Cet ouvrage collectif intitulé Sociabilités numériques, sous la direction de Driss Ablali et Erik Bertin, paru en octobre 2020, propose d’interroger les rapports sociaux médiés par des dispositifs sociotechniques à l’ère du numérique et les interactions issues de diverses pratiques culturelles, pouvant prendre différentes formes, différentes finalités et ayant des temporalités propres. Même s’il semble qu’un livre portant sur ce sujet relève « soit d’une certaine candeur, soit au contraire d’une forte présomption » (p. 7), du fait de l’ampleur des travaux et des controverses que cela peut susciter dans plusieurs disciplines, on ne peut pas nier qu’il a sa raison d’être à une époque où les formes et enjeux des sociabilités numériques sont peu traités. La proposition a donc toute sa place et se fonde à partir d’une approche sémiotique et d’une réflexion originale à la croisée des disciplines, telles que les Sciences du langage et les Sciences de l’information et de la communication (SIC). Pour aborder les sociabilités numériques, Ablali et Bertin proposent de prendre comme point de départ les « agrégats sociaux » de Cardon et Casilli. Ceux-ci en soulignent « l’indépendance et le potentiel d’innovation des multiples groupes d’utilisateurs qui, à titre individuel ou au cours de leurs pratiques d’interaction, constituent les forces vives d’un capitalisme numérique grandissant » (p. 8). Autrement dit, leur position ne tombe pas dans l’éventuel écueil de se borner à tenir un propos sur la « sociabilité » polarisé autour de la « naturalisation des rapports sociaux » (p…
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