Si les migrations internationales constituent une réalité transnationale, ce n’est que récemment que les enjeux migratoires ont connu un processus d’internationalisation avec leur inscription dans l’agenda international dont elle devient l’un des sujets les plus débattus. En effet, depuis les années 90, et surtout à partir du début des années 2000, la question migratoire est traversée par un mouvement de politisation, de régionalisation et d’internationalisation (Pécoud, 2017). Les Afriques méditerranéenne et sahélienne n’échappent pas à ce vent de politisation et d’internationalisation. Dans ces deux espaces, un ensemble d’acteurs locaux, nationaux, régionaux et internationaux (États, collectivités territoriales, médias, société civile, organisations régionales, organisations internationales) aux intérêts parfois divergents investissent ce champ pour influencer la fabrique et la mise en œuvre des politiques migratoires. Ces injonctions sont productrices de discours et de normes, mais aussi d’opportunités autour des ressources mobilisées par les organisations internationales dans le cadre de la gestion migratoire.
Dans un contexte de mondialisation des migrations, qui touche à des degrés divers tous les pays du monde, l’analyse du régime international des migrations suscite l’intérêt des praticiens tant au sein des organisations internationales que du monde scientifique (El Qadim, 2013, p. 686). Dans le présent numéro d’Afrique(s) en mouvement, des concepts-clés qui ressortent des différentes contributions sont convoqués pour appréhender la gouvernance migratoire internationale…