En décembre 2022, France Bleu Marseille fait
réagir ses auditeurs sur la vente de calendriers
par les éboueurs. Une représentante syndicale
des métiers du nettoyage a bien du mal à expliquer que, selon les quartiers, ces personnels travaillent soit pour la ville, soit pour une société
délégataire. Pour une grande partie de la population, service public égale fonctionnaires : les
cheminots sont fonctionnaires (d’autant qu’on les
accuse d’être des privilégiés !), la personne à l’accueil de Pôle emploi est fonctionnaire, et ainsi de
suite.
En fait, les statuts des organisations qui assurent des services publics sont très divers : entreprises privées qui distribuent l’eau dans bien des
communes et nettoient nombre de bâtiments
publics ; entreprises publiques qui le sont encore
en partie, totalement ou plus du tout ; associations opérant la protection sociale ou délégataires de services sociaux, etc.
Les statuts de leurs personnels sont encore
plus variés (créant inégalités et souvent jalousies) :
fonctionnaires, contractuels de droit public ou
privé en CDD ou CDI, mais aussi, dans les universités, services départementaux, hôpitaux, et bien
d’autres organisations publiques, vacataires,
jeunes en services civique… voire personnes
payées à l’heure sans contrat écrit, par exemple
pour remplacer des Atsem. Alors même que les
parents aimeraient sans doute connaître le statut
de la personne qui s’occupe de leur enfant en maternelle, service public par excellence.
Rares sont les personnes qui s’intéressent à ce
paysage difficile à cartographier…