Notes
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Extrait du Séminaire sur le Zarathoustra, conférence VI, le 13 juin 1934, tenu à Zurich par C. G. Jung entre 1934 et 1939, dans le prolongement du Séminaire des Visions. Cet ouvrage est en cours de traduction et de publication par La Compagnie du Livre Rouge (à paraître en 2025).
1 « Devant ces gens-là, si vous évoquez ne serait-ce que le nom de Nietzsche, ou si vous mentionnez seulement la psychologie analytique, cela leur paraît totalement incongru – autant parler à des pingouins », dira Jung, avec beaucoup d’humour, des Français lors de son Séminaire sur le Zarathoustra [1] en 1934. Et Bertrand Éveno d’interroger encore aujourd’hui : « Existe-t-il en France une tendance à l’unilatéralité, sur le mode « pensée », qui rende difficile une compréhension vraie des idées jungiennes ? Et un goût immodéré, en psychanalyse, des systèmes construits ? »
2 Comme nous le voyons à la lecture de plusieurs des articles publiés au sein de notre revue, la rencontre entre Jung et les Français ne fut pas très simple.
3 Que penserait-il aujourd’hui de tous ces témoignages que nous découvrons dans ce dernier numéro ? Que penserait-il de s’entendre diffuser jusque sur les ondes d’une certaine radio ? De voir ses idées naviguer sur internet ? De la multitude d’associations, de maisons d’édition portant, écrivant, rêvant la pensée jungienne ? De la création d’un Institut de formation d’analystes jungiens et d’une Société de psychanalyse, née en 1969 ?
4 Dirait-il encore de lui, comme en 1961, dans une lettre à Suzanne Percheron, que nous avons l’honneur de publier ici : « ce vieillard en Suisse qui est presque totalement inconnu du public Français […] ».
5 Notre Cahier n°160, Jung en France, fête les cinquante ans de son existence. Poursuivant la revue précédente n°159, Jung dans le monde, nous avons souhaité rendre visible toutes ces associations, sociétés, revues, formées en grande partie par des personnes profondément investies et qui œuvrent à faire vivre la pensée jungienne. Souvent portées par leur passion de transmettre, elles ont poursuivi le travail des pionniers qui ont prolongé ce mouvement jungien commencé dans les années 1920 en France, comme en témoigne nombre d’autrices et d’auteurs dans cette revue.
6 En 1974, le premier éditorial d’Élie Georges Humbert avait pour titre : « Jung en France ». En 2024, nous constatons que nous sommes face à une vitalité peu commune malgré le peu d’enseignement de la pensée jungienne dans les Facultés de psychologie, et une connaissance encore faible dans le grand public des concepts jungiens. Il nous a paru important d’éclairer l’histoire des premiers pas de la pensée jungienne en France, l’émergence des différentes associations, leur évolution, les croisements entre celles-ci ; en effet, nous percevons, tout au long de la revue, un écheveau, des liens de transmissions, d’échanges, de partenariat, et parfois d’amitié au cours de la création de ces associations, maisons d’édition… Mais toujours avec rigueur et sérieux. Nous le devinons, ce fut parfois de vraies « batailles » pour tenir l’axe.
7 Certains témoignent de la découverte singulière qu’ils ont eue avec ce psychiatre suisse, passant par Kant pour l’une, au détour de synchronicités étonnantes pour une autre, et comment ils ont pu cheminer avec… jusqu’à aujourd’hui.
8 Si l’individuation était un thème cher à Jung – l’œuvre de sa vie, pourrait-on dire – elle reste essentielle dans la clinique et est illustrée, ici, au travers d’une réflexion au fil des rêves, interrogeant la part de liberté de l’individu dans ses décisions et ses choix. Nous pourrons suivre l’épopée de Perceval dans sa quête du Graal, ou plutôt dans les quêtes du Graal selon les différents âges de la vie, éclairant de manière originale le processus d’individuation.
9 Jung serait certainement surpris aussi par le renouveau de pratiques, jusque-là peu présentes dans le paysage français, à savoir l’imagination active et le jeu de sable, que nous rencontrons dans notre revue au travers d’une clinique très riche.
10 Enfin, des textes, conférences et une lettre de Jung calligraphiée de sa propre main. Pour conclure, nous formulons le vœu suivant : que continue de rayonner encore longtemps la « galaxie » jungienne.
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Extrait du Séminaire sur le Zarathoustra, conférence VI, le 13 juin 1934, tenu à Zurich par C. G. Jung entre 1934 et 1939, dans le prolongement du Séminaire des Visions. Cet ouvrage est en cours de traduction et de publication par La Compagnie du Livre Rouge (à paraître en 2025).