Notes
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[1]
Auteur de contact.
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[2]
Dans notre cas, l’antonyme d’un comportement actif est un comportement passif.
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[3]
Traduit de l’anglais « imitative venture ».
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[4]
CHR en France.
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[5]
Les auteurs soulignent que, dans les pays ayant une sécurité sociale fort développée, le coût d’opportunité des entrepreneurs de nécessité peut ne pas être nul car ces pays offrent une allocation de chômage.
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[6]
Il s’agit d’une base de données administrative qui reprend un ensemble de données non confidentielles (principalement issues du registre de commerce) sur toutes les entreprises localisées en Belgique. Ce fichier envisage la notion d’entreprise au sens le plus large dans la mesure où il répertorie tant les personnes morales que les personnes physiques. Chaque entreprise y est caractérisée, notamment, selon son secteur d’activité, la date de sa constitution, sa forme juridique, l’adresse de son siège social, sa classe de taille d’emplois, son numéro de TVA ou son numéro au registre national des personnes morales, sa dernière situation juridique.
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[7]
Le choix de ces dates répond à une volonté de favoriser une certaine homogénéité du contexte tout en pouvant travailler sur une population suffisamment conséquente de nouvelles entreprises. En outre, la collecte d’information n’a porté que sur les entreprises commerciales à forme juridique (personne morale).
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[8]
Le questionnaire de l’enquête a fait l’objet d’un pré-test auprès d’un sous échantillon.
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[9]
Ce taux est déjà élevé en soi pour ce type d’enquête et par rapport à la méthode utilisée. Le taux de réponse est en réalité plus élevé que 12,4 %, car ce taux a été calculé sur la totalité des envois et ne tient donc pas compte des questionnaires qui n’ont pas trouvé de destinataire (entreprises fermées, ayant déménagé…), ne sont pas exploitables (hors délai, retournés vierges, réponses inexploitables…). Si l’on tient compte de ces éléments, le taux de réponse atteint près de 23 %.
-
[10]
A Handbook of Statistical Analyses Using R (Everitt et Hothom, 2010).
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[11]
La normalité est supposée.
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[12]
L’hypothèse alternative (H1) étant que, pour au moins un groupe, la phase de création sera significativement différente des autres groupes.
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[13]
La valeur de l’alpha de Cronbach obtenue pour cet axe peut se justifier par le fait qu’une valeur élevée de Cronbach est parfois difficile à obtenir lorsqu’un axe est constitué de seulement deux items (Carter et al., 2003).
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[14]
L’analyse de Cronbach ne peut se faire pour ce dernier axe car un seul item compose celui-ci.
Introduction
1Des études récentes montrent que les entrepreneurs de nécessité ont des comportements différents comparativement aux entrepreneurs d’opportunité. Par exemple, ces travaux montrent que les entrepreneurs d’opportunité sont plus orientés vers des objectifs de croissance, d’innovation et de succès (en termes de taux de survie de l’entreprise et/ou de rentabilité) que les entrepreneurs de nécessité (Verheul et al., 2010 ; Block et Sandner, 2009 ; Hechavarria et Reynolds, 2009 ; McMullen et al., 2008 ; Hessels et al., 2008 ; Morris et al., 2006). Certains chercheurs soulignent également que les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité diffèrent aussi quant au choix du secteur d’activité dans lequel ils développent leur entreprise (Caliendo et Kritikos, 2009 ; Hughes, 2006). Ces différences de comportement entrepreneurial (en termes d’objectifs et/ou de secteur de création) entre ces deux types d’entrepreneurs pourraient être induites par des différences dans la phase de création entrepreneuriale, notamment dans les démarches réalisées par le candidat entrepreneur durant la création de son activité (Carter et al., 1996). Plusieurs auteurs soulignent que cette phase de création a un impact sur la croissance de l’emploi, le développement de l’entreprise et le succès de celle-ci (Burke et al., 2010 ; Delmar et Shane, 2003). Pour Rodriguez et Santos (2009), la phase de création d’entreprise a deux étapes distinctes : l’événement entrepreneurial déclencheur lequel conduit à l’intention de créer une entreprise et ensuite la phase de création. Selon la théorie de l’événement entrepreneurial de Shapero (1984), la décision de créer une entreprise est le résultat d’un changement dans la situation personnelle de l’individu. Ce changement qui est généré par un événement positif ou négatif donne naissance à l’intention de créer une entreprise chez cet individu. Selon que ce changement soit perçu positivement ou négativement, il se traduira par des motivations de création de nécessité dans le cas d’un changement perçu négativement ou d’opportunité dans le cas d’un changement perçu positivement. Comme Shane et al. (2003) le soulignent, à ce jour, très peu de recherches ont étudié l’impact des motivations de création sur la phase de création entrepreneuriale. Pourtant, il semble important d’examiner la façon dont les motivations de nécessité ou d’opportunité influencent la phase de création de l’entreprise (Liao et Welsch, 2008).
2Dans cette étude, nous soutenons l’idée que l’impact des motivations de nécessité et d’opportunité sur la phase de création pourrait être le résultat des différences entre les deux types d’entrepreneurs en termes (1) de coût d’opportunité et (2) de volonté d’adopter un comportement actif [2] durant la phase de création entrepreneuriale. Cependant, pour certains auteurs, la stricte dichotomie motivation de nécessité versus motivation d’opportunité est beaucoup trop simpliste et ne correspond pas à la réalité entrepreneuriale (Williams et Williams, 2014 ; Kirkwood et Campbell-Hunt, 2007). Par conséquent, il est probable qu’il existe plusieurs types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité. Sur base de ces éléments et à l’aide d’une étude empirique quantitative réalisée sur échantillon de 538 créateurs d’entreprises, l’objectif de notre recherche est de déterminer s’il existe bien différents types d’entrepreneurs en termes de nécessité/d’opportunité et si ceux-ci induisent des comportements différents durant la phase de création entrepreneuriale. À notre connaissance, aucune étude empirique n’a abordé ce sujet.
3Cet article est structuré de la façon suivante. La section 1 présente un résumé de la littérature relative aux différences d’objectifs entre les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité. La deuxième section présente notre développement théorique et notre hypothèse de recherche, tandis que la section 3 décrit notre méthodologie. Dans les sections 4 et 5, nous présentons et discutons les résultats issus de notre analyse empirique. Enfin, la dernière section dresse les conclusions et les limites de notre recherche, en mettant en évidence ses implications politiques et scientifiques, ainsi qu’en suggérant des pistes de recherches futures.
1 – Les objectifs des entrepreneurs de nécessité et d’opportunité : principaux résultats empiriques
4Depuis les travaux de Smith et Miner (1983) et plus récemment ceux de Cassar (2007), van Stel et al. (2007), Baum et Locke (2004), nous savons que les caractéristiques de l’entrepreneur ont un impact sur le développement de son entreprise. En effet, ces études ont établi l’existence d’un lien entre les caractéristiques du créateur et le type d’entreprise qu’il/elle décide de créer, notamment en termes de création d’emploi, de taille d’entreprise, de croissance et d’exportations. Ces différences apparaissent également entre les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité (Hessels et al., 2008). Ci-dessous, nous présentons les principales conclusions des études ayant récemment traité cette question.
5McMullen et al. (2008) ont montré que les entrepreneurs d’opportunité, en raison de leurs motivations, sont plus orientés vers l’innovation, la croissance et les exportations que les entrepreneurs de nécessité. Hechavarria et Reynolds (2009), Morris et al. (2006) ont également observé un différentiel de croissance entre les deux types d’entrepreneurs. Concernant la création d’emploi, les entrepreneurs d’opportunité ont une ambition plus grande que les entrepreneurs de nécessité (Reynolds et al., 2002). Hessels et al. (2008) ont souligné que les entrepreneurs d’opportunité sont plus orientés vers l’exportation que les entrepreneurs de nécessité. D’autres études ont montré que les entreprises créées par les entrepreneurs d’opportunité sont plus rentables que celles créées par les entrepreneurs de nécessité (Block et Sandner, 2009). Ces derniers imitent des activités déjà existantes [3] sur le marché et leurs entreprises ont une rentabilité plus faible que celles développées par des entrepreneurs d’opportunité (McMullen et al., 2008). Il semble aussi qu’il existe des différences sectorielles entre les deux types d’entrepreneurs. Reynolds et al. (2001) montrent que le pourcentage d’entrepreneurs de nécessité est plus élevé dans l’agriculture, la foresterie, la pêche et l’Horeca [4] comparativement aux entrepreneurs d’opportunité qui semblent être plus présents dans les secteurs de l’automobile et des services aux entreprises. Ces différences sectorielles sont également soulignées par Hughes (2006). Selon cet auteur, les entrepreneurs de nécessité sont plus présents dans le secteur du commerce de détail que les entrepreneurs d’opportunité. Caliendo et Kritikos (2009) quant à eux concluent que les entrepreneurs de nécessité sont plus représentés dans le secteur de détail, alors que les entrepreneurs d’opportunité sont plus présents dans les secteurs de la technologie. Pour Block et Wagner (2010), étant donné que les entrepreneurs de nécessité ont un salaire de réserve inférieur à celui des entrepreneurs d’opportunité, ils pourraient plus facilement décider de créer une entreprise au sein des secteurs offrant une faible rentabilité. Comme la création par nécessité est caractérisée par des raisons de survie économique, on peut légitimement se demander si ces entrepreneurs de nécessité sont davantage préoccupés par leurs propres besoins à court terme que par les réels besoins du marché. Dans l’affirmative, cela pourrait expliquer pourquoi l’entrepreneuriat de nécessité se retrouve (1) dans les secteurs où il n’y a pas de réelle demande de biens et de services et (2) où le développement d’une nouvelle activité est relativement facile parce qu’elle requiert peu de capital de départ ou parce que les barrières à l’entrée sont faibles. C’est le point de vue soutenu par Van Stel et al. (2007). Pour ces auteurs, les entrepreneurs de nécessité, à la différence des entrepreneurs d’opportunité, ne développent pas une activité pour répondre à une demande du marché.
6Ces différences entre les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité pourraient être imputables à l’attitude de ces entrepreneurs durant la phase de création, c’est-à-dire dans les activités ou les démarches réalisées par les candidats entrepreneurs au cours de la phase de création de l’entreprise (Carter et al., 1996). Certaines études soulignent que la phase de création a un impact sur la croissance de l’emploi, le développement de l’entreprise et le succès de celle-ci (Burke et al., 2010 ; Delmar et Shane, 2003). Cependant, aucune étude n’a analysé empiriquement si les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité diffèrent du point de vue de la phase de création entrepreneuriale. Comme Shane et al. (2003) le soulignent, seules quelques recherches ont étudié l’impact des motivations sur certaines démarches spécifiques du processus entrepreneurial. Pourtant, Liao et Welsch (2008) soulignent qu’il est important d’analyser la façon dont l’événement entrepreneurial influence la phase de création entrepreneuriale.
2 – Développement théorique et hypothèse
7Le comportement d’un individu est souvent le résultat de ses motivations (Carsrud et Brännback, 2011 ; Liao et al., 2001). Selon Block et al. (2015) ; Shane et al. (2003) et Korunka et al. (2003), les motivations individuelles jouent un rôle prépondérant dans l’ensemble du processus entrepreneurial, de la phase de création à la phase de post-création. Pour ces auteurs, comme les individus diffèrent en termes de motivations, ces différences pourraient également influencer la façon dont ceux-ci se comportent durant le processus entrepreneurial.
8Rodriguez et Santos (2009) soulignent que la phase de création d’une entreprise est composée de deux étapes différentes : l’événement déclencheur, lequel conduit à l’intention de créer une entreprise et ensuite le stade de création, c’est-à-dire les démarches réalisées pour créer et lancer son activité. Les événements déclencheurs, que nous interprétons comme liés aux motivations de nécessité ou l’opportunité dans le sens de Shapero et Sokol (1982) pourraient avoir un impact sur les activités réalisées par les entrepreneurs (Block et al., 2015 ; Shane et al., 2003 ; Guzman et Santos, 2001 ; Kuratko et al., 1997). Ici, tout comme Arias et Pena (2010), nous présumons que les motivations individuelles affectent la phase de création. Pour Gatewood et al. (1995), en raison de sa situation personnelle (en lien avec l’événement déclencheur), l’entrepreneur influence deux aspects du processus entrepreneurial : la phase de création et le succès.
9Les motivations de nécessité et d’opportunité sont aussi appelées motivations extrinsèques et intrinsèques (Liao et al., 2001). Une motivation entrepreneuriale extrinsèque signifie qu’un individu décide de créer une entreprise en raison de facteurs « négatifs ». Nous pouvons, par exemple, parler d’entrepreneuriat de nécessité lorsque la décision de créer une entreprise est motivée par des facteurs ou événements tels que le chômage, une absence d’alternative afin de répondre à ses besoins individuels ou familiaux, un besoin de flexibilité professionnelle, un divorce, une insécurité dans l’emploi actuel, une insatisfaction professionnelle ou personnelle, un besoin de reconnaissance sociale, la pression familiale (Brockhaus, 1980 ; Burke, 1997 ; Carsrud et Brännback, 2011 ; Evans et Leighton, 1989 ; Gilad et Levine, 1986 ; Kirkwood, 2009 ; Kirkwood et Campbell-Hunt, 2007 ; Kobeissi, 2010 ; Kumar, 2007 ; Mallon et Cohen, 2001 ; Mason, 1989 ; Noorderhaven et al., 2004 ; Ritsilä et Tervo, 2002). A contrario, une motivation entrepreneuriale intrinsèque signifie qu’un individu décide de démarrer une activité entrepreneuriale en raison de facteurs « positifs ». Dans ce cas, on parle d’entrepreneuriat d’opportunité motivé par des envies, des choix et des objectifs professionnels souhaités et constructifs pour l’individu, par le désir d’indépendance, par la découverte d’une opportunité de marché, par la recherche de profit ou le désir d’être son propre patron (Amit et Muller, 1995 ; Caliendo et Kritikos, 2010 ; Carsrud et Brännback, 2011 ; Harrison et Hart, 1983 ; Kirkwood, 2009 ; Kirkwood et Campbell-Hunt, 2007 ; Kobeissi, 2010 ; Kumar, 2007 ; Mallon et Cohen, 2001).
2.1 – Coût d’opportunité entrepreneurial
10Comme les travaux antérieurs l’ont montré, les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité diffèrent du point de vue des caractéristiques individuelles (Verheul et al., 2010 ; Block et Sandner, 2009 ; Williams, 2009 ; Schjoedt et Shaver, 2007 ; Uhlaner et Thurik, 2007 ; Bhola et al., 2006 ; Wagner, 2005 ; Noorderhaven et al., 2004 ; Vivarelli, 2004 ; Carter et al., 2003 ; Ritsilä et Tervo 2002). Ces études montrent, par exemple, que l’entrepreneur de nécessité a un niveau d’éducation plus faible, est plus insatisfait de sa situation personnelle et/ou professionnelle, a moins d’expérience professionnelle et/ou considère la création d’entreprise comme étant la seule possibilité d’obtenir un emploi.
11Ces résultats semblent donc suggérer que les entrepreneurs de nécessité ont un niveau de capital humain et social inférieur à celui des entrepreneurs d’opportunité (Block et al., 2015). Par conséquent, nous pouvons supposer que le coût d’opportunité d’un entrepreneur de nécessité pour créer une entreprise est inférieur à celui d’un entrepreneur d’opportunité.
12Lorsqu’un individu décide de créer une activité entrepreneuriale, il considère le coût d’opportunité lié à cette décision. En d’autres termes, un individu décide de créer une activité entrepreneuriale lorsque celle-ci a un rendement espéré plus élevé que le coût d’opportunité lié à cette création (Block et Wagner, 2010). Pour Block et Wagner (2010), les entrepreneurs d’opportunité ont un coût d’opportunité plus élevé que les entrepreneurs de nécessité, car ces derniers ont un salaire de réserve inférieur. Pour Arias et Pena (2010), en raison de ce coût d’opportunité plus élevé, les entrepreneurs d’opportunité doivent opter pour des activités plus rentables que les entrepreneurs de nécessité. Ho et Wong (2007) ont également souligné que les entrepreneurs de nécessité n’ont pas de coût d’opportunité lié à la création d’activité en raison de leur statut professionnel (sans emploi) et/ou de l’absence de revenu alternatif [5] (impossibilité de trouver un autre emploi). Verheul et al. (2010), considèrent en outre qu’en raison de leurs motivations de création, les entrepreneurs d’opportunité sont mieux préparés pour démarrer une entreprise. De notre côté, nous pensons que le différentiel de coût d’opportunité pourrait influencer les phases de création respectives de ces entrepreneurs. En effet, comme, d’une part, la phase de création a une influence sur le développement et le succès d’une entreprise et que, d’autre part, les entrepreneurs d’opportunité ont un coût d’opportunité plus élevé, nous pouvons nous attendre à ce que ces derniers soient plus actifs (réalisent plus de démarches en vue de la création) durant la phase de création que les entrepreneurs de nécessité. Le fait que les entrepreneurs de nécessité puissent être plus passifs au début du processus entrepreneurial (dans notre cas, la phase de création) est également avancé par Couteret (2010). Un entrepreneur d’opportunité sera plus actif afin d’augmenter ses chances de succès et donc de réduire le coût d’opportunité lié à son intention entrepreneuriale. Cette pro-activité durant la phase de création peut aussi être liée au fait que les motivations extrinsèques (nécessité) et intrinsèques (opportunité) sous-jacentes à l’entrepreneuriat de nécessité et d’opportunité induisent deux types de comportements différents (Block et al., 2015).
2.2 – Comportement durant la phase de création
13Certains auteurs soulignent que les motivations intrinsèques et extrinsèques ont une influence différente sur les actions et les comportements des entrepreneurs (Santos et Linan, 2007 ; Vivarelli, 2004 ; Liao et al., 2001 ; Krueger et Casrud, 1994). En effet, un individu motivé par des motivations intrinsèques sera d’autant plus actif dans ses démarches de création. Il réalisera aussi des tâches plus difficiles et plus complexes, il adoptera un comportement plus déterminé et sera plus créatif qu’un individu ayant des motivations extrinsèques (Guzman et Santos, 2001). En d’autres termes, les individus motivés par des motivations intrinsèques durant la phase de création feront preuve d’une plus grande volonté et d’un engagement personnel plus important que les individus motivés par des motivations extrinsèques, et ce afin de mener à bien le lancement de la nouvelle activité et de maximiser les chances de succès de celle-ci. Pour Guzman et Santos (2001), le type de motivation est aussi à mettre en relation avec la qualité des entrepreneurs (où intrinsèque fait référence à une qualité élevée et extrinsèque à une faible qualité). Par conséquent, les entrepreneurs intrinsèques auront une probabilité plus forte de réussir une carrière entrepreneuriale qu’un entrepreneur extrinsèque car ils ont un niveau d’ambition et une capacité de collaboration plus élevés.
14Concernant les activités réalisées par les entrepreneurs durant le processus de création, de nombreux travaux (tels que de Block et al., 2015 ; Arias et Pena, 2010 ; Rodriguez et Santos, 2009 ; Samuelson et Davidsson, 2009 ; Liao et Welsch, 2008 ; Lichtenstein et al., 2007 ; Liao et al., 2005 ; Carter et al., 1996 et Gatewood et al., 1995) identifient 6 types d’activités principales en lien avec la phase de création entrepreneuriale. Ces 6 activités peuvent être synthétisées en (1) réaliser des démarches pour obtenir de l’aide juridique ou des conseils ; (2) réaliser un plan d’affaire ; (3) réaliser une étude de marché ; (4) mettre sur pied un plan de développement stratégique ; (5) faire une demande de financement auprès d’un établissement de crédit et (6) réaliser des démarches auprès d’organismes publics.
3 – Synthèse des éléments de la littérature
15Sur la base des différents éléments de la littérature présentés ci-dessus, nous proposons une synthèse (tableau 1) des principales caractéristiques des entrepreneurs de nécessité et d’opportunité en termes d’objectifs, de secteur d’activité, de motivation de création et de coût d’opportunité de création. Concernant les démarches de création réalisées, le classement proposé dans le tableau ci-dessous devra être validé par notre analyse empirique.
Synthèse des éléments de la littérature
Synthèse des éléments de la littérature
Le « X » indique pour quel type d’entrepreneur la caractéristique est davantage présente.16Sur la base de ces arguments et en raison des différences de motivation et de coût d’opportunité, nous pouvons nous attendre à ce que les entrepreneurs d’opportunité réalisent plus d’activités, comparativement aux entrepreneurs de nécessité, telles qu’un plan d’affaire, une étude de marché, un plan de développement stratégique, etc., durant la phase de création. Cependant, le fait de considérer les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité comme deux types d’entrepreneurs distincts peut sembler réducteur. En effet, des travaux récents mettent en évidence la possibilité qu’un individu puisse être simultanément motivé par des motivations de nécessité et d’opportunité (Caliendo et Kritikos, 2010 ; Block et Sandner, 2009 et Williams, 2008). La création d’entreprise est un processus complexe impliquant différents types de motivations (Birley et Westhead, 1994). Par ailleurs, la frontière entre les motivations de nécessité et d’opportunité n’est pas aussi claire qu’il n’y paraît (Solymossy, 1997). Ces dernières années, cet argument est appuyé par de nombreux travaux (Arias et Penas, 2010 ; Block et al., 2015 ; Caliendo et Kritikos, 2010 ; Verheul et al., 2010 ; Block et Koellinger, 2009 ; Kirkwood, 2009 ; Williams, 2009 ; Kumar, 2007 ; Bhola et al., 2006 ; Block et Sandner, 2009). Certains auteurs soulignent d’ailleurs que la stricte dichotomie nécessité-opportunité est beaucoup trop simpliste et ne correspond pas à la réalité (Block et al., 2015 ; Eijdenberg et Masurel, 2013 ; Giacomin et al., 2010 ; Kirkwood et Campbell-Hunt, 2007). Par conséquent, il pourrait exister plus de deux types d’entrepreneurs en termes de motivation de nécessité et d’opportunité. Dans ce sens, nous pourrions, par exemple, observer des entrepreneurs motivés principalement par des motivations de nécessité ou d’opportunité, d’autres motivés par un mélange identique de motivations de nécessité et opportunité, etc.
17En conclusion, sur la base du fait (1) que le coût d’opportunité de création est plus élevé pour un entrepreneur d’opportunité, (2) que les motivations d’opportunité sont positivement liées à la volonté de l’individu d’adopter un comportement actif durant la phase de création et (3) qu’il pourrait exister différents types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité nous proposons l’hypothèse suivante : Au plus un individu sera motivé par des motivations d’opportunité, au plus il fera preuve d’un comportement actif durant la phase de création entrepreneuriale.
4 – Méthodologie
18Dans cette section, nous présentons notre base de données et la procédure statistique mobilisée.
4.1 – Base de données
19Afin d’identifier les nouvelles entreprises créées ex nihilo et donc le processus de création entrepreneurial de celle-ci, nous avons, dans une première étape, exploité l’information disponible dans le répertoire administratif des entreprises belges (le répertoire Eurodb [6]) afin d’isoler les entreprises créées entre le 1er juin 1998 et le 31 mai 2000 [7]. Sur la base de ces critères de sélection, 12.748 entreprises au sein du répertoire Eurodb ont été identifiées comme étant des nouvelles entreprises.
20Dans une deuxième étape, l’ensemble de ces 12.748 entreprises a été contacté par voie postale entre le 15 septembre et le 30 octobre 2001 afin, d’une part, d’isoler les entreprises créées ex nihilo et, d’autre part, d’identifier, pour ces dernières, le(s) créateur(s) et leur situation en termes d’expérience antérieure en matière de création. Cette enquête a été réalisée entre octobre et novembre 2001. Sur les 12.748 entreprises contactées, près de 4.562 ont répondu à cette enquête d’identification des primo-créateurs, ce qui correspond à un taux de réponses de 35,8 %. Parmi les entreprises ayant répondu à l’enquête d’identification des primo-créateurs, un peu plus de sept sur dix correspondaient à des créations ex nihilo. Les autres ont été créées par fusion, filialisation ou scission. Au total, sur ces 4.562 entreprises, nous avons pu identifier 6.392 créateurs dont 4.322 étaient des primo-créateurs, ce qui représente un peu plus de sept créateurs sur dix.
21Dans une troisième étape, nous avons identifié les caractéristiques socio-économiques des créateurs. L’ensemble des créateurs isolés lors de la phase précédente a été invité, entre septembre et octobre 2004, à participer à une enquête de type socio-économique [8] (par voie postale et relance téléphonique) destinée à faire ressortir certaines de leurs caractéristiques. Le questionnaire de l’enquête a été structuré en quatre grands volets. Le premier volet portait sur l’identification de l’entreprise au moment de sa création, c’est-à-dire entre le 1er juin 1998 et le 31 mai 2000 (date de création, nom de l’entreprise, secteur d’activité, etc.). Le deuxième volet concernait la stratégie et le processus de création de l’entreprise. Ce volet visait plus particulièrement à déterminer la temporalité entre l’idée de création d’une entreprise et le passage à l’acte, les déclencheurs personnels et professionnels ayant joué lors du passage à l’acte, le type de démarches effectuées, les soutiens obtenus et souhaités, ainsi que les freins éventuellement rencontrés par les créateurs. Le troisième volet abordait les ressources financières mobilisées lors de la création de l’entreprise et les grandes orientations stratégiques choisies. Le quatrième et dernier volet était centré sur le créateur et son entourage immédiat. Les questions portant sur le créateur concernaient différentes dimensions de son identité telles que son âge, ses titres scolaires, sa situation socioprofessionnelle et socio-économique au moment de la création de l’entreprise. Une question portait sur les motivations personnelles poursuivies par le créateur à travers l’acte de création.
22Ce questionnaire a été adressé à 3.520 créateurs sur les 4.322 créateurs identifiés lors de la phase précédente. Cette différence résulte de l’absence de coordonnées personnelles pour près de 800 créateurs. Après une phase de relance téléphonique, 538 questionnaires valides ont finalement été réceptionnés, ce qui correspond à un taux de réponse de 12,4 % [9]. Au sein de cet échantillon de 538 individus, 77 % sont des hommes et 61 % ont un diplôme d’études supérieures (niveau universitaire). Concernant le statut socioprofessionnel, 42 % sont des salariés du secteur privé, 32 % sont des indépendants, 8 % sont des salariés du secteur public, 7 % sont des chômeurs indemnisés et 7 % sont inactifs. Enfin, la majorité (52 %) de notre échantillon a moins de 40 ans.
4.2 – Procédure statistique
23En ce qui concerne le traitement des données, nous avons utilisé une méthode en trois étapes. Premièrement, nous avons identifié les dynamiques de création de nécessité et d’opportunité. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse en composantes principales (ACP) sur les données relatives aux motivations de nécessité et d’opportunité retenues (voir tableau 2). En faisant cela, nous avons été en mesure d’identifier le positionnement individuel des créateurs en termes de dynamique entrepreneuriale de nécessité et d’opportunité. Dans une deuxième étape, afin d’identifier les différents types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité nous avons effectué une analyse de classification hiérarchique sur les dynamiques de création de nécessité et d’opportunité identifiées par notre ACP. Comme Gartner (2008) le souligne, une grande partie de l’interprétation des analyses en Cluster est le fruit de la subjectivité et de l’intuition des chercheurs. Dans ce sens, la classification finale peut être « biaisée ». Afin de réduire le risque d’une classification erronée, nous avons effectué une analyse de classification hiérarchique en utilisant le logiciel statistique R [10]. Pour ce faire, le logiciel R utilise la fonction HCPC (Hierarchical Clustering on Principal Components). L’objectif de la fonction HCPC est d’effectuer le regroupement et de dégager les complémentarités entre la méthode de classification et les composantes principales afin de mieux mettre en évidence les principales caractéristiques de l’ensemble de données. Sur cette base, le logiciel R construit la hiérarchie des composantes et suggère un niveau « optimal » de division (nombre de clusters différents). Le second avantage de la fonction HCPC réside dans le fait que l’interprétation de la grappe du cluster est réalisée à l’aide d’un v.test (χ2 test) et automatiquement généré par le logiciel R. Dans notre cas, l’hypothèse (H0) testée du v.test est que la valeur de la motivation dans le cluster est égale à la valeur de la motivation dans l’ensemble des données. Par conséquent, lorsque H0 a été rejetée, cela signifie que la motivation joue un rôle (positif ou négatif) dans le cluster. Cela réduit donc fortement l’influence probable de la subjectivité et/ou l’intuition du chercheur dans l’interprétation finale. Enfin, nous avons réalisé une analyse de la variance (ANOVA) [11] enfin d’examiner s’il y avait des différences significatives en termes de phase de création entre les différents groupes de nécessité-opportunité identifiés. L’hypothèse (H0) [12] testée par l’analyse de la variance est que, en moyenne, il n’y a pas de différences en termes de phase de création entre les différents types d’entrepreneurs de nécessité-opportunité identifiés. Parallèlement à l’analyse de la variance, nous avons mené une analyse en comparaison multiple afin de déterminer quel(s) type(s) d’entrepreneur(s) de nécessité-opportunité (est)sont significativement différent(s) des autres en termes d’activités réalisées durant la phase de création. Même si nous avons supposé que nos données étaient normalement distribuées, nous avons préféré le test de Levene au test de Bartlett afin de vérifier l’homogénéité de la variance. Le test de Levene est moins susceptible d’entraîner une erreur de type I (rejeter l’hypothèse nulle quand elle est correcte) lorsque les données ne sont pas normalement distribuées. Lorsque l’homogénéité de la variance n’a pas été rencontrée, nous avons utilisé le test Welch. Lorsque l’homogénéité de la variance n’est pas supposée, le test de Fischer utilisé traditionnellement pour l’analyse de la variance n’est pas robuste et peut fournir des résultats incorrects. Le test Welch a l’avantage de fournir des résultats plus fiables de l’analyse de la variance tout en permettant une hétérogénéité de la variance. Nos analyses ACP, ANOVA et en comparaisons multiples ont été effectuées avec le logiciel SPSS 20.0.
Motivations d’entrepreneuriat de nécessité et d’opportunité
Motivations d’entrepreneuriat de nécessité et d’opportunité
5 – Résultats
24Dans cette section, nous présentons dans un premier temps les motivations de nécessité et d’opportunité retenues et ensuite les résultats de notre analyse en composantes principales. Enfin, nous présentons les activités de création retenues et les résultats de nos analyses ANOVA et en comparaisons multiples.
5.1 – Identification des motivations entrepreneuriales
25Comme nous avons pu le constater, il existe un certain nombre de motivations de nécessité et d’opportunité identifiées dans la littérature. Sur ces bases, dans notre questionnaire, nous avons retenu un ensemble de motivations nous permettant de déterminer si les entrepreneurs sont inscrits dans une dynamique de création de nécessité ou d’opportunité (tableau 2 ci-dessous).
26Les motivations répondre aux attentes familiales et perpétuer la tradition familiale ont été, au vu de leur libellé, classées sous la rubrique « nécessité » dans la mesure où elles renvoient à des situations où les individus ont été poussés par leur entourage à créer ou reprendre une activité entrepreneuriale. Ce choix fait, en outre, écho aux travaux de Bhola et al. (2006) qui démontrent qu’un individu peut être poussé vers l’entrepreneuriat suite à l’obligation de reprendre l’entreprise familiale. Concernant les motivations créer votre propre emploi et ne plus avoir de patron, celles-ci font référence aux désirs d’autonomie ou d’indépendance identifiés dans la littérature comme étant des motivations d’opportunité.
27Avant de procéder à nos analyses empiriques, nous avons souhaité vérifier la validité interne de notre classification des motivations de nécessité-opportunité à l’aide de l’alpha de Cronbach. Nous obtenons un alpha de 0,879 pour la classification « nécessité » et de 0,907 pour la classification « opportunité ».
5.2 – Analyse en Composantes Principales (ACP)
28L’objectif de notre ACP est de vérifier si les motivations retenues dans le tableau 2 se combinent entre elles suivant l’axe présupposé. Les résultats de notre ACP montrent que 6 facteurs (avec une valeur propre respective supérieure à 1 et expliquant 87,594 % de la variance totale expliquée par l’ACP) émergent. Les résultats finaux de l’ACP sont présentés dans le tableau 3 ci-dessous. Afin de pouvoir interpréter les résultats finaux de l’ACP, nous nous basons sur la matrice des « composantes après rotation ». La procédure VARIMAX utilisée permet de redistribuer de façon plus équitable la variance entre les différents facteurs et de faciliter l’interprétation de ceux-ci.
Matrice des composantes après rotation
Matrice des composantes après rotation
29L’analyse du tableau 3 nous permet de tirer les conclusions suivantes. Pour l’axe 1 (alpha de Cronbach : 0,818), les motivations être autonome, ne plus avoir de patron et créer votre propre emploi sont les plus représentatives. La nature de ces 3 motivations suggère que l’axe 1 représente le « désir d’indépendance » comme motivation de création. L’analyse de l’axe 2 (alpha de Cronbach : 0,760) nous montre que les motivations perpétuer la tradition familiale et répondre aux attentes familiales sont les plus corrélées à cet axe. Ce dernier peut être interprété comme renvoyant à la motivation de création résultant d’une « pression familiale ». Les motivations développer de nouveaux procédés de fabrication et développer de nouveaux produits sont quant à elles les plus corrélées à l’axe 3 (alpha de Cronbach : 0,710). Celui-ci renvoie à « l’opportunité de marché » comme motivation de création. Les motivations augmenter vos revenus et gagner un maximum d’argent sont les plus corrélées à l’axe 4 (alpha de Cronbach : 0,725). Ce dernier est interprété comme étant la motivation de création « recherche du profit ». Le « besoin de reconnaissance sociale » comme motivation de création est identifié à l’axe 5 (alpha de Cronbach : 0,651) [13]. Les motivations acquérir du prestige et être reconnu(e) socialement sont les plus associées à cet axe. Finalement, « l’absence d’emploi » comme raison de création est clairement identifiée par l’analyse de l’axe 6 [14] et la motivation absence d’emploi.
5.3 – Analyse de classification hiérarchique
30Afin d’identifier les différents types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité, nous avons réalisé une analyse de classification hiérarchique sur les 6 dynamiques nécessité et opportunité identifiées lors de notre analyse ACP.
31La figure 1 ci-dessus présente le dendrogramme correspondant à l’analyse de cluster, dans laquelle 5 (Clusters A à E) types différents d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité peuvent être identifiés. Pour interpréter ces types, nous avons procédé en deux étapes. Premièrement, nous avons analysé la valeur et la p-valeur du v.test afin d’identifier les motivations de nécessité et d’opportunité positivement ou négativement associées à chaque cluster. Deuxièmement, nous avons pris en compte le classement des motivations, sur base de la valeur du v.test, au sein du cluster correspondant. Ces résultats sont présentés dans le tableau 4 ci‑dessous et nous permettent d’interpréter les cinq types de clusters.
Dendrogramme
Dendrogramme
Corrélations des motivations et classement dans chaque cluster*
Corrélations des motivations et classement dans chaque cluster*
* p < 0.0532Dans le cluster A, les motivations désir d’indépendance et opportunité de marché sont positivement corrélés à ce groupe et classées respectivement en première et seconde position au sein du cluster. La motivation recherche de profit est quant à elle négativement corrélée au Cluster A. Nous interprétons donc le cluster A comme regroupant les individus motivés « Strictement » par des motivations d’Opportunité. Dans le cluster B, les motivations besoin de reconnaissance sociale, le chômage et la recherche de profit sont toutes positivement corrélées et classées respectivement en première, deuxième et troisième position. La motivation opportunité de marché est quant à elle négativement corrélé au cluster B. Nous interprétons donc le cluster B comme regroupant les individus motivés « Principalement » par des motivations de Nécessité. Dans le cluster C, les motivations pression familiale et besoin de reconnaissance sociale sont positivement corrélées et classées respectivement en première et deuxième position. Les motivations recherche de profit et désir d’indépendance sont négativement corrélés au cluster C. Nous interprétons donc ce cluster C comme regroupant les individus motivés « Strictement » par des motivations de Nécessité. Dans le cluster D, les motivations besoin de reconnaissance sociale et désir d’indépendance sont positivement corrélées et classées respectivement en première et deuxième position. Les motivations opportunité de marché, le chômage et la pression familiale sont, quant à elles, négativement corrélés au cluster D. Nous interprétons donc ce cluster D comme regroupant les individus motivés par une « Mixité Stricte » de motivations de Nécessité et d’Opportunité. Dans le cluster E, les motivations désir d’indépendance, la recherche de profit et le besoin de reconnaissance sociale sont positivement corrélées et classées respectivement en première, deuxième et troisième position. La motivation opportunité de marché est, quant à elle, négativement corrélée au cluster E. Nous interprétons donc le cluster E comme regroupant les individus motivés « Principalement » par des motivations d’Opportunité.
33Comme nous l’avons souligné, la littérature montre que les entrepreneurs de nécessité et d’opportunité diffèrent en termes de caractéristiques individuelles. Certaines de ces différences semblent également apparaître entre les 5 clusters identifiés ci-dessus. Par exemple, le pourcentage de femme (χ2= 24.794; p < .01) est plus élevé dans le cluster C Strictement Nécessité (34,1 %) et le cluster B Principalement Nécessité (38,9 %) que dans le cluster E Principalement d’Opportunité (20,4 %) et le cluster A Strictement d’Opportunité (12.2 %). En ce qui concerne le niveau d’éducation (χ2= 32.650; p < .01), notre analyse descriptive semble confirmer qu’il existe des différences entre les sous-groupes de nécessité (Strictement et Principalement) et les sous-groupes d’opportunité (Strictement et Principalement). En effet, seulement 34,4 % et 50,9 % des individus du groupe Strictement Nécessité et Principalement Nécessité ont un niveau d’éducation élevé, comparativement à 62,5 % et 66,8 % pour le groupe Principalement d’Opportunité et le groupe Strictement d’Opportunité. Comme certains auteurs (Caliendo et Kritikos 2009 ; Van Stel et al., 2007 ; Block et Wagner, 2010 ; Hughes, 2006 et Reynolds et al., 2001) le soulignent, les entrepreneurs de nécessité sont davantage présents dans les secteurs de l’agriculture, la foresterie, la pêche et de l’Horeca que les entrepreneurs d’opportunité. Nous trouvons également une différence sectorielle (χ2=86.781 ; p < .01) entre les différents groupes. Par exemple, notre analyse descriptive montre que les individus Strictement Nécessité (69,3 %) et Principalement Nécessité (53,1 %) sont plus représentés dans les secteurs l’agriculture, de la construction, de l’Horeca et du commerce de détail que ne le sont les individus Strictement d’Opportunité (35,9 %) et Principalement d’opportunité (43,1 %).
5.4 – Motivations et phase de création
34Sur base des 6 types d’activités en liens avec la phase de création entrepreneuriale identifiées dans la littérature, nous avons réalisé nos analyses ANOVA et en comparaisons multiples. Dans le questionnaire, le répondant devait indiquer si oui ou non (variable dichotomique valant 1 si « oui » et 0 sinon) il avait réalisé chacune de ces activités durant sa phase de création d’entreprise.
35Nous avons examiné s’il existait des différences significatives en termes de phase de création entre les 5 types d’entrepreneurs (cluster A à E) identifiés lors de notre analyse de cluster. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse ANOVA. Dans un premier temps, nous avons vérifié l’homogénéité de la variance à l’aide du test de Levene pour chacune des activités de création retenue. Lorsque la propriété d’homogénéité de la variance n’était pas respectée, nous avons utilisé le test de Welch pour déterminer s’il y avait des différences significatives entre les cinq groupes en termes de processus de création. Les résultats du test de Levene ont montré que, pour les variables « réaliser des démarches pour obtenir de l’aide juridique ou des conseils », « réaliser une étude de marché » et « faire une demande de financement auprès d’un établissement de crédit », l’homogénéité des variances ne pouvait être assumée. Nous avons donc utilisé le test de Welch pour interpréter les résultats d’analyse ANOVA en ce qui concerne ces trois activités de création (tableau 5).
ANOVA*,**
ANOVA*,**
* p < 0.05; ** p < 0.0136À la lecture du tableau 5, nous observons des différences significatives entre au moins deux types d’entrepreneurs pour chaque activité de création retenue, à l’exception de l’activité réaliser des démarches auprès d’organismes publics. Si ces résultats indiquent qu’il existe bien des différences entre les types d’entrepreneurs, ils ne nous permettent pas d’identifier des différences significatives pour chaque activité de création. Par conséquent, nous avons réalisé des analyses en comparaisons multiples afin de déterminer les types qui sont significativement différents des autres pour chaque activité de création. Pour ces analyses, nous avons fait appel au test non paramétrique de Tamhane. L’utilisation du test non paramétrique de Tamhane se justifie par le fait que les résultats du test de Levene ont indiqué des variances inégales pour certaines activités de création, ce qui implique l’utilisation d’un test non paramétrique pour nos analyses en comparaisons multiples. Le tableau 6 révèle certains constats intéressants.
Analyses en comparaisons multiples et activités de création pour chaque cluster
Analyses en comparaisons multiples et activités de création pour chaque cluster
SN : Strictement de Nécessité – SO : Strictement d’Opportunité – PO : Principalement d’Opportunité – PN : Principalement de Nécessité – MSON : Mixité Stricte Opportunité-Nécessité ; * p < 0.05; ** p < 0.0137Premièrement, l’activité réaliser des démarches pour obtenir de l’aide juridique ou des conseils est moins souvent réalisée par les entrepreneurs Strictement de Nécessité que par les entrepreneurs Principalement de Nécessité, Strictement d’Opportunité et Principalement d’Opportunité. Deuxièmement, la réalisation d’un plan d’affaire est beaucoup plus fréquente chez les entrepreneurs Principalement d’Opportunité et Strictement d’Opportunité que chez les entrepreneurs Strictement de Nécessité. Troisièmement, la réalisation d’une étude de marché est une démarche beaucoup plus fréquente chez les entrepreneurs Principalement de Nécessité, Strictement d’Opportunité et Principalement d’Opportunité que chez les entrepreneurs Strictement de Nécessité. Pour cette activité, on note également que celle-ci est plus fréquente chez les entrepreneurs Principalement d’Opportunité que chez les entrepreneurs Principalement de Nécessité et, de façon surprenante, que chez les entrepreneurs Strictement d’Opportunité. Quatrièmement, il semble que les entrepreneurs Strictement d’Opportunité soient plus enclins à réaliser un plan de développement stratégique que les groupes d’entrepreneurs Strictement de Nécessité et Principalement d’opportunité. Enfin, la démarche faire une demande de financement auprès d’un établissement de crédit est moins fréquente chez les groupes d’entrepreneurs Mixité Stricte Nécessité/Opportunité et Principalement de Nécessité que chez les entrepreneurs Strictement de Nécessité. On note aussi que cette démarche est plus fréquente chez les entrepreneurs Mixité Nécessité/Opportunité que chez les groupes d’entrepreneurs Principalement et Strictement d’Opportunité.
6 – Discussion
38Dans cette étude, nous avons cherché à déterminer s’il existe des différences en termes de phase de création entre les entrepreneurs de nécessité et les entrepreneurs d’opportunité. Les raisons d’une telle étude étaient multiples. Tout d’abord, les connaissances actuelles relatives au processus de création entrepreneurial sont relativement limitées et, tout particulièrement, concernant la phase de création (Arenius et Ehrstedt, 2008 ; Liao et al., 2005). Pour Lichtenstein et al. (2007), la phase de création est un élément capital car celle-ci est à la base de chaque création entrepreneuriale. Cette étape est également importante pour le développement et le succès futur de toute entreprise (Burke et al., 2010 ; Delmar et Shane, 2003). Deuxièmement, comme Liao et Welsch (2008) le soulignent, il est important d’examiner la façon dont l’événement entrepreneurial influence le processus de création de l’entreprise. Cependant, une telle approche est absente dans la recherche en entrepreneuriat (Shane et al., 2003 ; van Gelderen et al., 2006). De plus, au regard de l’objectif de notre recherche, il nous a semblé important d’aborder les concepts d’entrepreneuriat de nécessité et d’opportunité de façon plus large. En effet, de nombreux auteurs soulignent que la stricte dichotomie nécessité versus opportunité est trop simpliste et ne correspond pas à la réalité (voir par exemple Block et al., 2015 ; Eijdenberg et Masurel, 2013 ; Giacomin et al., 2010 ; Kirkwood et Campbell-Hunt, 2007). Par conséquent, il est probable qu’il existe plus de deux types d’entrepreneurs de nécessité et d’opportunité.
39Nous avons donc cherché à déterminer s’il existe différents types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité et si ceux-ci pouvaient adopter des comportements différents durant la phase de création. Sur la base des résultats de notre étude, nous pouvons tirer les conclusions suivantes. Tout d’abord, les résultats de notre analyse cluster indiquent que la dichotomie stricte nécessité versus opportunité, habituellement utilisée dans la recherche entrepreneuriale, est trop simpliste. Il existe bien différents types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité. Nos résultats confirment donc l’existence de sous-groupes d’entrepreneurs de nécessité/opportunité (Arias et Penas, 2010 ; Block et al., 2015 ; Caliendo et Kritikos, 2010 ; Verheul et al., 2010 ; Block et Koellinger, 2009 ; Kirkwood 2009 ; Williams, 2009 ; Kumar, 2007 ; Bhola et al., 2006 ; Block et Sandner, 2009 ; Hughes, 2003). Ce constat est aussi appuyé par les résultats de nos analyses ANOVA et en comparaisons multiples lesquelles démontrent que les activités de création réalisées par l’individu diffèrent considérablement selon son profil nécessité et/ou opportunité. Comme nous le supposions, les entrepreneurs d’opportunité (strictement et principalement) sont plus actifs au cours de la phase de création que les groupes de nécessité (strictement et principalement).
40Les entrepreneurs motivés strictement ou principalement par des motivations d’opportunité réalisent, par exemple, plus de démarches pour obtenir de l’assistance ou des conseils que les entrepreneurs motivés strictement par des motivations de nécessité. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’en raison d’un niveau de capital humain et social plus important et donc d’un réseau personnel et/ou professionnel plus large, ils pourraient obtenir des informations pertinentes permettant de mettre en œuvre une phase de création adéquate. En ce qui concerne la planification et l’étude de marché, nous notons également des différences. Ces démarches de création semblent plus présentes chez les entrepreneurs principalement ou strictement motivés par des motivations d’opportunité que chez les entrepreneurs principalement ou strictement motivés par des motivations de nécessité. Ces résultats pourraient être expliqués par le fait que le coût d’opportunité de la création est plus important pour les entrepreneurs d’opportunité que de nécessité (Verheul et al., 2010 ; Block et Wagner, 2010). Par conséquent, afin de réduire l’incertitude liée à toute création d’entreprise et de compenser ce coût d’opportunité élevé, un profil d’opportunité doit s’assurer que son projet est suffisamment rentable. Comme Burke et al. (2010) l’ont montré, un plan d’affaire augmente les perspectives de croissance de l’entreprise. Pour Brinckmann et al. (2010), Delmar et Shane (2003) et Liao et Gartner (2006), la planification réduit l’incertitude liée à l’activité de l’entreprise. Arias et Pena (2010) estiment que les profils d’opportunité analysent plus fréquemment le marché dans lequel ils souhaitent créer une activité. Pour ces auteurs, les entrepreneurs d’opportunité ont une meilleure compréhension de l’environnement de l’entreprise que les entrepreneurs de nécessité. Les entrepreneurs motivés strictement par nécessité et ceux motivés strictement par opportunité entrepreneurs semblent également être différents dans leur propension à réaliser un plan de développement stratégique. Les premiers sont moins enclins à réaliser cette démarche de pré-création. Ce résultat pourrait être dû à leurs différences au niveau de la pro-activité dont ils font preuve dans le cadre de leur projet de création et de leur vision entrepreneuriale. Un profil d’opportunité tentera de réaliser des tâches plus difficiles, sera plus persévérant et plus créatif qu’un profil de nécessité (Guzman et Santos, 2001). Comme souligné par Carsrud et Brännback (2011), lorsque les motivations de l’individu sont de nécessité, il/elle peut ne pas prendre le temps nécessaire pour mettre sur pied son projet entrepreneurial. Nous pouvons, par exemple, supposer que le profil strictement de nécessité ne prendra pas le temps de réaliser un plan d’affaire ou un plan de développement stratégique car il sera plus préoccupé par sa survie au quotidien que par des projets de plus long terme, tels que la croissance ou l’exportation, et/ou parce qu’il choisit la carrière entrepreneuriale par « défaut » (Block et al., 2015 ; Couteret, 2010). Nos résultats concernant la propension à demander un financement aux établissements de crédit sont également intéressants. Les entrepreneurs strictement de nécessité sont plus enclins à réaliser cette démarche que les entrepreneurs principalement de nécessité et les entrepreneurs mixtes. Ces derniers sont plus enclins à réaliser une telle démarche que les entrepreneurs strictement et principalement motivés par opportunité. En d’autres termes, ces résultats montrent que plus un individu sera mû par des motivations d’opportunité, moins il fera de demandes de financement auprès d’un établissement de crédit. Une explication plausible serait qu’au plus un individu est mû par des motivations d’opportunité, au plus il/elle préférera et/ou au plus facilement il/elle aura accès à des financements alternatifs, tels que des business angels, du capital-risque ou du financement participatif. Ayant un niveau de capital social plus élevé, il/elle peut aussi plus facilement mobiliser son réseau personnel pour trouver ces financements. Dans une certaine mesure, cet argument rejoint les résultats de nos analyses concernant l’activité « réaliser des démarches pour obtenir de l’aide juridique ou des conseils ». En effet, comme les profils d’opportunité réalisent plus souvent cette démarche que les profils de nécessité, il est probable que grâce à celle-ci, ils puissent plus souvent bénéficier de financement non bancaire. L’idée selon laquelle au plus un individu sera motivé par des motivations d’opportunité, au plus il sera actif durant la phase de création est également soutenue par les différences intra-groupes. Nos résultats montrent, par exemple, que la propension à réaliser un plan d’affaire ou à chercher à obtenir des conseils est plus importante chez les entrepreneurs motivés principalement par nécessité que chez les entrepreneurs motivés strictement par nécessité. Enfin, et de façon surprenante, certaines différences intra-groupes entre les entrepreneurs motivés strictement par opportunité et ceux motivés principalement par opportunité semblent être contre-intuitives. Par exemple, nos résultats montrent que les entrepreneurs motivés principalement par opportunité sont plus enclins à réaliser une étude de marché que les entrepreneurs strictement d’opportunité. Ce résultat est, a priori, difficile à interpréter. Cependant, nous pensons qu’il pourrait être, dans une certaine mesure, expliqué comme suit. L’individu principalement motivé par opportunité, contrairement à celui motivé strictement par opportunité, n’est pas seulement poussé par une opportunité de marché (comme notre analyse de classification hiérarchique le montre). Dans ce sens, le premier pourrait avoir une connaissance plus faible du marché visé, une moins bonne compréhension de l’environnement de sa future entreprise et donc être plus actif dans la réalisation d’une étude de marché.
41Sur la base de nos résultats, notre hypothèse de départ à savoir qu’au plus un individu sera motivé par des motivations d’opportunité, au plus il fera preuve d’un comportement actif durant la phase de création entrepreneuriale est globalement vérifiée.
Conclusion
42À l’issue de notre recherche, nous pouvons mettre en évidence deux contributions principales. Tout d’abord, sur la base des motivations de création, nos résultats montrent qu’il existe bien différents sous-groupes d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité. Deuxièmement, les phases de création de ces sous-groupes d’entrepreneurs sont différentes. Dès lors, comme nous le supposions, notre étude montre que les entrepreneurs d’opportunité (strictement et principalement) sont plus actifs durant la phase de création que les entrepreneurs de nécessité (strictement et principalement).
43Ces résultats ont des implications pour les politiques publiques et les débats scientifiques. Depuis une trentaine d’années, de nombreuses mesures ont été prises afin de stimuler l’esprit d’entreprendre. La genèse de cet intérêt pour l’entrepreneuriat est à trouver dans le rôle clé joué par l’entrepreneuriat dans la croissance économique des régions (Audretsch, 2003 ; Staber et Bögenhold, 1993) ainsi que dans la lutte contre le chômage. Sur la base de nos résultats, il semble important que les politiques publiques destinées à favoriser l’entrepreneuriat chez les personnes fragilisées (sans emploi, faible niveau d’éducation, emploi précaire, etc.) poursuivent les efforts actuels centrés sur l’importance de la phase de création et la nécessité de réaliser un certain nombre de démarches (plan d’affaire, étude de marché, conseils, etc.) de pré-création lesquelles peuvent influencer la réussite d’un projet entrepreneurial. Ceci nous semble capital afin d’essayer de réduire le taux d’échec entrepreneurial élevé parmi les entrepreneurs de nécessité (Kariv, 2011 ; Brüderl et al., 1992). Concernant le débat scientifique, nos résultats montrent que la typologie stricte opportunité versus nécessité doit être affinée. Ceci permettra de mieux saisir la complexité des motivations individuelles et l’impact de celles-ci sur le processus entrepreneurial. En outre, nous savons que les entreprises créées par des profils de nécessité ont un taux de faillite plus élevé que celles créées par des profils d’opportunité. Cependant, l’impact de la phase de création sur le développement de l’entreprise demeure à ce jour une question ouverte. Les recherches futures devraient donc analyser en profondeur la relation entre les types d’entrepreneurs de nécessité et/ou d’opportunité, la phase de création et le succès de l’entreprise. Une telle approche permettrait de mieux comprendre la relation entre l’événement déclencheur de la création d’entreprise et le développement de celle-ci.
44Enfin, soulignons certaines limites de notre recherche. Tout d’abord, nous n’analysons pas les caractéristiques socio-économiques des individus et le lien entre celles-ci et les motivations individuelles. Dans ce sens, il serait intéressant de compléter nos analyses en prenant en compte les caractéristiques de l’individu (Giacomin et al., 2010). En ce qui concerne les sous-groupes identifiés, il serait intéressant de compléter nos analyses en intégrant d’autres types de motivations que celles utilisées dans notre étude. Ceci permettrait de confirmer l’existence des sous-groupes identifiés et/ou d’en découvrir d’autres. Dans notre étude, nous n’intégrons pas une série de facteurs pouvant influencer les comportements individuels en matière de création d’entreprise, tels que le contexte économique, les mesures de politique publique d’accompagnement et de formation à la création d’entreprise, ou encore le taux de chômage. Des recherches futures pourraient, par exemple, déterminer si les formations en entrepreneuriat destinées aux personnes économiquement fragilisées peuvent réduire les différences de comportements entre les individus de type nécessité et les individus de type opportunité. En effet, le but de ces formations étant de familiariser, d’informer et/ou de former au métier d’entrepreneur, il serait intéressant de déterminer si ces dernières réduisent les différences de comportements entre les différents types d’entrepreneurs durant la phase de création. Enfin, comme Carter et al. (2003) le soulignent, l’utilisation de données rétrospectives peut être une limite lorsque l’on étudie les motivations entrepreneuriales et l’impact de ces dernières.
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Mots-clés éditeurs : opportunité, entrepreneurs, motivations, phase de création, nécessité
Date de mise en ligne : 20/12/2016
https://doi.org/10.3917/entre.153.0181Notes
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[1]
Auteur de contact.
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[2]
Dans notre cas, l’antonyme d’un comportement actif est un comportement passif.
-
[3]
Traduit de l’anglais « imitative venture ».
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[4]
CHR en France.
-
[5]
Les auteurs soulignent que, dans les pays ayant une sécurité sociale fort développée, le coût d’opportunité des entrepreneurs de nécessité peut ne pas être nul car ces pays offrent une allocation de chômage.
-
[6]
Il s’agit d’une base de données administrative qui reprend un ensemble de données non confidentielles (principalement issues du registre de commerce) sur toutes les entreprises localisées en Belgique. Ce fichier envisage la notion d’entreprise au sens le plus large dans la mesure où il répertorie tant les personnes morales que les personnes physiques. Chaque entreprise y est caractérisée, notamment, selon son secteur d’activité, la date de sa constitution, sa forme juridique, l’adresse de son siège social, sa classe de taille d’emplois, son numéro de TVA ou son numéro au registre national des personnes morales, sa dernière situation juridique.
-
[7]
Le choix de ces dates répond à une volonté de favoriser une certaine homogénéité du contexte tout en pouvant travailler sur une population suffisamment conséquente de nouvelles entreprises. En outre, la collecte d’information n’a porté que sur les entreprises commerciales à forme juridique (personne morale).
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[8]
Le questionnaire de l’enquête a fait l’objet d’un pré-test auprès d’un sous échantillon.
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[9]
Ce taux est déjà élevé en soi pour ce type d’enquête et par rapport à la méthode utilisée. Le taux de réponse est en réalité plus élevé que 12,4 %, car ce taux a été calculé sur la totalité des envois et ne tient donc pas compte des questionnaires qui n’ont pas trouvé de destinataire (entreprises fermées, ayant déménagé…), ne sont pas exploitables (hors délai, retournés vierges, réponses inexploitables…). Si l’on tient compte de ces éléments, le taux de réponse atteint près de 23 %.
-
[10]
A Handbook of Statistical Analyses Using R (Everitt et Hothom, 2010).
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[11]
La normalité est supposée.
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[12]
L’hypothèse alternative (H1) étant que, pour au moins un groupe, la phase de création sera significativement différente des autres groupes.
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[13]
La valeur de l’alpha de Cronbach obtenue pour cet axe peut se justifier par le fait qu’une valeur élevée de Cronbach est parfois difficile à obtenir lorsqu’un axe est constitué de seulement deux items (Carter et al., 2003).
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[14]
L’analyse de Cronbach ne peut se faire pour ce dernier axe car un seul item compose celui-ci.