1 Avec ce sixième numéro, la revue Afrique(s) en mouvement signe son entrée sur la plateforme CAIRN, une étape importante dans la vie de la revue et une reconnaissance pour les auteurs et les lecteurs qui lui font confiance. Le présent numéro, qui a pour titre « Confluences tunisiennes : émigrations(s) et immigration(s) dans la Tunisie de l’après-2011 », permet à la revue de consolider les missions qu’elle s’était données : parler au monde de l’Afrique et parler du monde à partir de l’Afrique. À partir de thématiques novatrices, la revue permet aux chercheurs africains et africaines, ou travaillant sur des questions liées à l’Afrique (aux Afriques), de publier dans un espace dédié et reconnu. Le numéro précédent, « Confluences africaines », avait déjà offert aux chercheurs un espace pour faire le point sur des pistes et des chemins originaux pour comprendre la circulation des hommes, des savoirs et des normes culturelles au sein du continent africain en prenant comme exemple les relations entre le Maroc et le Sénégal.
2 On serait presque tenté de penser que ce nouveau dossier de la revue Afrique(s) en mouvement, coordonné par Giulia Breda, Camille Cassarini et Caterina Giusa, répond à une actualité brûlante, alors qu’en réalité, comme toute publication scientifique, cela fait pratiquement deux années qu’il est en cours d’élaboration. En tout cas, les événements récents en Tunisie donnent raison à ce collectif d’écrits présenté dans ce dossier et qui tente d’apporter des éclairages précieux sur les questions migratoires en Tunisie et sur leurs évolutions dans le temps, tout en contextualisant les fausses notes ou les incohérences circonstancielles.
3 Ce type d’analyse de sciences sociales, matérialisé notamment par la ligne éditoriale de la revue, est effectivement de nature à soutenir, par des données objectivables, les politiques publiques des pays africains ainsi que les stratégies des organisations régionales et de l’Union africaine qui font face depuis une vingtaine d’années à la nécessité de développer des politiques migratoires, nationales et régionales. Ces politiques ont pour objectifs de traiter efficacement les causes profondes de la migration, tout en offrant des opportunités de développement économique, et avec le devoir de protéger les droits des migrants et de lutter contre la traite des êtres humains. Y parviennent-elles ? Quelles formes de relation internationale impulsent-elles sur le continent ? La stratégie européenne de contrôle des flux migratoires avec les pays d’Afrique méditerranéenne perturbe-t-elle les politiques migratoires africaines à destination des Africains ? Autant de questions qui sont traitées dans notre revue et dont certaines sont reprises dans ce numéro à travers l’étude du cas tunisien.
