Dans ce texte, l’auteure se propose de revisiter son lien aux travaux de Sándor Ferenczi. En explorant ce qu’écrivent certains auteurs psychanalystes qui reconnaissent ouvertement se situer dans la ligne de l’héritage de Ferenczi, elle montre que certains autres, même si leurs travaux pourraient visiblement reconnaître une dette à son égard, ne le mentionne pas explicitement, vraisemblablement victimes de l’omerta dont ce psychanalyste a été la victime pendant une cinquantaine d’années. Claudine Blanchard-Laville montre comment elle-même a pu revisiter son propre lien à cet auteur à travers sa connaissance des travaux de Michael Balint et son usage du texte de 1932 de Ferenczi « Confusion de langue » ; et ce, au-delà de la transmission qu’elle a reçue de son analyste Salomon Resnik. Ce dernier n’a jamais fait allusion à son prédécesseur Ferenczi, alors même que son attitude clinique a de grandes proximités avec celle de Ferenczi et qu’il avait lui-même pour habitude de faire souvent allusion aux analystes qui l’avaient précédé et inspiré. L’article se termine par une évocation des travaux plus récents du psychanalyste Philippe Réfabert qui, lui, se relie ouvertement à Ferenczi après avoir analysé avec d’autres analystes certains éléments présents lors de la fondation par Sigmund Freud de la psychanalyse qui ont peut-être contribué à l’effacement ultérieur de l’œuvre de Ferenczi.
Mots clés :
- Filiation
- Transmission
- Occultation
- Attitude férenczienne
- Refondation
From Sándor Ferenczi to Salomon Resnik
Via Michaël Balint, Melanie Klein and Wilfred Ruprecht Bion
In this text, the author revisits her connection to the work of Sándor Ferenczi. By exploring the writings of certain psychoanalysts who openly acknowledge that they follow in Ferenczi’s footsteps, she shows that some others, even though their work might visibly acknowledge a debt to him, do not mention him explicitly, presumably as victims of the omerta to which this psychoanalyst was subjected for some fifty years. Claudine Blanchard-Laville shows how she herself was able to revisit her own link with this author through her knowledge of Michael Balint’s work and her use of Ferenczi’s 1932 text ‘Confusion de langue’, over and above the transmission she received from her analyst Salomon Resnik. Resnik never referred to his predecessor Ferenczi, even though his clinical attitude was very similar to Ferenczi’s and he himself often referred to the analysts who had come before him and given him inspiration. The article concludes with an evocation of the more recent work of psychoanalyst Philippe Réfabert, who openly links himself to Ferenczi after having analysed with other analysts certain elements present at the time of Sigmund Freud’s foundation of psychoanalysis that may have contributed to the subsequent erasure of Ferenczi’s work.
Keywords:
- Filiation
- Transmission
- Occultation
- Ferenczienne attitude
- Refoundation
Mots-clés éditeurs : Transmission, Filiation, Refondation, Occultation, Attitude férenczienne
Mise en ligne 25/04/2024
https://doi.org/10.3917/cliop.031.0067