La place de la diversité dans les écoles canadiennes est d’abord influencée par des encadrements juridiques communs. L’éducation est, selon la Constitution canadienne, une juridiction exclusive des provinces, ce qui crée un système diversifié. La prise en compte des besoins des élèves issus de l’immigration est favorisée par la reconnaissance, dans la Constitution canadienne, du caractère multiculturel du Canada, ainsi que par la jurisprudence sur l’accommodement raisonnable, surtout pour les minorités religieuses. Les institutions scolaires canadiennes partagent donc un ensemble de balises assez similaires sur le « jusqu’où » de l’adaptation institutionnelle. Ces limites ont d’abord été définies dans des termes opérationnels sous le concept de contrainte excessive, mais plus récemment, des balises plus substantielles portant notamment sur la compatibilité des demandes avec les valeurs démocratiques fondamentales ont été énoncées (Hirsch et Mc Andrew, 2019).
Les dix provinces ont également en commun de nombreuses caractéristiques politiques et démographiques qui contribuent à un rapport globalement positif à l’immigration et à la diversité. L’immigration se situe au cœur du projet de construction nationale et tant le gouvernement fédéral que le Québec, qui jouit de pouvoirs spécifiques en cette matière, mènent une politique active de recrutement d’immigrants qui vise l’établissement permanent (Mc Andrew, 2001). 22 % de la population canadienne est née à l’étranger, et trois provinces se distinguent à cet égard par leur taux élevé : l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec (Statistique Canada, 2016)…