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Article de revue

La motivation des jeunes pour la formation théologique : cas des étudiants externes de la faculté de théologie protestante de Brazzaville

Pages 107 à 137

Notes

  • [1]
    Diplômés de Master Ressources Humaines à l’ESGAE.
  • [2]
    Le chemin, Mensuel de liaison et d’information n°145, Juillet 2004, page 12.
  • [3]
    Etudiants qui suivent la formation théologique à leurs propres frais, par opposition aux étudiants boursiers dont les frais de formation sont à la charge de l’Eglise. Aussi sont-ils appelés auditeurs libres en raison de la possibilité dont ils disposent pour se former librement à la FTPB.
  • [4]
    www.mafrome.org/animation missionnaire afrique.htm
  • [5]
    R. Macaire Lengo, Mémoire pour l’obtention du diplôme de maitrise en sociologie, année académique 2001-2002, page 58.
  • [6]
    In les fondamentaux du management, Michel Barabel, Olivier Meier, Thiery Teboul, édition Dunod, Paris 2008, page 6.
  • [7]
    Le Gai savoir, introduction et traduction de Pierre Klossowski, club français du livre 1957, pages 118 à 119.
  • [8]
  • [9]
    A. Touraine, Pour la Sociologie, édition du seuil, Paris 1974, page 13.
  • [10]
    Confère les Anabaptistes et la Confession de 1527.
  • [11]
    Encyclopédie du Protestantisme Pierre Gisel, édition du Cerf, Paris 1995, pages 487 à 488.
  • [12]
    Cités par Ange Exaucé Mbemba Samba, Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master, spécialité : management des ressources humaines, 2010-2011, page 2.
  • [13]
    Ibid., page 3.
  • [14]
    Nouveau Larousse encyclopédique/Vuef 2003, page 1049.
  • [15]
    Cité par Stéphane Balland et Anne-Marie Bouvier in Management des entreprises en 24 fiches, Dunod, Paris, 2008, page 110.
  • [16]
    Cité par Stéphane Balland, Anne-Marie Bouvier, Op.cit, page 110.
  • [17]
    Cités par Ange Exaucé Samba, Op.cit, page 3.
  • [18]
    Stéphane Balland, Anne-Marie Bouvier, Op. cit, page 111.
  • [19]
    Nouveau Larousse encyclopédique/ VUEF 2003, page 1629.
  • [20]
    IV, III, 11, in Encyclopédie du Protestantisme. Pierre Gisel, Paris édition du Cerf, Paris 1995, page 1637.
  • [21]
    Calvin, Commentaire de Matthieu, 20-7, cité par Pierre GISEL, Ibid. page 1635.
  • [22]
    Article 18, des statuts de l’EEC.
  • [23]
    Article 19, des statuts de l’EEC.
  • [24]
    Article 19, des statuts de l’EEC.
  • [25]
    Le Chemin n°131, Mai 2003, page 7.
  • [26]
    Le remboursement des frais pharmaceutiques, se fait sur la base de 2/3 pour l’Eglise et de 1/3 pour l’ecclésiastique ou le laïc émargeant à la caisse commune.
  • [27]
    La circulaire n°070/12/PEEC/D.CAB du 09 mai 2012.
  • [28]
    Le cas de la collecte organisée à la paroisse de Ouenze, en faveur du Pasteur Kizimou André pour son admission à la retraite, renseigne énormément. Il en est de même pour le départ du Pasteur Mbioka de la paroisse de Mpaka.
  • [29]
    Tribunal de Travail de Brazzaville 13/02/1967 : TPOM 68 page 5157 ; Tribunal de Travail de Brazzaville 19/09/1966 : TPOM 1968 page 5047 in Pierre N’Gaka : Droit du travail au Congo Brazzaville. Edition L’harmattan, Paris 2006 page 80.
  • [30]
    Revue Entr’actes n°46-Septembre 2006.
  • [31]
    Le régime social des agents religieux, in www.actes6.com/social/s_régime_social_ministres_culte.htm.
  • [32]
    Soc. 23 avril 1997, n°1688 P, RJS 1997, n° 645 in Revue Entr’actes n°46, Septembre 2006.
  • [33]
    Témoignage de Mademoiselle Maria Lorendzon (missionnaire A.S.U.D.H.) selon lequel Mademoiselle Lillemor Steenman, ancienne missionnaire ayant travaillé pour le compte de l’action de secours d’urgence et de développement humain (A.S.U.D.H), serait détentrice d’une licence en théologie alors qu’elle exerce les fonctions de comptable.
  • [34]
    Les cas de Messieurs Makouta-Mboukou, docteur en théologie et Gaston Moukala licencié en théologie à la retraite, sont souvent cités comme de véritables exceptions.
  • [35]
    Tableau n°2, annexe I
  • [36]
    Tableau n°3, annexe I
  • [37]
    Témoignage recueilli auprès d’un Professeur à l’ESGAE le mardi 08.O5.2012 dans la salle des Professeurs.
  • [38]
    Tableau n°8, annexe II.
  • [39]
    Tableau n°9, annexe III.
  • [40]
    Tableau n°7, annexe II.
  • [41]
    Tableau n°3, annexe I.
  • [42]
    Tableau n°7, annexe II.

Introduction

1L’Eglise Evangélique du Congo (E.E.C.) est l’une des plus grandes congrégations religieuses de notre pays. Sa représentativité sur l’essentiel de l’étendue du territoire national à laquelle se joint son ancienneté (célébration du jubilé de l’autonomie en 2011), justifie cette évidence. Plusieurs décennies durant, elle a eu à jouir d’un témoignage élogieux et patent dans divers milieux sociaux (professionnel, commercial, politique...) puis au sein même de la population. Ce prestigieux crédit, elle le doit à ses membres à savoir les pasteurs, les évangélistes, les diacres et les fidèles. Le réveil spirituel de 1947 qui a pris naissance à Ngouedi (dans le département de la Bouenza) avec l’usage rationnel du concept « kedika » qui est une traduction littérale du mot « vérité » en langue « kongo », justifie profondément la preuve manifeste ou palpable d’une Eglise dont la promotion des valeurs morales et éthiques, a été et demeure toujours une véritable préoccupation.

2Depuis quelques années, cet élan a pris un sérieux coup avec comme effet la manifestation de certains comportements autrefois inexistants ou latents au sein de l’Eglise : immoralité, détournement de fonds de la communauté, contestation des affectations (mutations)… Du reste, un certain nombre de serviteurs et responsables ont été sanctionnés ou relevés de leurs fonctions à cause de ces comportements déviants. Dans son message de clôture au Synode ordinaire de juin 2004, le Pasteur Kristen Anderson [2]haussa le ton en dénonçant publiquement la mauvaise gestion perpétrée par les autorités de l’Eglise de l’époque sous les applaudissements nourris des fidèles présents. Cette critique cible le leadership devenu inefficace, au regard des missions de l’Eglise.

3Nous avons choisi d’entreprendre cette étude dans le but les résultats de contribuer au redressement de cette institution sociale. Au cœur de cette préoccupation se trouve, logiquement, les animateurs de cette institution dont la formation et la motivation apparaissent problématiques.

4En effet, on observe un intérêt considérable des jeunes chrétiens pour la formation théologique. Les statistiques d’inscriptions des étudiants externes [3] à la Faculté Théologique Protestante de Brazzaville de 2010 à 2012, nous édifient à ce sujet. En effet, durant cette période, le nombre d’inscrits est passé de 10 à 38 soit un taux d’augmentation de 280%.

5Cette augmentation du nombre d’inscrits nous conduit à nous poser la question de savoir : pourquoi cette motivation des jeunes pour la formation théologique ? Sont-ils réellement mus par la vocation de servir Dieu ? L’Eglise serait-elle devenue une sorte de refuge professionnel pour certains jeunes diplômés en quête d’emploi ?

6Cette problématique nous amène à retenir les hypothèses de travail suivantes :

  • La motivation des jeunes pour la formation théologique, ne répond pas uniquement à un éveil de vocation.
  • Le mode de recrutement des serviteurs, favorise l’accès au ministère pastoral des candidats sans vocation.
  • La crise des valeurs morales qui mine l’Eglise, est essentiellement due au manque d’exemplarité de certains serviteurs.

7Cependant, s’il est évident que pour certains de ces jeunes, le ministère pastoral apparaît comme un « gagne pain », un moyen de survie ou une stratégie d’insertion professionnelle, d’autres s’engagent dans cette voie par vocation. En effet, ayant résisté depuis longtemps aux manifestations de la vocation, ou n’ayant pas eu la grâce d’être recommandés, certains de ces jeunes, ont décidé de tout abandonner y compris leurs emplois, pour se consacrer au Ministère pastoral. Ainsi, espèrent – ils être recrutés par l’Eglise à l’issue de leur formation. L’intégration par l’Eglise d’un nombre important d’ex-étudiants externes (environ une quarantaine), les incite davantage à opter pour la formation théologique afin d’être, eux aussi, intégrés.

8Dans un article intitulé « L’animation vocationnelle, un travail de discernement», Bartholomew Mrosso affirme : « le nombre impressionnant de demandes, ne doit pas nous pousser à conclure qu’il y a beaucoup de vocations missionnaires au Nigéria, même s’il est indéniable qu’il y existe des signes de vocation. Ces jeunes se présentent souvent avec des motivations diverses : certaines sont manifestes, tandis que d’autres ont besoin de purification. Certains jeunes ont réellement l’intention de devenir missionnaire ; d’autres par contre cherchent un emploi ; et d’autres encore sont poussés par leurs parents [4] ». De ce point de vue, il ressort que la vocation missionnaire est conçue pour certains jeunes, comme un moyen de s’octroyer, par le canal de l’Eglise, un poste budgétaire.

9Cette instrumentalisation du travail n’est pas spécifique à l’Eglise. En effet dans notre mémoire portant sur « La jeunesse et la force publique dans la période post – conflictuelle : cas de l’Armée [5]», nous avons démontré que les raisons de l’enrôlement des jeunes dans l’armée, étaient plus liées à la conjoncture socio-économique peu favorable pour l’obtention d’un emploi, qu’à une volonté manifeste pour eux de devenir militaire. Pour preuve, certains de ces jeunes (environ 34,88% de l’échantillon), manifestaient même le désir de quitter l’Armée dans l’hypothèse où un autre emploi, plus intéressant leur était proposé.

10De même, la théorie des besoins d’Abraham Maslow [6] (Etats-Unis, 1908-1970) qui s’intéresse à la fois à l’analyse des besoins humains et aux origines de la motivation de l’homme au travail, fait office de référence à notre étude. En effet, en optant pour la hiérarchisation des besoins fondamentaux, Maslow se situe lui aussi, dans une perspective de l’instrumentalisation du travail par l’homme. Néanmoins, à côté des besoins physiologiques (besoins vitaux qui sont les premiers sur l’échelle hiérarchique) s’ajoutent selon lui, les besoins de sécurité (physique ou psychique), d’appartenance, d’estime ou de reconnaissance et ceux de réalisation et d’accomplissement de soi que l’individu est censé acquérir par le biais de son travail.

11C’est du reste dans ce sens que Friedrich Nietzsche [7], déroule la conception instrumentale du travail prônée par l’essentiel des sociétés modernes, qui occulte selon lui, les besoins de réalisation ou d’accomplissement de soi de l’individu. Le travail se réduisant ainsi à un simple moyen d’obtention du gain, peu importe le reste. Aussi affirme t-il : « Chercher du travail en vue du salaire – voilà en quoi presque tous les hommes sont égaux dans les pays civilisés : pour eux tous, le travail n’est qu’un moyen, non pas le but en soi ; aussi bien sont – ils peu raffinés dans le choix du travail, qui ne compte plus à leurs yeux, que par la promesse du gain, pourvu qu’il en assure un appréciable».

12Ces différentes théories, sources de notre inspiration, constituent ainsi le cadre théorique de cette recherche puisqu’il s’agit en fait, de l’instrumentalisation du ministère pastoral (profession pastorale) par certains jeunes étudiants (externes).

13L’objectif général de cette étude, est donc d’identifier les raisons fondamentales, qui poussent les jeunes chrétiens (étudiants externes pour le cas d’espèce), à s’intéresser massivement pour la formation théologique.

14A cet objectif général, se joignent des objectifs spécifiques. Ainsi, il sera également question pour nous de :

  • démontrer l’impact de la conjoncture socio – économique et singulièrement de la crise de l’emploi, sur la motivation des jeunes pour la formation théologique ;
  • prouver que les textes de l’Eglise tant au niveau du recrutement des candidats au ministère ecclésiastique, que des critères exigés de ceux-ci, tendent à faire d’elle un employeur comme tout autre employeur ;
  • montrer que le droit positif ne reconnaît pas la qualité de salarié aux ecclésiastiques.

2 – Méthodologie de travail et concepts fondamentaux

2.1 – Aspects méthodologiques

15Pour atteindre ces objectifs, les méthodes herméneutique et sociologique, ont été choisies comme démarche méthodologique. La méthode herméneutique consiste en un processus d’interprétation, d’explication et de clarification du « fait social » faisant l’objet de notre étude, avec l’intention de rendre l’obscur plus évident [8].

16La méthode sociologique est définie par Alain Touraine en ces termes: « le travail du sociologue (chercheur) suppose un effort constant pour déplacer l’ordre qui couvre comme une dalle, la structure des rapports sociaux, pour faire l’analyse critique des catégories, des normes et des discours de la pratique sociale [9] ».

17Sur la base d’un échantillon choisi de façon raisonnée de quatre- vingt(80) enquêtés, la technique de l’entretien dirigé, a été jugé pertinente, du fait de la nature du sujet, comme la mieux adaptée à la collecte des informations.

18L’objectif fondamental visait la question centrale que nous nous sommes posés à l’introduction relative aux raisons qui sont à l’origine de la motivation des jeunes pour la formation théologique. 40 étudiants externes, (soit 50% de l’échantillon) de la Faculté de Théologie Protestante de Brazzaville ont été ciblés. Cependant, compte tenu de la sensibilité du sujet et pour plus d’objectivité en ce qui concerne la question centrale, l’enquête a été élargie à d’autres catégories des membres de l’Eglise dont :

  • 10 conseillers paroissiaux soit 12,5% de l’échantillon du fait qu’ils composent l’organe recommandant ces jeunes à la formation ;
  • 5 personnes ressources, soit 6,5% de l’échantillon, en raison de l’expérience qu’ils ont, de l’Eglise ;
  • 5 Professeurs permanents de la Faculté de Théologie Protestante de Brazzaville, soit 6,5% de l’échantillon, en raison à la fois de leur expertise et de leur expérience en matière de formation des Pasteurs ;
  • enfin 20 fidèles (base de l’Eglise) soit 25% de l’échantillon, parce qu’ils sont en réalité les premiers à être directement concernés par l’accueil de ces éventuels et futurs serviteurs.

19L’enquête s’est déroulée exclusivement dans les deux consistoires de Brazzaville 1 (ou Brazzaville sud et de Brazzaville 2 (ou Brazzaville nord).

20En définitive, l’étude est centrée sur deux grands points : la présentation brève de l’Eglise Evangélique du Congo en tant qu’institution sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et la définition des approches théoriques des notions d’Eglise, la motivation d’une part et de la vocation d’une part. Le deuxième point porte sur les pratiques de l’Eglise et l’analyse des résultats de l’enquête.

2.2 – Concepts fondamentaux

2.2.1 – L’Eglise, institution

21« L’Eglise institution n’existe qu’au pluriel, dans la pluralité des paroisses locales, des églises régionales ou nationales, et dans la diversité des familles confessionnelles ou des groupes ecclésiastiques. De vifs débats ont lieu autour de la notion d’église institution. Certains courants protestants ont été très critiques vis-à-vis de toute structure et doutèrent de la compatibilité entre foi chrétienne et forme institutionnelle [10] ».

22Aussi « de nombreux mouvements charismatiques et spirituels ont, tout au long de l’histoire de l’Eglise, cherché à purifier l’église de son institution, tout en ne pouvant pas, en fin de compte, se passer, eux non plus, de certaines formes institutionnelles. D’autres traditions, comme les églises orthodoxes orientales ou l’Eglise catholique romaine, n’ont pas hésité, à des moments de leur histoire, à identifier Eglise corps de Christ et Eglise institution, au risque de légitimer des moments ecclésiaux peu spirituels. Ces constatations montrent qu’une réflexion ecclésiologique doit se poser la question de savoir si et comment la communauté des croyants peut et doit s’exprimer dans une forme structurée et institutionnelle. [11] ».

23Cette question de la relation entre l’Eglise communauté des croyants et l’Eglise, structurée et perceptible empiriquement, est d’une extrême ambigüité, tant elle a engendré de controverses au sein du protestantisme. Tout compte fait, l’Eglise institution renvoie aussi bien aux différentes autorités de l’Eglise (son gouvernement) qu’à la perception physique, matérielle, et concrète de cette dernière (Eglise).

2.1.2 – Concepts de motivation et de vocation

24Cette section est divisée en deux paragraphes. Le caractère polysémique du concept de motivation auquel se joint l’extrême délicatesse de la notion de vocation, donne à cette section un sens particulier. Car, c’est de la définition de ces deux notions, et sur la base des résultats de l’enquête, que nous tenterons de répondre au problème posé par cette étude. Nous traitons d’abord du concept de motivation avant de terminer par celui de la vocation.

a – Concept de motivation

25Ce concept a donné lieu à des controverses doctrinales. Toulouse et Poupart ont, en 1976, parlé de la jungle des théories de la motivation au travail [12].

26De Bertrand Poulet à Vroom en passant par Aldefer jusqu’à Hellriegel, Slocum et Wood Man, plusieurs définitions de la motivation furent recensées [13]. Au sens psychologique, la motivation est : « un processus physiologique et psychologique responsable du déclenchement, de la poursuite et de la cessation d’un comportement [14] ».

27Pour la théorie bi factorielle d’Herzberg [15], les facteurs de satisfaction des salariés sont liés à la réalisation des besoins secondaires (reconnaissance, accomplissement, prise de responsabilité…), alors que l’insatisfaction relève des « facteurs d’hygiène » : l’entreprise elle-même, sa politique et son administration, le style de supervision des salariés, les conditions de travail, les relations interpersonnelles, le salaire, le statut et la sécurité (stabilité).

28Herzberg recommande ainsi de donner aux salariés, de bonnes conditions « d’hygiène » puis d’enrichir leur tâche en supprimant certains contrôles, en introduisant des tâches plus complexes, en réduisant les strates hiérarchiques et en consentant responsabilité et initiatives aux niveaux inférieurs.

29Quant à D. Mc Grogor [16], il formule à partir des observations empiriques, deux théories à l’intention des dirigeants qui classent les individus en deux catégories : la théorie X et la théorie Y. Ainsi, il voit dans la théorie Y un moyen d’obtenir la participation efficace des salariés qui sont aptes à s’auto-corriger et à s’auto-diriger grâce à la connaissance et la compréhension qu’ils ont des objectifs. Le management directif selon la théorie X conduit à des attitudes minimalistes des exécutants qui de plus, ne connaissent pas totalement et donc ne comprennent pas les objectifs.

30Pour Bertrand Poulet, la motivation peut être définie comme : « ce qui fait agir un individu pour un mobile [17]».

31Les théories cognitives analysent la relation attentes/comportement. Ainsi selon Vroom, la motivation repose sur trois facteurs :

  • l’expectation qui signifie la perception de lui-même qu’a l’individu et qui est déterminante dans la motivation (que puis-je attendre, quel niveau puis-je atteindre, que suis-je capable de réaliser ?) ;
  • l’instrumentalité qui constitue la composante selon laquelle, le travail est un moyen d’obtenir une rétribution correspondant à l’effort (que vais- je obtenir par ma performance ?) ;
  • la valence pour laquelle les satisfactions retirées doivent avoir une réelle valeur aux yeux de l’individu (quelle valeur accorder aux avantages obtenus ?). Ces trois composantes sont essentielles à la motivation même si elles sont subjectives ; de ce fait, elles constituent des axes directeurs pour le management [18].

32De ces définitions de la motivation, il ressort, entres autres, les éléments ci-après : l’existence des besoins et des objectifs. L’existence des besoins parce que l’individu est spontanément motivé c’est-à-dire qu’il ressent fondamentalement des besoins qu’il cherche à satisfaire.

33Au-delà de toutes ces controverses ou divergences de vues, la motivation suppose pour nous, les raisons ou les causes qui poussent les jeunes à suivre la formation théologique. Le sens psychologique donné par le Larousse encyclopédique et la conception de Bertrand Poulet, font donc office de référence à cette recherche

b – Concept de vocation

34La question relative à la vocation et à son authenticité, fait l’objet de controverses au sein des milieux chrétiens. Aujourd’hui, avec la dégradation de la conjoncture socio-économique et la précarité de l’emploi qui s’en est suivie, des questions se sont posées et se posent encore au sujet de la pluralité des vocations observées et de leur authenticité. Mais qu’est-ce que la vocation ?

35Pour le dictionnaire français LAROUSSE, la vocation est « un mouvement intérieur par lequel une personne se sent appelée au sacerdoce ou à la vie religieuse [19] ». Cette définition nous révèle l’aspect surnaturel et mystérieux de ce concept. En outre, cet aspect a trait à ce qui se passe entre Dieu et l’appelé souvent par l’entremise de songes, visions, prophéties, extases ou révélations non soumis à l’investigation et donc par conséquent difficilement décelable.

36Ici, les motivations du candidat échappent, comme le souligne Calvin, à toute tentative d’investigation. Même si l’on décide de les passer au crible, il sera difficile de parvenir à une appréciation objective. Il s’agit d’une question pertinente et délicate, de conscience de celui qui prétend avoir la vocation. Cette question qui met en relief l’intimité, le lien ontologique entre l’homme et Dieu, frise la subjectivité. Comme nous pouvons le constater, ce premier sens, d’une extrême ambigüité, ne peut, en raison de la subjectivité et du caractère mystérieux de son aspect, être utile à cette étude puisqu’on ne peut le démontrer.

37Par ailleurs, la conviction interne de l’appelé, s’il l’est réellement par Dieu, doit s’extérioriser, au point où l’entourage finit par observer, percevoir le phénomène. La vocation extérieure relève de l’ordre de l’Eglise et permet à cette dernière de fonder sa décision. « Ils sont appelés au ministère quand nous les y voyons aptes [20] » affirme Calvin.

38Ce sont donc pour lui, des critères raisonnables de compétence qui entrent d’abord en ligne de compte. La vocation est donc, à notre entendement une compétence c’est-à-dire un savoir, un savoir être, un savoir-faire, un savoir-faire faire.

39Ce deuxième aspect de la vocation a des implications éthiques puisqu’il s’agit pour l’intéressé de faire montre d’une conduite convaincante qui épouse le profil du ministère pastoral. La vocation n’est vocation qu’en raison de la vocation générale : « Tous ceux qui entreprennent témérairement d’exercer quelque état et n’attendent point le vouloir de Dieu, ni qu’il les appelle, ne font rien en se démenant beaucoup et en se donnant la peine [21] ».C’est précisément ce deuxième sens de la vocation ayant des implications éthiques (comportement, conduite irréprochable bref l’agir au quotidien des prétendants) cumulativement avec leurs aptitudes (compétences, capacités), qui convient le mieux à cette étude.

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3 – Brève présentation de l’Eglise Evangélique du Congo : Historique et missions

42Cette présentation comprend l’historique et les des missions de cette institution.

3.1 – Historique de l’Eglise Evangélique du Congo

43L’historique de l’EEC démarre avec l’action des missionnaires protestants s’est d’abord exercée sur le peuple kongo, dans la partie australe du Congo Brazzaville, de 1881 à 1961. Ainsi, la dynamique de la mission, sur la base d’une pastorale de terrain bien adaptée, commença à Madzia (localité du département du Pool) en 1909. Ces missionnaires, installés dans 19 stations dont 12 dans le sud et 7 dans le nord, s’efforcèrent de donner aux autochtones, une meilleure lecture de leur propre culture à laquelle, ils ajoutèrent les grandes vertus du christianisme à savoir la foi, l’espérance et la charité. Il importe de signaler que ces différentes missions se basaient sur trois piliers essentiels : Eglise-Ecole-Hôpital.

44L’école était destinée à instruire les autochtones pour qu’ils soient à même d’appréhender, de pénétrer la parole de Dieu ou être utile et apte à tout travail intellectuel, de former au minimum l’élite de ces peuples autochtones ; l’hôpital avait pour but de prioriser les raisons d’hygiène, de sécurité sanitaire, et pour eux-mêmes, et pour leurs ouailles.

45De 1961 à 2009, soit 48 ans, l’EEC a connu une croissance réelle si l’on compare conjointement les statistiques des deux périodes et les taux d’évolution respectifs.

tableau im1
Année 1961 Année 2009 Taux de croissance (%) Consistoires et champs d’évangélisation. 18 30 66 Paroisses 51 121 137 Evangélistes 452 287 -36 Pasteurs 39 250 541,02 Fidèles 48.087 550.000 1143,76
Source : Archives de la Direction de l’EEC Année 2009

3.2 – Les missions de l’EEC

46En tant que Eglise automne, l’Eglise Évangélique du Congo a pour mission fondamentale : « d’annoncer l’Évangile de Jésus- Christ, qui est à la fois mode de pensée, de vie et faire de toutes les nations des disciples de Christ. Elle se reconnaît responsable de l’évangélisation du peuple au sein duquel Dieu l’a placée ainsi que des peuples qui n’ont pas encore reçu l’évangile. Ainsi, elle rend témoignage du royaume de Dieu jusqu’à ce que Jésus-Christ revienne. Elle prêche la parole de Dieu, prend soin de ses fidèles par tous les moyens spirituels et matériels mis à sa dispositio [22] ».

47Par ailleurs, l’EEC répond à sa vocation de « rendre témoignage du Christ, notamment en s’engageant dans le combat pour la justice, la paix, la sauvegarde de la création et dans la lutte contre la maladie, la misère, la pauvreté, l’ignorance et l’obscurantisme, les antivaleurs, l’inégalité des sexes, la destruction de l’environnement et l’exploitation sauvage de l’homme et des ressources de la terre [23] ».

48Enfin, l’EEC répond aussi à sa vocation prophétique par « sa contribution à l’émergence et à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit ainsi que par sa lutte pour la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, tant que ces notions sont conformes aux saintes écritures [24]». A cet égard, l’Eglise institution a besoin des animateurs ayant une formation adéquate par rapports aux compétences exigés par les missions ci-dessus décrites. En étant au service des ménages, l’EEC, institution sans but lucratif s’inscrit dans la logique du management efficace des ressources humaines pour une meilleure gestion de l’institution axée sur les résultats.

4 – Résultats et analyse

49Les résultats comprennent les pratiques de l’Eglise Evangélique du Congo et les résultats des entretiens.

4.1 – Pratiques de l’Eglise dans l’environnement congolais en matière de recrutement et de gestion du personnel

4. 1.1 – Le recrutement des ecclésiastiques (pasteurs et évangélistes)

50Le recrutement des ecclésiastiques présente deux modalités : le recrutement des ecclésiastiques sur concours et la procédure de recommandation.

a – Le recrutement sur concours

51Le concours constituait le premier mode de recrutement des serviteurs de L’EEC, qu’il s’agisse des Pasteurs ou des Evangélistes. L’organisation du concours s’effectuait de manière décentralisée dans les consistoires. Cependant, la fuite des matières du concours que cette méthode occasionnait, a poussé les autorités de l’Eglise de l’époque, à opter pour la centralisation du concours. La dernière promotion des ecclésiastiques recrutés sur la base du concours décentralisé, est celle de mai 1975.

52Pour des raisons d’éthique et de déontologie professionnelle constatés sur le terrain, l’Eglise décida d’abolir l’accès au ministère pastoral par concours et de procéder par sélection, sur la base d’un dossier de candidature recommandé par les consistoires et approuvé par le conseil synodal.

53L’abolition du concours a été appréciée positivement au sein de l’Eglise, car, le concours semblait ne pas prioriser la question de la vocation. Comme le principe du concours voudrait qu’on ne puisse retenir que les meilleurs, les candidats qui, a priori semblaient être mus par vocation (ceux qui étaient déjà sur le terrain en tant qu’évangélistes) se trouvaient pénalisés par les diplômés sortis de l’université dont la vocation n’était pas évidente.

54À cet égard, dans un article intitulé « cinq critères de base pour devenir pasteur dans l’EEC[25]», le pasteur François Mabounda, président de la pastorale, cite une autorité de l’Eglise qui se demandait sur ce que « l’Eglise allait faire avec les vocations de la rue, puisque la seule condition pour devenir pasteur, était de s’admettre au concours et subir trois ans de formation ».

b – La procédure de recommandation

55La procédure de recommandation consiste en un « feu vert » ou « quitus » donné par l’Eglise à un candidat mu par vocation, sur la base de ses preuves (le travail sur le terrain, les qualités et aptitudes requises, le bon témoignage…), pour suivre une formation en vue de se consacrer au ministère ecclésiastique (Pastoral ou Evangéliste). Elle se fonde sur les propositions faites par certains organes de l’Eglise (conseils paroissiaux et consistoriaux) à l’organe de décision (conseil synodal).Il ya deux types de recommandation : la recommandation des étudiants externes, signée par le Pasteur responsable de la paroisse, avec l’accord du conseil paroissial, pour qu’ils aient accès à la formation et la recommandation des étudiants officiels (boursiers).

56Cette méthode est présentée par certains comme étant a priori la méthode idéale si elle est appliquée de façon objective. Utilisée avec rigueur scientifique, elle épargne en effet l’Eglise des cas de vocations inopinées, circonstancielles ou même fabriquées. Seulement, il s’avère que dans la pratique, la subjectivité, le sentimentalisme et les affinités ont tendance à l’emporter sur l’objectivité et la rationalité quant au choix des candidats à recommander, surtout à la base. Certains candidats réellement mus par vocation, sont souvent lésés au profit de ceux qui ne présentent parfois aucun profil pastoral.

57Par ailleurs, s’il est établi que la recommandation apparaît comme une meilleure procédure de recrutement des serviteurs de Dieu, il n’empêche qu’elle a montré ses limites. La première limite, est relative au manque de transparence dans le choix des candidats. La deuxième fait suite au volet « niveau intellectuel » que la base semble parfois négligée. Cette négligence, a en effet un impact négatif sur le niveau des candidats quand ils arrivent en formation. En effet, certains Professeurs de la Faculté Théologique Protestante de Brazzaville font état du faible niveau intellectuel de certains candidats recommandés.

4.1.2 – Situation matérielle et statut juridique des ecclésiastiques

a – Situation matérielle

58Au regard de la grille salariale des ecclésiastiques de l’EEC, il n’est pas abusif d’affirmer que pour être postulant au ministère ecclésiastique, il faut nécessairement avoir la vocation en raison de l’insignifiance des subsides versées par l’Eglise. Seulement, les avantages en nature que l’Eglise offre à ses serviteurs (logement, eau, électricité, communication, soins médicaux…) cumulés avec les dons en nature et même en espèces qu’ils reçoivent des fidèles et des tierces, font que les serviteurs ne puissent rien envier aux autres travailleurs

59La prise en charge du loyer est plafonnée à 60.000 francs CFA en zone urbaine et à 50.000 francs CFA, en zone périphérique. La prise en charge des frais domestiques est limitée à 23.000 francs CFA pour la facture d’électricité et à 12.000 francs CFA pour la facture d’eau. Enfin, en matière de frais médicaux, le remboursement est limité aux seuls frais pharmaceutiques conformément à l’articlé 32 de l’accord d’établissement susvisé [26].

60Pour ce qui est des Pasteurs de paroisses et/ou d’annexes, certains avantages dépendent du type de relations qu’ils entretiennent avec les membres de la paroisse ou de l’annexe. Mais en général, ils reçoivent souvent des dons en espèces et/ou en nature. Par ailleurs, d’après une pratique constante, des collectes sont organisées par la paroisse intéressée à l’occasion de l’arrivée ou du départ d’un pasteur. De même, des collectes relatives au départ à la retraite d’un serviteur sont devenues presque officielles et réglementaires [27]. Leur montant peut atteindre un million (1.000.000 francs CFA) [28] sans compter les dons en nature.

61En dehors de ces avantages, les serviteurs bénéficient également des prestations de sécurité sociale (inscription à la CNSS). Il arrive des cas où l’EEC peut faire évacuer un serviteur malade à l’étranger.

b – Statut juridique

62La question du statut juridique des ecclésiastiques est très controversée par la doctrine et la jurisprudence. Même si tous les éléments sont a priori réunis pour reconnaître aux « hommes de Dieu », la qualité de salarié (bulletin de salaire, avantage de formation, droit aux congés…), la jurisprudence ne leur reconnaît pas cette qualité.

Position du droit positif congolais

63Les tribunaux ne reconnaissent pas la qualité de salarié aux ecclésiastiques (pasteurs ou évangélistes). En effet, selon la jurisprudence constante, la qualité de salarié ne peut être reconnue à une personne que si, dans le cadre d’un contrat de travail conclu avec un employeur, cette personne fournit une prestation de travail, reçoit en contre- partie une rémunération mais surtout se trouve placée sous un lien de subordination juridique. Les trois éléments qui se dégagent de la définition du contrat de travail selon les termes de l’article 26 du code sont donc : la prestation de travail, la rémunération et le lien de subordination juridique.

64Les tribunaux prennent Dieu, pour l’employeur des ecclésiastiques. L’Eglise devient ainsi, une sorte d’employeur virtuel en dépit de la délivrance aux serviteurs de certains documents administratifs comme l’attestation d’employeur, dûment signée par l’autorité compétente. Dans ces conditions, les critères liés à la prestation de travail et à la rémunération se révèlent comme juridiquement insuffisants. Certaines décisions jurisprudentielles dénient, comme le souligne d’ailleurs Pierre N’Gaka, «la qualité de salariés respectivement aux pasteurs de l’Eglise Evangélique du Congo et aux officiers de l’Armée du salut. Les juges ont estimé que dans les deux cas, il s’agit d’un engagement unilatéral de la part du candidat, de sa croyance en Dieu, sa conduite et son travail, l’Eglise se contentant pour sa part de lui offrir, un cadre dans lequel, il exerce des activités à caractère essentiellement charitable [29] ». Il est donc clair au regard du droit positif congolais, que la qualité de salarié n’est pas reconnue aux serviteurs de Dieu.

Point de vue du droit international

65Gérard Hung Chei Tui [30]se pose la question de savoir si, d’un point de vue social, l’activité du pasteur protestant relevait du code du travail. En outre, l’auteur se réfère à la lettre du 11 novembre 1911 du ministre du Travail, dans laquelle il était dit que les pasteurs sont considérés (d’un point de vue fiscal) comme des salariés de leur association cultuelle. En 1913, la Cour de cassation s’est prononcée sur la question dans « l’arrêt Dieny » qui décidait que « les pasteurs ne concluaient pas, relativement à l’exercice de leur ministère un contrat de louage de service ». C’est ainsi qu’en 1984, le conseil de prud’hommes d’Arras s’est déclaré incompétent dans une affaire opposant un pasteur à une UERF. Ce jugement a été confirmé par l’arrêt de la cour de Douai (5è chambre sociale, 30 mai 1984), qui stipulait : « la préparation du règne de Dieu sur la terre ne constitue pas, du fait de sa finalité spirituelle, une activité relevant du code de travail, quelles que soient les modalités juridiques pratiques utilisées… ».

66De même, un arrêt de la cours de cassation du 20 novembre 1986 a rejeté l’arrêt dont les motifs se limitaient à l’affirmation que les pasteurs de l’Eglise Réformée de France ne concluent pas de contrat de travail relativement à l’exercice de leur ministère. Dansune étude du « juris classeur périodique », le Professeur Revet approuve cet arrêt. Dans une autre, il estime également que : « Tout ministre remplissant les conditions requises pour exercer le culte dans sa confession, doit être juridiquement considéré comme pourvu du titre sacerdotal, lequel exclut le contrat de travail parce que l’activité cultuelle, est irréductible à une simple prestation de services au sens du droit du travail [31].

67Un arrêt du 23 avril 1997 concernant la fédération des églises Adventistes du sud de la France, a cassé la décision d’une cour d’appel ayant reconnu la qualité de salarié à un pasteur de cette Eglise au motif que la cour s’était attachée uniquement à la dénomination donnée par les parties à leur rapport au contrat. Dans cette affaire, un véritable contrat de travail avait été signé entre les parties. Il a donc toujours été « clairement affirmé le principe d’inexistence du contrat de travail pour les ministres du culte dans l’exercice de leur ministère cultuel [32] ».

68Plus récemment, le 6 février 2003, la cour de cassation, 2è chambre civile, a pris une décision en rappelant que la notion de prêtre, de serviteur ou de fidèle ne permet pas d’établir un lien de subordination, répondant aux conditions de l’article 1384 alinéa 5 du code civil, engageant la responsabilité du fait d’autrui. Un serviteur exerçant une activité de type pastoral, n’est pas en lien de subordination avec son association. Enfin, il n’en demeure pas moins que dans l’application d’une procédure légale et réglementaire à un ministre du culte, l’administration est fondée à lui en refuser le bénéfice, si la communauté dont il revendique l’appartenance, lui dénie cette qualité.

69En résumé, qu’il s’agisse du droit positif congolais ou du droit international, le statut de salarié, parfois réel dans la pratique, n’est pas reconnu aux « hommes de Dieu ». Il s’agit simplement d’un glissement sémantique, qui ne cadre pas avec la réalité juridique.

4.2 – L’analyse des résultats de l’enquête

70L’enquête a mis en exergue deux grands facteurs déterminant la motivation des jeunes pour la formation théologique dans la perspective d’être pasteur au sein l’institution, l’EEC.

4.2.1 – La conjoncture socio-économique : premier facteur déterminant de la motivation des jeunes

71La théologie est une science comme toute autre. Elle peut faire l’objet d’un intérêt particulier de la part de n’importe quel acteur social sans perspective pastorale. Sous d’autres cieux(Europe), les exemples de ceux qui suivent la formation théologique sans l’intention de devenir pasteur sont légion [33]. En effet, cela peut se justifier par le fossé socioéconomique existant entre les pays du nord très avancés (même si avec la crise économique, le problème d’emploi se pose avec acuité) et ceux du sud où le chômage est endémique. Au Congo en particulier, rares sont ceux qui s’engagent à suivre la formation théologique sans perspective pastorale [34]. Tout le monde est donc libre de faire la théologie, mais tout le monde n’est pas appelé à être pasteur.

72A la question « pourquoi vous vous êtes engagés pour suivre la A formation la question théologique [35]« pourquoi vous » ?, vous posée êtes aux engagés 40 étudiants pour externes, l’ensemble (100%) donne comme raison, l’appel, qu’ils ont reçu de la part de Dieu.

73Cependant, à la question indirecte que nous leur avons posé et élargie par souci d’objectivité aux autres enquêtés, à savoir : « Etes-vous d’avis avec ceux qui affirment que certains de vos collègues, ont opté pour la formation théologique, plus par stratégie d’insertion professionnelle par vocation [36] » ?, 33 d’entre eux soit 82,5 % répondent par l’affirmative. De même, sur l’ensemble de l’échantillon (80 personnes interrogés), 67 (soit 83,75%) du nombre total d’enquêtés répondant à cette question, certifient que la motivation de certains jeunes pour la formation théologique, est incontestablement due à l’effet de la conjoncture socioéconomique et précisément la crise de l’emploi. La motivation correspond à une stratégie d’insertion professionnelle. En effet, la volonté apparente de vouloir se consacrer au service pastoral, semble masquer une réalité liée aux difficultés socio-économiques auxquelles certains jeunes font face au quotidien.

74Le fait que des jeunes évangélistes, affectés par l’Eglise, aient renoncé à poursuivre leur mission en raison, soit de leur recrutement concomitant à la fonction publique, soit à cause des difficultés rencontrées lors des premiers moments d’exercice de leur ministère [37], est un signe manifeste de leur faible conviction à s’identifier au clergé. Des conseillers aux personnes ressources en passant par les professeurs permanents et certains étudiants externes, jusqu’au fidèles, l’hypothèse de l’instrumentalisation du ministère pastoral par certains jeunes en quête d’emploi, a été largement confirmée.

75Par ailleurs, 3 enquêtés sur 80, soit 3,5% des personnes interrogées, ont avancé la raison liée au prestige ressentis par certains parents d’envoyer leurs progénitures, suivre la formation théologique pour devenir pasteur et faire ainsi honneur à la famille. Ce qui du reste fausse la question de l’authenticité de la vocation.

76Enfin, 6 sur 80, soit 7,5% n’ont pas voulu donné de réponse à cette question, affirmant que seul Dieu a la capacité de pouvoir déceler l’authenticité d’une vocation et que la question de la vocation, dépasse le cadre de l’entendement humain. Cette position, a été soutenue par 2 professeurs permanents sur les 5 que nous avons interrogés, soit 40% de leur effectif, 1a personne ressource sur les 5, soit 20% de l’effectif de cette catégorie et 3 étudiants externes sur les 40 interrogés, soit 7,5% de l’effectif de cette catégorie.

77La question de la crise de l’emploi au Congo, a une incidence nette sur la motivation des jeunes pour la formation théologique. Car, sur le front emploi, le Congo est toujours confronté à un problème de chômage très important. Aussi, les rares recrutements opérés à la fonction publique, sont généralement effectués dans l’opacité totale et sans la moindre transparence.

78Des renseignements fournis par le responsable des ressources humaines du ministère de la fonction publique et de la réforme de l’Etat, il ressort que les recrutements à la fonction publique, ne se font pas toujours sur des critères objectifs, c’est-à-dire par concours. Certains jeunes diplômés sont même contraints aujourd’hui, de cacher leurs diplômes les plus élevés, pour maximiser leurs chances d’intégration à la fonction publique ou de recrutement dans une structure privée.

79Le poids des responsabilités sociales liées à la fois au statut de locataire (45% des enquêtés, soit 18 sur 40) ainsi qu’au nombre de personnes que certains ont à charge (21 enquêtés sur 40, soit 52,5% ayant au moins une personne à charge contre 19 soit 47,5% de ces étudiants), peut avoir un effet incitateur sur leur motivation.

80A cela s’ajoute le fait que 30% des étudiants externes ont perdu au moins un parent. Soit le père (8 sur 40, soit 5% de l’effectif), soit la mère (2 sur 40, soit 5%), soit les deux (2 sur 40, soit 5 % de l’effectif total) [38]. Cela est d’autant plus compliqué pour eux, eu égard au rôle joué par les parents dans l’équilibre d’un acteur social. De même, l’âge moyen de ces jeunes (34 ans) [39], symbolise leur maturité et traduit leur ardent désir d’insertion professionnelle. 19 sur 40, soit 47,5% étaient sur les bancs de l’école au moment de leur engagement pour la formation théologique. 4 sur 40, soit 10% évoluaient dans le secteur non structuré avec plus ou moins de succès [40].

81La conjonction de ces facteurs constitue autant d’éléments qui peuvent les stimuler à suivre la formation théologique. Cette motivation est donc, fondamentalement due aux conséquences de la conjoncture socio-économique qui obligent les jeunes à chercher des issus de sortie en matière d’emploi depuis la fin de l’Etat providence et ce, au regard d’un certain nombre de cas concrets observés au sein de l’Eglise. Le besoin de sécurité sociale devient, dans ce cas, un facteur explicatif du comportement des jeunes qui s’engagent dans la formation théologique et être pasteurs.

82L’attitude de la plupart des jeunes qui prétendent être mus par vocation pour suivre la formation théologique, n’est en réalité qu’apparente. Cette fabrication et/ou falsification des vocations, est amplifiée par la forte propension de certains jeunes à orienter voire forcer toutes les autres vocations vers le pastorat.

4.2.2 – La vocation : deuxième facteur déterminant de la motivation des jeunes

83L’affluence massive des vocations que l’on constate chez les jeunes maintenant, est comprise, particulièrement dans les milieux chrétiens, comme le fruit des prières adressées par les missionnaires. Mais une telle hypothèse, aussi vrai qu’elle puisse paraître, ne peut faire l’unanimité puisqu’elle fait nécessairement recours à la foi. Et, à défaut de la rejeter, il est tout au moins permis de s’interroger sur sa scientificité. Parce que la croyance ne s’impose pas.

84Sur les 80 personnes interrogées, 4 soit 5% de l’effectif (exclusivement des étudiants externes), évoquent la possibilité d’existence des cas de vocation authentique parmi ces étudiants [41]. Les autres catégories d’enquêtés s’étant exprimés, comme nous l’avons évoqué plus haut, soit en faveur du manque de vocation, soit en faveur de la rubrique « contrainte des parents » ou en optant pour une abstention.

85Quoiqu’il en soit et malgré le faible taux ou le nombre relativement faible de ceux qui sont réellement appelés, on peut se permettre d’affirmer que la motivation des jeunes pour la formation théologique, est aussi le résultat de la vocation authentique.

86Il y a des jeunes qui ont d’ailleurs volontairement démissionné de leur poste de travail dans les administrations publiques où ils gagnaient des salaires importants, pour se consacrer au saint ministère, parfois contre la volonté de leurs parents. En effet, 13 étudiants parmi les interrogés évoluaient dans le secteur privé au moment où ils s’engageaient pour suivre la formation théologique. 4 parmi eux soit 10%, étaient des fonctionnaires [42]. Ce qui, dans une certaine mesure, constitue des indices de l’authenticité de la vocation. Deux cas exceptionnels confirment cette affirmation.

87Le cas d’un étudiant, évoluant dans une compagnie d’hydrocarbures à Pointe-Noire (la capitale économique du Congo) en tant que cadre de direction (manager safety), se trouvant en fin de formation du cycle de licence, est une illustration parfaite. En effet, il quitte un emploi aux avantages matériels hors du commun (indemnité week-end de 1.800.000 FCFA), sans oublier le salaire de base et les frais de missions relatifs aux multiples voyages effectués pour le compte de la compagnie, pour accepter le bas traitement de l’Église. S’il n’est pas réellement convaincu de son appel.

88Le cas d’un pasteur actuellement responsable dans une paroisse évangélique à Brazzaville, fait également office de référence aux exemples d’authenticité des vocations. En effet, le pasteur travaillait pour le compte d’une société spécialisée dans les expertises maritimes, immobilières et mobilières, dont les bureaux sont installés dans l’enceinte portuaire de Pointe-Noire. Affecté à Brazzaville en 2001, il fût le représentant de la compagnie pour les zones de Brazzaville, Kinshasa entre 2001 et 2004. Ce statut de représentant régional, lui accordait non seulement un salaire élevé, mais aussi des avantages extra-salariaux énormes y compris les frais de mission résultant de plusieurs voyages qu’il effectuait dans la zone placée sous sa tutelle. On ne saurait là aussi comprendre qu’une personne puisse abandonner tout ce confort, si elle n’a pas réellement et au préalable reçu l’appel de Dieu.

89C’est ici que l’hypothèse, exclusive et non relativiste selon laquelle, tous ceux qui ne sont pas recommandés par l’Eglise (c’est-à-dire par le conseil synodal), n’ont pas de vocation, s’écroule. Les témoignages que nous avons reçu de certains ex- étudiants externes recrutés par l’Eglise comme pasteurs stagiaires après leur formation puis consacrés en avril 2010 et 2011, sont jalonnés d’éloges et prouvent à suffisance qu’ils étaient, contrairement à certains préjugés, réellement mus par vocation.

90Comme on peut le constater, la motivation des jeunes pour la formation théologique, n’est pas uniquement imputable à la conjoncture socio-économique, mais résulte également de la vocation authentique. Mais comment procéder pour que le scénario de vocations fabriquées et/ou forcées ne puisse plus se reproduire à l’avenir ? Comment procéder pour endiguer la crise des valeurs morales qui mine l’EEC ? C’est ce qui fait l’objet de la dernière section de cette recherche.

5 – Conclusion

91En guise de conclusion, il y a lieu de noter que notre étude a porté sur la « motivation des jeunes pour la formation théologique : Cas des étudiants externes de la Faculté de Théologie Protestante de Brazzaville ». Nous sommes partis du constat selon lequel beaucoup de jeunes s’intéressent de plus en plus à la formation théologique.

92Au terme de cette recherche, nos hypothèses ont été largement confirmées. En effet, la majorité des personnes interrogées, certifient que la motivation des jeunes pour la formation théologique, est essentiellement due à leur désir d’insertion professionnelle. Toutefois, l’étude a révélé l’existence des cas de vocations authentiques.

93La principale limite de notre étude est celle de ne pas avoir pu connaître exactement, lesquels parmi les étudiants externes sont mus par vocation et ceux qui se sont engagés simplement pour des fins matérielles. Ainsi, le thème portant sur l’objectivité du recrutement du personnel ecclésiastique, dans l’optique de mettre l’Eglise à l’abri des cas de vocations truquées, peut faire l’objet d’une recherche approfondie, lorsque besoin sera.

94* * *

Bibliographie

6. References Bibliographiques

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  • KUEN A. (1997), Si ton frère a péché, Saint Légier, éditions Emmaüs, 1806.
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  • NICOLE J.M. (2009), Précis d’histoire d’église, Nogent-sur-Marne, édition de l’institut Biblique.
  • 10
    -NIETZSCHE F. (1957), Le Gai Savoir, introduction et traduction de Pierre Klossowski, Paris, Club français du livre.
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  • GOMEZ J., Emission « Appel sur l’actualité » du 22.02.2012, in www.rfi.fr

Mots-clés éditeurs : Eglise, formation théologique, vocation, motivation, éthique, Eglise Evangélique du Congo

Mise en ligne 18/02/2014

https://doi.org/10.3917/rcg.018.0107

Notes

  • [1]
    Diplômés de Master Ressources Humaines à l’ESGAE.
  • [2]
    Le chemin, Mensuel de liaison et d’information n°145, Juillet 2004, page 12.
  • [3]
    Etudiants qui suivent la formation théologique à leurs propres frais, par opposition aux étudiants boursiers dont les frais de formation sont à la charge de l’Eglise. Aussi sont-ils appelés auditeurs libres en raison de la possibilité dont ils disposent pour se former librement à la FTPB.
  • [4]
    www.mafrome.org/animation missionnaire afrique.htm
  • [5]
    R. Macaire Lengo, Mémoire pour l’obtention du diplôme de maitrise en sociologie, année académique 2001-2002, page 58.
  • [6]
    In les fondamentaux du management, Michel Barabel, Olivier Meier, Thiery Teboul, édition Dunod, Paris 2008, page 6.
  • [7]
    Le Gai savoir, introduction et traduction de Pierre Klossowski, club français du livre 1957, pages 118 à 119.
  • [8]
  • [9]
    A. Touraine, Pour la Sociologie, édition du seuil, Paris 1974, page 13.
  • [10]
    Confère les Anabaptistes et la Confession de 1527.
  • [11]
    Encyclopédie du Protestantisme Pierre Gisel, édition du Cerf, Paris 1995, pages 487 à 488.
  • [12]
    Cités par Ange Exaucé Mbemba Samba, Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master, spécialité : management des ressources humaines, 2010-2011, page 2.
  • [13]
    Ibid., page 3.
  • [14]
    Nouveau Larousse encyclopédique/Vuef 2003, page 1049.
  • [15]
    Cité par Stéphane Balland et Anne-Marie Bouvier in Management des entreprises en 24 fiches, Dunod, Paris, 2008, page 110.
  • [16]
    Cité par Stéphane Balland, Anne-Marie Bouvier, Op.cit, page 110.
  • [17]
    Cités par Ange Exaucé Samba, Op.cit, page 3.
  • [18]
    Stéphane Balland, Anne-Marie Bouvier, Op. cit, page 111.
  • [19]
    Nouveau Larousse encyclopédique/ VUEF 2003, page 1629.
  • [20]
    IV, III, 11, in Encyclopédie du Protestantisme. Pierre Gisel, Paris édition du Cerf, Paris 1995, page 1637.
  • [21]
    Calvin, Commentaire de Matthieu, 20-7, cité par Pierre GISEL, Ibid. page 1635.
  • [22]
    Article 18, des statuts de l’EEC.
  • [23]
    Article 19, des statuts de l’EEC.
  • [24]
    Article 19, des statuts de l’EEC.
  • [25]
    Le Chemin n°131, Mai 2003, page 7.
  • [26]
    Le remboursement des frais pharmaceutiques, se fait sur la base de 2/3 pour l’Eglise et de 1/3 pour l’ecclésiastique ou le laïc émargeant à la caisse commune.
  • [27]
    La circulaire n°070/12/PEEC/D.CAB du 09 mai 2012.
  • [28]
    Le cas de la collecte organisée à la paroisse de Ouenze, en faveur du Pasteur Kizimou André pour son admission à la retraite, renseigne énormément. Il en est de même pour le départ du Pasteur Mbioka de la paroisse de Mpaka.
  • [29]
    Tribunal de Travail de Brazzaville 13/02/1967 : TPOM 68 page 5157 ; Tribunal de Travail de Brazzaville 19/09/1966 : TPOM 1968 page 5047 in Pierre N’Gaka : Droit du travail au Congo Brazzaville. Edition L’harmattan, Paris 2006 page 80.
  • [30]
    Revue Entr’actes n°46-Septembre 2006.
  • [31]
    Le régime social des agents religieux, in www.actes6.com/social/s_régime_social_ministres_culte.htm.
  • [32]
    Soc. 23 avril 1997, n°1688 P, RJS 1997, n° 645 in Revue Entr’actes n°46, Septembre 2006.
  • [33]
    Témoignage de Mademoiselle Maria Lorendzon (missionnaire A.S.U.D.H.) selon lequel Mademoiselle Lillemor Steenman, ancienne missionnaire ayant travaillé pour le compte de l’action de secours d’urgence et de développement humain (A.S.U.D.H), serait détentrice d’une licence en théologie alors qu’elle exerce les fonctions de comptable.
  • [34]
    Les cas de Messieurs Makouta-Mboukou, docteur en théologie et Gaston Moukala licencié en théologie à la retraite, sont souvent cités comme de véritables exceptions.
  • [35]
    Tableau n°2, annexe I
  • [36]
    Tableau n°3, annexe I
  • [37]
    Témoignage recueilli auprès d’un Professeur à l’ESGAE le mardi 08.O5.2012 dans la salle des Professeurs.
  • [38]
    Tableau n°8, annexe II.
  • [39]
    Tableau n°9, annexe III.
  • [40]
    Tableau n°7, annexe II.
  • [41]
    Tableau n°3, annexe I.
  • [42]
    Tableau n°7, annexe II.
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