entretien est le support à la contractualisation de l’accompagnement ou d’un « cheminement ensemble », au sens de Mione (2006), qui fait ainsi l’objet d’une acceptation préalable par le créateur.

28Ce premier entretien revêt une grande importance car il permet d’approcher le contexte personnel (identification des freins et atouts, des capacités et compétences professionnelles) du porteur de projet et les éléments favorables du projet lui-même (état de la réflexion, perception économique du marché…). C’est une première étape de validation de l’intention entrepreneuriale du porteur de projet au sens de Krueger (2007).

29Dans le prolongement de cet entretien, un plan d’accompagnement est construit avec le créateur selon qu’il ait une idée précise de sa future affaire, ait effectué les premières démarches de sa mise en œuvre ou soit d’ores et déjà bien avancé dans son projet, voire en phase finale. Des préconisations, support de la phase d’accompagnement sont alors proposées par la structure de conseil et se déclinent selon que l’entrepreneur ait des besoins en termes de formation préalable à l’installation (cas en particulier des structures de l’artisanat), de précisions de son plan d’affaires ou des questions juridiques ou fiscales.

30Dès le deuxième entretien et jusqu’à la fin de l’accompagnement, sur la base des préconisations établies, le porteur de projet guidé par l’organisme d’accompagnement a comme objectif de positionner son projet d’un point de vue économique et d’essayer de mesurer sa viabilité eu égard aux informations dont il dispose. Le porteur de projet est invité à élaborer un plan d’affaires et ainsi à :

  • s’informer sur son futur marché et en particulier à identifier les besoins clients, la concurrence, sa « stratégie commerciale » ;
  • identifier les aspects financiers, ses apports ou besoins en financement, calculer son point mort, élaborer le plan de financement initial et à trois ans ;
  • se questionner sur le statut juridique le plus approprié en fonction de ses contraintes personnelles et de celles de la future activité.

31L’objet est ici de permettre au créateur de mûrir son projet, de lui offrir un guide de réflexion pour l’action en lui facilitant l’accès à l’information et à la connaissance (Sammut, 2003). Pour autant, comme le précisent Lévy et Paturel (2006), cette relation entre « l’accompagnateur et le porteur du projet, interlocuteur inévitable et exclusif de celui qui apporte son aide, peut ne pas être facile ». Le porteur de projet confronté aux points forts et faibles de son projet, voire à ses incohérences, peut « être imperméable à toute remise en cause ». La relation accompagné-accompagnant n’est donc jamais neutre. En cas d’incompréhension entre les deux personnes, il s’agit d’identifier les leviers possibles afin d’améliorer l’écoute mutuelle.

32À la fin de la période d’accompagnement, l’organisme établit le bilan de l’évaluation préalable à la création d’entreprise avec le porteur de projet. Ce bilan reprend essentiellement les points forts et les points faibles du projet relatifs à :

  • l’adéquation des compétences du porteur de projet aux caractéristiques du projet de création d’activité ;
  • l’étude de marché ;
  • le plan de financement ;
  • le statut juridique.

33L’organisme donne son avis sur la poursuite du projet au travers de trois critères :

  • positif avec la création possible de la structure, immédiatement ou sous trois mois ;
  • positif avec l’entrée dans les affaires sous 6 mois ;
  • positif avec réalisation du projet au-delà de 6 mois ou négatif avec un retour à l’emploi préconisé.

34L’accompagnant dresse, le cas échéant, avec le porteur de projet, une liste de préconisations suite au bilan. Il s’agit d’un plan d’actions priorisées pour concrétiser le projet. Le dossier regroupant l’ensemble de ces éléments est remis au porteur de projet et soumis à sa validation puis transmis à Pôle Emploi.

2.2 – Les données collectées et les variables étudiées

35Dans la présente étude, nous avons évalué l’impact de l’accompagnement en prenant en compte les informations collectées au niveau de chacun des 609 dossiers de création d’entreprise. Au regard des paradigmes entrepreneuriaux au sens de Verstraete et Fayolle (2005) et en nous appuyant sur les travaux de Paturel (2007a, 2007b), nous avons défini nos variables et structuré nos données. Elles se déclinent selon les trois dimensions entrepreneuriales que sont le porteur de projet, le projet et la relation porteur de projet-projet auxquelles nous ajoutons une quatrième dimension, celle de l’accompagnement entrepreneurial en phase amont à la création.

36Pour la dimension relative au porteur de projet nous avons ainsi mis en place les variables :

  • « Genre » ;
  • « Tranche d’âge » ;
  • « Niveau de diplôme ».

37Concernant le projet, nous avons retenu les variables suivantes :

  • « Secteur d’activité [9] » ;
  • « Statut envisagé » ;
  • « Poursuite du projet » suite à la période d’accompagnement et l’évaluation du projet de création d’entreprise. Il s’agit de la volonté exprimée par le porteur de projet de poursuivre ou non dans la création de son activité.

38La troisième dimension se réfère à la dialogique porteur de projet-projet. Elle est constituée de variables qui mesurent la relation entre le porteur de projet et le projet :

  • « Niveau de changement de métier » que le projet entrepreneurial nécessite pour son porteur. Pour le définir, les fonctions préalablement occupées par le porteur de projet ont été comparées à celles identifiées dans le projet par le créateur lui-même. Plus la nouvelle activité sera éloignée de l’ancienne, plus l’intensité des problèmes à surmonter sera conséquente et le niveau de changement métier élevé ;
  • « Niveau de motivation ». Il s’agit d’une mesure de l’intensité de la motivation du porteur de projet dans l’élaboration et la mise en œuvre de son projet de création. Cette mesure provient de la perception du consultant, accompagnant du porteur de projet et évaluateur du projet ;
  • « Niveau d’aptitude du porteur de projet » par rapport à la mise en œuvre de son affaire. Cette aptitude se mesure tout au long de l’évaluation du projet et qualifie la performance de l’individu dans la construction de son projet ;
  • « Niveau de risque » qui est une mesure du risque financier pris par le porteur de projet de création s’il concrétise son projet ;
  • « Niveau d’innovation » qui est destiné à juger de l’intensité de l’innovation présente au sein du projet ;
  • « Potentiel du projet » qui prend en compte sa viabilité en fonction du marché prévisible. C’est une mesure de sa capacité à générer des revenus suffisants pour l’entrepreneur. Cette évaluation du projet est réalisée à partir des différentes données du plan d’affaires construit par le porteur de projet tout au long de la phase d’accompagnement. Elle prend en compte la viabilité du projet envisagé eu égard à son contexte marché et les revenus que l’entreprise devrait permettre de dégager.

39L’accompagnement du porteur de projet est, quant à lui, mesuré en lien avec le projet du créateur et ses attentes sur la durée de l’accompagnement. Cette dimension s’appuie sur cinq variables que sont :

  • « Plan ». Cette variable est une mesure de l’état d’avancement du projet entrepreneurial lors de la contractualisation de l’accompagnement ;
  • « Bilan ». Il s’agit de la mesure de l’état d’avancement du projet à la fin de la période d’accompagnement ;
  • « Préconisations Plan ». Cette variable liste les points qui méritent d’être étudiés lors de l’accompagnement pour étayer le projet et permettre au créateur de réaliser son projet ;
  • « Préconisations Bilan ». Ici sont repris les différents éléments qui méritent encore d’être étayés avant toute création effective de l’activité ;
  • « Nombre de Préconisations ». Il s’agit du comptage du nombre de préconisations finalisées lors de la période d’accompagnement.

40Les caractéristiques des variables sont résumées dans le tableau 1.

Tableau 1

Caractéristiques des variables

Tableau 1
Types de variables Libellé de la variable Définition / Commentaires Modalités Date de collecte Nominales Genre Homme / Femme Variable dichotomique Donnée collectée lors de la contractualisation Statut envisagé Statut envisagé par le créateur Selon le cas, le porteur de projet a identifié le statut qu’il envisage préalablement à la prestation d’accompagnement ou le définit dans le cadre de celle-ci. 4 modalités Auto-entrepreneur ; Autre Entrepreneur Indépendant ; Entrepreneur Indépendant à Responsabilité Limitée ; Statut sociétaire Le statut envisagé est celui retenu lors du bilan de l’évaluation. Poursuite du projet Volonté exprimée par le porteur de projet de poursuivre ou non dans la création de son activité suite à la période d’accompagnement de 4 à 6 semaines et l’évaluation de son projet Variable dichotomique OUI : le porteur de projet déclare souhaiter mettre en place son projet NON : le porteur renonce à la mise en œuvre de son projet Donnée collectée lors du bilan de l’évaluation Ordinales Tranche d’âge Tranche d’âge dans laquelle se situe le porteur de projet 4 modalités Moins de 30 ans ; 30 à 44 ans ; 45 à 54 ans ; 55 ans et plus Donnée collectée lors de la contractualisation Niveau de Diplôme Niveau le plus élevé de diplôme du porteur de projet 4 modalités Aucun à CAP-BEP ; BAC ; BAC+1 à BAC +2 ; BAC+3 et plus Donnée identifiée lors de la contractualisation Plan Mesure de l’état d’avancement du projet lors de la contractualisation de l’accompagnement 4 modalités Idée précise ; Premières démarches ; Démarches avérées ; Projet phase finale Donnée identifiée lors de la contractualisation Bilan Mesure de l’état d’avancement du projet à la fin de la période d’accompagnement 5 modalités Projet non viable ; Premières démarches ; Démarches avérées ; Projet phase finale ; Création Donnée collectée lors du bilan de l’évaluation Préconisations Plan Liste les points qui méritent d’être étudiés lors de l’accompagnement pour étayer le projet et permettre au créateur de réaliser son projet d’activité entrepreneuriale (identifié lors de la contractualisation) 14 modalités Formation (F) ; Marché(M) ; Financement(Ft) ; Statut(S) ; FtS ; MS, MFt ; FFt ; FM ; MFtS ; FFtS ; FMS ; FMFt, FMFtS Donnée identifiée lors de la contractualisation Préconisations Bilan Liste les différents éléments qui méritent encore d’être étayés avant toute création effective de l’activité, ou mentionne si la mise en œuvre du projet est possible (création) ou si un autre projet doit être envisagé (y compris un retour à l’emploi) 16 modalités Formation (F) ; Marché(M) ; Financement(Ft) ; Statut(S) ; FtS ; MS, MFt ; FFt ; FM ; MFtS ; FFtS ; FMS ; FMFt, FMFtS ; Création ; Emploi Donnée collectée lors du bilan de l’évaluation
Tableau 1
Métriques Niveau de Changement Métier Mesure l’intensité du changement de métier que le projet entrepreneurial nécessite pour son porteur. Elle est fonction des diplômes et expériences professionnelles du porteur de projet. Échelle d’Osgood à 4 modalités (Changement total à Pas de changement). Donnée collectée lors de la contractualisation Niveau de Motivation Mesure de la motivation du porteur de projet en création d’activité dans la mise en œuvre de son projet. L’intensité de la motivation du créateur est mesurée tout au long de l’accompagnement par le consultant Échelle d’Osgood à 4 modalités (Aucune motivation à Très motivé). Donnée qualifiée suite au bilan de l’évaluation Niveau d’Aptitude Mesure de l’aptitude du porteur de projet par rapport à la mise en œuvre de son affaire. L’aptitude du créateur est mesurée tout au long de la période d’accompagnement par le consultant Échelle d’Osgood à 4 modalités (Pas d’aptitudes à Aptitudes élevée) Donnée qualifiée suite au bilan de l’évaluation Niveau de Risque financier Mesure du risque financier pris par le porteur de projet de création s’il concrétise son projet. Elle est fonction de l’engagement financier que prend le créateur Échelle d’Osgood à 4 modalités (Risque élevé à Pas de risque). Donnée mesurée lors du bilan de l’évaluation Niveau d’Innovation Mesure de l’intensité de l’innovation entrepreneuriale. Un projet est identifié comme innovant en fonction de ses caractéristiques produit, marché (implantation géographique, modes de distribution, clientèle visée) Échelle d’Osgood à 4 modalités (Aucune innovation à Innovation élevée). Donnée qualifiée lors du bilan de l’évaluation Potentiel Projet Mesure de la viabilité du projet en fonction du marché potentiel. Elle est fonction des caractéristiques du projet et tient compte des différents éléments du plan d’affaires réalisé par le porteur de projet avec l’appui de la structure d’accompagnement Échelle d’Osgood à 4 modalités (Pas de potentiel à Potentiel élevé). Donnée issue du bilan de l’évaluation Nombre de préconisations Comptage du nombre de préconisations finalisées lors de la période d’accompagnement 4 modalités numériques de 0 à 4 Donnée issue du bilan de l’évaluation

Caractéristiques des variables

41À partir des données collectées, l’étude vise à identifier si l’accompagnement, en phase amont de la création d’entreprise, a un impact sur la poursuite du projet d’affaires initié par le porteur d’un projet de création d’entreprise.

3 – Présentation et discussion des résultats

42Afin de répondre à notre questionnement, nous avons tout d’abord identifié s’il existait des typologies différentes d’accompagnement puis, dans un second temps, nous avons examiné s’il existait un lien entre les différentes variables et la variable « Poursuite du Projet », variable qui mesure l’influence de l’accompagnement sur le prolongement du projet de création. La distribution de fréquences des différentes variables est étudiée et des tests d’inférence sont mobilisés sur l’échantillon constitué des 609 dossiers de créations d’activité accompagnés. Pour étayer les résultats, nous complétons cette analyse et proposons une modélisation traduisant l’appartenance ou non d’un individu au groupe des porteurs de projet souhaitant, après la période d’accompagnement poursuivre dans la mise en œuvre de leur projet.

3.1 – Identification de typologies d’accompagnement

43Concernant l’identification de typologies d’accompagnement l’objet est d’identifier si, selon les caractéristiques spécifiques identifiées lors de la contractualisation du plan et lors du bilan, il existe une certaine homogénéité dans l’assistance du porteur de projet par le consultant.

44Les cinq variables représentatives de l’accompagnement étant qualitatives (« Plan » ; « Bilan » ; « Préconisations Plan » ; « Préconisations Bilan ») et quantitatives (Nombre de Préconisations), leur qualification amène à choisir comme mesures de proximité des mesures de similarités. Une analyse typologique non hiérarchique est ici utilisée car elle s’applique à l’étude de populations importantes. Elle admet la formation directe d’un classement de l’ensemble des données collectées via l’optimisation d’un indice global de mesure de la qualité de la classification réalisée. De plus, elle identifie un optimum global, contrairement aux autres méthodes. La méthode choisie est celle des nuées dynamiques (K-means). Elle permet, par la mise en évidence d’un centre de classe, de faciliter l’interprétation des résultats obtenus.

45L’analyse de la variance (ANOVA) identifie que toutes les variables sont discriminantes dans la constitution des groupes (test de significativité F [10] = 0,000). Après neuf itérations, la répartition finale sur 3 classes donne une solution équilibrée qui optimise la répartition. Le résultat est une classification en trois groupes distincts des 609 dossiers et donne le type d’accompagnement réalisé pour chacune des classes.

Tableau 2

Classes d’Accompagnement des projets de création d’activité

Tableau 2
Classe 1 « Accompagnement aux démarches » 183 Classe 2 « Accompagnement à la consolidation » 262 Classe 3 « Accompagnement à la finalisation » 164 Nombre d’observations 609

Classes d’Accompagnement des projets de création d’activité

46La première classe (183 observations) regroupe l’accompagnement de créateurs qui, lors de la contractualisation, ont une idée précise de l’affaire qu’ils souhaitent monter. Bien souvent, les différents aspects de leur plan d’affaires restent à identifier de même que les différentes démarches à accomplir avant la création de l’activité. L’« Accompagnement aux démarches » à la création d’entreprise consiste à les aider à prendre conscience de l’importance de l’identification du potentiel du marché visé, des financements nécessaires à la mise en œuvre de leur activité. Il permet également de cerner si des formations sont essentielles avant toute création et d’identifier la typologie de statut la plus adéquate. L’accompagnement est ici une aide aux premières démarches. Toutefois, bien souvent, à l’issue de la période de contractualisation le projet reste mal défini ou alors le porteur de projet s’aperçoit de l’inadéquation de son idée d’affaire en termes de marché, de financement voire de formation ou de statut.

47Concernant l’accompagnement des entrepreneurs dont les premières démarches sont déjà en cours ou réalisées (262 observations), il s’agit de lever les zones d’ombre sur divers aspects du projet tant au niveau du plan d’affaires qu’en termes de formation ou de statut. L’« Accompagnement à la consolidation » de leur projet d’affaires canalise leurs efforts sur les aspects essentiels à la création de leur activité et, en particulier, apporte une aide dans la validation des aspects financiers. Souvent leur problématique marché, voire le choix de leur statut seront à finaliser suite à la période d’accompagnement.

48L’« Accompagnement à la finalisation » du projet de création (164 observations) apporte à l’entrepreneur un regard externe et une validation de son projet sur les aspects relatifs au marché, au financement. Il permet également la réalisation des dernières démarches lorsqu’une formation est obligatoire avant toute installation (cas en particulier des projets qui nécessitent une formation courte auprès de la Chambre des métiers et de l’artisanat). En général, à l’issue de l’accompagnement, seule la finalisation des aspects juridiques ou l’inscription de l’activité auprès des organismes consulaires reste à opérer.

49Les typologies d’accompagnement ayant été identifiées, les relations entre la « Poursuite du projet » d’affaires et les différentes variables caractéristiques du projet, du porteur de projet, de la dialogique porteur de projet-projet et de l’accompagnement restent à analyser.

3.2 – Les relations des différentes variables avec la « Poursuite du projet »

3.2.1 – Apport des tris croisés et des tests d’inférence

50L’utilisation des tris croisés et des tests d’inférence permet d’examiner les relations entre deux variables. Alors que les tris croisés présentent les distributions de fréquences des variables, les tests d’inférence ont pour objet d’expliquer les relations entre deux variables (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2010). Leur mobilisation permet de mettre en lumière l’existence d’une association entre les différentes variables de l’échantillon et la variable dichotomique « Poursuite du projet ». Cette variable traduit l’impact de l’accompagnement du créateur sur la poursuite ou non du projet d’affaires suite à l’évaluation de celui-ci. Les hypothèses testées sont déclinées dans la figure 2.

Figure 2

Tests d’inférence – Poursuite du projet d’affaires et Hypothèses d’association testées

Figure 2

Tests d’inférence – Poursuite du projet d’affaires et Hypothèses d’association testées

51Du fait de natures de variables différentes (nominale, ordinale ou métrique) (tableau 1), nous avons dans un premier temps fait le choix de l’application d’un même test afin d’avoir une mesure d’association comparable [11] (Evrard, Pras et Roux, 2009), celui du test du Chi-deux. Afin d’avoir une meilleure représentation de cette association, pour les variables numériques [12] de l’échantillon, nous avons complété par des tests paramétriques [13]. Les tableaux 3 et 4 résument les résultats obtenus.

Tableau 3

Synthèse des traitements et analyses bivariées sur les 609 dossiers de création évalués

Tableau 3
Variables Critères Poursuite du projet de création Remarques et Commentaires Porteur de projet Genre Femmes 70,1 % Les femmes semblent proportionnellement moins enclines à poursuivre dans la réalisation de leur création d’entreprise suite à l’évaluation de leur projet. Hommes 78 % Tranche d’âge 20 à 30 ans 30 à 45 ans 45 à 55 ans 55 ans et plus 75,8 % 76,4 % 67,3 % 72,7 % C’est dans la tranche d’âge des 45 à 55 ans que le projet entrepreneurial suite à l’accompagnement à l’évaluation est arrêté Niveau de diplôme Aucun / CAP-BEP Bac Bac+3 Bac+4 et + 71 % 70,5 % 81,1 % 85,1 % Les créateurs dont les niveaux de diplôme sont les moins élevés semblent plus enclins proportionnellement à arrêter leur projet suite à son évaluation Niveau de Changement Métier Pas Peu Avéré Total 81,4 % 75,3 % 80,4 % 60,3 % Plus le niveau de changement métier qu’induit la création de l’activité est importante, plus le créateur aura tendance à arrêter son projet suite à la période d’accompagnement Porteur de projet et son projet Niveau de Motivation Aucune Peu motivé Motivé Très motivé 26,5 58,4 92 % 95,4 % Plus le porteur de projet est motivé, plus il est enclin à poursuivre dans la mise en œuvre de son projet suite à la période d’accompagnement Niveau d’Aptitude Pas d’aptitudes Faibles Avérées Élevées 43,9 % 85,7 % 81,4 % 96,3 % Il semble que plus les aptitudes du porteur de projet durant la phase d’accompagnement sont identifiées comme élevées, plus le porteur de projet souhaitera poursuivre dans la création de son activité
Tableau 3
Projet Niveau de Risque financier Prêt bancaire nécessaire Risque avéré Risque Financé Pas de risque 64,6 % 62,5 % 87,9 % 57,9 % Le risque financier du projet entrepreneurial semble avoir une influence mitigée sur la poursuite du projet Potentiel du projet Non viable Faible Potentiel avéré Potentiel élevé 54,1 % 79,2 % 92 % 98,1 % Le potentiel du projet semble être un critère important dans la poursuite du projet de création Niveau d’innovation Aucun Un peu Tendance Innovant 74,1 % 68,5 % 81,2 % 83,3 % Il semblerait que plus une certaine innovation dans le projet entrepreneurial est identifiée, plus il aura tendance à être poursuivi Statut AE EI EIRL Société 72,4 % 71,9 % 87,5 % 79,7 % Les entrepreneurs choisissant un statut sociétaire semblent plus enclins à poursuivre dans la mise en œuvre de leur projet de création d’activité Accompagnement Type d’accompagnement Accompagnement aux démarches 23 % Un accompagnement sur l’ensemble des paramètres du projet de création amène bien souvent les porteurs de projet à reporter voire à arrêter leur projet entrepreneurial Accompagnement à la consolidation 98,1 % Lorsque les entrepreneurs ont entamé leurs démarches de création l’accompagnement semble les confirmer dans leur choix entrepreneurial Accompagnement à la finalisation 95,5 % L’accompagnement à la finalisation du projet d’affaires en général apporte une validation du projet et les entrepreneurs poursuivent dans sa mise en œuvre

Synthèse des traitements et analyses bivariées sur les 609 dossiers de création évalués

3.2.2 – Interprétation des résultats des tris croisés et des tests d’inférence

52Concernant les variables caractéristiques du porteur de projet, les résultats des tests d’inférence (tests du Chi-deux, V de Cramer et coefficient de contingence) valident l’hypothèse d’une association entre la variable « Poursuite du projet » et certaines variables comme le « Genre » et le « Niveau de diplôme » [14]. Toutefois la « Tranche d’âge » à laquelle appartient le porteur de projet ne peut être associée à la poursuite ou non du projet [15]. Nous avons rapproché nos résultats de diverses études empiriques, en particulier anglo-saxonnes, menées sur les caractéristiques des créateurs et de recherches réalisées dans un contexte d’accompagnement.

53Nos résultats sont conformes à ceux de Davidsson et Honig (2003) et Henley (2004) qui identifient un lien (bien que faible) entre le niveau d’éducation de l’entrepreneur et sa propension à la création d’entreprise. De tels résultats sont corroborés par Henley (2005) qui suggère que l’enseignement supérieur fournit des « soft skills » tels que la confiance en soi et l’autonomie, nécessaires à la réussite du développement d’une petite entreprise. Blanchflower (2000), partant d’une étude sur l’état du travail indépendant sur l’ensemble des pays de l’OCDE, met en évidence que les classes les plus concernées par ce type de travail non salarié sont, d’une part, les personnes diplômées et, à l’inverse, celles les moins diplômées d’autre part. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que, selon les recherches (Henley, 2007), les résultats ne présentent pas d’homogénéité.

54Concernant le genre, ces résultats sont confirmés par l’étude de Fairlie et Robb (2009), les femmes présentant une prévalence à la création d’entreprise en moyenne de 50 % inférieure à celle des hommes.

55S’agissant des variables caractéristiques de la relation porteur de projet-projet, toutes les variables présentent un certain degré d’association avec la variable « Poursuite du projet » (p-value = 0,000). De plus, les résultats de test t sont significatifs à un degré de confiance de 95 %. L’hypothèse nulle d’égalité des moyennes entre les deux groupes [16] de porteurs de projet de création d’entreprises est rejetée pour les trois variables numériques « Niveau de Changement Métier », « Niveau de Motivation » et « Niveau d’Aptitude ».

56Les variables « Niveau de Changement Métier » et « Niveau d’Aptitude » participent du capital humain accumulé par le créateur. Les variables de capital humain incluent au-delà de l’éducation, la connaissance, les qualifications et l’expérience (Deakins et Whittam, 2000). Ces variables sont susceptibles d’influencer le développement d’une idée d’affaires et l’organisation des ressources. Par exemple, l’expérience acquise dans une jeune entreprise peut apporter à l’entrepreneur naissant des connaissances qui pourront être exploitées. L’expérience professionnelle fournit des qualifications qui pourront être utilisées dans la réalisation des nombreuses tâches que l’installation en affaires nécessite. Une expérience dans un secteur d’activité donné peut être utile dans la perception et l’évaluation de nouvelles idées d’affaires. Concernant la motivation, y compris lorsqu’elle est non pécuniaire, les modèles valident sa relation avec la mise en œuvre du projet (Burke, FitzRoy et Nolan, 2000) ; de même que les travaux de Couteret (2010) dans un contexte d’accompagnement.

Tableau 4

Résultats des tests d’inférence sur les 609 dossiers de création d’activités[17][18][19][20]

Tableau 4
Libellé des variables Signification Test de Levene d’égalité des variances Test t d’égalité des moyennes Résultats des tests d’hypothèses F Sign. t Sign. (bilatérale) Variables caractérisant le Porteur de projet Genre 0,027 H1 validée Tranche d’âge 0,264 H2 rejetée Niveau de diplôme 0,020 H3 validée Variables caractérisant le Porteur de projet et son projet Niveau de Changement Métier 0,000 2,443 0,119 3,518 0,000 H4 validée Niveau de Motivation 0,000 0,148 0,700 14,235 0,000 H5 validée Niveau d’Aptitude 0,000 61,357 0,000 7,758 0,000 H6 validée Variables relatives au Projet de création d’activité Niveau de Risque financier 0,000 10,615 0,001 3,430 0,000 H7 validée Potentiel du projet 0,000 165,725 0,000 15,145 0,000 H8 validée Niveau d’Innovation 0,366 5,666 0,018 1,184 0,270 H9 rejetée Statut envisagé 0,200 H10 rejetée Variable caractérisant l’Accompagnement Type d’accompagnement 0,000 H11 validée Légende : Significativité des tests – Seuil de significativité du Chi-deux avec α = 0,05 p-value > 0,05 non rejet/ acceptation de l’hypothèse d’indépendance p-value < 0,05 rejet de l’hypothèse d’indépendance Non applicable (type de variable nominale ou ordinale) ou de l’absence de normalité de la distribution

Résultats des tests d’inférence sur les 609 dossiers de création d’activités[17][18][19][20]

57Les résultats des tests d’inférence sont contrastés pour les variables relatives au projet de création d’activité. Le test du Chi-deux met en évidence une association avec la « Poursuite du projet » pour les variables « Niveau de Risque financier » et « Potentiel du projet ». Les tests t réalisés confirment une distribution différente des moyennes pour chacun des groupes. Par contre, pour les variables « Niveau d’Innovation » du projet et « Statut envisagé » par le porteur de projet, l’hypothèse d’une indépendance d’association avec la « Poursuite du projet » de création d’activité suite à la période d’accompagnement et à l’évaluation du projet ne peut être rejetée [21]. Ces résultats sont validés par l’application du test t pour la variable métrique « Niveau d’Innovation » et met en évidence une égalité des moyennes, quelle que soit la volonté du porteur de projet de poursuivre ou non dans la création de son activité suite à la période d’accompagnement.

58Concernant le risque financier, nos résultats apparaissent en conformité avec ceux de Blanchflower et Oswald (1990) et Blanchflower (2000) qui mettent en évidence l’influence des contraintes de liquidités qui contrecarrent de nombreuses personnes dans leur désir de poursuivre leur projet entrepreneurial. L’accès aux ressources financières étant essentiel pour nombre de projets, il détermine bien souvent le potentiel initial du projet (Austin, Stevenson et Wei‐Skillern, 2006).

59Pour ce qui est de la variable « Niveau d’Innovation », Mian (1997) puis Scillote et Chakrabarti (2009) dans le cas spécifique d’un accompagnement auprès d’entreprises technologiques innovantes identifient l’importance du suivi, qu’il s’agisse des aspects business ou technologiques. Concernant le « Statut », les résultats de la recherche font valoir que le statut juridique envisagé ne peut constituer l’élément distinctif caractéristique du comportement entrepreneurial (Hentic-Giliberto, 2014).

60Au niveau du « Type d’accompagnement » proprement dit, nos résultats sont en lien avec de nombreuses études qui lui sont dédiées. Comme le précisent les travaux de Chrisman et al. (2000), Rice (2002), Messeghem et Sammut (2010), Bayad et al. (2012) ou ceux du Labex Entreprendre (2014), la structure d’accompagnement permet aux créateurs de renforcer la crédibilité de leur projet. Ils soulignent son rôle essentiel pour transformer un projet d’entreprise en entreprise pérenne et préconisent pour ce faire un accompagnement adapté à chaque situation.

61Afin d’identifier le concours des variables à la « Poursuite du projet », nous avons souhaité approfondir l’analyse à partir des variables mises en évidence par les tests d’inférence.

62Il fallait donc trouver une méthode statistique qui puisse traduire l’appartenance d’un porteur de projet à l’une des catégories selon qu’il souhaite ou non poursuivre dans la création de son projet d’activité suite à la période d’accompagnement. Dans un premier temps, nous déclinerons les raisons qui ont conduit au choix de la régression logistique, puis nous appliquerons cette méthode d’analyse à la variable « Poursuite du projet ».

3.3 – Le modèle de prédiction de la poursuite du projet de création

3.3.1 – L’identification de la méthode choisie

63Notre choix s’est porté sur une régression logistique, car les variables explicatives, mises en évidence par les tests d’inférence, ne sont pas toutes quantitatives. L’analyse discriminante ne peut ainsi être mise en œuvre. La seule contrainte est ici relative à la taille de l’échantillon qui doit être supérieure au nombre de paramètres à estimer (Jolibert et Philippe, 2011). C’est ainsi au moyen d’une régression logistique binaire que les variations de la variable « Poursuite du projet » (variable dichotomique) sont analysées. L’objectif est d’expliquer la poursuite du projet entrepreneurial au moyen de variables explicatives et de hiérarchiser leur contribution à cette option.

64Après un rappel du cadre de l’analyse et des variables prises en compte, nous identifions la significativité globale du modèle, puis nous nous intéressons à celle de chacune des variables retenues. Dans un troisième temps, une interprétation des coefficients de la régression est effectuée.

3.3.2 – Le cadre de l’analyse et les variables prises en compte

65La régression logistique binaire est réalisée sur l’échantillon des 609 dossiers de création d’entreprises évalués dans le cadre d’un accompagnement de quatre à six semaines. L’objet consiste à prédire correctement la propension (la probabilité) d’un individu, porteur de projet de création d’entreprise, à souhaiter poursuivre son projet (1) ou non (0). Le but de l’analyse est de mettre en évidence des relations entre les variables qui pourraient fournir l’explication du choix de la poursuite du projet de création d’activité par le porteur de projet suite à la période d’accompagnement.

66Nous avons pris en compte l’ensemble des variables susceptibles d’avoir un impact sur la variable objet de l’analyse, soit la « Poursuite du projet » de création d’entreprise suite à l’accompagnement. Les variables retenues sont le « Genre », le « Niveau de Diplôme », le « Niveau de Changement Métier », le « Niveau de Motivation », le « Niveau d’Aptitude », le « Niveau de Risque financier », le « Potentiel du projet » et le « Type d’accompagnement ».

67Afin d’identifier l’intérêt de la régression logistique, nous avons dans un premier temps réalisé une analyse simultanée [22] puis nous avons appliqué une méthode pas-à-pas qui consiste à sélectionner le modèle par la méthode d’introduction ascendante.

68Après trois étapes, seules les variables « Niveau de Motivation » du porteur de projet, « Potentiel du projet » et « Type d’accompagnement » sont conservées. La variable dichotomique « Genre » n’est pas retenue dans le modèle de même que la variable ordinale « Niveau de diplôme ». Il en est de même des variables quantitatives « Niveau de changement Métier », « Niveau d’Aptitude » du porteur de projet » et « Niveau de Risque financier ». Le tableau 5, ci-après, contient les résultats du modèle sur l’ensemble des 609 dossiers de l’échantillon.

3.4 – Les résultats de la régression logistique sur les dossiers de création d’activité et leur interprétation

69Concernant les résultats, la constante du modèle appelé intercept présente le pourcentage de porteurs de projet qui, suite à la période d’accompagnement et à l’évaluation de leur affaire, souhaitent poursuivre dans la mise en œuvre de leur activité soit 74,5 % (454/609). La probabilité critique de Hosmer-Lomeshow, de la régression logistique (modèle « Entrée ») permet de valider l’intérêt du modèle, la p-value (0,68) étant plus grande que le risque accepté de 5 %. Le modèle fait également apparaître que les variables de contrôle « Genre », « Niveau de diplôme », de même que les variables « Niveau de Risque financier », « Niveau de Changement Métier » et « Niveau d’Aptitude » sont à supprimer du modèle, leurs coefficients statistiques n’étant pas significatifs au seuil alpha de 0,05 (respectivement de 0,350 ; 0,637 ; 0,074 ; 0,166 ; 0,955). Nous avons donc poursuivi notre étude par l’application de la méthode pas-à-pas ascendante à la variable dépendante « Poursuite du Projet ». Elle fait ressortir une probabilité critique de Hosmer-Lomeshow qui justifie le modèle (p-value = 0,675). La régression met en évidence le pouvoir explicatif des variables « Niveau de Motivation », « Potentiel du projet » et « Type d’accompagnement » dans la volonté du porteur de projet d’affaires à poursuivre la mise en œuvre de son entreprise, avec des seuils de signification inférieurs à 0,01 %. Le modèle permet ici d’atteindre un taux correct de prédiction de 94,7 % qui se répartit en 87,1 % pour l’arrêt du projet d’affaires et 97,4 % pour la poursuite du projet.

70Concernant la qualité de l’ajustement, les pseudo-R2, les tests de significativité, les résultats sont les suivants.

71La qualité de l’ajustement du modèle s’appuie sur le résultat des tests des ratios de vraisemblance.

72La valeur de vraisemblance suit une distribution du Chi-deux avec N-k-1 degrés de liberté avec k nombre de variables explicatives, et N le nombre d’observations. La valeur de vraisemblance est donc, dans le cas de l’hypothèse nulle (hypothèse de nullité de la régression) H0 :

73

equation im9

74N est la taille de l’échantillon, N0 est le nombre d’observations de la variable à expliquer codées 0 (absence) et N1 le nombre d’observations codées 1 (présence).

75Pour choisir entre le modèle « nul » (modèle qui ne comprend aucune variable explicative) et le modèle complet (modèle qui inclut les variables explicatives et variables de contrôle), il faut calculer l’écart entre les deux modèles soit : 2 log L(0) – 2 log L(1) soit 220,395 [23]. Cette quantité suit une loi du Chi-deux avec comme degrés de liberté la différence des degrés de liberté entre les modèles « emboîtés » (Hosmer et Lomeshow, 1989 ; Ménard, 2001, cités par Jolibert et Philippe (2011, p. 498)), dans notre cas : 4 degrés de liberté. Cette valeur est statistiquement significative au seuil alpha de 0,05 (tableau 5). Ce résultat démontre que les variables explicatives exercent une influence sur la variable « Poursuite du projet » d’affaires.

76La significativité pratique du modèle est, quant à elle, fonction de la valeur des pseudo-R2. Plus leur valeur est élevée, mieux le modèle est ajusté aux données. Ici les pseudo-R2 de Cox et Snell et celui de Nagelkerke (respectivement de 0,538 et 0,793) de même que le pseudo-R2 calculé (0,681) suggèrent une bonne performance du modèle avec un pouvoir explicatif de la variable dépendante « Poursuite du projet » d’affaires de près de 70 %.

77Les résultats montrent que les coefficients associés au « Niveau de Motivation » (0,934), au « Potentiel du projet » (1,105) ainsi qu’aux différentes modalités du « Type d’accompagnement » (respectivement 5,613 ; 2,716) sont statistiquement significatifs au seuil alpha de 0,05.

78En phase amont à la création, plus le niveau de motivation de l’entrepreneur sera élevé de même que l’évaluation du potentiel de son projet et qu’il suivra un accompagnement à la consolidation ou à la validation de son projet entrepreneurial et plus il poursuivra dans la mise en œuvre de son affaire suite à la période d’accompagnement. Les porteurs de projet dont la motivation est réduite, le potentiel projet faible et dont l’accompagnement s’inscrit sur l’ensemble des différentes démarches à mener lors de la création d’une structure seront quant à eux bien souvent amenés à surseoir à leur projet, voire à l’abandonner.

Tableau 5

Synthèse des résultats du modèle de régression logistique[24][25]

Tableau 5
Variable β Écart-type Wald Significativité Exp (β) IC pour Exp (β) 95% Inf Sup Intercept du modèle (4 itérations) Constante 1,075 0,093 133,451 0,000 2,929 Prédiction 74,5 Méthode Entrée (7 itérations) Genre(1) 0,371 0,397 0,873 0,350 1,450 0,665 3,159 Niveau de Diplôme 1,700 0,637 Niveau de Diplôme (1) 0,178 0,517 0,119 0,730 1,195 0,434 3,295 Niveau de Diplôme (2) -0,274 0,510 0,289 0,591 0,760 0,280 2,067 Niveau de Diplôme (3) 0,700 0,700 1,000 0,317 2,013 0,511 7,933 Niveau de Changement Métier -0,324 0,234 1,917 0,166 0,723 0,457 1,144 Niveau de Motivation 0,973 0,290 11,273 0,001 2,645 1,499 4,667 Niveau d’Aptitude -0,018 0,321 0,003 0,955 0,982 0,523 1,843 Potentiel du Projet 1,122 0,238 22,224 0,000 3,072 1,927 4,899 Niveau de Risque financier 0,345 0,194 3,185 0,074 1,413 0,967 2,064 Type d’accompagnement 115,554 0,000 Type d’accompagnement (1) 5,800 0,567 104,495 0,000 330,241 108,613 10004,105 Type d’accompagnement (2) 2,994 0,501 35,782 0,000 19,969 7,487 53,264 Constante -5,798 0,884 43,034 0,000 0,003 Chi-deux 478,418 0,000 -2LL 212,483 R2 0,692 % de classement 94,6% Méthode « Ascendante Wald » (Étape 1 :7 itérations ; Étape 2 : 7 itérations ; Étape 3 : 7 itérations) Niveau de Motivation 0,934 0,277 11,372 0,001 2,544 1,478 4,377 Potentiel du Projet 1,105 0,203 29,633 0,000 3,019 2,028 4,495 Type d’accompagnement 123,828 0,000 Type d’accompagnement (1) 5,613 0,539 108,487 0,000 274,026 95,293 787,990
Tableau 5
Type d’accompagnement (2) 2,716 0,451 36,213 0,000 15,120 6,243 36,621 Constante -5,396 0,674 64,144 0,000 0,005 Chi deux 470,505 -2LL 220,395 R2 0,681 % de classement 94,7 %

Synthèse des résultats du modèle de régression logistique[24][25]

79L’interprétation des résultats est tributaire de la modalité de référence, dans notre cas, la poursuite du projet entrepreneurial.

80Nous obtenons alors les résultats suivants :

  • Pour ce qui est du « Niveau de Motivation », la régression logistique met en évidence qu’un accroissement d’une unité du « Niveau de Motivation » multiplie par 0,934 la probabilité de poursuivre dans la mise en œuvre du projet suite à l’accompagnement. De plus, le rapport de cote fait valoir que les créateurs qui déclarent souhaiter poursuivre dans la mise en œuvre de leur projet ont en moyenne un niveau de motivation plus de deux fois et demi supérieur à ceux qui préfèrent différer ou abandonner leur projet d’affaires.
  • Par ailleurs, un accroissement d’une unité du « Potentiel du projet » multiplie par plus de 1,1 la probabilité que le créateur poursuive dans la création de son activité. En outre, le potentiel de l’activité envisagée est en moyenne 3 fois plus élevé que dans le cas où l’entrepreneur naissant déclare arrêter son projet suite à la période d’accompagnement.
  • Concernant le « Type d’accompagnement », il influe fortement sur la décision de l’entrepreneur de poursuivre ou non dans la mise en œuvre de son projet de création d’activité. Être accompagné dans une consolidation de son projet entrepreneurial, suite à de premières démarches d’identification de sa pertinence, multiplie par près de 5 la probabilité de poursuite du projet en comparaison avec un accompagnement sur l’ensemble des démarches de création. De plus, l’accompagnement est en général très fructueux. Les entrepreneurs qui souscrivent un accompagnement alors qu’ils sont en phase de finalisation de leur projet ont, quant à eux, une probabilité 2,7 fois plus grande de poursuivre dans la mise en œuvre de leur entreprise que ceux accompagnés sur la consolidation. Par ailleurs, le modèle souligne l’apport d’un accompagnement à la consolidation du projet (Exp β = 274,026). L’accompagnement en phase amont à la création d’entreprise est d’autant plus pertinent qu’il permet à l’entrepreneur d’étayer son projet, ceci en particulier sur différents aspects du plan d’affaires encore mal évalués.

81La régression logistique a permis de révéler l’importance d’un accompagnement en phase amont à la création. La réalisation du plan d’affaires lors de la période d’accompagnement apparaît comme essentielle. Elle permet au porteur de projet de valider ou d’infirmer le potentiel de son activité. Son identification, lors de la phase d’accompagnement, permet au créateur de mieux appréhender son devenir. De même, le modèle a mis en évidence le rôle de l’intensité de la motivation de l’entrepreneur et son poids dans la poursuite du projet de création.

82Par contre, les variables caractéristiques du porteur de projet que sont le « Genre » et le « Niveau de diplôme » semblent ne pas être en lien avec la poursuite du projet suite à la période d’accompagnement. Il en est de même des variables caractérisant le porteur de projet et son projet. Que le « Niveau de Changement métier » qu’induit la création de l’activité soit important ou faible, il apparaît, suite à la période d’accompagnement, que cet aspect semble ne pas avoir de relation avec la poursuite du projet entrepreneurial. Également, le « Niveau d’Aptitude » du porteur de projet, identifié tout au long de la période d’accompagnement, tant en termes de capacités à présenter son projet aux différentes parties prenantes ou à positionner son projet d’un point de vue économique ne présume pas de la volonté de l’entrepreneur naissant à poursuivre son projet entrepreneurial.

83Nous allons ci-après mettre en perspective nos résultats avec la littérature.

3.5 – Discussion des résultats

84Cette étude souligne l’influence majeure de l’accompagnement en phase amont à la création et son articulation étroite avec les caractéristiques du projet et la motivation de l’entrepreneur naissant dans la décision de poursuite du projet d’affaires.

85Pour ce qui est du « Niveau de Motivation » [26], sa mesure valide l’importance d’un accompagnement centré sur l’entrepreneur naissant et ses différentes caractéristiques dans la phase de montage du projet. Nos résultats peuvent être rapprochés de ceux réalisés sur l’exposition à la culture entrepreneuriale et la capacité de l’individu à créer des emplois (Taylor, 1996 ; Blanchflower et Oswald, 1998 ; Henley, 2004, 2005).

86Cette recherche met également en évidence l’importance de la réalisation par l’entrepreneur d’un plan d’affaires même succinct permettant d’évaluer le potentiel du projet. En effet, comme le soulignent Liao et Gartner (2006), les entrepreneurs naissants qui finalisent leur plan d’affaires ont 2,6 fois plus de chances de poursuivre dans le processus de création de leur activité. L’identification du « Potentiel du projet » d’affaires, à travers la validation ou non des opportunités que représente le projet, permet au créateur, averti par l’accompagnant, de se garantir d’une inclination à une confiance excessive ou à des généralisations hasardeuses (Sarasvathy et Simon, 2000). L’accompagnant doit donc être attentif aux informations collectées par le créateur et l’aider afin qu’il puisse le mieux possible évaluer la viabilité de son projet.

87Ces résultats confirment ceux de Couteret (2010, p. 22) qui souligne le bien-fondé des démarches adaptées et personnalisées centrées sur la motivation autant que sur le contenu et invite à « un apprentissage de nature résolument réflexif porteur d’une élévation des chances de succès du projet entrepreneurial ». Comme le soulignent ses travaux, l’accompagnement à la création permet un apprentissage à la culture entrepreneuriale qui est susceptible de faciliter la mise en œuvre effective du projet d’affaires par le créateur. Un accompagnement dans les phases précoces de la création permet aux créateurs selon leur proximité de la zone de cohérence, zone de réussite du projet entrepreneurial (Paturel, 1997), de mesurer la pertinence de leur projet entrepreneurial. Il apporte aux créateurs une meilleure appréhension du potentiel de leur projet entrepreneurial. Ils peuvent se confronter au regard de l’accompagnant qui prend la mesure de leur motivation et les conforte (ou non) dans leur détermination de mise en œuvre de leur affaire. Le partage d’informations accompagné-accompagnant tout au long de la période d’accompagnement agit ainsi sur l’adéquation du triptyque entrepreneurial et en renforce la compétitivité (Wu, 2008).

88Cette enquête empirique confirme les récentes études qualitatives menées en France telles celles de Vedel (2015), qui montrent le rôle de facilitateur de l’accompagnant dans le processus d’apprentissage du porteur de projet entrepreneurial. L’accompagnement doit donc être adapté à la singularité de chaque processus entrepreneurial.

89Les résultats de la présente recherche soulignent le rôle de l’accompagnement, à savoir permettre à l’entrepreneur de mieux identifier ses compétences et de les mobiliser à bon escient dans le montage de son projet. « La structure d’accompagnement est pourvoyeuse de confiance, d’image de marque positive, de réputation, donc de lisibilité et de légitimité », notent Messeghem et Sammut (2010, p. 79). Ils corroborent les propos de Schmitt et Husson (2014, p. 9) pour qui l’accompagnant, le « facilitateur apparaît comme important dans le dispositif d’accompagnement entrepreneurial dans la mesure où il va permettre à l’entrepreneur de prendre conscience des interactions avec l’environnement et de les organiser. ». Il permet au créateur une meilleure compréhension de son propre projet qui ainsi peut affiner sa robustesse. Aussi, la structure d’accompagnement doit apporter au créateur un soutien tant sur l’élaboration du plan d’affaires (créer l’entreprise) que dans sa démarche entrepreneuriale (devenir entrepreneur). L’accompagnant doit donc être à même de s’inscrire tant dans une logique causale qu’effectuale (Sarasvathy, 2001, 2011 ; Vedel, 2015) et moduler sa relation en fonction des spécificités du triptyque entrepreneurial auquel il est confronté et du processus d’accompagnement inscrit dans la trilogie de l’accompagnement.

Conclusion

90Cette recherche sur l’accompagnement entrepreneurial menée sur plus de 600 projets de création dans le cadre d’un programme à l’Évaluation préalable à la création d’entreprises soutient le bien-fondé de la création d’un concept aussi large que possible pour mesurer le rôle des structures d’accompagnement à la création d’entreprises.

91Elle fait valoir leur fonction et celle des accompagnants auprès des entrepreneurs créateurs dans l’appréhension globale des projets, l’identification de la motivation des porteurs de projet et leur mission dans l’accompagnement à la conception du plan d’affaires. Si la récente étude menée par Delanoë-Gueguen (2016) en contexte d’accompagnement fait valoir des résultats mitigés, notre recherche semble montrer qu’un accompagnement même généraliste sur une période relativement courte de quatre à six semaines permet aux entrepreneurs naissants de mieux apprécier leur positionnement entrepreneurial et la pertinence de leur projet eu égard à ses différentes caractéristiques. En accord avec Chabaud, Messeghem et Sammut (2010b), cette recherche semble démontrer que l’accompagnement a toute sa pertinence dans un processus individualisé qui permet au créateur d’avoir un regard réflexif sur son projet pour en mesurer la pertinence. L’accompagnement doit par ailleurs être réalisé suffisamment tôt pour que l’engagement du créateur dans son projet ne soit pas « irréversible » d’un point de vue monétaire ou psychologique et que, le cas échéant, le porteur de projet puisse réorienter son projet personnel et professionnel.

92Les apports de la recherche relèvent d’une confirmation du rôle de l’accompagnement à la création dans la phase amont à la création effective de l’activité au moyen d’une approche quantitative. Elle offre un regard sur une prestation d’accompagnement « généraliste » proposée aux créateurs français et complète d’un regard francophone les études, principalement anglo-saxonnes, menées dans le cadre d’incubateurs souvent technologiques telles celles de Rice (2002), Clarysse et al. (2005), McAdam et McAdam (2008), Colombo et Lucas (2010).

93D’un point de vue managérial, dans les phases précoces du projet de création d’activité, l’accompagnement permet aux personnes dont la motivation est relativement faible d’en prendre conscience. Ceci est d’autant plus prégnant que leur projet entrepreneurial présente a priori un potentiel ou niveau de viabilité incertain, voire médiocre, au vu du marché envisagé. Il permet aux entrepreneurs de réaliser leurs limites ainsi que celles de leur projet et de s’orienter vers d’autres carrières professionnelles. Cette recherche permet ainsi de souligner que la réussite d’un accompagnement à la création d’entreprise, c’est aussi parfois mettre en évidence l’inadaptation du projet, de la personne, ou de la dialogique porteur de projet-projet.

94Concernant ses limites, elles tiennent en particulier aux spécificités des données collectées. Une construction différenciée de celles-ci, en lien avec les caractéristiques particulières des différents publics et leurs attentes au regard de la stratégie de la structure d’accompagnement, comme le préconisent Vanderstraeten et Matthyssens (2012), aurait peut-être apporté une plus grande précision des résultats. Sans doute eut-il également fallu tenir compte de la singularité des entrepreneurs « contraints » [27] vis-à-vis desquels Couteret (2010, p. 22) invite à adapter l’accompagnement. De plus, les spécificités des EPCE (fléchage des publics Pôle Emploi, période d’évaluation courte (4 à 6 semaines)) ne permettent pas une généralisation des résultats.

95Des perspectives de recherches pourraient s’inscrire dans la continuité des travaux de Clarysse et al. (2005) et ceux de Messeghem, Naro et Sammut (2009) et prendre en compte les caractéristiques spécifiques de la structure d’accompagnement eu égard au public accompagné pour mieux identifier ses caractéristiques de performance en fonction de la stratégie retenue.

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Mots-clés éditeurs : accompagnement, modèle Logit, inférence, création, entreprise

Date de mise en ligne : 31/08/2017

https://doi.org/10.3917/entre.162.0027

Notes

  • [1]
    Contact pour la correspondance.
  • [2]
    Rapport d’évaluation « Les dispositifs de soutien à la création d’entreprises », 2012.
  • [3]
    Éditorial de la revue Gestion 2000, « L’accompagnement entrepreneurial ou l’émergence d’un nouveau champ de recherhe » (Chabaud, Messeghem et Sammut, 2010a) ; Éditorial de la Revue de l’Entrepreneuriat, « Vers de nouvelles formes d’accompagnement ? » (Chabaud, Messeghem et Sammut, 2010b) ; Éditorial de la revue Entreprendre et Innover (Verzat, Saint Jean, Chabaud et Bornard, 2014).
  • [4]
    Hessels, Grilo, Thurik et van der Zwan (2011, p. 448) identifient le positionnement de l’individu dans le processus entrepreneurial selon six niveaux (0 : non impliqué dans le processus ; 1 : entrepreneur potentiel, l’individu estime avoir la capacité d’être entrepreneur ; 2 : entrepreneur intentionnel, l’individu souhaite monter une affaire dans les 3 années qui viennent ; 3 : entrepreneur naissant, il s’implique dans la création de sa propre activité ; 4 : jeune chef d’entreprise, il possède et manage son affaire depuis moins de 42 mois ; 5 : entrepreneur établi, il détient et manage son entreprise depuis plus de 42 mois).
  • [5]
    En juin 2015, en données brutes, le nombre cumulé de créations au cours des douze derniers mois diminue (0,9 %) : le recul des créations d’entreprises individuelles (–2,7 %) est compensé en partie par la hausse des créations sous forme sociétaire (+3,1 %), en particulier de SASU (Société Anonyme Simplifiée Unipersonnelle). En juin 2015, en données brutes, toujours près de 50 % des créations enregistrées sur les douze derniers mois sont des demandes d’immatriculation de micro-entrepreneurs (47,6%) (Insee, juin 2015).
  • [6]
    Les programmes d’Évaluation préalable à la création d’entreprise (EPCE) sont proposés par Pôle Emploi depuis 2002. Selon le Rapport d’étude du gouvernement consulté le 7 août 2015, archives.entreprises.gouv.fr/2012/www…/dp07072004/rap-etude.pdf.
  • [7]
    Le cabinet conseil dans lequel l’un des auteurs exerce une activité de conseil a répondu à cet appel d’offre et remporté les lots sur l’ensemble du Sud Finistère pour la période mi-novembre 2008 à mi-février 2012. Il s’agit d’un cabinet indépendant. Les consultants y ont un statut d’associé.
  • [8]
    L’un des auteurs en tant que consultant de la structure a joué ce rôle.
  • [9]
    Le classement par secteur d’activité s’appuie sur l’identification par le porteur de projet de son activité future. Pour certains porteurs de projet, le périmètre de leur future activité n’est pas toujours bien déterminé. Ces considérations nous ont amenées à éliminer les données relatives au secteur d’activité de la présente recherche.
  • [10]
    Les analyses détaillées sont disponibles sur demande.
  • [11]
    Le test du Chi-deux permet de vérifier l’indépendance de deux variables dès que l’une d’entre elles est une variable nominale, ce qui est le cas de la variable dichotomique « Poursuite du projet ». Le calcul du V de Cramer ainsi que celui du coefficient de contingence viennent renforcer les résultats.
  • [12]
    Le test d’ajustement de Kolmogorov-Smirnov permettant d’établir la normalité des distributions des variables numériques met en évidence que les variables métriques de l’échantillon ne suivent pas une distribution normale. Toutefois, les coefficients de symétrie étant proche de 0 et le coefficient d’aplatissement inférieur à 1,5 (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2010, p. 35), nous pouvons considérer que ces variables suivent une loi normale. Une mobilisation des tests paramétriques peut ainsi être réalisée dans la poursuite de notre analyse.
  • [13]
    La variable « Poursuite du projet » étant dichotomique (0,1) peut être assimilée à une variable métrique. Des tests paramétriques peuvent donc être réalisés. Ici c’est un test t pour échantillons indépendants qui est mobilisé.
  • [14]
    L’hypothèse H0 pour une valeur α = 0,05 donne respectivement une signification ou p-value de 0,027 pour le « Genre » et 0,020 pour le « Niveau de diplôme » donc inférieure à 5%. L’hypothèse d’indépendance avec la variable « Poursuite du projet » peut être rejetée.
  • [15]
    L’hypothèse H0 pour une valeur α = 0,05 donne une p-value = 0,264 donc supérieure à 5 %. L’hypothèse d’indépendance ne peut est rejetée.
  • [16]
    Le groupe des porteurs de projet qui déclarent souhaiter poursuivre dans la mise en œuvre de leur projet de création d’activité et celui de ceux qui souhaitent arrêter leur projet.
  • [17]
    Il s’agit des significations asymptotique (Chi-deux) ou Signification approximée (V de Cramer – Coefficient de contingence).
  • [18]
    Test t d’hypothèse d’égalité des variances car la signification de la statistique de Levene est supérieure à 0,5 pour les variables Niveau de Changement Métier, Niveau de Motivation.
  • [19]
    Test t d’hypothèse de non-égalité des variances car la signification de la statistique de Levene est inférieure à 0,5 (Malhotra, 2007, p. 380) pour les variables Niveau d’Aptitude, Niveau de Risque financier, Potentiel du projet, Niveau d’Innovation.
  • [20]
    La variable ne suivant pas une distribution normale le test t n’est pas concluant.
  • [21]
    La valeur du Chi-deux est à la fois élevée et supérieure à la valeur critique correspondant au seuil de signification statistique de 0,05.
  • [22]
    Il s’agit de la méthode « Entrée » du logiciel SPSS version 19.
  • [23]
    Voir tableau 5.
  • [24]
    (-2LL original – (-2LL modèle))/-2LL original) (0,690,901-(212,483))/690,901 (R2 Cox et Snell = 0,544 R2 Nagelkerke 0,802).
  • [25]
    (-2LL original – (-2LL modèle))/-2LL original) = (690,901 – (220,395)) /690,901.
  • [26]
    Pour une liste des diverses motivations entrepreneuriales voir par exemple Deschamps (2000, p. 231).
  • [27]
    Différentes études positionnent leur proportion autour de 12 % des créateurs (APCE, 2004 ; Caliendo et Kriticos, 2010). Ce chiffre, du fait des contingences économiques liées à la crise de 2009, est probablement actuellement plus élevé.

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