La thématique des rapports entre les usages mémoriaux du passé de l’esclavage et les reprises d’activités cultuelles s’est imposée à partir du début des années 1990 à Ouidah, au Bénin, où l’on peut observer une mise en relation entre les discours relatifs à l’histoire de la traite et les nouvelles formes de ritualisation de la religion perçue comme traditionnelle. Aujourd’hui, la prolifération d’initiatives visant le développement d’un tourisme culturel va avec la valorisation des sites sacrés et des manifestations qui expriment la vivacité et la légitimité, parfois retrouvées, des croyances et des cultes anciens. Ainsi, la question mémoriale de la traite négrière exerce son emprise sur les modalités de transmission et de représentation des pratiques dites vodun. L’institution des lieux de mémoire de la traite se présente comme une situation patrimoniale marquée par des ruptures entre les diverses restitutions collectives et religieuses de l’histoire des esclavages, transatlantique et locale. Ces espaces sont affectés par la précarité des structures censées devoir composer les identités du présent avec la mise en mémoire des faits du passé.
- Bénin
- Ouidah
- vodun
- mémoires de l’esclavage
- patrimoine
- Route de l’Esclave
- syncrétisme
- tourisme culturel
Restoring the Future: On the Slavery Road in Ouidah, Benin.
The relationship between the uses of memory of slavery and the reappearance of cult activities became more prominent at the beginning of the 1990s in Ouidah, Benin, where a connection could be observed between discourses on the history of the slave trade and new forms of ritualization of "traditional" religion. Today, the proliferation of "cultural tourism" initiatives goes hand in hand with the promotion of sacred sites and various events that express the (sometimes rediscovered) vivacity and legitimacy of ancient beliefs and cults. Thus the question of the memory of the slave trade influences the modes of transmission and representation of so-called Voodoo practices. The institution of slave trade "memory places" appears to be marked by the various discrepancies between collective and religious restitutions of both transatlantic and local histories of slavery. These spaces are affected by the precariousness of the structures which are supposed to link the identities of the present with the memory of the past.
- Benin
- Ouidah
- Voodoo
- memory of slavery
- heritage
- Slavery Road
- syncretism
- cultural tourism
Mots-clés éditeurs : patrimoine, Bénin, syncrétisme, vodun, tourisme culturel, Ouidah, mémoires de l'esclavage, Route de l'Esclave
Date de mise en ligne : 01/02/2009
https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.15458