Guerres (civiles), pandémie mais aussi types de financements, nouvelles réglementations des universités et des organismes de recherche, autant de facteurs qui pèsent sur l'accès au terrain dans une partie du monde et conditionnent la production scientifique. Ce dialogue entre des chercheur·es de générations, statuts, genres, institutions, nationalités et pays de rattachement différents revient sur des expériences contrastées voire opposées en montrant que, pour elles et eux, il n'y a pas de lien univoque entre contextes politiques et activités de recherche. Il pose également la question presque taboue de la division (internationale) du travail scientifique.
Hélène Combes Pouvez-vous revenir sur la façon dont les transformations de vos terrains affectent votre pratique de la recherche ? Qu'elles aient été soudaines ou qu'elles se soient opérées sur le temps long, comment ont-elles modifié l'image de votre rôle de chercheur·e, par exemple dans votre rapport à d'autres champs : expertise, politique, médiatique ?
Laura Ruiz de Elvira Dans le cadre de ma thèse, je me suis intéressée à la redéfinition du rôle de l'État syrien et aux ingénieries politiques du régime baasiste à travers l'étude des associations de bienfaisance. Pour cela, j'ai vécu en Syrie de 2007 à 2010. À l'époque déjà, c'était un terrain un peu compliqué parce que la méfiance et la peur étaient omniprésentes dans le pays à tous les niveaux : méfiance et surveillance du régime à l'égard des chercheur·es étranger·ères et, bien sûr, de ses propres citoyens et peur des Syrien·nes de parler avec ces chercheur·es…
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