[1] – Trois a priori de la psychologie qui, au terme de l’analyse psychologique, dénoncent le moment où n’est plus possible l’analyse scientifique et réelle de la conduite humaine ; la réflexion doit se tourner vers un horizon anthropologique où l’objectivité n’a plus de statut ni la rationalité de sens. Ce qui se laisse appréhender, en effet, à travers ces notions, c’est une certaine essence de l’homme :
α) Essence qui ne peut être cernée ni dans sa forme ni dans son contenu par des conditions de possibilité définies dans le monde où elle se manifeste ; puisque la magie montre comment le rapport fondamental de l’homme au monde est un rapport mythique, sans contenu autre que cette essence purement exprimée. Comme mode primitif et fondamental du rapport au monde, la magie manifeste l’indifférence de l’essence humaine à des conditions d’existence dans le monde.
β) Essence qui apparaît comme transcendante à toutes ses manifestations, à toute organisation adaptative de ses conduites, puisque l’angoisse, comme expérience affective fondamentale, apparaît comme le noyau de toutes les conduites, comme ce point absolu d’où partent les adaptations, à partir de quoi on les comprend et on les situe comme postérieures et secondes.
γ) Essence enfin dont le contenu est irréductible [2] à toutes les formes sociales et historiques des rapports humains, puisque l’agressivité définit sur le mode négatif l’expérience sociale dans sa signification originaire.
Ainsi se profile une essence de l’homme qui n’est accessible ni à partir de ses conditions d’existence, ni à partir de ses manifestations productives, ni à partir des formes sociales des rapports humains…