Notes
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[1]
- au sens littéraire : groupe social vivant ensemble et ayant des biens ou des intérêts communs ;
- en biologie : système au sein duquel des organismes vivants partagent un environnement commun et interagissent ;
- en sociologie : regroupement de personnes autour d’une thématique commune.
-
[2]
Eric Berne, Structure et Dynamique des organisations et des groupes. Les éditions d’Analyse Transactionnelle, Caluire, 2005.
-
[3]
Ibid.
-
[4]
Provisoire, adaptative, opérative, secondaire.
Partage d’expérience
1De mes différentes expériences, j’ai davantage vécu la notion de communauté dans les équipes du monde associatif plutôt que dans celles du monde de l’entreprise.
2Cet appel à écriture m’a donné envie de creuser cette notion de communauté en la confrontant à celle de l’entreprise à travers le prisme de l’AT.
3Différentes définitions [1] présentent une communauté comme un espace dans lequel les individus sont en interaction au sein d’un système donné et ont un objet commun, comme une tâche à réaliser, définition que j’applique aussi à l’équipe au sens large.
4Alors, pouvons-nous assimiler une équipe en entreprise à une communauté, et inversement ?
5De mon point de vue, la communauté et l’entreprise (pour celles que j’ai connues) s’avèrent différentes sur au moins trois items, selon la TOB [2] :
- les frontières externes ;
- le leadership et la culture ;
- l’imago du groupe.
Les frontières externes
6Dans les deux cas les frontières externes existent. Dans ce cas, E. Berne parle d’enclave pour les différencier d’un rassemblement (masse ou foule) où elles n’existent pas.
7Dans l’entreprise, les frontières d’une équipe sont plutôt rigides. L’équipe appartient à un service lui-même intégré à une division faisant partie d’un tout. Si vous ne vous sentez pas à votre place dans cet environnement soit vous quittez l’entreprise soit vous vous adaptez.
8Dans une équipe associative, elles sont plus souples : elles permettent d’entrer et de sortir selon les règles établies ; vous vous y investissez selon vos motivations personnelles et selon vos engagements pris envers le groupe. Ainsi, j’appartenais au groupe et j’étais libre de collaborer à mon rythme.
9Les contributions au groupe y sont plus authentiques, sans masque et avec un esprit de collaboration. La place des jeux psychologiques y est réduite et l’intimité davantage présente. De fait, les modalités d’échanges sont variées et fondées sur la confiance réciproque.
10Nous avons donc deux systèmes organisés avec deux niveaux de flexibilité distincts qui entraînent un vécu différent pour moi en tant que membre. Aussi, avec cet item, je situe la notion de communauté dans les équipes associatives.
Le leadership et la culture
11La place du leader est importante dans chacun de ces deux systèmes. Dans les deux cas, j’ai rencontré de vrais leaders qui cumulaient les trois rôles de leader : responsable, effectif et psychologique. De plus, ils incarnaient une vision, la partageaient et fixaient des objectifs pour la réaliser. Et pourtant, les résultats et mes ressentis n’ont pas été les mêmes dans ces deux environnements.
12Un des éléments impactant le fonctionnement d’une équipe se nomme culture. En effet, le leader incarne le canon et porte la culture, donc en lien étroit avec le leadership.
13La culture, c’est aussi l’énergie du groupe quand les trois éléments qui la composent, à savoir l’étiquette, la technique et le caractère, fonctionnent en harmonie.
14Dans les équipes associatives auxquelles j’ai contribué, ces trois éléments de la culture étaient présents et forts : tous pouvaient être exprimés permettant l’authenticité dans les interactions. Par contre, dans les équipes en entreprises côtoyées, ces éléments étaient présents seulement partiellement ou de manière déséquilibrée.
L’imago du groupe
15E. Berne souligne l’importance des relations au sein d’un groupe, avec le leader et entre les membres, pour son bon fonctionnement.
16Un groupe se construit sur les représentations de ses membres ; c’est l’imago du groupe à savoir « l’image mentale, consciente, préconsciente ou inconsciente, de ce qu’un groupe est ou devrait être » [3].
17Les ajustements d’imago sont nécessaires tout au long de la vie du groupe.
18Des 4 niveaux d’imago [4], j’ai expérimenté plus d’imagos opératives que secondaires au sein de l’entreprise ; j’ai plutôt rencontré ces dernières au sein de communautés, dans les équipes associatives.
19Dans l’imago secondaire, l’intimité est plus fréquente entre les participants et avec le leader. L’imago ainsi différenciée permet de déployer une belle énergie dans l’activité au service des réalisations. Dans ces moments-là, la créativité, l’ingéniosité et la prise d’initiatives sont favorisées et il n’est pas rare de voir même les objectifs dépassés.
20Quand l’activité s’allie avec l’intimité, le résultat est donc positif et le vécu des personnes également.
21J’ai vécu cela dans les communautés et très rarement dans le monde de l’entreprise.
Conclusion
22En s’appuyant sur ces 3 éléments présentés de frontières, culture et imago, nous pouvons donc conclure qu’une communauté diffère d’une équipe en entreprise.
23Nous avons vu que la liberté (frontières) et l’appartenance (culture et imago) que confère le système de la communauté permettent davantage l’autonomie et la puissance de ses membres au service du résultat.
24Mais qu’en est-il au sein des entreprises dites libérées, où l’auto-organisation est favorisée ?
Notes
-
[1]
- au sens littéraire : groupe social vivant ensemble et ayant des biens ou des intérêts communs ;
- en biologie : système au sein duquel des organismes vivants partagent un environnement commun et interagissent ;
- en sociologie : regroupement de personnes autour d’une thématique commune.
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[2]
Eric Berne, Structure et Dynamique des organisations et des groupes. Les éditions d’Analyse Transactionnelle, Caluire, 2005.
-
[3]
Ibid.
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[4]
Provisoire, adaptative, opérative, secondaire.