Mon blogue, L’Oreille tendue, est né le 14 juin 2009. J’avais publié jusque-là quelques textes brefs, dans le magazine culturel Spirale, sur la langue de la publicité, de l’informatique et de la politique, et de rares articles scientifiques sur le rapport à la langue d’essayistes québécois, ainsi que les ouvrages Le Village québécois d’aujourd’hui. Glossaire (2001) et Dictionnaire québécois instantané (2004), les deux avec mon collègue Pierre Popovic. Nous nous y attachions à décrire, avec humour espérions-nous, des formes du français familier et des tournures médiatiques récurrentes au Québec. En 2009, à la recherche d’un sujet pour lancer un blogue, j’ai décidé de donner un nouveau cadre à ces réflexions sur la langue et de les multiplier. Cela étant, L’Oreille tendue n’est ni le blogue d’un linguiste, ni strictement un blogue sur la langue. En revanche, c’est clairement l’œuvre d’un Québécois, et d’un Québécois qui a dû revoir quelques-uns de ses jugements au fil des ans. Cette pratique m’a souvent permis d’occuper d’autres créneaux que celui de l’écriture numérique périodique auquel je souhaitais d’abord me consacrer.
S’il est vrai que mon intérêt pour les questions de langue est ancien, je n’ai pas été formé en sciences du langage, mais en études littéraires : après un mémoire en littérature québécoise, j’ai fait une thèse en littérature française (Diderot épistolier, 1996). Plutôt qu’en expert de la langue, c’est en lecteur et en intellectuel que je m’intéresse aux usages linguistiques autour de moi…