La notion d’excessive faculty entitlement (attachement excessif au droit statutaire à l’université [Ratnam & Craig, 2021] désigné par EFE par la suite) est un objet de recherches émergeant. Pour cette raison, il est important de préciser qu’il y a une tension entre, d’une part, sa perception comme phénomène psychique et social et, d’autre part, comme notion scientifique en cours d’élaboration (Asadi & Ali, 2021 ; Kohout-Diaz & Deyrich, 2021).
Il peut être considéré comme typique de l’ère socio-historique actuelle, marquée par l’adoption et l’extension du modèle dit gestionnaire en éducation et en formation, en particulier à l’université. Les études critiques sur l’EFE sont également liées aux aspirations à plus de justice sociale et d’équité, dans un contexte de diversification croissante des publics, des parcours de formation et des modalités d’apprentissage qui peut engendrer de nouvelles formes de tensions et de discriminations (Tosel, 2011). L’un des enjeux est de montrer que le recours à une justification irrationnelle, parfois abusive, de sa décision, de sa position ou plus généralement de son pouvoir, n’a pas sa place dans une pratique d’encadrement et/ou pédagogique rigoureuse, éthique et effectivement ouverte à une pluralité de points de vue.
Tel que décrit dans les travaux anglophones (Ratnam & Craig, 2021), le phénomène d’excessive entitlement peut être perçu – du point de vue psychanalytique – comme le tourment d’un moi soumis à l’excès d’une jouissance imaginaire : d’un côté, un statut blessé (le sujet attend un respect qu’il estime mériter et voit son attente déçue) et, de l’autre, un abus de pouvoir (le sujet souffre de ce que l’autre se permet à son égard, qu’il juge illégitime)…
Mots-clés éditeurs : Transitions inclusives, Discours universitaire, Excessive faculty entitlement, Clinique psychanalytique
Date de mise en ligne : 06/11/2024.
https://doi.org/10.3917/cliop.032.0087