Dans quels cadres la photographie a-t-elle été introduite et employée à Madagascar au XIXe siècle ? Quels en sont ses traces matérielles, où et comment sont-elles conservées aujourd’hui ? De même, quelles perspectives s’offrent aux photographes malgaches qui travaillent de nos jours sur place ? La chercheuse Helihanta Rajaonarison nous fournit ici un état des lieux de la photographie patrimoniale et contemporaine à Madagascar aujourd’hui.
La photographie à Madagascar, particulièrement à Antananarivo sa capitale, est aujourd’hui une pratique très répandue. Depuis son introduction en 1856 par le révérend William Ellis (1794-1872) de la Mission de Londres à la cour de la reine Ranavalona Ière (1828-1861), des institutions et des particuliers se la sont appropriée et en ont diffusé l’usage. Si bien qu’aujourd’hui, on voit dans les jardins publics des villes de plus en plus d’hommes, l’appareil photo en bandoulière, à la recherche de clients, tandis que d’autres dans leurs ateliers ou ailleurs sont à l’affût d’expositions et de manifestations qui pourraient mettre en avant leur travail. De cette photographie sans cesse en évolution, des traces sont restées, qui progressivement se sont muées en un véritable patrimoine. Il existe d’ailleurs à Antananarivo des structures qui abritent les productions photographiques de différentes époques de l’histoire du pays.
Loin des enjeux ou des pratiques à l’international, les photothèques malgaches sont de plus en plus visitées par des usagers de divers horizons, attirés par les quelques manifestations nationales et internationales qui ont lieu sur l’île…