Le terme « garde-robe » désigne à la fois un meuble (coffre, armoire, placard, penderie) et le contenu de ce meuble, c’est-à-dire un ensemble de vêtements appartenant à une même personne. Il renvoie aussi, depuis quelques décennies, à une nouvelle façon de penser l’histoire de la mode, dans une perspective biographique et mémorielle. L’exposition de Pamela Golbin Garde-robes : intimités dévoilées de Cléo de Mérode à…, qui s’est tenue en 2000 au musée des Arts décoratifs (alors musée de la Mode et du Textile, UCAD) a ainsi proposé une histoire de la mode contemporaine où l’on n’oubliait pas ceux qui l’ont portée : les pièces vestimentaires étaient replacées dans les ensembles auxquels elles appartenaient et accompagnées d’indications biographiques. Dans ces séries de vêtements accumulés au long d’une vie, se dévoilaient autant l’évolution du goût d’une époque que les choix singuliers d’amateurs de mode, et la trame de leurs existences.Plusieurs expositions récentes du Palais Galliera ont encore suivi cette voie, révélant aux yeux du public la garde-robe de la comtesse Greffulhe (La Mode retrouvée : les robes trésors de la comtesse Greffulhe, commissariat Olivier Saillard, 2015), de Dalida (Dalida, une garde-robe de la ville à la scène, commissariat Olivier Saillard et Sandrine Tinturier, 2017), aussi bien que celle d’une parfaite inconnue, Alice Alleaume (Roman d’une garde-robe: le chic d’une Parisienne de la Belle Époque aux années 30, commissariat Sophie Grossiord, 2013)…