La pandémie de Covid-19 a cruellement mis en lumière les inégalités abyssales dans l’accès aux services de santé, aux équipements, aux vaccins, entre pays
riches et pays pauvres, mais aussi entre régions ou groupes sociaux. Elle a suscité
de nombreuses enquêtes et travaux critiques sur l’état des systèmes de santé, y
compris dans quelques-uns des pays de la région Méditerranée.
Il est pourtant admis que la santé est un droit universel, depuis son inscription dans la Déclaration Universelle des Droits Humains de l’ONU en
1948, comme dans la charte de l’OMS qui proclame : « La santé de tous les
peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité ».
Droit individuel, c’est aussi un droit collectif, associé à l’idée plus large des
droits sociaux, du droit au logement, à celui de l’alimentation, en passant
par la sécurité ou un environnement sain. Reste à identifier les moyens de
garantir ce droit.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays développés
mettent en place des systèmes de protection sociale qui incluent l’assurance
maladie et la protection contre les accidents du travail, mais aussi une protection contre le chômage et un droit à la retraite. Dans le même temps,
les pays colonisés qui accèdent à l’indépendance font de la santé, comme
de l’éducation, des missions essentielles des nouveaux États, à la fois condition et conséquence de l’effort de développement. Les politiques d’aide au
développement, qui prennent le relais des politiques coloniales de modernisation, considèrent de plus en plus la santé comme un enjeu central d’un
« développement » conçu sur le modèle des pays industrialisé…