La dernière livraison des données de recrutement (2018) telle que diffusée dans les médias insiste sur la persistance de la « crise » de recrutement des enseignants. Les académies de Créteil et Versailles sont citées en exemple pour les professeurs des écoles avec des taux d’admission particulièrement élevés (respectivement, 65 % et 70 %) mais qui néanmoins ne suffisent pas à couvrir tous les besoins (361 postes et 338 ne sont pas pourvus). Dans le secondaire, des difficultés du même ordre persistent dans les disciplines de lettres classiques, d’allemand et, dans une moindre mesure, de mathématiques. Aussi préoccupants soient-ils, ces constats confirment le caractère sectoriel et paradoxal de difficultés qui, en réalité, ne sont pas nouvelles. On peut rappeler, en effet, que le nombre de candidats présents pour un poste en 1993 était de 2,6, identique à celui observé en 2015 ou 2016 mais deux fois inférieur à celui du début des années 2000. La comparaison vaut également pour le secondaire avec 2,7 candidats pour un poste en 1993 ou encore 3,7 en 1994 et 3,4 en 2015. Ajoutons que la part des enseignants non titulaires dans le second degré public a déjà été à plusieurs reprises supérieure à ce qu’elle représente aujourd’hui (près de 8 % en 1993 contre moins de 6 % en 2015).
Surtout, le manque de candidats a un caractère académique dans le premier degré et disciplinaire dans le secondaire. Ainsi, par contraste avec les académies déficitaires, celles de Rennes, Nantes, Montpellier ou encore Toulouse ont des taux d’admission d’environ 16 % au concours externe de professeur des écoles…