Depuis un arrêt du parlement de Paris daté du 30 juin 1664, la prise en charge des enfants exposés revient aux « seigneurs de fief ou de justice » sur les terres desquels ils étaient découverts. Parmi les nombreuses seigneuries ecclésiastiques de la ville d’Angers au xviiie siècle, celles des chapitres permettent, grâce à la tenue de registres consignant l’activité canoniale, de se faire une idée des conditions de mise en nourrice et du devenir de ces enfants abandonnés. Confiés à des nourrices rémunérées par le chapitre et partant grandir dans les campagnes non loin de la ville, nombre d’entre eux connaîtront une mort prématurée, alors que d’autres subiront les terribles conditions d’un voyage vers la capitale et son hôpital des enfants trouvés. Bien peu de ces enfants atteindront l’âge auquel le seigneur se déchargera du poids financier qu’ils représentent, les laissant dans le meilleur des cas au sein d’une famille nourricière voulant bien les accueillir.
Following a judgment of the Parlement of Paris dated 30th june 1664, the responsibility for abandoned children was placed on “lords of land or law” on whose property they were found. Amongst the numerous ecclesiastical territories of the town of Angers in the eighteenth century, those of the chapters allow, thanks to the keeping of registers of canonical activities, the development of an idea of the conditions and the future of these abandoned children put in charge of nurses. Living in the countryside not far from the town, put in charge of nurses payed by the chapter, a number of them will suffer a premature death, while others will endure the terrible conditions of a journey to the capital and its hospital for lost children. Very few of these children will reach the age at which the lord will relinquish his financial responsibility for them which would leave them, at best, in the bosom of a nursing family wishing to welcome.