Notes
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Ndlr : cet article est le dernier écrit par Roland Paskoff avant son décès brutal, le 12 septembre 2005.
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Les sites pilotes ont été étudiés par S. Costa (Valleuse d’Antifer, Seine-Maritime), J.-P. Deroin (Île Nouvelle, Gironde), F. Dolique (Hâble d’Ault, Somme), P. Durand et H. Heurtefeux (Étangs de Vic et de Pierre-Blanche, Hérault), S. Gaillot (Mucchiatana, Haute-Corse), L. Goeldner-Gianella et alii (Domaine de Graveyron, Gironde), B. Hallégouët (Le Polder-Roscouré, Finistère), F. Levoy (Marais de Graye et de Ver-sur-Mer, Calvados), M. Provansal et alii (La Palissade, Bouches-du-Rhône), I. Rauss (Les Veys, Manche).
Introduction
1Le réchauffement planétaire en cours qui est attesté par des données instrumentales et qui devrait se poursuivre au cours du xxie siècle si, comme c’est très probable, il est lié à l’effet de serre additionnel d’origine anthropique, aura des répercussions sur l’évolution des côtes. En effet, il provoquera une élévation du niveau moyen de la mer et certains modèles prévoient une augmentation de la fréquence et de la force des tempêtes. On peut donc prévoir logiquement une accélération de l’érosion des plages et des falaises ainsi qu’une extension des submersions temporaires ou permanentes sur les espaces côtiers bas. Le Conservatoire du littoral est un organisme de l’État qui a pour mission d’acheter, avec des fonds publics, des sites côtiers, d’intérêt paysager ou écologique, pour les soustraire définitivement à l’urbanisation, les conserver à l’état de nature et les ouvrir au public. Aussi est-il légitime qu’il se sente concerné par les transformations — recul du trait de côte, submersion — qui pourraient affecter son patrimoine au cours de ce siècle. Doivent-elles être prises en compte dans sa stratégie d’acquisition foncière ? Appellent-elles une modification des principes qui sous-tendent la gestion de ses biens ? Afin d’avoir une réponse à ces questions, le Conservatoire a lancé en 2002, avec l’aide financière de la Fondation Procter et Gamble pour la protection du littoral, une étude prospective ayant pour finalité d’évaluer les impacts du changement climatique sur les terrains dont il a la propriété et sur ceux qu’il vise à incorporer d’ici à 2100 dans son domaine. Cet article présente les principaux résultats de cette enquête.
1 – Le changement climatique : élévation du niveau de la mer et phénomènes météo-marins
2La première conséquence du réchauffement prévu du climat au cours du xxie siècle sera une accélération de l’élévation du niveau moyen de la mer. En effet, la hausse de la température dans la basse atmosphère terrestre — entre 1,5 °C et 6 °C, avec une valeur probable de 3 °C, d’ici à 2100 selon les scénarios d’émission de gaz à effet de serre — provoque la restitution d’eau aux océans par suite de la fonte de glaces continentales d’une part, une expansion thermique du volume des eaux marines de surface d’autre part. La grande majorité des spécialistes s’accorde pour penser qu’au cours du xxe siècle le niveau moyen de la mer s’est élevé à une vitesse comprise entre 1 et 2 mm par an, la valeur la plus communément admise étant de 15 cm pour les cent dernières années. Les données obtenues par l’altimétrie satellitaire pour la dernière décennie semblent indiquer une accélération de cette vitesse puisqu’elle aurait été de l’ordre de 2,5 mm par an (Cabanes et alii, 2001). À l’horizon de la fin du xxie siècle, le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat prévoit, dans son dernier rapport rendu public (IPCC, 2001), une élévation du niveau moyen planétaire de la mer comprise entre 15 et 80 cm, la valeur la plus probable étant de 44 cm, soit un triplement de sa vitesse d’élévation estimée pour le xxe siècle. Sur les côtes de la France métropolitaine dont la tendance à la subsidence s’explique par une réaction isostatique postglaciaire (Lambeck, Johnston, 1995), le niveau de la mer devrait s’élever de quelques centimètres de plus. Ce sont les grandes tempêtes qui font évoluer les rivages marins en provoquant de fortes érosions ou des submersions étendues, comme l’ont bien montré celles qui ont affecté les rivages de la France occidentale en décembre 1999. Or, il se pourrait que le changement climatique soit à l’origine d’une accélération de la circulation atmosphérique, susceptible d’induire une fréquence plus élevée et une magnitude accrue des événements météo-marins extrêmes (IPCC, 2001). Les surcotes, élévations exceptionnelles du niveau de la mer qui durent quelques heures et s’expliquent à la fois par une baisse de la pression atmosphérique et des vents forts soufflant vers la terre, se produiront plus souvent. Par ailleurs, leur temps de retour sera aussi réduit par l’élévation même du niveau de la mer. Aujourd’hui, en Camargue, une surcote de 1 m a une chance de se produire une fois tous les dix ans. Dans la perspective d’une hausse de 50 cm du niveau de la mer à la fin du xxie siècle, sa période de retour pourrait n’être plus que d’un an (Suanez, 1997).
2 – Le patrimoine foncier du Conservatoire du littoral
3L’étude a porté sur les biens fonciers que le Conservatoire du littoral possède déjà et sur ceux qu’il devrait acquérir dans les décennies à venir, à l’exclusion des terrains situés sur les rives des lacs et outre-mer, dans ce dernier cas par suite d’une insuffisance de la documentation disponible et aussi de contraintes d’ordre financier. Dans ces limites, il est aujourd’hui propriétaire de 406 sites qui couvrent un peu plus de 59 000 ha. L’établissement projette d’étendre ses propriétés par l’achat de 116 000 ha supplémentaires, ce qui porterait à 175 000 ha la surface de son patrimoine futur sur le territoire métropolitain. D’un point de vue administratif, les sites sont regroupés sur une base géographique en huit délégations régionales (Nord-Pas-de-Calais - Picardie, Normandie, Bretagne, Centre Atlantique, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse). Dans le cas du Languedoc-Roussillon, les terrains à acquérir n’ont pas été pris en compte dans l’étude car la stratégie foncière dans la région n’est pas encore définitivement arrêtée.
3 – Méthodologie de l’étude prévisionnelle de l’évolution du trait de côte par érosion (recul) ou progradation (avancée par dépôt de sédiments)
4L’étude prévisionnelle de l’évolution du trait de côte constitue une démarche délicate (Douglas et alii, 1998) car le comportement d’un rivage dépend de facteurs multiples dont les interactions sont complexes : au niveau de la mer dont la position n’est pas stable et qui, pour certains (Zhang et alii, 2004 ; Day, 2004), joue un rôle essentiel, s’ajoutent les variations de la houle, des courants littoraux, du volume de sédiments en jeu, l’impact des travaux de l’homme (ouvrages de défense contre la mer, extractions de granulats…). En la matière, deux approches sont possibles, l’une modélisatrice, l’autre historique.
5Il existe des modèles mathématiques dont le but est de prévoir l’évolution du trait de côte. Le plus utilisé est celui qui est connu sous l’appellation de principe de Bruun. L’équation simple qui l’exprime permet théoriquement d’évaluer le recul d’une plage par érosion si l’on connaît la valeur de l’élévation du niveau de la mer (Bruun, 1962). Elle peut s’écrire :
7dans laquelle R est la valeur du recul dû à l’élévation du niveau de la mer S, L la largeur du profil actif, autrement dit la distance sur laquelle les sédiments se déplacent dans le profil, B la hauteur de la plage subaérienne et h la profondeur-limite du déplacement des sédiments dans le sens transversal. Le problème est qu’elle s’appuie sur des concepts qui sont discutables, tels ceux de profil d’équilibre d’une plage et de profondeur-limite d’action des vagues (Cooper, Pilkey, 2004). Par ailleurs, son application exige des conditions strictes, opportunément rappelées par l’auteur du principe (Bruun, 1983), qui sont rarement réalisées dans la nature, comme une situation d’équilibre sédimentaire de la plage et l’inexistence d’un transit longitudinal résiduel (Paskoff, 2001). Sans doute à cause de la simplicité de son utilisation, on a eu le tort d’avoir recours trop systématiquement au modèle de Bruun pour les prévisions d’évolution du trait de côte, alors qu’il n’est pas susceptible de généralisation. C’est la raison pour laquelle il n’a pas été retenu dans cette étude.
8On a donc eu recours à l’approche historique dans l’étude prévisionnelle de l’évolution du trait de côte. Elle consiste à extrapoler pour les décennies à venir son comportement dans le passé à travers l’analyse de photographies aériennes verticales et éventuellement de documents, comme des cartes ou des plans cadastraux, si leur degré de précision le permet (Fenster et alii, 1993). Il est souhaitable de disposer de données couvrant une période au moins deux fois supérieure à la durée pour laquelle la prévision est faite (Crowell et alii, 1997). Un laps de temps suffisamment long est en effet nécessaire pour que soient intervenues de fortes tempêtes, d’occurrence décennale ou vingtennale, les seules susceptibles de faire évoluer véritablement une ligne de rivage. À partir des diverses positions successives de celle-ci, l’extrapolation se fait, lorsque les données sont suffisamment nombreuses, par régression linéaire. Dans le cas contraire, on se limite à calculer une vitesse d’érosion moyenne à partir de deux valeurs extrêmes (Dolan et alii, 1991).
9Les résultats de l’approche historique comportent une marge d’incertitude. L’étude ayant pour objectif de prévoir la position du trait de côte à l’horizon 2100, il aurait fallu disposer de cartes précises, remontant au début du xixe siècle, comme en Aquitaine, mais c’est là une exception. Les matériaux les plus utilisés, parce que les plus fiables, sont les photographies aériennes qui, en général, sont seulement disponibles pour la seconde moitié du xxe siècle. En outre, celles-ci posent des problèmes d’utilisation. La comparaison des différentes positions du trait de côte à partir de clichés est délicate car il varie en fonction de la marée. Le terrain représenté est lui-même déformé. Un traitement informatique permet de les rectifier géométriquement et de les géoréférencer. Il reste que subsiste dans la localisation des lignes de rivage une marge d’erreur qui peut aller jusqu’à ± 10 m (Durand, 2000). Par ailleurs, si la méthode prévisionnelle de type historique prend en compte l’élévation du niveau de la mer au xxe siècle, elle ne permet pas d’intégrer son accélération attendue au cours du xxie siècle, pas plus d’ailleurs que l’augmentation de la fréquence et de la force des tempêtes qui devrait l’accompagner. Aussi les résultats quantitatifs obtenus pour les variations du trait de côte doivent-ils être considérés comme de valeurs minimales.
10Dans le cas des côtes à falaises à recul rapide, comme celles de craie en Normandie, on a eu recours à titre expérimental, en croisant les résultats de son application avec ceux de la méthode historique, à la formule proposée par Bray et Hooke (1997) qui présente l’avantage de prendre en compte l’accélération de l’élévation du niveau de la mer. Elle s’écrit :
4 – Méthodologie de l’étude prévisionnelle de la submersion
11L’étude prévisionnelle de la submersion des littoraux bas s’est essentiellement fondée sur des considérations de niveau. Le problème est que les cotes d’altitude des sites étudiés ne sont pas toujours connues avec la précision nécessaire pour une recherche qui tente d’établir les conséquences possibles d’une élévation du niveau marin de quelques dizaines de centimètres. L’estimation, souvent ponctuelle, de l’altitude des terrains concernés permet de déterminer leur exposition à la submersion. L’inondation par la mer de terres basses peut résulter de la rupture d’un bourrelet dunaire dans certains cas ; dans d’autres, fréquents dans les estuaires, elle peut être provoquée par la seule hausse du niveau des pleines mers. Dans les marais maritimes, il arrive que la submersion soit entravée si la sédimentation verticale dont ils sont le siège à marée haute est suffisamment active pour compenser l’élévation du niveau de la mer (Reed, 1995). Ainsi, sur la côte occidentale du Cotentin où la hausse du niveau relatif de la mer a été d’environ 4 mm par an au cours de la seconde moitié du xxe siècle, les marais des havres de Carteret, de Surville et de Lessay ont continué à prograder en raison d’une sédimentation active de l’ordre de 7 mm par an (Haslett et alii, 2003). La méthode utilisée pour l’étude de la submersion a consisté en une recherche des altitudes significatives des terrains et à leur confrontation avec les cotes des pleines mers prévisibles en tenant compte de l’élévation prévue du niveau de la mer. L’une des difficultés provient du fait que cette élévation peut entraîner une modification de l’amplitude actuelle de la marée et qu’elle ne sera pas nécessairement accompagnée d’une hausse égale des niveaux de basses mers et de pleines mers. Par exemple, des simulations dans le cadre du programme de maintien du caractère insulaire du Mont Saint-Michel ont fait apparaître qu’à une montée du niveau moyen de la mer de 60 cm ne correspondrait qu’une augmentation de 50 cm du niveau des pleines mers dans le fond de la baie (Verger, 2000). La prudence s’impose donc dans les visions prospectives.
12Pour les polders, terres complètement endiguées dont la topographie est déjà située à un niveau inférieur à celui des pleines mers actuelles, l’étude a tenu compte de la cote sommitale des ouvrages de défense contre la mer. La crête de ceux-ci doit atteindre une cote égale à celle des pleines mers de vives-eaux actuelles, majorée de l’élévation prévue du niveau de la mer, des surcotes attendues et aussi de la hauteur d’un jet de rive accrue par la diminution de la réfraction de la houle par suite de l’augmentation des profondeurs littorales. La méthode adoptée s’est aussi attachée à prendre en considération l’état parfois très dégradé des ouvrages de défense contre la mer qui peuvent être mal entretenus, minés par les terriers de lapins et de ragondins, dégradés par le piétinement du bétail, ou encore rongés par le sapement des eaux à l’intérieur comme à l’extérieur des digues.
On a également tiré profit des enseignements apportés par la connaissance des inondations exceptionnelles, comme celle de 1990 dans les Bas-Champs picards ou celle de 1999 en Gironde, Charente-Maritime et Vendée (Verger, 2005). L’étude n’a pas pris en compte la remontée du toit des nappes phréatiques que provoquera l’élévation du niveau de la mer et qui entraînera des difficultés de drainage dans les polders.
5 – Les résultats
13On a retenu l’hypothèse d’une élévation du niveau de la mer de 44 cm d’ici à 2100. Le travail s’est déroulé en deux temps. Le premier a été consacré à une analyse prospective de l’évolution du trait de côte et de la submersion sur dix sites pilotes choisis, dans différentes régions, appartenant à des milieux différents (falaises, plages, marais, polders). La méthode d’analyse relevait de l’initiative des chercheurs chargés de cette tâche qui devaient, dans leur rapport, en justifier le choix et préciser les marges d’erreur des résultats. La finalité de cette première phase était sans doute de fournir des scénarios prévisionnels d’évolution à l’échelle du siècle en cours pour les sites retenus, mais aussi de tester les méthodes, en montrant les difficultés de leur mise en œuvre et en cernant les incertitudes qu’elles comportent [2].
14Dans un deuxième temps, l’étude a été étendue à l’ensemble des terrains que le Conservatoire du littoral possède ou se propose d’acquérir en métro-pole, le but étant, en s’appuyant sur la méthodologie retenue à l’issue de la première phase du travail, d’appliquer au plus grand nombre possible de sites l’analyse prévisionnelle de l’évolution du trait de côte et de la submersion au cours du xxie siècle. Les données obtenues proviennent de l’analyse critique de la documentation accessible à propos de ces phénomènes, documentation disponible sous la forme de thèses, de mémoires universitaires, d’articles, de rapports divers, voire de livres. D’une façon générale, on dispose de plus d’informations fiables pour le phénomène d’érosion ou de progradation que pour celui de la submersion. Ces informations, inégalement réparties entre les différentes régions, ont permis de calculer les surfaces susceptibles d’être couvertes par la mer du fait de l’érosion ou de la submersion, aussi bien que celles éventuellement gagnées par la terre du fait de la progradation d’ici à 2100. Il a été tenu compte des marges d’erreur dans les évaluations et, lorsque les valeurs obtenues se situaient dans leur intervalle, le rivage a été considéré comme stable.
15Le Conservatoire du littoral possède des sites qui ne seront pas touchés par des effets liés au changement climatique. Les phénomènes d’érosion ou de progradation ne concernent que les sites côtiers dont le rivage n’a pas été entièrement artificialisé et par le phénomène de submersion que ceux dont l’altitude est inférieure au niveau de la mer prévu en 2100, même s’ils sont protégés par des digues. On peut estimer que 80 % des sites du patrimoine actuel aussi bien que futur du Conservatoire entrent dans la catégorie des sites concernés. Dans certains cas, aucun scénario d’évolution n’a pu être proposé, soit parce que les données disponibles sont insuffisantes ou inexistantes, soit parce qu’une évolution est discernable sans qu’il soit possible de la quantifier, soit encore, du point de vue de l’érosion seulement, parce que l’évolution est trop complexe pour être déterminée. La surface dite alors renseignée correspond à la surface totale des sites acquis ou du patrimoine futur, diminuée de la surface des terrains pour lesquels aucun scénario n’a pu être proposé. Le rapport de la surface renseignée à la surface totale donne une idée de la représentativité des résultats. On a fixé arbitrairement à 70 % le seuil au-dessous duquel les résultats doivent être regardés avec réserve. Du point de vue de l’érosion, seule la délégation régionale Centre Atlantique, et du point de vue de la submersion, les régions Corse et Languedoc-Roussillon n’ont pas dépassé ce seuil.
Pour la totalité du territoire métropolitain, comme pour différentes délégations régionales du Conservatoire, on a pu aboutir à une évaluation des surfaces, aujourd’hui émergées, qui seront couvertes par la mer d’ici à 2100, par érosion ou par submersion. Un rapport détaillé de synthèse des travaux menés à cette occasion est consultable sur Internet (www.conservatoire-du-littoral.fr).
5.1 – L’évolution du trait de côte par érosion / progradation
16L’étude a permis d’obtenir des résultats sur plus de 88 % de la surface des patrimoines actuel et futur du Conservatoire du littoral. Le bilan général fait apparaître une perte résultante de 647 ha pour les sites déjà acquis et de 1 514 ha si l’on considère l’extension future du patrimoine de l’établissement. La comparaison de ces valeurs avec la surface totale des sites montre que les terrains susceptibles de disparaître par érosion d’ici à 2100 ne représentent que 1,2 % de la surface renseignée des sites déjà acquis et 1 % de celle du patrimoine futur (fig. 1). La modestie de ces chiffres cache en fait une grande disparité spatiale et la surface érodable n’est pas, loin s’en faut, également répartie entre les différentes délégations régionales (fig. 2).
Surface érodable à l’horizon 2100
Projected eroded surface by 2100
Surface érodable à l’horizon 2100
Projected eroded surface by 2100
Surface érodable à l’horizon 2100 par délégation régionale
Projected eroded surface by 2100, in different coastal regions
Surface érodable à l’horizon 2100 par délégation régionale
Projected eroded surface by 2100, in different coastal regions
17Aussi bien dans ses limites actuelles que futures, le patrimoine du Conservatoire du littoral rassemble un nombre important de sites qui ne seront pas affectés par l’érosion, soit parce qu’ils ne sont pas côtiers, soit parce qu’ils sont défendus par des digues, soit encore parce que leurs rivages sont constitués de roches dures qui ne devraient pas évoluer de façon notable à l’échelle d’un siècle.
18Ainsi en va-t-il de nombre de sites de Corse et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, deux délégations qui représentent près de la moitié de la surface totale du patrimoine actuel du Conservatoire et dont les côtes, en très grande partie rocheuses, sont peu sensibles à l’érosion. C’est aussi le cas des côtes granitiques de Bretagne où le Conservatoire possède de nombreux sites dont l’évolution n’est pas préoccupante. En Languedoc-Roussillon, beaucoup de sites ne sont pas côtiers et, en Centre Atlantique, les polders occupent une place importante. Dans ces délégations régionales, les pertes possibles de terrain sont par conséquent le fait du recul des côtes meubles sur un nombre limité de sites. Ainsi, la partie non encore acquise de Mucchiatana, en Haute-Corse, pourrait perdre 34 ha, celle des dunes du Jaunay et de la Saussaie, en Vendée, pourrait être amputée de 60 ha. En Bretagne, deux sites du Finistère sont particulièrement exposés, tant dans leurs limites actuelles que futures : Kerouiny qui pourrait céder 23 ha à la mer d’ici à 2100 et surtout la baie d’Audierne, où 62 ha sont susceptibles de disparaître. En Languedoc-Roussillon, les sites des Aresquiers, des étangs de Vic et Pierre-Blanche, du Mas Larrieu ou de la Ribère semblent les plus vulnérables.
19La plupart des terrains que le Conservatoire possède en Aquitaine ne sont pas côtiers, ou ils sont endigués : aussi le bilan de l’évolution par érosion y est-t-il relativement modeste. Sur ce littoral dont l’évolution régressive est avérée, les sites de bord de mer sont, surtout en Gironde, particulièrement affectés par le recul prévisible du trait de côte (Clus-Auby, 2003). En outre, les projets d’acquisition concernent des secteurs très évolutifs — l’Amélie ou la dune du Pyla par exemple — et près de 350 ha du patrimoine futur de la délégation d’Aquitaine pourraient disparaître d’ici à 2100, ce qui représente une augmentation notable de la sensibilité régionale au phénomène d’érosion.
20La situation est différente sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, où plus de la moitié des sites que le Conservatoire possède ou possèdera sont sensibles à l’érosion. Si les falaises crayeuses de Seine-Maritime enregistrent des pertes relativement modestes, et si les sites de la Manche, dans leur extension actuelle, ne cèderaient que 70 ha à la mer, le patrimoine futur de la délégation régionale de Normandie, en étendant la surface de terrains vulnérables comme Pennedépie dans le Calvados ou nombre de sites de la presqu’île du Cotentin, pourrait être amputé de plus de 360 ha. Dans le Pas-de-Calais, 340 ha sont susceptibles d’être gagnés par la mer, soit la moitié de l’espace perdu par les propriétés actuelles du Conservatoire dans tous les départements métropolitains réunis. En revanche, les acquisitions prévues en Nord-Pas-de-Calais – Picardie visent essentiellement à étendre les sites acquis vers l’intérieur des terres, aussi le triplement programmé du patrimoine se traduira-t-il par une perte supplémentaire relativement faible. Il n’en demeure pas moins que cette dernière délégation, qui pourrait voir la mer s’étendre sur près de 10 % de la surface de ses sites déjà acquis et 4 % de son patrimoine futur devrait demeurer la plus sensible de toutes au phénomène d’érosion.
Quelques sites pourraient voir leur surface diminuer de plus de 50 % d’ici à 2100. Ils sont parfois de taille très modeste, comme la Grande Cosse, dans l’Hérault, qui n’existera sans doute plus avant 2020, ou bien le Marais de Réthoville, dans la Manche, dont les 3,3 ha déjà acquis devraient se réduire à 1,4 ha en 2100. Dans la Manche toujours, les dunes de Bréville, couvrant aujourd’hui 7,7 ha, pourraient être amputées de 80 % de leur étendue actuelle en 2050, leur disparition étant programmée avant 2100. Mais des sites plus vastes sont également très menacés. En Aquitaine, le terrain déjà acquis sur la dune du Pyla pourrait perdre 80 % de sa surface. À l’Amélie, le site sera vraisemblablement réduit des trois quarts et l’espace qui doit être acquis est appelé à disparaître avant 2100 (fig. 3). Enfin, dans le Nord-Pas-de-Calais – Picardie, les Garennes de Lornel sont menacées de perdre 231 ha, soit 55 % de leur étendue. C’est, de loin, la plus grande surface que la mer pourrait gagner sur un site du Conservatoire.
Recul prévisible du trait de côte à l’Amélie (Gironde)
Expected shoreline retreat at l’Amélie (Gironde)
Recul prévisible du trait de côte à l’Amélie (Gironde)
Expected shoreline retreat at l’Amélie (Gironde)
21À l’inverse, quelques sites sont susceptibles de voir leur surface s’étendre aux dépens de la mer. Il s’agit souvent de terrains localisés sur des flèches en progradation comme celle du Hourdel et la dune de l’Authie, dans le Nord-Pas-de-Calais, Beauguillot et l’estuaire de l’Orne, en Normandie, ou encore la pointe d’Arçay, en Centre Atlantique. D’autres doivent leur possible extension à des conditions locales favorables au dépôt de sédiments. C’est le cas de Pinia et de la partie déjà acquise de Mucchiatana, en Haute-Corse, des Orpellières, du Bagnas et de la plage de Vendres, dans l’Hérault, de la Montagne et du Métro, dans les Landes. La surface susceptible d’être gagnée par la mer, ici pourtant sous-estimée en raison de l’absence de résultats quantifiés pour quelques sites en progradation, est loin d’être négligeable : 140 ha pourraient s’ajouter à la surface des sites déjà acquis d’ici à 2100.
22Les résultats présentés ici doivent être considérés comme des estimations a minima du recul possible du trait de côte, et donc des surfaces susceptibles d’être perdues par érosion. En effet, on a vu que les effets de l’accélération de l’élévation du niveau de la mer n’ont pas été pris en compte par la méthode historique retenue dans cette étude. Les seules exceptions concernent quelques sites de plage où le principe de Bruun a pu être appliqué et de sites de falaises crayeuses pour lesquelles la formule de Bray et Hooke qui inclut l’élévation du niveau de la mer a été utilisée. Ainsi, à titre d’exemple, la perte possible de terrain sur le site de Vic et Pierre-Blanche, dans l’Hérault, a été évaluée à 49 ha par la méthode historique et à 55 ha par application de l’équation de Bruun (Durand et Heurtefeux, 2003). De la même façon, on obtient pour le site de la dune Marchand, dans le Nord, respectivement 13 ha et 16 ha d’amputation. Sur les falaises de Normandie, le site de la Valleuse d’Antifer pourrait céder 0,7 ha à la mer si l’on se réfère à la méthode historique et 1,9 ha si on applique la formule de Braye et Hooke. Et pour le site du Val Saint-Martin qui reste à acquérir, les valeurs obtenues sont respectivement 1,3 ha et 4 ha.
5.2 – La submersion des marais maritimes et des terrains endigués
23Il convient de distinguer les marais restés à l’état de nature des espaces endigués. Ces derniers, polders ou marais salants, occupent une place importante dans le patrimoine du Conservatoire du littoral. Ils seraient submergés dès aujourd’hui si les digues qui les protègent venaient à se rompre ou à être franchies par la marée.
5.2.1 – La submersion des marais maritimes
24L’étude a permis d’obtenir des résultats sur 85 % de la surface des sites acquis et sur celle du patrimoine futur du Conservatoire. Le bilan général fait apparaître qu’en 2100, 1 350 ha du patrimoine actuel, soit 3 % de sa surface, et 3 073 ha de son patrimoine futur, soit 2,6 % de sa surface, pourraient être submergés (fig. 4 et 5).
Surface submersible des terres littorales basses à l’horizon 2100
Coastal lowlands flooded surface by 2100
Surface submersible des terres littorales basses à l’horizon 2100
Coastal lowlands flooded surface by 2100
Surface submersible des terres littorales basses à l’horizon 2100 par délégation régionale
Coastal lowlands flooded surface by 2100, in different coastal regions
Surface submersible des terres littorales basses à l’horizon 2100 par délégation régionale
Coastal lowlands flooded surface by 2100, in different coastal regions
25Les délégations régionales du Nord-Pas-de-Calais–Picardie, d’Aquitaine et de Bretagne possèdent assez peu de sites de marais susceptibles d’être affectés par la submersion. Parmi ceux qui pourraient l’être, il convient de signaler le Hâble d’Ault, dans la Somme, la dune d’Aval dans la Pas-de-Calais, la dune Dewulf, dans le Nord, où des terres basses pourraient être envahies par la mer à la suite de la rupture d’un cordon littoral fragile. Plus de 90 ha pourraient être également submergés dans le site déjà acquis de la baie d’Audierne, dans le Finistère, et près de 197 ha dans les sites que le Conservatoire entend acquérir dans le Bassin d’Arcachon.
26La modestie relative de l’estimation des surfaces submersibles dans la région Centre Atlantique s’explique à la fois par la présence de vastes polders, non comptabilisés ici, et par l’absence de résultats quantifiés pour certains sites de grande taille largement inondables, dans l’estuaire de la Loire par exemple. Cependant, au sein du patrimoine futur du Conservatoire, en Charente-Maritime, près de 140 ha pourraient être submergés dans les marais d’Yves, tout comme 160 ha sur le site des Rives de Gironde.
27Les deux délégations régionales les plus touchées sont celle de Normandie et celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans cette dernière, l’essentiel des surfaces submersibles se trouve en Camargue. Cependant, la plupart des sites que le Conservatoire y détient seront moins concernés par les inondations d’origine marine que par les crues du Rhône encore que les débordements du fleuve seront rendus plus fréquents par l’élévation du niveau de la mer. Même en excluant ces sites, au moins 620 ha du patrimoine actuel et 850 ha du patrimoine futur pourraient être submergés. En Normandie, près de 10 % de la surface renseignée du patrimoine futur, soit plus de 1 000 ha, doivent être considérés comme submersibles d’ici à 2100, dans la basse vallée de l’Yères et l’estuaire de l’Orne, dans le Calvados, et dans plusieurs sites de la Manche.
5.2.2 – La submersion des terrains endigués
28Le Conservatoire du littoral est actuellement propriétaire de près de 4 000 ha de terrains endigués, soit 7 % de son patrimoine. Si l’on prend en compte les projets d’acquisition, cette surface pourrait atteindre 27 500 ha, soit 17 % de son patrimoine futur. La possibilité de submersion de ces espaces déjà situés en dessous du niveau actuel de la pleine mer dépend du bon fonctionnement des digues qui les ceinturent, donc de la politique de gestion adoptée par l’établissement. Ils ont été recensés et classés en deux catégories selon leur degré d’exposition à la submersion (fig. 6).
Vulnérabilité des sites endigués
Reclaimed areas of vulnerability
Vulnérabilité des sites endigués
Reclaimed areas of vulnerability
29Parmi les sites les moins exposés parce que protégés par des digues hautes et bien entretenues, on trouve les 400 ha des Vieux Salins d’Hyères, dans le Var, les 840 ha du site futur de la baie du Mont Saint-Michel, la plupart des renclôtures acquises ou à acquérir dans les baies de Somme et de l’Authie, les 400 ha endigués du Domaine de Certes, dans le Bassin d’Arcachon. De la même manière, les digues qui protègent les grands sites actuels et futurs de l’estuaire de la Seine ne pourraient être dépassées par les eaux qu’avec la conjonction d’un haut niveau marin et d’une grande crue du fleuve. Les nombreux polders des îles de Ré, Oléron et Noirmoutier devraient demeurer assez peu vulnérables si leurs digues sont correctement entretenues.
30Si la cote sommitale des ouvrages qui les protègent est inférieure à l’altitude que pourrait atteindre la mer en 2100, ou si ces ouvrages sont en mauvais état, les sites endigués seront particulièrement sensibles au phénomène de submersion. C’est, par exemple, le cas des 111 ha de renclôtures mal défendues sur la rive sud de la baie d’Authie, des 550 ha des Salins des Pesquiers, dans le Var, ou encore des 1 300 ha du site futur des Mattes de Paladon, dans l’estuaire de la Gironde. Mais c’est la délégation régionale de Centre Atlantique qui possède le plus grand nombre et la plus grande surface de polders exposés à la submersion : un peu plus de 1 000 ha déjà acquis, et près de 8 000 ha dont l’achat est prévu sont particulièrement sensibles, dans la baie de l’Aiguillon, les estuaires de la Charente et de la Seudre, les marais de Brouage et de Guérande.
Pour donner une image de la submersion totale envisageable, il convient d’additionner les résultats obtenus pour tous les sites, endigués ou non. Plus de 5 000 ha, soit 10 % du patrimoine actuel du Conservatoire, et plus de 30 000 ha, soit 21 % de la surface de son patrimoine futur pourraient être submergés de façon temporaire ou permanente (fig. 7 et 8). Les délégations régionales de Centre Atlantique et de Normandie rassemblent la plus grande surface et le plus grand nombre de sites submersibles, essentiellement en raison de l’importance des surfaces de polders au sein de leur patrimoine. On peut noter également que les digues des polders de Normandie sont, de manière générale, en meilleur état et plus hautes que celles de Charente-Maritime, en Centre Atlantique, où l’on rencontre la plupart des sites sensibles dès aujourd’hui aux inondations par la mer.
Surface submersible totale à l’horizon 2100
Total flooded surface by 2100
Surface submersible totale à l’horizon 2100
Total flooded surface by 2100
Surface submersible totale à l’horizon 2100 par délégation régionale
Total flooded surface by 2100, in different coastal regions
Surface submersible totale à l’horizon 2100 par délégation régionale
Total flooded surface by 2100, in different coastal regions
Conclusion
31Les résultats de l’étude réalisée pour le Conservatoire du littoral proviennent essentiellement du dépouillement critique de données bibliographiques disponibles dont on ne doit pas dissimuler le caractère fragmentaire et parfois imprécis. Elles ont cependant permis de bâtir des scénarios possibles d’évolution du trait de côte et d’extension des surfaces submersibles sur les terrains du Conservatoire dans la perspective d’une élévation du niveau de la mer de 44 cm. Les effets de l’érosion apparaissent limités puisque l’espace perdu total ne devrait pas dépasser 1,2 % de la surface des sites déjà acquis et 1 % à peine de celle du patrimoine futur. Ceux de la submersion le sont également si l’on prend seulement en compte les terres littorales basses restées à l’état naturel : 3 % de la surface des sites déjà acquis, 2,6 % de la surface pour le patrimoine futur. Mais si l’on ajoute les sites endigués, les résultats sont d’une tout autre ampleur puisqu’ils sont respectivement de 10 % et de 21 %. Le Conservatoire du littoral devra tenir compte de ces perspectives en adaptant ses modes de gestion, notamment dans les polders aux digues fragiles et en mauvais état et, sans doute aussi, en revoyant localement ses projets d’acquisition.
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Mots-clés éditeurs : falaise, plage, marais maritime, Conservatoire du Littoral, changement climatique, polder, submersion, France, érosion
Date de mise en ligne : 01/05/2010
https://doi.org/10.3917/ag.648.0115Notes
-
[1]
Ndlr : cet article est le dernier écrit par Roland Paskoff avant son décès brutal, le 12 septembre 2005.
-
[2]
Les sites pilotes ont été étudiés par S. Costa (Valleuse d’Antifer, Seine-Maritime), J.-P. Deroin (Île Nouvelle, Gironde), F. Dolique (Hâble d’Ault, Somme), P. Durand et H. Heurtefeux (Étangs de Vic et de Pierre-Blanche, Hérault), S. Gaillot (Mucchiatana, Haute-Corse), L. Goeldner-Gianella et alii (Domaine de Graveyron, Gironde), B. Hallégouët (Le Polder-Roscouré, Finistère), F. Levoy (Marais de Graye et de Ver-sur-Mer, Calvados), M. Provansal et alii (La Palissade, Bouches-du-Rhône), I. Rauss (Les Veys, Manche).