La place de la pensée clinique dans le contexte scolaire nous invite à réfléchir aux enjeux historiques, sociaux et politiques de l’évolution du secteur dit « médico-social ». Dans une logique d’inclusion des élèves en situation de handicap, mais aussi de réduction des coûts, les agences régionales de santé formulent la demande, depuis quelques années, aux psychologues et aux éducateurs d’intervenir directement en milieu scolaire. Cette demande d’intervention semble constituée de multiples facettes qui parfois s’opposent : celle de l’enfant, celle de ses parents et celle des institutions. Les logiques gestionnaires actuelles tendent à octroyer la priorité à la demande de l’institution scolaire, du côté d’un « besoin » qui serait repéré objectivement par des grilles d’évaluation, plutôt que du côté des conditions favorables au sentiment de sécurité de l’enfant à l’école qui seraient davantage repérées par l’analyse de la demande de l’enfant. Nommer le besoin supposerait en effet d’avoir pu élaborer une demande tenant compte de la complexité des enjeux psychiques en amont même de la rencontre avec le clinicien ; l’analyse de la demande d’aide suppose quant à elle une temporalité plus longue et non linéaire, tout autant qu’une écoute des mouvements psychiques conscients et inconscients à l’œuvre pour l’enfant. En ce sens, si le repérage de ses besoins peut effectivement parfois corroborer la demande de l’enfant, on peut dire que cela ne va pas de soi. Comment la psychologie clinique nous permet-elle de penser la demande de l’enfant et de s’en faire le porte-voix dans les instances officielles comme les équipes de suivi de scolarisation (ESS) …
Mots-clés éditeurs : École, Équipes de suivi à la scolarisation, Base de sécurité
Date de mise en ligne : 06/11/2024.
https://doi.org/10.3917/cliop.032.0071