Couverture de AATC_134

Article de revue

Utiliser l'A.T. pour comprendre et guérir les effets du harcèlement chez les enfants

Pages 9 à 23

Notes et références

  • [*]
    Traduit et reproduit avec autorisation et permission de l’auteur et de l’I.T.A.A. Paru dans le T.A.J., 4, 2008, p. 335-342 : « Using Transactional Analysis to Understand and Heal the Effects of Bullying in Children ». © I.T.A.A.
  • [1]
    OLWEUS, D., Bullying at school : What we know and what we can do. Oxford : Blackwell Publishing, p. 9.
  • [2]
    STEINER, C., A closer look. Dans : C. Steiner, The other side of power (rev.). Retrieved 16 November 2008 from
  • [3]
    BERNE, E., Que dites-vous après avoir dit bonjour ? (Orig. 1972) Sand & Tchou (1999).
  • [4]
    STEINER, C., Des scénarios et des hommes (orig. 1974). Paris : Desclée de Brouwer, 1992.
  • [5]
    OLWEUS, D., ouvr. cité (n. 1), p. 30
  • [6]
    LEYMANN, H., et ZAPF, D., Foreword. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 161-164.
  • [7]
    LEYMANN, H., et GUSTAFSSON, A., Mobbing at work and the development of post-traumatic stress disorder. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 251-275.
  • [8]
    LEYMANN, H., The content and development of mobbing at work. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 165-184.
  • [9]
    LEYMANN, H., et GUSTAFSSON, A. art. cité (n. 7), p. 179.
  • [10]
    Ibid.
  • [11]
    ERSKINE, R., & ZALCMAN, M., Le circuit du sentiment parasite : un modèle d’analyse (orig. T.A.J. 1979), A.A.T., 12, 1979, pp. 148-156. C.A.T., 1, pp. 185-193.
  • [12]
    STEINER, C., Emotional literacy : Intelligence with a heart. Fawnskin, CA : Personhood Press, 2003.
  • [13]
    MOISO, C., et NOVELLINO, M., Analyse transactionnelle : Retour aux sources (Orig. 1982). Lyon : Editions d’Analyse Transactionnelle, 2004, p. 120.
  • [14]
    Ibid, p. 120.
  • [15]
    KARPMAN, S. (1968). Contes de fées et analyse dramatique du scénario (orig. T.A.B. 1968), A.A.T., 9, 1979, pp. 7-11. C.A.T., 2, pp. 68-72.
  • [16]
    Ibid.
  • [17]
    S.E.G.P.A. : Section Enseignement Général Professionnel Adapté (créée en 1969). Les sections d’enseignement général et professionnel adapté annexées à des collèges accueillent des élèves en grande difficulté scolaire et/ou sociale.
  • [18]
    OLWEUS, D., ouvr. cité (n. 1), p. 48.
  • [19]
    Ibid., p. 14.

1Le harcèlement scolaire (bullying) est rarement la raison première donnée par les parents qui viennent en consultation. Ils viennent plutôt consulter à cause du comportement difficile de leur enfant à l’école ou à la maison, ou à cause de mauvais résultats scolaires. Néanmoins, quelquefois, le harcèlement scolaire est la problématique sous-jacente au comportement observé et c’est comme cela que je me suis intéressée au sujet. Je suis également intéressée par la violence à l’école et dans les clubs sportifs parce que c’est souvent un thème important en parentalité. Il n’est pas rare que les parents demandent : « Comment dois-je agir, en tant que parent, quand mon enfant se plaint tous les jours de moqueries et d’intimidations ? ».

2Je n’ai pas trouvé beaucoup de littérature en français au sujet du harcèlement. En fait, il n’y a pas de traduction pour « bullying », que je traduis improprement par harcèlement scolaire.

3Ce manque de mot est symptomatique du manque de concept et explique pourquoi il est si difficile aux parents, éducateurs, administrateurs d’écoles et autres adultes de saisir le concept et de reconnaître le harcèlement scolaire quand il se produit. Comment décrire une chose quand on n’a pas de mot pour la dire ? Mais il y a un concept en analyse transactionnelle qui peut nous aider à comprendre ce qu’est le harcèlement scolaire : le jeu de pouvoir.

Qu’est-ce que le harcèlement ?

4Dan Olweus, psychologue norvégien, a écrit son premier article sur le harcèlement scolaire en 1973. Sa définition est la suivante : « un élève est harcelé ou victimisé quand il/elle est exposé, de façon répétée et sur le long terme, à des actions négatives de la part d’un ou plusieurs élèves » [1]. Selon Olweus, une action négative se produit quand une personne inflige de manière intentionnelle une blessure ou un malaise à une autre personne à travers un contact physique, des mots ou par tout autre moyen.

5Il faut noter que le harcèlement comprend des comportements soit ostensibles, soit cachés. Les comportements suivants sont des exemples de harcèlement. (Ne perdez pas de vue que le harcèlement est une série de comportements qui se répète sur un temps long envers la (les) même(s) personne(s) avec un différentiel de pouvoir notable entre le harceleur et sa victime).

  1. dire des choses blessantes et désagréables,
  2. se moquer des autres,
  3. utiliser des surnoms méchants et blessants,
  4. ignorer complètement quelqu’un,
  5. exclure délibérément quelqu’un d’un groupe d’amis,
  6. taper, donner des coups de pieds, tirer les cheveux, pincer, pousser, maintenir une personne,
  7. dire des mensonges à propos d’une personne,
  8. répandre des rumeurs fausses,
  9. envoyer des messages méchants,
  10. essayer de faire que les autres détestent un élève.
Cette définition est assez précise et correspond assez bien à la définition du jeu de pouvoir. Selon Steiner [2], un jeu de pouvoir est une transaction consciente ou une série de transactions au cours desquelles une personne tente de :
  1. faire faire à une personne une chose qu’elle ne veut pas faire,
  2. empêcher une personne de faire ce qu’elle veut faire.
Un jeu de pouvoir implique une différence de pouvoir tout comme le harcèlement scolaire.

6Le harcèlement implique très souvent d’empêcher la victime de se faire des amis, de la forcer à donner des choses qui lui appartiennent, et finalement de se soumettre au pouvoir du harceleur. Par exemple, quand Jeanne est devenue interne dans un nouveau lycée, d’autres filles internes de sa classe qui se connaissaient depuis plus d’un an ne voulaient pas qu’elle fasse partie de leur groupe. Pourtant, en tant que "nouvelle", Jeanne était seule et dépendait de ce groupe pour entretenir des contacts sociaux et obtenir les informations nécessaires à la vie en internat.

7Le harcèlement scolaire est une sorte de jeu de pouvoir qui ressemble fort à un jeu psychologique mais il est conscient, initié de façon intentionnelle en connaissance de cause par le harceleur. Par contraste, le harcelé n’est pas conscient du mécanisme sous-jacent du jeu de pouvoir. Enfin, les joueurs ont conscience de l’asymétrie de leur pouvoir, même si le joueur dominant ne saisit pas nécessairement entièrement l’étendue du dommage qu’il/elle cause à sa victime. Un jeu de pouvoir de harcèlement est joué de façon répétée au fil du temps, comme tout jeu psychologique. Il suit souvent la formule du jeu de Berne [3] : Appât + point faible = réponse ? coup de théâtre ? instant de stupeur ? bénéfice psychologique, ce qui est cohérent avec l’opinion de Steiner [4] selon laquelle les jeux psychologiques décrits par Berne sont, en réalité, des jeux de pouvoir pour obtenir des signes de reconnaissance.

8Les transactions de harcèlement ont tendance à suivre un modèle semblable. Par exemple, Enzo, quatre ans, vit dans un petit village avec sa mère. Il se bagarre très souvent à l’école et plus spécialement avec une certaine petite fille. La fille dit : « Il est où, ton papa ? » (Appât). Enzo répond : « Laisse-moi tranquille ! » (Point faible). Cette séquence est répétée plusieurs fois. La petite fille répète encore : « Il est où, ton papa ? » (Appât). Enzo se rapproche de la fille (Réponse) et lui donne un coup de poing (coup de théâtre). Il s’arrête et elle pleure bruyamment (instant de stupeur). L’enseignante vient à son secours et punit Enzo. La petite fille a gagné. Elle a du pouvoir sur Enzo. Enzo perd à nouveau (bénéfice psychologique).

9Quand le harcèlement dure depuis longtemps, la victime apprend à se soumettre rapidement. Dans ces cas-là, le jeu passe directement de la réponse au bénéfice final sans coup de théâtre ou d’instant de stupeur. Par exemple, Simon, sept ans, a eu ses lunettes cassées régulièrement (une à deux fois par mois) dans la cour de récréation depuis qu’il a cinq ans. Un garçon s’approche de lui avec deux amis et dit « Eh ! Toi, le nul, donne-moi tes lunettes, sinon… » (Appât). Simon se pétrifie sur place et cherche du regard une issue pour s’enfuir (Point faible). Le garçon répète « Donne-moi tes lunettes ! » (Appât). Effrayé, Simon lui tend ses lunettes (réponse). Le garçon casse les lunettes et les laisse tomber par terre. Il rit et s’éloigne avec ses amis. Le garçon gagne. Simon perd. À la maison, il dit à ses parents qu’il a cassé ses lunettes. Ses parents le réprimandent (bénéfice final).

10Les comportements de harcèlement sont des jeux de pouvoir très basiques, psychologiques ou physiques, grossiers ou subtils comme les décrit Steiner. Le harcèlement est un jeu de pouvoir particulier pour les raisons suivantes :

11- Il y a un fait ou un évènement initial, inaugural qui met le processus en marche (par exemple, un membre cassé ou un objet cassé volontairement sans que les adultes ne réagissent). Richard, onze ans, avait reçu en cadeau à Noël un très beau stylo plume. Quelqu’un le lui a cassé derrière le dos du professeur. Quand Richard l’a dit à son professeur devant toute la classe, celui-ci a répondu : « Je ne peux rien faire. Je n’ai rien vu ». Le message était clair : Faites ce que vous voulez à Richard du moment que je ne vois rien.

12- Il implique un jeu de pouvoir basé sur l’intimidation qui manipule la peur qu’ont les gens de la violence physique, même si quelques fois, la violence s’exerce déjà contre la personne harcelée. Par exemple, Tim était bousculé, poussé, tapé à coup de pieds dans les couloirs de l’école mais il ne voulait pas porter plainte par peur des représailles.

13- Il est "joué" avec le concours d’un groupe qui soutient le harceleur. Par exemple, Richard était harcelé par un groupe de trois enfants dans sa classe et les autres élèves n’intervenaient pas en sa faveur par peur d’être harcelés à leur tour. Rapidement, plus personne ne parlait à Richard dans le bus scolaire, pendant les récréations ou à la cantine. Les trois harceleurs avaient, de fait, le soutien de tous les enfants de l’école.

14De "simples" moqueries sont également des jeux de pouvoir et peuvent être le premier pas vers du harcèlement scolaire s’il n’y a pas d’adulte pour marquer fermement la limite entre les comportements acceptables et les comportements inacceptables. Les blessures, vols et objets détériorés doivent être pris au sérieux et chaque méfait devrait être utilisé de façon pédagogique. Par exemple, Joe, sept ans, s’est cassé le bras à l’école quand un garçon lui a fait un croche-pied. Il dut attendre le lendemain pour aller à l’hôpital car l’enseignant n’avait pas pris en compte sa douleur et avait oublié de rapporter l’événement à la mère. Le garçon qui avait fait trébucher Joe n’a pas été obligé de faire face à sa responsabilité pour son comportement bien que tout le monde soit au courant de son implication. À partir de ce jour, tout le monde a compris que Joe n’était pas protégé et les autres enfants ont commencé à lui voler les biscuits de son goûter et sa colère s’est rapidement transformée en peur.

15Il est important de garder à l’esprit que le harcèlement scolaire est un problème de pouvoir et ne pas le méconnaître en le réduisant à des moqueries de cours de récréation, ceci afin d’éviter la forte probabilité que l’enfant ne soit victime d’autres jeux de pouvoir. Les personnes harcelées éprouvent de grandes difficultés à raconter ce qui leur est arrivé parce qu’ils pensent que personne ne les croira. Quand ils ont le courage de le faire, il est important de les entendre.

Comprendre ceux qui sont harcelés

16Quand on demande aux enfants pourquoi certains d’entre eux sont harcelés, ils répondent habituellement que c’est parce que la personne harcelée est différente : rousse, grosse, un accent bizarre etc. Les recherches menées par Olweus suggèrent que cette perception est inexacte : « le seul écart intergroupe qui différenciait les groupes est la force physique : les victimes étaient, en général, physiquement plus faibles que les garçons » [5].

17Souvent, les gens pensent que les personnes harcelées sont responsables de ce qui leur arrive ou qu’ils ont des problèmes psychologiques qui les transforment en cible favorite des harceleurs. On peut également observer des comportements de harcèlement au travail où l’on les qualifie de « mobbing » [6]. Cela décrit le même phénomène avec une différence : le harcèlement scolaire implique presque toujours de la violence physique.

18Selon Leymann et Gustafsson [7], les recherches n’ont pas révélé l’importance de traits psychologiques particuliers dans les causes du harcèlement entre adultes au travail ou entre enfants à l’école. Leymann [8] avertit également que le résultat du traumatisme peut ajouter à la difficulté de diagnostiquer correctement ceux qui ont été harcelés ou traumatisés d’une autre façon : « un autre argument contre considérer la personnalité d’un individu comme la cause des processus de harcèlement est que, quand un syndrome post traumatique se développe, l’individu peut vivre des changements majeurs de sa personnalité qui sont indicatifs de troubles psychiques majeurs occasionnés par le processus de harcèlement » [9]. Comme les symptômes de cette personnalité modifiée sont très typiques et distincts, il est compréhensible que même des psychiatres, manquant de connaissances sur le fait que le syndrome post traumatique est typiquement un trouble que l’on retrouve chez des victimes, puissent mal interpréter ces symptômes, les prenant pour quelque chose que l’individu a, d’abord, apporté avec lui dans l’entreprise [10].

19Il n’est pas facile d’aider des enfants harcelés : ils ont souvent des comportements inappropriés. Par exemple, ils restent souvent seuls et évitent la compagnie des autres. Il est facile pour des enseignants ou des éducateurs de penser que ces enfants sont harcelés parce qu’ils sont seuls. S’ils pouvaient se faire un ami ou deux, tout irait bien, peuvent-ils penser. L’enfant ou l’adolescent harcelé peut aussi n’extérioriser aucune réaction quand il est attaqué. Les parents ou les éducateurs peuvent alors penser que tout irait pour le mieux si ces enfants pouvaient juste se défendre, c’est à dire arrêter de jouer à la victime. Ou bien les enfants harcelés peuvent réagir de façon beaucoup trop agressive à la moindre plaisanterie et ils sont alors étiquetés comme persécuteurs. Ainsi, la plus part du temps, les personnes en contact avec des personnes harcelées (et souvent la victime aussi) ressentent qu’ils sont responsables de ce qui leur arrive. Ils ne comprennent pas que des années de harcèlement ont gravé un scénario spécial, spécifiquement si le harcèlement a commencé à un jeune âge. La plus jeune victime que j’ai aidée avait sept ans et le harcèlement avait commencé quand elle avait quatre ans.

20Par exemple, Tim a été harcelé à partir de l’âge de six ans et a changé d’école trois fois. Le tableau 1 montre le circuit du sentiment parasite [11]. La description de son comportement montre que Tim évite le contact avec les autres, ce qui peut être interprété comme la raison pour laquelle il est rejeté. Définir le circuit du sentiment parasite aide aussi à planifier le traitement.

Tableau 1

Le circuit du sentiment parasite de Tim

Tableau 1
Croyances scénariques : Croyances sur : Soi : Je suis faible et si je reste à l’écart des autres, je serai en sécurité. Je ne suis pas capable de me défendre tout seul. Personne ne m’aime. Les autres : ils sont forts et tout le monde les aime bien. La vie : dans la vie, il y a les forts et les faibles. Les forts l’emportent toujours. Souvenirs renforçants : Quand j’avais six ans, un enfant m’a cassé le pouce et il n’a pas été puni (événement inaugural). Je me fais bousculer et insulter devant l’école et dans les couloirs de l’école. On m’a frappé à coups de pied et de poings quand ma mère était dans le bureau du principal pour se plaindre. Au centre aéré, un garçon plus jeune m’a donné un coup de pied dans les testicules et tout le monde a ri, même l’animateur. Une fois je me suis défendu et j’ai été puni par un enseignant pour comportement violent. J’avais un ami, mais il s’est fait de nouveaux amis qui lui ont dit qu’il ne pouvait plus jouer avec moi. Maintenant, il fait comme s’il ne me connaissait pas Sentiments parasites : Comportements observables : Reste seul à la cantine et à la récréation. Est toujours à l’écart des groupes d’élèves. Évite le contact oculaire avec les pairs. À des compétences sociales faibles. Ne dit jamais "bonjour" à ses pairs. Joue avec des enfants beaucoup plus jeunes. Expérience interne : À peur d’aller à l’école. À peur des représailles. Les élèves me dévisagent à la récréation ou quand j’arrive à l’école et j’ai l’impression qu’ils se moquent de moi. Je ne comprends pas pourquoi les gens font ce qu’ils font. Sentiments : peur, désespoir et tristesse. Jeu psychologique :« Ouimais… » Rôle dans le jeu : Victime Sentiment parasite : colère

Le circuit du sentiment parasite de Tim

Guérir

21Il y a deux axes d’intervention : l’enfant et sa famille, qui doivent être pris en compte pour initier le processus de guérison. Comme le harcèlement est un jeu de pouvoir avec des blessures réelles et de la violence psychologique et physique, il est important de travailler à la fois avec l’enfant et sa famille pour stopper les mauvais traitements. Pour être claire, je vais d’abord présenter comment j’accompagne l’enfant harcelé puis comment je collabore avec la famille. Mais je veux insister sur le fait que, dès que je suis sûre qu’il s’agit de harcèlement, je rencontre immédiatement les parents pour qu’ils puissent agir. Intervenant en cabinet privé, je n’ai jamais l’occasion de travailler avec les harceleurs.

Travailler avec l’enfant harcelé

22Les trois sections suivantes décrivent les étapes qui permettent à la victime de faire face au harcèlement.

1 – Écouter et protéger

23- Se rencontrer et établir le contrat initial. Mon premier contrat avec l’enfant et ses parents est d’écouter et de rassembler des informations sur la situation pour comprendre ce que je peux faire pour eux. J’explique à l’enfant ce qu’implique le secret professionnel et ses limites concernant les actes criminels et délictueux. Expliquer et appliquer les règles est un moyen de construire un espace sûr (parce qu’il est structuré) et exempt de jeux de pouvoir.

24- Construire la confiance : il est extrêmement important de construire une relation de confiance avec les enfants harcelés car ils sont souvent accueillis avec suspicion et incrédulité et ils ne font pas confiance aux adultes pour les protéger. À ce point, j’utilise deux des opérations thérapeutiques de Berne : l’interrogation et la spécification. Je pose des questions précises à propos des mauvais traitements pour montrer que j’ai déjà entendu parler de ces problèmes avant et que je ne trouve pas incroyables les faits vécus qu’ils me rapportent. Je ne confronte jamais un enfant à cette étape car le premier besoin de l’enfant est d’être complètement reconnu. J’utilise mon Parent Nourricier et mon Adulte de manière à donner à l’enfant la permission de me raconter son histoire. Par exemple, Joan est venue me voir car elle avait des difficultés d’apprentissage. Rapidement, elle m’a raconté qu’elle avait été harcelée dans l’école qu’elle fréquentait l’année précédente et malgré une tentative de suicide, elle n’avait jamais raconté à personne qu’elle avait été poussée dans un escalier alors qu’elle avait une jambe plâtrée. Personne ne savait ce qu’elle avait dû endurer. Ses parents la trouvaient trop sensible.

25- Marquer des limites claires : j’énonce des affirmations claires à partir de mon Parent Normatif : le harcèlement n’est pas acceptable. (nous utilisons le terme de Parent Normatif en France dans le cadre éducatif pour insister sur le fait qu’un des rôles positifs du Parent est de structurer et poser des normes d’une façon positive qui permet à l’enfant de s’adapter à la vie sociale). Je suis très claire : « le harcèlement est mal ! » Comme l’enfant est rendu très confus par les jeux de pouvoir et les méconnaissances des tiers, il a besoin d’être sûr que le harcèlement n’est pas acceptable. Marquer une limite claire donne de la protection. Par exemple, quand j’ai dit à Tim que le harcèlement est mal, je l’ai vu se déplier de sa chaise et il m’a regardé dans les yeux pour la première fois.

26- Clarifier les pensées et les sentiments : parce que le harcèlement crée un sentiment envahissant de peur, l’enfant est dans la confusion sur ce qu’il ressent, spécialement la colère, la peur et la tristesse. Je suppose également que les enfants harcelés reçoivent l’injonction « Ne ressens pas ! » parce que personne ne réagit à ce qui leur arrive ou bien minimise les faits. Je travaille sur l’alphabétisation émotionnelle [12] en utilisant le dessin, les jeux de rôle et le tableau des émotions de Moiso et Novellino [13]. Ce tableau est également expliqué aux parents pour qu’ils puissent aider leur enfant et indirectement eux-mêmes à penser les sentiments (voir tableau 2).

Tableau 2

Circuit des sentiments [14]

Tableau 2
Évènement déclenchant Sentiment Besoin Danger Peur Protection Perte Tristesse Réconfort Préjudice Colère Changement ou réparation Réussite, rencontre Joie Partage

Circuit des sentiments [14]

27Le tableau aide non seulement l’enfant à reconnaître les sentiments chez lui et chez les autres mais aussi lui apprend à exprimer les sentiments en relation avec le harcèlement, en lui donnant des mots pour communiquer et comprendre ce dont il est en train de faire l’expérience. Il donne aussi l’occasion de comprendre que la colère provoquée par le harcèlement est appropriée, même si elle ne s’est pas montrée efficace pour changer les choses. Cet exercice d’alphabétisation émotionnelle est le premier pas pour lever le voile sur les sentiments parasites. Par exemple, au début, il n’y avait pas de différence entre la tristesse et la peur dans les dessins de Tim et il ne pouvait pas dessiner la colère. Initialement, il avait tendance à interpréter chaque sentiment des tiers comme de la colère. Les jeux de rôle l’ont aidé à faire l’expérience des différences entre la peur et la colère en lui et chez les autres et ainsi à les reconnaître.

2 – Penser

28Quand l’enfant se sent en sécurité et est capable de comprendre les sentiments, ou tout au moins capable d’en discuter (quand son état du moi Enfant a retrouvé un peu de sa spontanéité), il est temps de stimuler l’état du moi Adulte du jeune en lui donnant des informations. À cette étape, j’explique le mécanisme du harcèlement en utilisant un modèle du jeu de pouvoir basé sur le Triangle Dramatique de Karpman [15]. Même si le triangle dramatique est utilisé pour décrire les jeux psychologiques inconscients, je le trouve utile pour décrire le processus de harcèlement du point de vue des harcelés car ils ne se rendent pas compte du processus sous-jacent. J’utilise la métaphore du jeu de rôle (comme dans les jeux de type « Donjons et dragons »).

29Le harcèlement est un jeu de rôle avec trois rôles : la Victime, le Persécuteur et le Sauveteur [16]. Les joueurs peuvent utiliser des "armes" psychologiques ou physiques. Le but du jeu est de gagner, c’est à dire de montrer à des spectateurs que l’on est le plus puissant. Le gagnant, bien sûr, veut jouer tout le temps parce que son bénéfice est de gagner et de faire la démonstration de son pouvoir. Le premier coup est fait par le Persécuteur, qui "lance un hameçon" (l’appât du jeu psychologique) dans l’intention de trouver un point faible. Le Persécuteur va continuer à "aller à la pêche" et à "lancer l’hameçon" jusqu’à ce qu’il trouve un point faible (en utilisant un Petit Professeur très efficace). Si tu avales l’hameçon, tu es "eu" !

30En écoutant tout cela, l’enfant est habituellement très soulagé d’apprendre que ce qui lui arrive a du sens, et nous pouvons alors travailler ensemble à, premièrement, identifier tous les points faibles et, deuxièmement, identifier le début du jeu. Je fournis également des informations sur les phénomènes d’exclusion de groupe et je propose des hypothèses sur les raisons pour lesquelles les spectateurs ou les pairs agissent comme ils le font (car nous n’avons jamais l’occasion de les rencontrer). Nous dessinons ensemble un diagramme en y listant les leaders, ceux qui suivent les leaders et les autres personnes afin d’identifier de possibles alliés. Stimuler l’Adulte et donner de l’information est utile à l’enfant car il lui fournit un modèle d’observation et de compréhension de la réalité, ainsi que, finalement, un modèle d’apprentissage de l’utilisation de son état du moi Adulte quand il est pris dans un jeu de pouvoir. En étant capable d’anticiper les évènements, l’enfant peut contrôler ses sentiments de peur et de désespoir.

31Lors de cette étape, je demande également à l’enfant d’observer comment ses pairs entrent en contact les uns avec les autres, c’est à dire, comment ils "disent bonjour", et quels sont leurs sujets de conversation. Si le harcèlement dure depuis plusieurs années, l’enfant n’a pas eu l’occasion d’avoir des interactions avec ses pairs et il a des compétences sociales médiocres. Les enfants socialement inadaptés (ce que deviennent souvent les enfants harcelés à cause de leur socialisation traumatique) sont souvent considérés comme "bizarres" par leurs collègues de classe.

3 – Agir

32Bien penser ne suffit pas pour aider les enfants à faire face à la réalité. Ils doivent s’entraîner pour être capables de faire face au harcèlement. Donc une grande part de mon intervention est l’entraînement, et nous retournons à l’étape "penser" dès que cela s’avère nécessaire.

33- L’enfant doit apprendre comment dire « non ! » ou « stop ! ». L’entraînement de cette compétence est obligatoire. La plupart du temps, l’enfant ne sait pas dire « non » ou « stop » d’une façon puissante. Donc, nous entraînons l’enfant dans son langage corporel, dans sa voie et dans ses gestes (la main tendue devant voulant dire « stop ! »). « Stop ! » est un bon mot car les gens sont souvent entraînés depuis la plus tendre enfance à arrêter immédiatement ce qu’ils font quand ils entendent ce mot. Cela marche spécialement bien avec les enfants de moins de dix ans. Par exemple, Simon, sept ans, était harcelé. Deux élèves de sa classe appréciaient de tordre et casser ses lunettes. Il avait tellement peur qu’il tendait ses lunettes à la première demande. Nous l’avons entraîné à dire « Non ! » avec ses bras croisés et les sourcils froncés (représentant sa colère). La première fois que nous avons fait l’exercice, il m’a immédiatement donné ses lunettes ! Il fut conseillé aux parents de continuer l’entraînement pour lui et ses frères et sœurs.

34- Nous réfléchissons à de nouvelles façons de répondre pour aider l’enfant à ne pas rentrer dans un jeu de pouvoir. Par exemple, un enfant peut demander « qu’est-ce que je peux dire s’il me dit "ferme-là" alors que je ne dis rien ? ». Nous essayons de trouver autant de solutions que possible et nous nous amusons bien. Nous pouvons être inspirés par des livres, des dessins animés ou des films. De cette façon, les enfants apprennent à agir au lieu de réagir.

35Par exemple, Richard recevait souvent des coups de poing dans le dos en classe. Quand il se retournait, l’élève lui disait « tais-toi ! ». Richard répondait alors « mais je n’ai rien dit ». Il trouva une nouvelle façon d’agir en répondant : « oui, je suis moi » (jeu de mot sur « t’es toi »). L’autre "joueur" se retrouva en pleine confusion et sentit que quelque chose avait changé. Quand il est trop difficile de trouver une réponse appropriée, nous choisissons une et une seule réponse : « C’est ton opinion », à utiliser à chaque fois que c’est nécessaire sans même réfléchir.

36- Nous nous entraînons activement à cette nouvelle façon de faire les choses (en nous amusant beaucoup). C’est comme cela que nous remarquons que certaines solutions sont difficiles ou impossibles à mettre en place. Ensuite, nous choisissons une ou deux réponses auxquelles nous entraînons l’enfant harcelé de façon intensive jusqu’à ce que celles-ci deviennent quasi-automatiques.

37Nous réfléchissons et nous enseignons des façons, adaptées à l’âge, d’entrer en relation avec les autres (dire bonjour, passe-temps etc.). là encore, nous entraînons l’enfant à faire ce que nous pensons nécessaire. Avec les garçons adolescents, nous les entraînons spécialement à donner une poignée de main ferme pour éviter de donner l’impression de faiblesse physique.

38- Nous identifions les nouveaux amis potentiels et entraînons les jeunes à comment entrer en contact avec eux. Nous répétons les coups de téléphone et les rendez-vous et nous décidons à qui demander de l’aide si nécessaire. Par exemple, Richard avait identifié un ancien ami de son village comme quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance, même si celui-ci faisait semblant de ne pas le connaître dans le bus scolaire. Sa tâche était d’appeler le garçon pour l’inviter au cinéma. Richard décida de demander à sa mère d’être à ses cotés lors de l’appel, après avoir traîné trois jours sans pouvoir le faire à cause de sa peur et de son anxiété. Cet appel fut le premier pas pour renouer les liens avec son ancien ami et un immense succès pour l’aider à combattre ses peurs et surmonter ses méconnaissances concernant ses capacités à se faire des amis.

39- Ce qui suit est très important : nous fixons une limite au delà de laquelle l’enfant doit immédiatement requérir l’aide d’un adulte pour sa protection. Nous écrivons les circonstances et le nom de la personne à contacter sur un petit morceau de papier que l’on peut cacher dans une trousse. Par exemple, nous avons décidé avec Richard que si quelqu’un écrivait des choses humiliantes sur lui sur sa table à l’école, il irait immédiatement voir la conseillère principale d’éducation qui ensuite prendrait les dispositions nécessaires. Pour aider l’enfant, nous écrivons dans un cahier toutes les informations dont il pense qu’il aura besoin et toutes les décisions prises, notamment à propos des limites. L’enfant emporte le cahier à la maison et il l’aide à se souvenir de ce qui a été décidé et de ce qu’il doit dire en cas de harcèlement. C’est un cahier privé pour faire sentir à l’enfant (et matérialiser) qu’il a repris du pouvoir sur sa vie. Si les parents ne sont pas présents durant les rendez-vous (comme c’est souvent le cas avec les adolescents), l’enfant et moi présentons les décisions prises aux parents pour qu’ils puissent aider aussi.

Travailler avec la famille de l’enfant harcelé

40Pour assurer une réelle protection de la sécurité de l’enfant et pour garantir son autonomie, il est important de collaborer avec les parents, tant les parents des harceleurs que les parents des enfants harcelés, les parents de ces derniers étant souvent incapables soit de comprendre, soit de modifier ce qui se passe. Dans le traitement des jeux de pouvoir injustes, si nous, en tant que parents, éducateurs et administrateurs, ne faisons pas partie de la solution, nous faisons partie du problème.

41Tout d’abord, j’explique ce qu’est le harcèlement scolaire. Si le harcèlement est grave, les parents sont souvent horrifiés et peuvent être dans la méconnaissance des faits. Je les informe qu’il y a des lois et des règlements scolaires contre le harcèlement scolaire. Je leur donne le numéro vert des intervenants qui œuvrent contre la violence à l’école, et les informe que d’autres professionnels peuvent les aider comme les avocats ou la police. Quand les faits sont graves, je leur conseille de porter plainte, en mentionnant que la police a des moyens d’enquête pour obtenir des faits et des preuves et que ce n’est pas leur rôle de le faire.

42Nous faisons un plan des actions à mettre en place à l’école ou au club sportif. Je prépare la famille à faire face à l’incrédulité et au déni auxquels ils vont se heurter de la part de l’école et/ou des éducateurs. Je les informe que les gens tendent à tenir l’enfant harcelé pour responsable, ou bien à minimiser le problème. Par exemple, quand les parents de Simon sont allés voir la directrice pour lui signaler que leur enfant était harcelé dans la cour de récréation, la directrice a répondu qu’elle ne surveillait pas la cour parce que c’était « l’école de la vie » et elle ne voulait pas interférer. Elle pensait que Simon devait juste apprendre à se défendre. Dans un autre cas, quand la mère de Tim se rendit à l’école pour se plaindre, le principal suggéra qu’on mette Tim en Segpa [17] où il recevrait de l’aide. La mère dut porter plainte contre le harceleur pour être prise au sérieux.

43Nous discutons des besoins de sécurité de l’enfant et je conseille vivement aux parents de mettre en place des mesures appropriées pour protéger leur enfant, notamment des représailles. Je suggère qu’ils exigent qu’un adulte soit un confident vers lequel l’enfant peut se tourner dès que nécessaire. Il est important que les parents sachent que porter plainte réduit les risques de représailles parce que la plupart des enfants comprennent que la police « ne joue pas dans la même catégorie » en matière de pouvoir ! Ils réalisent aussi qu’ils ont fait quelque chose de grave quand des autorités telles que la police interviennent.

44J’aide également les parents à poser la limite à partir de laquelle ils prendront contact avec le chef d’établissement ou la police si l’enfant décide qu’il veut essayer de résoudre son problème seul.

Conclusion

45Aider des enfants harcelés peut prendre beaucoup de temps si le harcèlement scolaire s’est déroulé sur plusieurs années, ou bien cela peut aller assez vite si le problème est pris en charge rapidement. La méconnaissance par les écoles, les parents et/ou les clubs sportifs du caractère nocif du harcèlement scolaire est souvent le résultat du fait que les parents, enseignants, entraîneurs sportifs et autres ne savent pas comment contrecarrer le harcèlement, ils ont peur d’être jugés pour ne pas l’avoir stoppé, et ils ont des difficultés en tant profanes à écouter des choses horribles. Néanmoins, comme l’écrit Olweus le harcèlement scolaire « concerne un de nos principes démocratiques fondamentaux : chaque individu a le droit de ne subir ni oppression ni humiliations intentionnelles et répétées, à l’école comme dans la société en général » [18]. Il n’y a pas de statistiques sur le harcèlement scolaire en France mais en Norvège et en Suède la prévalence se situe autour de 5%. D’autres pays ont des taux similaires [19]. C’est pourquoi je garde maintenant toujours en tête que le harcèlement scolaire peut être une problématique sous-jacente qui est aussi commune chez les jeunes que les troubles de l’apprentissage ou l’hyperactivité avec déficit d’attention.


Date de mise en ligne : 18/02/2014

https://doi.org/10.3917/aatc.134.0009

Notes et références

  • [*]
    Traduit et reproduit avec autorisation et permission de l’auteur et de l’I.T.A.A. Paru dans le T.A.J., 4, 2008, p. 335-342 : « Using Transactional Analysis to Understand and Heal the Effects of Bullying in Children ». © I.T.A.A.
  • [1]
    OLWEUS, D., Bullying at school : What we know and what we can do. Oxford : Blackwell Publishing, p. 9.
  • [2]
    STEINER, C., A closer look. Dans : C. Steiner, The other side of power (rev.). Retrieved 16 November 2008 from
  • [3]
    BERNE, E., Que dites-vous après avoir dit bonjour ? (Orig. 1972) Sand & Tchou (1999).
  • [4]
    STEINER, C., Des scénarios et des hommes (orig. 1974). Paris : Desclée de Brouwer, 1992.
  • [5]
    OLWEUS, D., ouvr. cité (n. 1), p. 30
  • [6]
    LEYMANN, H., et ZAPF, D., Foreword. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 161-164.
  • [7]
    LEYMANN, H., et GUSTAFSSON, A., Mobbing at work and the development of post-traumatic stress disorder. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 251-275.
  • [8]
    LEYMANN, H., The content and development of mobbing at work. European Journal of Work and Organizational Psychology, 5(2), 1996, pp. 165-184.
  • [9]
    LEYMANN, H., et GUSTAFSSON, A. art. cité (n. 7), p. 179.
  • [10]
    Ibid.
  • [11]
    ERSKINE, R., & ZALCMAN, M., Le circuit du sentiment parasite : un modèle d’analyse (orig. T.A.J. 1979), A.A.T., 12, 1979, pp. 148-156. C.A.T., 1, pp. 185-193.
  • [12]
    STEINER, C., Emotional literacy : Intelligence with a heart. Fawnskin, CA : Personhood Press, 2003.
  • [13]
    MOISO, C., et NOVELLINO, M., Analyse transactionnelle : Retour aux sources (Orig. 1982). Lyon : Editions d’Analyse Transactionnelle, 2004, p. 120.
  • [14]
    Ibid, p. 120.
  • [15]
    KARPMAN, S. (1968). Contes de fées et analyse dramatique du scénario (orig. T.A.B. 1968), A.A.T., 9, 1979, pp. 7-11. C.A.T., 2, pp. 68-72.
  • [16]
    Ibid.
  • [17]
    S.E.G.P.A. : Section Enseignement Général Professionnel Adapté (créée en 1969). Les sections d’enseignement général et professionnel adapté annexées à des collèges accueillent des élèves en grande difficulté scolaire et/ou sociale.
  • [18]
    OLWEUS, D., ouvr. cité (n. 1), p. 48.
  • [19]
    Ibid., p. 14.

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