La latéralité, sujet de cette thèse, se réfère à la préférence pour un côté du corps par rapport à l’autre. Elle se caractérise par des asymétries pouvant se manifester à différents niveaux. La latéralité manuelle est l’une des formes les plus observées, environ 90 % des individus étant droitiers et 10 % gauchers (Papadatou-Pastou et coll., 2020). La compréhension des mécanismes développementaux sous-jacents à la latéralité peut éclairer une partie de l’étiologie des troubles neurodéveloppementaux. En effet, une prévalence plus élevée de latéralité manuelle atypique (par exemple, la gaucherie) a été associée à des troubles tels que la dyslexie développementale, le trouble développemental de la coordination, et le trouble du spectre autistique (Berretz, Wolf, Güntürkün, Ocklenburg, 2020 ; Darvik, Lorås, Pedersen, 2018). La présente thèse est structurée autour de deux axes.
Le premier axe, désigné comme l’objectif appliqué, visait à étudier l’implication de la latéralisation fonctionnelle hémisphérique (LFH) dans les biais perceptuels, susceptibles d’influencer les productions graphomotrices (Hamaoui, Maumy-Bertrand, Segond, 2021). D’une part, la LFH est une caractéristique fondamentale du cerveau, où des fonctions mentales telles que le langage ou le traitement visuospatial reposent préférentiellement sur l’un des hémisphères cérébraux. D’autre part, dans le domaine de la perception visuelle, un biais perceptuel, souvent situé à gauche chez la majorité des adultes, indique une préférence pour le traitement des informations provenant de la partie gauche de notre champ visuel (Faghihi, Garcia, Vaid, 2019)…