Au début du mois de mars 2020, les Français prennent conscience qu’une épidémie née dans la région de Wuhan en Chine est en train de se répandre en Europe et en France. Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la santé déclare qu’il s’agit d’une pandémie. Le 14 mars, l’épidémie passe au stade 3 et tous les lieux recevant du public et non indispensables sont fermés. Le 17 mars, devant la progression exponentielle du virus, la population est confinée à domicile. L’inquiétude qui jusqu’alors était un peu hésitante, s’installe et est restée depuis largement majoritaire (cf. graphique 1). Le15 mars, consultées par l’IFOP, 74 % des personnes interrogées déclarent être inquiètes pour elles-mêmes et leur famille. Fin août, quatre mois après le déconfinement, 73 % des Français restent inquiets. C’est le cas dans toutes les tranches d’âge, dans tous les milieux sociaux et dans toutes les régions.
Cette longue période de doute, d’inquiétude et d’arrêt partiel du fonctionnement normal de la société met au jour des éléments fondamentaux de notre société confrontée à un espace globalisé et à un temps accéléré. Les deux mois de confinement total et les mois de déconfinement partiel qui ont suivi ont entraîné un subit recentrage sur des espaces nationaux et locaux et un évident ralentissement du temps. Chaque Français a été invité à se recentrer sur soi et ses espaces de proximité afin, non pas de cultiver son individualité, mais de préserver le collectif auquel il appartient. Il s’agissait pendant quelques semaines de vivre soi avec soi ou ses proches les plus immédiats pour mieux prendre soin de l’Autre…
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