« Avec notre terme CommémorAction, nous faisons une double promesse : celle de ne pas oublier celles et ceux qui ont perdu la vie et celle de lutter contre les frontières qui les ont tué.e.s. »
Au cours des trois dernières décennies, la facilitation de la mobilité pour les ressortissant.e.s des États membres de l’UE, avec la création de l’espace Schengen, s’est accompagnée d’une fermeture et d’une sécurisation progressive des frontières pour les personnes en provenance du Sud. Ce que beaucoup nomment « la militarisation des frontières » – qu’elles soient terrestres ou maritimes – a eu une conséquence prévisible : la mobilité sûre et régulière est devenue le privilège de quelques-un.e.s, tandis que les autres sont forcé.e.s d’emprunter des parcours migratoires de plus en plus dangereux. D’après les chiffres de l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), depuis 2014 plus de 25 000 personnes ont disparu en Méditerranée. Ces chiffres, on le sait, sous-estiment la réalité, ne tenant pas compte de tous les naufrages invisibles. Si compter est nécessaire pour mesurer l’ampleur de ce cimetière qu’est devenue la Méditerranée au cours des dernières années, ce que les chiffres taisent, c’est que derrière chaque numéro il existe un nom, un prénom, un être de chair, une histoire individuelle, une vie brisée et aussi une famille et des proches endeuillés.
Depuis plusieurs années, des actions commémoratives, qu’elles soient de petite ou de grande envergure, sont devenues des événements transfrontaliers et transnationaux réguliers, qui ont donné naissance à une communauté de personnes en deuil luttant contre la violence des frontières…