Notes
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[1]
Incidence d’une maladie = nombre de cas apparus pendant une année au sein d’une population. Sources : INED (https://www.ined.fr/fr/lexique/incidence-d-une-maladie/).
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[2]
Parasitose : Infection ou infestation par un parasite, qui peut être cliniquement symptomatique (maladie parasitaire) ou inapparente (parasitose latente) Sources : dictionnaire de français Larousse (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/parasitose/58031#cpKYbT65SIYoXVYz.99).
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[3]
Prévalence d’une maladie : Nombre de cas de maladies enregistrés pour une population déterminée et englobant aussi bien les nouveaux cas que les anciens cas. Sources INED (https://www.ined.fr/fr/lexique/prevalence-d-une-maladie/).
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[4]
Une évolution semble toutefois se dessiner depuis la refonte du site de l’IGN en avril 2017 avec la « BD TOPO® Administratif par territoires » pour quatre éditions pour le moment et uniquement pour la version « territoires », à savoir : avril 2017, novembre 2016, avril 2016, mars 2015 (http://professionnels.ign.fr/bdtopo#tab-1 consulté le 27 mai 2017).
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[13]
http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/data/urban-atlas, consulté le 24/10/2016.
1. Introduction
1 Emblématique des enjeux environnementaux, la faune visible (les « animaux ») permet de retravailler les relations entre les humains (anciennement l’Homme) et la Nature (Blanc et Cohen 2002). F. Benhammou dresse un historique intéressant et un panorama très complet de l’appropriation par la géographie, au moins française, de la « thématique animale » qu’il situe à la croisée de la géographie, de l’écologie et de la politique (Benhammou, 2016). Nous souhaiterions modestement compléter cette incursion géographique en territoire écologique et plus généralement dans celui des sciences du vivant en abordant une dimension sanitaire de l’exploration des territoires de cohabitation/transmission entre l’Animal et l’Humain. Prolonger la réflexion sur l’intérêt porté par les géographes français à la thématique de l’animal, c’est creuser, entre autres, la question sanitaire des territoires de cohabitation humain-animal dans le cadre du développement des trames vertes et bleues ou d’une manière plus générale des grands aménagements type « Grand Paris ». De plus, si l’on considère conjointement l’urbanisation toujours croissante (INSEE, 2010) et le développement des politiques publiques visant à promouvoir la nature en ville (Allag-Dhuisme, 2010), il est possible de penser que cette cohabitation entre citadins et faune sauvage devrait se renforcer, sinon se maintenir.
2 Dans la MGP (cf. fig. n° 1 pour voir ses limites), ces éléments sont effectivement réunis car s’y déploie une population dense, qui augmente, et les territoires qui la composent mettent en œuvre un ensemble de mesures visant à répondre aux objectifs émis à l’échelle nationale et régionale en matière de promotion de la nature. Ces objectifs correspondent notamment à ceux attendus par les politiques de Trames vertes et bleues ou sont énoncés dans divers documents de planification et d’aménagement comme la Stratégie nationale pour la biodiversité (2011-2020, Anonyme, 2012).
3 Les propositions issues du Comité opérationnel Trame verte et bleue (COMOP TVB), qui ont préfiguré le Grenelle de l’environnement, ont dès le départ contenu quelques lignes sur la dimension sanitaire du projet (Allag-Dhuisme, 2010). Il y est rappelé que non seulement « la faune sauvage peut véhiculer des maladies pouvant se transmettre à des espèces domestiques (ex. fièvre porcine) ou même à l’homme (ex. rage) » mais également que « certaines infrastructures linéaires de transport peuvent constituer des barrières infranchissables, permettant de contenir les espèces terrestres vecteurs de maladies » quand elles ne jouent pas le rôle de corridor propice aux déplacements d’animaux (par exemple pour le renard). Que ce soit en ville ou en milieu rural, le rétablissement des continuités écologiques est maintenant une démarche largement initiée, au moins en France (Anonyme, 2016). Or les continuités écologiques favorisent les déplacements d’espèces animales, dont certaines sont possiblement vectrices de maladies transmissibles aux humains.
4 Un ensemble de travaux en géographie des risques et de la santé ont montré l’intérêt de considérer les zones « à risque » au prisme du concept d’espaces partagés (Handschumacher et Hervouët, 2004), c’est-à-dire de prendre en compte dans l’analyse, à la fois le système pathogène, la gestion sociale de l’environnement concerné ainsi que les pratiques des individus (Hervouët et Laffy, 2000 ; Méha, 2013) dans l’espace. S’il existe une bonne connaissance, zoonose par zoonose, des modes de contamination, la littérature scientifique semble en revanche assez pauvre en références concernant des approches spatiales exhaustives telles qu’elles pourraient être appréhendées par les bases de données d’occupation du sol. Pour évaluer les territoires de cohabitation et éventuellement les obstacles qui pourraient faire « effet barrière » en détournant, ralentissant ou bloquant la diffusion des zoonoses, il pourrait être intéressant, au travers de données numériques, d’en évaluer l’aptitude à rendre compte des territoires communs à l’Animal et à l’Humain dans l’espace et dans le temps.
5 À l’origine de cette étude, une discussion avec un responsable de la Direction des espaces verts de la ville de Paris nous a orientés vers plusieurs espèces animales fréquentant ses espaces verts comme modèles emblématiques pour aborder les relations humain-animal. Parmi ces espèces nous nous intéresserons en particulier au hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus) et au renard roux (Vulpes vulpes). La présence de cette faune fait l’objet de divers enjeux, dont celui de la santé publique en raison des maladies potentiellement transmissibles aux humains et aux animaux de compagnie qu’elle peut véhiculer. Parmi ces maladies zoonotiques, nous en avons retenu trois : l'échinococcose alvéolaire (EA), la borréliose de Lyme (BL) et la leptospirose.
6 Deux animaux, trois pathologies, mais combien d’espaces de cohabitation, voire de contamination possible ? Combien de dénominateurs spatiaux communs entre ces deux mammifères ou ces trois pathologies vers le cœur des métropoles tempérées européennes ? Nous avons évoqué le rôle que pourrait jouer la composante verte des trames vertes et bleues dans cette émergence des territoires de contact potentiel. Serait-il possible en amont des collectes de terrain, pour le suivi de ces pathologies, d’évaluer la présence de ces territoires et leur évolution au fil du temps et au fil des politiques de « verdissement » des cœurs minéralisés des métropoles urbaines tempérées ? Pour aller plus loin dans la surveillance des zones de contamination potentielle ou de la détection de leur émergence, existe-t-il des signatures numériques (des profils ?), dans les bases de données géographiques existantes, de ces lieux ? Leur résolution sémantique (les lieux de rencontre sont-ils présents dans la nomenclature ?), spatiale (les lieux de rencontre ne sont-ils pas trop petits pour être renseignés ?) et temporelle (la répétitivité des mises à jour est-elle suffisante ?) sont-elles pertinentes avec la problématique traitée au point d’alléger la phase de terrain, voire de s’y substituer ? Pour ce faire, il convient, après avoir précisé les caractéristiques majeures des maladies prises en exemple, d’en établir les caractéristiques spatiales, puis de rechercher s’il existe des bases de données existantes ou en voie de constitution qui permettraient d’évaluer ces terrains. C’est à cette dimension de la « géographie animale » que nous voudrions contribuer.
2. Des zoonoses aux territoires…
7 Loin de remettre en cause les bénéfices de « verdir » les villes et/ou d’inciter les citadins à aller s’oxygéner au contact de la Nature, il convient d’en étudier le coût-bénéfice en n’éludant pas l’existence de pathologies liées à l’environnement. Ce sont des questions de santé publique auxquelles il peut être préférable de se préparer sachant qu’il n’est pas question d’inciter nos concitoyens à se cloîtrer, ni nos élus à bétonner ce qui reste de nature en ville. Si le bénéfice est assez facilement identifiable, le coût l’est peut-être moins et ne doit pas relever du fantasme. Faciliter la circulation, l’installation ou simplement la survie d’espèces animales porteuses de pathogènes au sein des agglomérations ne doit pas conduire au repli et à l’arrêt des expériences de verdissement, mais plutôt à une analyse à froid pour connaître puis prévenir, sinon limiter, les nuisances qui pourraient en découler.
8 Il s’agit ici de faire une présentation concise de trois zoonoses témoins pour préciser les caractéristiques des territoires où existe une possible transmission de l’animal sauvage vers l’humain, et réciproquement, qui peut advenir directement par contact ou indirectement via le milieu ou l’animal de compagnie. Cette contamination éventuelle passe par des lieux de cohabitation qu’il convient de préciser (parcs, friches, forêts… cf. infra). Sont-ils répertoriés dans les bases de données ? Pour cela, il nous faut les inventorier à partir du terrain avant d’en chercher la transcription dans leur nomenclature, leurs postes de légende. C’est l’objectif des sections suivantes. Après un court état de l’art sur les connaissances actuelles de ces pathologies, une description des habitats compatibles avec la présence humaine sera présentée.
2.1. L’échinococcose alvéolaire
9 L’échinococcose alvéolaire (EA) est une zoonose présente dans l’hémisphère nord (Eckert, 2004) dont la transmission se développe en Europe (Combes et al., 2012) où l’incidence [1] est faible, comprise entre 0,02 et 0.18 cas pour 100 000 habitants (Giraudoux et Raoul, 2010). Avec, en France, 607 cas humains rapportés entre 1989 et 2014, dont 25 cas en 2014 (Collineau et al., 2016) l’EA est une parasitose [2] relativement rare mais grave pour l’être humain. En Europe, le cycle parasitaire d’Echinococcus multilocularis est réalisé par des carnivores, comme hôtes définitifs (renards, chiens et chats), et par des rongeurs tels les campagnols (genres Arvicola, Microtus et Myodes) comme hôtes intermédiaires (Eckert et Deplazes, 2004). Les humains se contaminent par ingestion accidentelle d’œufs infestants répandus sur des végétaux souillés ou par contact avec de la terre ou des animaux. La larve parasitaire est ensuite susceptible d’envahir le foie des personnes contaminées (Combes et al., 2012).
10 Il est maintenant démontré depuis quelques années (Giraudoux, 1991) que le cycle parasitaire est fortement lié à des facteurs paysagers, comme les prairies permanentes. La persistance, voire l’accroissement pour certains secteurs, des espaces enherbés en périphérie urbaine laisse craindre une possible extension du risque à proximité des espaces à fortes fréquentations humaines et ce d’autant plus que le parasite est en constante augmentation en milieu urbain (Deplazes et al., 2004 ; Piarroux et al., 2006 ; Boué et al., 2010). En outre, les modalités de réalisation du cycle parasitaire en milieu péri-urbain et urbain ne sont pour l’instant que mal définies mais pourraient être accrues par l’importance de la présence du chien, dans une moindre mesure du chat, dans le cycle éco-épidémiologique de l’EA (Kern et al., 2004).
11 Le succès des vaccinations antirabiques a coïncidé avec une augmentation des populations de renards en Europe continentale depuis un peu plus de 20 ans et avec l’apparition plus fréquente de l’espèce dans les villes (Chautan et al., 2000). Dans le même temps, en Allemagne et en France, une augmentation significative des prévalences vulpines a été observée (Deplazes et al., 2004). Bien que le déterminisme détaillé de ces coïncidences ne soit pas encore formellement établi, cette nouvelle situation épidémiologique soulève la question d’un risque de transmission et de l’apparition de la parasitose dans des secteurs où elle n’est pas ou peu décrite.
12 Enfin, dans les villes, il n’est pas rare que les espaces verts accueillent des campagnols ainsi que des renards qui sont alors susceptibles d’entretenir le cycle parasitaire (Deplazes, 2011). Il convient de s’interroger sur la taille et la nature des espaces susceptibles de permettre le déroulement du cycle biologique de l’EA. Peut-il se dérouler au cœur de la MGP ou seulement en périphérie et quelle peut être la nature des terrains, et donc des postes d’occupation du sol stockés dans les bases de données, permettant au mieux la succession des étapes du cycle de l’EA ?
13 Dans sa thèse, E. Robardet fait une large recension bibliographique des études portant sur l’espace vital des renards urbains (Robardet, 2007). A quelques exceptions près, des études menées par radiopistage, ont démontré que l’espace vital des renards urbains est assez restreint, comme à Zürich (35 ha, Deplazes et al., 2002), voire à Melbourne (entre 11,5 et 45,8 ha, Marks et Bloomfield, 2006). D’une manière générale, les renards urbains ont des domaines vitaux plus réduits que les renards ruraux en raison d’un disponible alimentaire plus élevé en ville (Deplazes et al., 2002). Pour ce qui est des hôtes intermédiaires, ici les campagnols, la taille de leur domaine vital est extrêmement variable car elle va d’une trentaine de mètres carrés à plus de 2 000 m2, selon les espèces (Quéré et Le Louarn, 2011). Elle est plus restreinte que celle du renard. Pour autant recoupe-t-elle celle du renard et pour quels postes d’occupation du sol ?
14 La littérature scientifique indique que les habitats préférentiels des renards urbains se situent dans les secteurs où les densités humaines sont les plus faibles (Harris et Rayner, 1986). Qu’ils adoptent ou non des comportements marqués d’évitement de la présence humaine, les radiopistages des renards les localisent fréquemment dans les fonds de jardins des zones résidentielles (Saunders et al., 1997, Newman et al., 2003) et aussi dans les zones boisées et les friches (Adkins et Stott 1998). Par ailleurs, les plus fortes densités de fèces de renards, testées positivement à l’EA, se trouvent fortement corrélées avec la présence de campagnols, avec pour hypothèse que les renards marquent leur territoire lorsqu’ils sont à la recherche de nourriture (Robardet, 2010). Or, en zone urbaine et périurbaine, les plus fortes présences de ces hôtes intermédiaires se trouvent dans les friches et aussi dans les bandes enherbées des autoroutes, quand la végétation n’est pas tondue trop rase (Bourquin et Meylan, 1982). De même la colonisation par les campagnols des sites industriels ou d’habitats abandonnés et transformés en friches doit être perçue comme un relais potentiel de l’EA. De ce fait, l’analyse des friches urbaines et des espaces verts pourrait être un élément discriminant dans l’évaluation des bases de données géographiques quant à la présence potentielle de l’EA au cœur de la MGP.
2.2. La borréliose de Lyme
15 La borréliose de Lyme (BL) est une zoonose transmise par les tiques. Elle est liée à des bactéries pathogènes du complexe Borrelia burgdorferi sl. (Marti Ras et al., 1997). Cette maladie infectieuse concerne une large part de l’hémisphère Nord (Ward et Brown, 2004). Elle est considérée comme la zoonose vectorielle la plus répandue dans les pays tempérés d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, voire la plus prévalente [3] en Europe et en Amérique du Nord (Smith et al., 2006). L’incidence des maladies à tiques augmente depuis de nombreuses années. C’est un problème majeur de santé publique dans le nord de l’Amérique et en Europe (Randolph, 2001), car si la prévalence peut se stabiliser, la distribution géographique de cette maladie s’accroît (Rizzoli et al., 2011).
16 Les statistiques font état d’un triplement du nombre de cas aux États-Unis entre 1991 [9 465 cas (CDC, 1993)] et 2009 [29 959 cas (CDC, 2011)]. En Europe, les taux d’incidence chez l’humain semblent croissants de l’ouest vers l’est (Pérez-Eid, 2004) allant, par exemple, de 0,04 cas pour 100 000 habitants au Portugal (Lopes de Carvalho et Núncio, 2006) à 206 cas pour 100 000 habitants en Slovénie (Smith et Takkinen, 2006). Sur les mêmes périodes, la France avait un taux d’incidence moyen, évalué par le Réseau Sentinelles à partir de 2009, de 44 cas pour 100 000 habitants (Réseau Sentinelles, 2014). Pour comprendre ces disparités, revenons aux conditions de contamination.
17 Comme le rappelle M. Marsot dans sa thèse : « Les études sur l’écologie de la maladie de Lyme ont montré que la persistance de B. burgdorferi sl. dans des zones endémiques requiert l’implication d’espèces hôtes réservoirs […] » (Marsot, 2011). Elle précise que les espèces européennes, réservoirs de borrélies, tendent à se spécialiser sur certains taxons de vertébrés parmi les oiseaux, les reptiles et les petits mammifères. Lors de ses recherches en région parisienne, J.-L. Chapuis, avec ses coauteurs, a mis en évidence le rôle du tamia de Sibérie (Tamias sibiricus), dont la charge en BL est beaucoup plus importante que celle du campagnol roussâtre (Myodes glareolus) et que celle du mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus), qui sont des rongeurs autochtones et réservoirs avérés de la BL (Chapuis et al., 2010). Il n’y a pas que les rongeurs qui puissent être réservoirs, récemment d’autres micromammifères, comme le hérisson, ont été documentés comme tel (Gray et al., 1994 ; Gern et al., 1997). Pour ce qui est des grands ongulés, il semblerait que leur rôle de réservoir fasse encore débat (Marsot, 2011) et que leur probable faible compétence comme réservoirs en fasse des hôtes entraînant la dilution de B. burgdorferi sl. parmi ces différentes espèces (Wodecka et al., 2014). Cependant, bien qu’ils participent à l’épidémiologie des borrélies et la circulation des spirochètes en tant qu’hôtes des tiques Ixodes ricinus (Wodecka et al., 2014), c’est plutôt l’habitat des micromammifères, plus compétents comme réservoirs, qui doit nous orienter vers la recherche des espaces les plus susceptibles d’entraîner une transmission aux humains.
18 L’incidence humaine de la BL est liée à l’exposition aux tiques et en particulier à l’espèce Ixodes ricinus, une des plus communes en Europe occidentale (Gern et Humair, 2002). L’habitat de prédilection de cette tique est la forêt caducifoliée tempérée où les conditions d’humidité et de température lui sont les plus favorables (Lindgren et Jaenson, 2006). Si la connaissance de la répartition de cette maladie et de son principal vecteur semble bien connue à petite échelle, la plupart des cartes sont continentales ou régionales, comme dans les travaux déjà cités (Gern et Humair, 2002, Lindgren et Jaenson, 2006), d’Augustin Estrada-Peña (Estrada-Peña, 2001, Estrada-Peña, 2002) ou Nicolas Ogden (Ogden et al., 2009), cela semble être moins le cas à grande échelle, celle d’un massif forestier par exemple.
19 Là encore, ces territoires sont à préciser et à rechercher dans les bases de données numériques disponibles. Dans la mesure où la caractérisation intraforestière des habitats potentiels les plus favorables à la BL est en cours de documentation, c’est sur la présence de milieux boisés intra-urbains que seront interrogées les bases de données.
20 Le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus) semble être le micromammifère le plus compétent en raison de sa charge en BL (Chapuis et al., 2010). En cela, il apparaît comme le marqueur le plus intéressant pour caractériser les lieux de cohabitation/contamination dans la MGP. Contrairement aux grands ongulés, son domaine vital est très restreint, moins d’un hectare (Marmet, 2008). A titre de comparaison, celui d’un chevreuil est en moyenne de 30 à 35 hectares (Carruette et al., 2004). Cette superficie restreinte va permettre de rechercher dans les bases de données des espaces boisés dans la MGP. Il sera donc possible de déterminer les éléments paysagers où la contamination va commencer à être possible, bien que ces espaces boisés semblent isolés des foyers source de contamination. En effet, pour peu que les micromammifères présents aient été en contact avec les borrélies « importées » via des passereaux s’affranchissant des espaces bâtis, comme le merle noir (Humair et al., 1998), la contamination est possible. Les tamias de Sibérie sont toutefois peu répandus. En 2008, J. Marmet faisait état de 8 populations en Île-de-France dont certaines dans des parcs urbains comme ceux des Hauts-de-Seine (Marmet, 2008). En l’absence de tamia, bien que moins compétents, les micromammifères autochtones peuvent également être des vecteurs de contamination sur de petits espaces boisés. Les campagnols roussâtres et les mulots sylvestres ont des domaines vitaux plus restreints que ceux des tamias avec respectivement un maximum de 800 m2 pour le campagnol roussâtre et entre 1 000 et 2 000 m2 pour le mulot sylvestre (Le Houarn et Quéré, 2003). Ils peuvent donc tout à fait entretenir des réservoirs de B. burgdorferi sl., pour peu qu’ils aient été contaminés par des tiques tombées d’un carnassier comme le renard à la recherche de proies et capable, tout comme le merle noir et d’autres passereaux, de franchir des distances importantes en milieux urbains (Robardet, 2007). De ce fait, l’analyse des espaces boisés et des parcs urbains, si leur caractère boisé est renseigné, pourrait être un élément discriminant dans l’évaluation des bases de données géographiques quant à la présence potentielle de la BL au cœur de la MGP.
2.3. La Leptospirose
21 La leptospirose est une zoonose causée par une bactérie appartenant au genre Leptospira et qui, à partir des années quatre-vingt-dix, s’est progressivement imposée comme étant d’importance majeure à l’échelle planétaire (Bharti et al., 2003). Environ 500 000 cas dits « sévères » sont recensés chaque année dans le monde, avec un taux de mortalité pouvant aller de 5 à 20 p. 100 (Dupouey et al., 2014).
22 Dans les pays industrialisés d’Europe, où les facteurs de risque (climat tropical, précarité sanitaire…) sont moins nombreux, la leptospirose constitue une maladie relativement rare (Dupouey et al., 2014). Toutefois, la distribution spatiale de la maladie dans l’Union européenne est largement inégale et l’évolution de son incidence se caractérise par l’existence de variations cycliques et de pics asynchrones généralement relatifs à des événements précis (climatique et/ou anthropique), compris au sein d’une tendance globale de baisse constatée depuis la seconde moitié du xxe siècle (Baranton et Postic, 2006 ; Dupouey et al., 2014).
23 L’analyse des données menée par G. Baranton et D. Postic (2006) ainsi que l’étude des rapports annuels émis par le Centre National de Référence de la Leptospirose (CNR de la Leptospirose) couvrant la période 2006-2014 confirment cette tendance. Si durant cette période la moyenne des cas recensés est d’environ 300 cas par an, une hausse significative se démarque en 2014. Cette année figure comme une année record dans la mesure où 628 cas confirmés ont été enregistrés pour le seul territoire métropolitain, portant le taux d’incidence à 0,98 cas pour 100 000 habitants (CNR de la Leptospirose, 2016).
24 La transmission aux humains de la leptospirose s’effectue par l’urine animale, soit directement au contact d’espèces sauvages ou domestiques, soit indirectement via l’environnement que celles-ci contaminent (Lau et al., 2010 ; Hochedez, 2015).
25 La mise en évidence de cas de contagion au sein de métropoles de pays tempérés et industrialisés (Baltimore, Tokyo, Marseille), et dont les mécanismes de transmission échappent aux facteurs d’exposition identifiés comme les plus communs (professionnels au contact récurrent de l’eau, augmentation de la pratique de loisirs aquatiques, accroissement de déplacements touristiques et migratoires – Laidebeure, 2004 ; Brockmann et al., 2010 ; Bandara et al., 2014) indique que la ville constitue un milieu qu’il convient également de prendre en compte dans l’étude des facteurs d’exposition à la zoonose (Vinetz et al., 1996 ; Koizumi, 2009 ; Socolovschi et al., 2011). Comme le montrent ces travaux, la ville peut être considérée comme un espace propice à la contagion dans la mesure où cohabitent citadins et espèces animales réservoirs et/ou hôtes de leptospires. Cependant, si le rat est reconnu comme étant un réservoir principal de leptospires, d’autres espèces peuvent également transmettre la maladie (Vinetz et al., 1996 ; Koizumi, 2009 ; Socolovschi et al., 2011). Parmi les animaux sauvages porteurs de leptospires, certaines espèces sont familières des milieux urbains, c’est le cas notamment du hérisson européen (Hubalek et Rudolf, 2011). Une étude montrant un taux de prévalence très élevé d’une souche de leptospires chez cette espèce (Ayral et al., 2016) pousse même certains auteurs à se questionner sur la possibilité que le hérisson s’établisse comme espèce réservoir, semblablement au rat (Combes, 2016). Parallèlement, certains espaces urbanisés abritent de fortes densités de hérissons comme c’est le cas par exemple en France, à Sedan, où ont été relevées des densités de populations neuf fois supérieures aux espaces ruraux alentour (Hubert 2008 ; Hubert et al., 2011). En ville, les hérissons apprécient les lisières et les haies comme corridors pour se déplacer, les surfaces en herbes, les terrains de jeux et de sport et les jardins où l’herbe n’est pas trop rase sont recherchés quand ils traquent les vers de terre, les espaces boisés servant plutôt de lieu de repos lorsque possible (Driezen et al., 2007). Au sein du tissu urbain, ces indications permettraient de déterminer à une échelle fine les territoires les plus propices à des contacts potentiels. Si une telle démarche a déjà été initiée pour d’autres mammifères sauvages tel que le renard roux (Saunders et al., 1997), il convient alors de l’appliquer au hérisson, ce qui nécessite d’interroger les bases de données concernées avec ces indications d’habitats.
26 Nous avons vu, à l’aide de trois zoonoses liées à des caractéristiques environnementales, que certains marqueurs paysagers pouvaient permettre d’évaluer les potentialités de discrimination des bases de données pour quantifier les territoires de cohabitation, et peut-être de contamination, humains-animales. La Région Île-de-France est riche de plusieurs bases de données ayant des résolutions spatiales, temporelles et thématiques différentes la couvrant intégralement. Il nous faut donc tester, dans le cadre de la MGP, si celles-ci sont aptes à fournir une première série d’informations relatives à la territorialisation d’une contamination potentielle par ces trois zoonoses emblématiques. On se posera également la question d’une extension éventuelle à d’autres régions métropolitaines.
3. …des territoires aux bases de données
27 Pour évaluer la dynamique du contact humain-animal, par exemple sur la MGP, une fois que l’on a raisonnablement exclu de couvrir le territoire dans l’espace et le temps à l’échelle 1 – relire l’article « Borges, Carrol et la carte au 1/1 » de G. Palsky (Palsky, 1999) par exemple – il convient d’effectuer, de façon plus ou moins régulière, des inventaires d’occupation du sol qui viendront alimenter des bases de données géographiques dans lesquelles il sera loisible de puiser pour interroger les lieux de cohabitation entre les animaux et les humains.
28 La constitution des bases de données, que nous allons présenter aux prochains paragraphes, est une « photographie » de l’occupation du sol, des « états de surfaces », à un instant « t », parfois assez éloignée de la date d’utilisation souhaitée. Elles ne prétendent pas répondre à toutes les questions relevant de la cohabitation humain-animal ni même d’investigations « géo-épidémiologiques » ou environnementales. Elles sont souvent généralistes et assez peu « forestières » ou « semi-naturelles ». Il nous reste cependant à en évaluer la pertinence pour certains aspects des cohabitations potentielles si l’on veut répondre à la question suivante : « Peut-on se passer des données brutes (le paysage réel) au profit des données élaborées (par d’autres !) pour appréhender le contact humain-animal ? ». La grille d’analyse se focalisera donc sur la résolution spatiale, la résolution temporelle et la résolution sémantique (ou thématique).
3.1. Constitution des bases de données géographiques
29 Lorsque les travaux qui sous-tendent cette étude ont commencé, il existait peu de bases de données d’occupation du sol pour le territoire français, encore moins à vocation épidémio-environnementale. Ce n’est qu’au cours des années 1990, puis surtout à partir des années 2000 que l’accessibilité et la diversité de celles-ci ont permis de réenvisager leur usage à des fins d’analyse des paysages biophysiques, voire fonctionnels.
30 Cette présentation ne se veut pas exhaustive. Elle a simplement pour ambition de regrouper, de présenter et d’évaluer des bases de données pouvant être actuellement utilisées dans le cadre d’études où l’analyse des cohabitations/contaminations apporte un éclairage sur la compréhension d’un phénomène social et sanitaire dans sa dimension spatiale.
31 Ces bases de données ont toutes la même structure. Ce sont des bases de données « vecteur ». Ceci signifie que les données sont structurées avec une description géométrique des objets – une liste de coordonnées – et une description thématique (sémantique) dans une (ou des) table attributaire qui donne les caractéristiques thématiques de l’objet – sa catégorie d’occupation du sol, sa surface… L’autre structure est celle du mode maillé. Elle correspond, entre autres, à celle des images satellitales. Certaines bases peuvent être livrées en mode maillé. Cela n’a pas été le cas de celles analysées.
3.2. Les bases de données généralistes
32 Ce premier paragraphe regroupe les bases de données qui n’ont pas été directement constituées pour analyser les milieux susceptibles d’accueillir les pathologies susmentionnées ni même leurs vecteurs. Leur pertinence est variable. Certaines comportent des informations relatives aux structures forestières, d’autre seulement à l’emprise. Il s’agit d’en préciser l’adéquation, en matière d’échelle sémantique, temporelle et spatiale, aux problématiques développées dans cette approche épidémiologique des espaces majoritairement boisés de la MGP, voire d’autres territoires métropolitains ou de l’Europe tempérée.
3.2.1. La BD CARTO
33 La Base de Données Cartographiques de l’IGN, ou BD CARTO, est une description des paysages et de l’occupation du sol. Elle est disponible sur la France métropolitaine et certains DROM-COM. Elle est très synthétique car c’est une représentation de la surface terrestre pour des échelles comprises entre le 1/50 000 et le 1/250 000. La BD CARTO est structurée en thèmes regroupant des objets partageant une même fonctionnalité sur le terrain ou dans la base. Les objets « forestiers » sont dans le thème habillage. La superficie minimale des zones d’occupation du sol est fixée à 8 hectares pour les postes « bâti » ou « forêt ». Mais, si « les parcs, bois et forêts [sont] inférieurs à 8 hectares et associés ou inclus à une zone de bâti de plus de 8 hectares [alors ils] sont classés dans le poste “bâti” » (IGN, 2013). Il en va de même des broussailles, des cimetières et des parcs boisés, susceptibles d’être de lieux de cohabitation/contamination. S’ils sont inférieurs à la limite spécifiée, ils sont inclus dans la matrice.
34 Il faut donc s’interroger sur l’exploitabilité de la BD CARTO au regard des éléments paysagers dont nous avons relevé l’intérêt dans l’étude des contacts humain-animal. Le premier obstacle concerne la faiblesse de la nomenclature en matière de paramètres environnementaux. Certains termes comme « friches » sont absents. Pourtant, ils recouvrent des entités paysagères dont on a vu qu’elles pouvaient être fortement fréquentées par des micromammifères susceptibles d’attirer les renards et donc d’être des zones relais pour l’EA. Le deuxième, plus problématique, concerne l’emprise de ces zones d’intérêt, boisées ou autre. Celles-ci doivent faire 4 hectares minimums – 200 mètres * 200 mètres par exemple et deux objets boisés doivent être à plus de 100 mètres l’un de l’autre pour être individualisés (IGN 2013), quant aux « broussailles », c’est 25 hectares d’un seul tenant, soit l’équivalent de la surface du Parc des Buttes Chaumont, à Paris. Donc la BD CARTO peut difficilement servir notre objectif. De plus, il ne semble pas prévu d’accéder à différents millésimes. La résolution temporelle n’est, de ce fait, pas satisfaisante.
3.2.2. La BD TOPO
35 Contrairement à la BD CARTO, la BD TOPO est une base de données à grande échelle. Elle sert en partie à la mise à jour de la végétation de la carte topographique au 1/25 000 (IGN, 2015). Cependant, dans le cadre du Référentiel géographique à Grande Échelle (RGE), dont la constitution est une des missions de l’IGN, avec une précision de l’ordre du mètre, son champ d’application va du 1/5 000 au 1/50 000. Elle a de plus une structuration topologique, est produite par vectorisation – saisie photogrammétrique - des photographies aériennes au 1/20 000 et au 1/30 000 et complètement sur le terrain des parties cachées.
36 Beaucoup plus précise et détaillée, que ce soit d’un point de vue spatiale, géométrique ou sémantique, que la BD CARTO, la BD TOPO comporte dans sa classe ZONE_VÉGÉTATION des attributs qui sont beaucoup plus à même de nous renseigner sur les lieux de la cohabitation humain-animal. Cependant, si la classe ZONE_VÉGÉTATION contient les attributs suivants (IGN, 2015) : « les bois » (surface comprise entre 500 m2 et 5 000 m2) ; « les forêts fermées et ouvertes » (surface supérieure à 5 000 m2) ; « les peupleraies et les landes » (surface supérieure à 5 000 m2), en revanche, pour les autres attributs, il n’en va pas forcément de même. Par exemple, la définition sémantique des landes (landes boisées dans la version 2.1 de 2011, révisée en 2015, IGN, 2015) en fait un attribut tout à fait compatible avec notre objectif, mais sa surface la réserve à la périphérie de la MGP. Car bien qu’elles comportent des broussailles (assimilables aux friches), les landes ligneuses ne seront présentes dans la BD TOPO qu’à partir de 5 000 m2, soit 50 ares ! Les friches urbaines du cœur de la MGP risquent d’en être exclues, tout comme les jardins ouvriers.
37 De même que pour la BD CARTO, il ne semble pas prévu d’accéder à différents millésimes [4]. La résolution temporelle n’est, de ce fait, pas satisfaisante.
38 En revanche, ce qui pourrait être qualifié de barrières à la diffusion des zoonoses (si l’on prend des objets linéaires comme les routes, les voies ferrées, le réseau hydrographique… selon les vecteurs) est présent dans la BD TOPO avec une exhaustivité supérieure à 95 p. 100 (IGN, 2015).
39 Donc, bien que n’ayant présenté que deux bases de données parmi les bases généralistes, qui plus est toutes deux de l’IGN, on peut, probablement sans grand risque, en conclure que l’information fine relative à la sphère forestière, des cimetières, des parcs et jardins un peu sauvages ou encore des friches sort de leur spécificité. Elles ne sont manifestement pas faites pour apporter des réponses satisfaisantes en matière d’habitat naturel ou artificialisé mais susceptible d’accueillir la faune vectrice des pathologies témoins. Il nous faut maintenant envisager « d’interroger » des bases de données plus spécialisées dans l’occupation du sol.
3.3. Les bases de données d’occupation du sol
40 Les bases de données généralistes nous ont permis de cerner nos besoins d’un point de vue géométrique, sémantique et temporel. Elles se sont avérées d’une exhaustivité non conforme aux besoins définis dans la première section en matière d’informations relatives aux espaces de la cohabitation humain-animal. Les bases de données d’occupation du sol ont pour objet de qualifier les états de surfaces, rarement leurs usages. Nous en évaluerons quelques-unes d’entre elles, parmi les plus accessibles sur le territoire français, avant de les comparer avec des bases spécialisées en environnement ou en foresterie.
3.3.1. CORINE Land Cover
41 Pour le programme CORINE Land Cover (CLC), il s’agissait initialement - en 1993 - d’effectuer un suivi décennal de l’environnement sur les douze pays de la CEE. Cela représentait 2,3 milliards de kilomètres carrés à inventorier sur des images satellites à l’échelle du 1/100 000, soit 1 500 tirages. Les paysages y sont décrits depuis le début par une nomenclature stable. Cette nomenclature est emboîtée et hiérarchisée sur 3 niveaux de 5, 15 puis 44 postes. Les 44 postes sont les même depuis la première édition de 1993 sur l’Europe continentale. Pour les études diachroniques de suivi de la cohabitation humain-animal, c’est un point favorable. Point faible, l’entité minimale inventoriée est d’au moins 25 hectares – un carré de 500 mètres × 500 mètres, par exemple (Collectif 1993). Ceci apparaît comme rédhibitoire malgré ses postes d’occupation du sol différenciant les thèmes comme les « Espaces verts urbains », comprenant des parcs urbains et des cimetières avec végétation, ou bien encore les « Équipements sportifs et de loisirs », comprenant « des terrains de sport, des parcs de loisirs, des golfs, des hippodromes, etc. Y compris les parcs aménagés non inclus dans le tissu urbain » (anonyme, 2015), mais aussi « Landes et broussailles » et bien sûr les « Forêts ». De plus, la répétitivité des données permettait un suivi pratiquement décennal de l’évolution des habitats potentiels des zoonoses suivies. Il existe des versions (millésimes) pour 1990, 2000, 2006 et 2012 [5]. Il ne nous est cependant pas possible de retenir la base d’occupation du sol CLC en raison de sa résolution spatiale.
3.3.2. SPOT Thema
42 SPOT Thema est une base de données d’occupation des sols à « l’échelle des agglomérations ». Elle est disponible sur la France métropolitaine. Cette base de données vectorielles est réalisée à partir d’interprétation d’images SPOT 1 à 4 ou SPOT 5 selon le niveau de précision attendu (Giacobbo, 2004). La nomenclature SPOT Thema a été conçue pour décrire les paysages urbains et périurbains ainsi que leurs évolutions dans le temps. Elle intègre également les principales composantes naturelles extra-urbaines. La hiérarchisation des classes et le contenu thématique reprennent les principes de la nomenclature emboîtée de CORINE Land Cover dont SPOT Thema est très proche (Somer, 2002).
43 La nomenclature est à trois niveaux, mais seul le troisième niveau, le plus fin, est susceptible de posséder la résolution spatiale compatible avec notre problématique de contacts. Pour celui-ci, l’interprétation est réalisée au 1/5 000 sur des données SPOT 5 à 2,5 mètres en couleurs avec une échelle d’utilisation conseillée au 1/10 000 (Giacobbo, 2004). A titre d’exemple, les « espaces verts urbains » et « autres parcs, jardins » sont à 1 ha d’UMET (Unité Minimum d’Extraction Thématique), les « jardins familiaux » à 0,5 ha et les « espaces libres urbains » à 0,25 ha [6].
44 Si la résolution spatiale est pertinente pour évaluer les zones de cohabitations humain-animal, entre les spécificités de nomenclatures des années 2000 (Giacobbo, 2004 ; Somer, 2002) et les plus récentes en date de 2012 (Anonyme, 2012b) se font jour un recul en matière de résolution thématique. En effet, la nomenclature passe de 57 classes à 49 ! Certains postes disparaissant et d’autres se dédoublent. Ces changements de nomenclatures, certainement justifiés par les contrôles et les remontés d’utilisateurs, sont extrêmement complexes à gérer. Ils sont peut-être, avec le coût, une des raisons de la confidentialité des références bibliographiques, citant SPOT Thema, dans la littérature scientifique. Enfin, si un nombre varié de postes d’occupation du sol, type « infrastructure linéaire » peut être exploitable pour analyser l’effet barrière contre la diffusion des zoonoses dans la base SPOT Thema, celle-ci n’est pas millésimée et ne semble pas avoir intégré dans ses paramètres les dernières générations de capteurs embarquées sur SPOT 6 et SPOT 7, contrairement aux orthoimages de SPOTMap [7], distribuées par le même ASTRIUM.
3.3.3. MOS
45 Depuis plus de 30 ans l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la Région Île-de-France (IAURIF devenu IAU) a constitué sur l’Île-de-France un SIG sur les domaines relevant de sa compétence (économie, démographie, environnement, etc.). Les données y sont organisées par couches thématiques. Le MOS (mode d'occupation du sol) en est une. Le premier inventaire complet de l'occupation du sol en Île-de-France date de 1982. Depuis cette date, le MOS a été mis à jour sept fois (Darley et al., 2014). La résolution spatiale est passée de 1 mètre en 1999 (Hénin 2001) à 20 cm en 2008, puis 12,5 cm en 2012 (Foulard, 2013). La plus petite unité cartographiée est de 625 m2 (de Biasi, 2000), soit l’équivalent d’un carré de 25 m de côté. Cela représente au 1/5 000, l’échelle de l’orthophotographie, des objets qui ne dépassent pas 5 mm de côté, comme pour la BD TOPO de l’IGN. Ce gain de finesse s’est, entre autres, traduit par des problèmes d’évaluation de l’évolution de la densité urbaine. Ces problèmes sont consignés pour l’habitat dispersé qui s’est trouvé surestimé entre 1994 et 1999 du fait de l’accroissement de la détection des maisons avec le changement d’échelle (Awada, 2005). On peut légitimement supposer que ceci s’est également manifesté sur d’autres postes d’occupation du sol. C’est d’ailleurs dans la nomenclature que réside le principal problème du MOS ! La nomenclature de base est évolutive au fil du temps, contrairement à CORINE Land Cover (cf. supra). La légende d’origine devait comporter 130 postes d’occupation du sol. En 1994 elle passe à 110 postes, en 1999 à 83. Ces remaniements ont été répercutés sur les versions antérieures - avec les soucis de versionnement afférents. De 1999 à 2008 ces 83 postes de légende pouvaient s’agréger en 48, 21, 11 puis 3 postes. Puis en 2008, réduction à 81 postes.
46 Dans la nomenclature en 81 postes, plusieurs classes sont compatibles avec les zones de cohabitations humain-animal décrites dans les sections consacrées aux zoonoses témoins. Il y a bien sûr les classes consacrées à la forêt, elles sont au nombre de 3 ! Il s’agit des postes : « Bois ou forêts » ; « Coupes ou clairières en forêts » ; « Peupleraies » (Collectif, 2013). Ces classes sont susceptibles d’être en périphérie de la MGP (cf. fig. n° 1), mais les bois de Paris sont classés dans ce premier poste pour une large part. Si l’on extrait sur le site de l’IAU ÎdF la fiche du XIIe arrondissement de Paris [8], qui comporte le bois de Vincennes, la forêt représente environ 430 ha sur les presque 1 650 ha de l’arrondissement, soit un peu plus de 25 p. 100 de sa superficie. D’autres postes d’occupation du sol relèvent également de l’analyse des interactions humain-animal que l’on cherche à appréhender. Il est possible de citer des exemples aussi variés que les : « Parcs ou jardins » : « Terrains de sport en plein air » ; « Surfaces engazonnées avec ou sans arbustes » ; « Terrains vacants ». Sans parler des « Espaces ouverts à végétation arbustive ou herbacée », les différents types de jardins privés et autres « Prairies » (Collectif, 2013). De même, un nombre varié de postes d’occupation du sol va être exploitable pour analyser l’effet barrière contre la diffusion des zoonoses. La seule limite étant là encore celle de la résolution spatiale du MOS, à savoir 25 m de large, quels que soient les objets (Collectif, 2013).
Carte des espaces boisés et forestiers de la MGP et des limites administratives de la métropole.
Map of woodlands and forests in the MGP and of the administrative boundaries of the metropolis.
47 Avec une nomenclature d’une grande richesse, une résolution temporelle assez fine, de l’ordre de quatre à cinq ans sur presque trente ans et une résolution spatiale de 625 m2, le MOS se révèle particulièrement adapté à notre problématique de suivi fin, à des pas de temps assez rapprochés, des lieux de contamination potentielle. Seules les modifications de nomenclatures, lors des mises à jours, et la difficile compatibilité entre la nomenclature « maison » (Foulard, 2013) évolutive du MOS et celle des autres régions attenantes ou supranationales, à l’échelle de l’Europe, pénalisent cette couche d’occupation du sol. Cependant, bien conscients du problème, plusieurs auteurs (Darley, 2013 ; Salgé, 2013 ; Touzet, 2013), dans le numéro spécial de « Les Cahiers de l’IAU îdF » consacrés aux trente ans du MOS, évoquent les pistes de réflexion déjà engagées pour remédier à ce handicap lié à une nomenclature instable et non compatible avec les voisines. C’est, malgré tout, parmi toutes les bases spatialisées déjà évoquées, celle qui répond le mieux à nos objectifs.
3.3.4. Open Street Map (OSM)
48 OSM est une base de données contributive mondiale (Haklay et Weber, 2008). Constituée à l’origine par des traces de GPS enregistrées par des contributeurs, la nomenclature en porte encore largement la trace [9]. En effet, la consultation des principaux éléments qui la constituent marque une nette prédominance du domaine des transports et des équipements (aeroway, amenity, highway…). Cependant, les postes liés à l’occupation du sol (landuse), comme la forêt, sont présents ainsi que ceux liés à la nature (natural), comme les friches. Ils témoignent même d’une grande richesse thématique. A contrario, la consultation des attributs géographiques (les tags), sous forme de fiches décrivant un poste d’occupation du sol, comme celui de la forêt (Tag:landuse=forest [10]) laisse entrevoir une des limites de la contribution multi-utilisateur, celle de la multi-interprétation d’une définition de nomenclature. Cela laisse supposer qu’un certain nombre de thèmes vont être particulièrement ambigus quant à leur contenu. De même, aucune indication n’est donnée quant à la taille minimum que doit prendre un objet pour être dans la base OSM. D’un contributeur à l’autre, le seuil de saisie peut être extrêmement variable et donc constituer des disparités géographiques notables selon les secteurs et les thèmes considérés. Donc, même si les thèmes liés aux transports, sans doute plus que l’hydrographie, sont particulièrement bien traités dans cette base, la remarque précédente fait peser un doute, là aussi, sur sa capacité à renseigner de façon homogène sur l’effet barrière opposable par les données OSM aux zoonoses. Enfin, il n’est pas, à notre connaissance, possible d’accéder aisément, avec un pas de temps régulier, sans parler de millésimes, aux sauvegardes de la base sur un secteur donné pour réaliser des études diachroniques. Pour ces raisons, il ne nous paraît pas encore possible de recourir à OSM pour suivre les territoires de la cohabitation et de possible contamination.
3.4. Les bases de données spécialisées
49 Nous avons vu au précédent paragraphe les possibilités de certaines bases de données d’occupation du sol « généralistes ». Il existe quelques bases de données spécialisées sur les milieux « naturels » ou forestiers. Sont-elles plus adaptées à nos besoins en matière d’évaluation des territoires de cohabitation ? Sont-elles un éventuel recours avant l’utilisation des données brutes (imagerie satellitale ou autre) ? Viennent-elles éventuellement compléter les bases précédemment décrites ? Il convient d’évaluer leur apport pour ce qui est du contenu et des objectifs.
3.4.1. La BD Forêt V2.0
50 L'Inventaire forestier national (IFN) assure depuis les années 1960, l'évaluation et le suivi de la ressource forestière métropolitaine (Bazire, 1984). Il poursuit dorénavant cette mission au sein de l’IGN et réalise depuis 1986 des cartes forestières départementales de précision décamétrique, date du début de la mise à disposition numérique. La délimitation des « objets » forestiers ou semi-naturels, dans les bases de données numériques est réalisée par vectorisation des photographies aériennes (Duprez et al., 2008). Si les premières délimitations étaient issues de photo-interprétations de photographies aériennes (échelle variant du 1/17 000 au 1/25 000), ce sont, depuis 2006, des orthophotographies – issues de la BD ORTHO de l'IGN, dont certaines en infrarouge fausse couleurs (IRC), qui sont utilisées. La résolution spatiale de ces orthophotographies est maintenant comprise entre 20 et 50 cm (Boureau et Maire, 2010). Celle-ci a permis de passer d’objets dont la surface minimale de représentation était de 2,25 ha dans la BD Forêt V1.0 à des objets de 50 ares, soit 5 000 m2, depuis 2007 dans la BD Forêt V2.0 (Duprez et al., 2008).
51 Complémentaire de la BD TOPO et de sa couche dite du « fond vert » (Duprez et al., 2008), la BD Forêt V2.0 comporte également une classe ZONE_VÉGÉTATION enrichie des thématiques propres à l’IFN. Elle reprend les attributs déjà évoqués au paragraphe BD TOPO : les forêts fermées et ouvertes ; les peupleraies mais remplace les vergers et les vignes par les landes (dont les terrains incultes ou en friches) ; les formations herbacées. De plus, elle comporte un enrichissement de la formation végétale qui peut être décliné en essences, en types de couvertures… (IGN, 2014). Cependant, comme pour la BD TOPO, il nous faut émettre des réserves quant à son à son adéquation, en zone urbaine plus ou moins lâche – telle la MGP, avec la recherche des habitats des micromammifères et de leurs prédateurs. Certes, la définition des postes forestiers est beaucoup plus précise, voir en particulier l’annexe A « Fiches détaillées par poste de la nomenclature nationale » du descriptif de contenu de la BD Forêt (IFN, 2014), mais pour les autres attributs, il n’en va pas forcément de même. Si la définition sémantique des landes en fait un attribut tout à fait compatible avec notre objectif, sa surface la réserve à la périphérie de la MGP. Car bien qu’elles comportent des terrains incultes ou des friches, elles ne seront présentes dans la BD Forêt qu’à partir de 5 000 m2, soit 50 ares ! Les friches urbaines du cœur de la MGP risquent d’en être exclues. Les postes de sa nomenclature ne ciblent pas spécialement le milieu urbain, mais plutôt sa périphérie, missions premières de l’IFN obligent. Au moins pendant les premières années de la collaboration, l’IFN s’est concentré sur le milieu rural pendant que l’IGN faisait de même sur le milieu urbain (Duprez et al., 2008).
52 De plus, comme indiqué précédemment, dans le cadre d’études diachroniques, il semble difficile de remonter plus avant que 2006 – la V1.0 de la BD Forêt n’ayant pas une résolution spatiale suffisante. Il n’est pas non plus évoqué dans la documentation de possibilités d’accéder à différents millésimes en routine. Donc, bien que ciblant l’espace forestier et les milieux semi-naturels, la BD Forêt V2.0 n’apporte pas encore de réponses satisfaisantes en matière d’habitat naturel ou artificialisé mais susceptible d’accueillir la faune vectrice de nos pathologies témoins. En dehors de la profondeur temporelle souhaitée, tout un pan des habitats susceptibles d’accueillir cette cohabitation humain-animal est absent. Ce n’est pas actuellement la vocation de la BD Forêt, mais peut-être de la future OSC GE ?
3.4.2. Occupation du sol à grande échelle (OCS GE)
53 L’OCS GE est une base de données vectorielle à vocation nationale (métropole et départements et régions d’outre-mer) pour la description de l’occupation du sol. Elle devra séparer l’occupation du sol de l’usage du sol, sera dotée d’une « notion de millésime », quantifier et qualifier l’évolution des espaces (IGN, 2016). Elle s’appuie sur la BD TOPO pour sa géométrie de référence (l’ossature) et en particulier sur le réseau routier principal et le réseau ferré en service (Gourgand, 2014) ainsi que sur un référentiel image qui doit couvrir, sur une année, l’intégralité du territoire à analyser. Ce référentiel peut correspondre au produit BD ORTHO®, pixel 50 cm (Touzet, 2015). Plusieurs seuils minimaux d’intérêt ont été définis. En fonction de notre objectif, le plus intéressant est l’unité minimale d’intérêt (UMI). L’UMI est la surface minimale pour la distinction d’un objet dans la classe. Elle est de 500 m² en zone construite et 2 500 m² en zone non construite. Toutefois, elle peut être inférieure pour d’autres objets que ceux qui nous concernent : « Le seuil de prise en compte des bâtiments est de 50 m² » (IGN, 2016). À titre d’exemple, pour une thématique qui concerne l’habitat de certaines espèces de notre faune témoin, comme les « Formations herbacées », classe qui regroupe aussi bien les prairies permanentes et temporaires que les terrains en jachère… Dans ces cas, l’UMI sera de 2 500 m2 en zone non construite et 500 m2 en zone construite (IGN, 2016). Cette résolution spatiale est donc tout à fait pertinente pour le suivi des zones de cohabitation humain-animal. Il en ira de même de la classe des « Formations arbustives et sous-arbrisseaux » qui comporte « les terrains incultes ou en friches (délaissé de cultures, au voisinage de terrains agricoles, généralement de petite étendue avec des limites nettes, ou culture récemment abandonnée et déjà embroussaillée) » (IGN, 2016), tout comme si l’on souhaite sélectionner des objets qualifiés de « barrières à la diffusion des zoonoses », car comme indiqué plus haut, ce sont les réseaux routiers et ferroviaires qui structurent la BD Forêt. Le réseau hydrographique, bien que n’assurant pas l’ossature est bien présent (IGN, 2016).
54 Cette base de données, sans doute prometteuse à l’avenir, ne peut dans l’immédiat nous satisfaire dans le cadre de cette recherche. Sa disponibilité n’est encore que très restreinte. Elle ne concerne pour le moment que l’ancienne région Midi-Pyrénées [11]. De plus, elle est encore en phase de test, mais la volonté affichée de la rendre interopérable, ou au moins compatible (Touzet, 2015), avec d’autres bases d’occupation du sol permettra sans doute une exploitation plus rapide pour les questionnements sanitaires en rapport avec des données environnementales.
55 L’inventaire des bases de données d’occupation du sol, voire d’utilisation du sol, présenté ici est, certes, incomplet, mais dresse un panorama assez large de ce qu’il est possible de trouver « sur étagère » pour analyser les lieux de contacts humain-animal sur la Métropole du Grand Paris. Nous avons toutefois constaté que bien peu de ces bases de données spatialisées remplissaient les objectifs que nous avions énoncés. En dehors du MOS, avec les réserves émises sur l’instabilité de sa nomenclature dans le temps, nous avons signalé un grand nombre de défauts, plus ou moins rédhibitoires pour notre étude, qui tiennent à un niveau de précision incompatible, que ce soit la précision, spatiale, sémantique ou temporelle.
56 Aurait-il été préférable de localiser cette étude sur une autre région, mieux dotée ? Il n’y a pas à notre connaissance de régions, en France, réellement mieux dotées. Sans prétendre à l’exhaustivité, des exemples de niveaux de développement plus ou moins analogues ont été recensés par A. Darley (Darley, 2013), mais le MOS d’Île-de-France conserve une résolution temporelle et/ou spatiale supérieure aux autres régions comparées dans l’étude. Il existe aussi quelques agglomérations qui sont couvertes par le projet Urban Atlas et qui font partie, comme CORINE Land Cover, du programme européen Copernicus [12]. Avec 31 agglomérations [13] de plus de 100 000 habitants, la France est bien dotée et la résolution spatiale est séduisante avec un « minimum mapping units » de 0,25 ha, équivalent d’un carré de 50 m par 50 m (Anonyme, 2011b). Cependant, comme précédemment évoqué, la profondeur temporelle n’est pas pour le moment présente [un intervalle de 3 à 5 ans est programmé (Pangéo, 2011), mais il n’y a qu’une seule date par agglomération en 2016, sachant que le projet était initialement prévu pour durer de 2009 à 2011 !] et avec seulement 5 postes sur les 20 de la nomenclature qui ne soient pas artificialisés, le territoire « naturel » est peu présent (Salgé, 2013).
57 En conclusion de cette section consacrée aux bases de données d’occupation du sol, le MOS d’Île-de-France semble être celui qui répond au maximum de critères en matière de résolution : spatiale, temporelle et sémantique. Il possède également l’avantage d’être complété par l’ECOMOS qui est sa déclinaison « naturaliste » pour les postes suivants du MOS : « […] bois ou forêts, coupes ou clairières, en forêts, prairies, eaux fermées, surfaces engazonnées, avec ou sans arbustes et espaces ruraux, vacants […] » (Mauclair et Pruvost-Bouvattier, 2013). En revanche, d’un point de vue répétitivité ou résolution temporelle, l’ECOMOS n’est exploitable que sur deux dates liées aux prises de vues : 2000, publiée en 2004 (Mousset et al., 2005) et 2008 (photos de 2008 et 2009, publiées en 2015, Cauchetier et al., 2015) qui correspondent, certes, à des mises à jour du MOS, mais limitent le recule lors le détail thématique sera nécessaire.
4. Discussion générale
58 Au travers de trois exemples de pathologies transmissibles par des animaux « familiers » dans la MGP, nous avons interrogé une certaine forme de relation entre les humains et les animaux sur des territoires qu’ils pouvaient être amenés à cofréquenter simultanément ou successivement. Ces espaces sont renseignés dans un grand nombre de bases de données spatialisées. Il était, de ce fait, intéressant d’évaluer la capacité de celles-ci, au moins en consultant leurs métadonnées, à rendre compte de la dimension spatiale et temporelle des lieux de cohabitation et de diffusion potentielle de zoonoses. Les bases de données les plus connues ont été évaluées sous leur dimension (i) sémantique, à savoir leur aptitude à décrire les postes d’occupation du sol qui, dans la littérature, retranscrivent les lieux du contact humain-animal, leur dimension (ii) spatiale, cette fois-ci la finesse avec laquelle elles peuvent restituer cette information, plus précisément la taille en deçà de laquelle elles ne le peuvent plus, et enfin leur dimension (iii) temporelle, celle qui permet de connaître la répétitivité de la donnée et donc d’évaluer l’évolution des zones de contact avec une certaine profondeur historique.
59 Il en ressort que bien peu de bases de données satisfont aux trois critères sus mentionnés. Certes, aucune n’a été conçue pour répondre à cette interrogation. Toutefois, de par leur intitulé et les descriptifs qui les caractérisent, plusieurs bases semblaient aptes pour mener cette investigation. Cependant, entre les potentialités supposées et l’objectif énoncé, certaines ne répondent qu’à un seul des critères, voire à aucun pleinement (cf. tabl. 1) et une seule à tous.
Synthèse des critères d’aptitude des bases de données pour l’analyse de la cohabitation
Summary of the aptitude criteria of databases used in the analysis of coexistence.
Critères =>
Base de données ⇓ | Résolution sémantique | Résolution spatiale | Résolution temporelle | Effet barrière | Total des oui |
BD CARTO 3.1 | Partiellement | Non | Non | Oui | 1 |
BD TOPO 2.1 | Partiellement | Oui | Non | Oui | 2 |
CORINE Land Cover | Oui | Non | Oui | Non | 2 |
SPOT Thema | Partiellement | Oui | Non | Oui | 2 |
MOS | Oui | Oui | Oui | Oui | 4 |
OSM | Non | Non | Non | Partiellement | 0 |
BD Forêt V2.0 | Partiellement | Oui | Non | Oui | 2 |
OCS GE | Oui | Oui | Non | Oui | 3 |
Urban Atlas 1.02 | Oui | Oui | Non | Oui | 3 |
Total des oui | 4 | 6 | 2 | 7 |
60 Si, comme nous l’avons écrit précédemment, une seule semble exploitable dans sa forme actuelle, il s’agit du Mode d’occupation du sol (MOS) de la région Île-de-France, le tableau de synthèse (tableau 1) apporte d’autres informations qui n’étaient pas perceptibles a priori. L’effet « barrière zoonotique » est, avec la résolution spatiale (respectivement 7 et 6 critères positifs sur 9), l’aptitude la mieux partagée, alors que la résolution temporelle est, avec la résolution sémantique (si les « partiellement » ne sont pas pris en compte, respectivement 4 et 2 critères positifs sur 9), l’aptitude la moins bien partagée. C’est donc, avant la précision thématique des postes d’occupation du sol, la notion de millésime - donc d’analyse diachronique des zones de contacts potentiels - qui reste un critère de rejet des bases de données d’occupation du sol dans l’analyse des territoires de cohabitation.
5. Remerciements
Que soient ici vivement remerciés Sarah Bortolamiol (UMR 7533/MNHN 7206), Richard Raymond et Laurent Simon (UMR 7533) à l’origine de cette recherche et qui y ont largement contribué par leurs idées et leur implication sur le terrain comme en laboratoire. Que soient également remerciés Benoît Combes de l’ELIZ pour avoir partagé avec nous ses vues sur les épizooties possibles qu’il convenait de prendre en considération dans le cadre de la MGP ainsi que Philippe Jacob de l’Agence d’écologie Urbaine de la Direction des Espaces verts et de l’Environnement de la Mairie de Paris.Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : humain, échinococcose alvéolaire, territoire, cohabitation, leptospirose, zoonose, Borréliose de Lyme, bases de données géographiques, animal, contamination
Mise en ligne 26/09/2017
https://doi.org/10.3917/ag.716.0464Notes
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[1]
Incidence d’une maladie = nombre de cas apparus pendant une année au sein d’une population. Sources : INED (https://www.ined.fr/fr/lexique/incidence-d-une-maladie/).
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[2]
Parasitose : Infection ou infestation par un parasite, qui peut être cliniquement symptomatique (maladie parasitaire) ou inapparente (parasitose latente) Sources : dictionnaire de français Larousse (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/parasitose/58031#cpKYbT65SIYoXVYz.99).
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[3]
Prévalence d’une maladie : Nombre de cas de maladies enregistrés pour une population déterminée et englobant aussi bien les nouveaux cas que les anciens cas. Sources INED (https://www.ined.fr/fr/lexique/prevalence-d-une-maladie/).
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[4]
Une évolution semble toutefois se dessiner depuis la refonte du site de l’IGN en avril 2017 avec la « BD TOPO® Administratif par territoires » pour quatre éditions pour le moment et uniquement pour la version « territoires », à savoir : avril 2017, novembre 2016, avril 2016, mars 2015 (http://professionnels.ign.fr/bdtopo#tab-1 consulté le 27 mai 2017).
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[13]
http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/data/urban-atlas, consulté le 24/10/2016.