Notes
-
[1]
Voir par exemple H. Fasbender, Geschichte der Geburtshilfe, Iéna, 1906, p. 146. Cette conception se trouve déjà chez E. C. J. von Siebold, Versuch einer Geschichte der Geburtshülfe, vol.2, Berlin, 1845, p. 416, 485-486 ; trad. française, Essai d’une histoire de l’obstétricie, 3 vol., Paris, 1891-1892.
-
[2]
Voir par exemple J. Donnison, Midwives and Medical Men. A History of Inter-Professional Rivalries and Women’s Right, Londres, 1977 ; U. Frevert, « Frauen und Ärzte im späten 18. und frühen 19. Jahrhundert : zur Sozialgeschichte eines Gewaltverhältnisses », A. Kuhn et J. Rüsen (sous la dir. de), Frauen in der Geschichte II, Düsseldorf, 1982, p. 177-210 ; M. Metz-Becker, Der verwaltete Körper. Die Medikalisierung schwangerer Frauen in den Gebärhäusern des frühen 19. Jahrhunderts, Francfort-sur-le-Main, 1997.
-
[3]
H. Wehl, Die Entwicklung der Geburtshilfe und Gynäkologie an Hand der Geschichte der Göttinger Universitäts-Frauenklinik in den Jahren 1751-1861, Göttingen, 1931 ; H. Martius (sous la dir. de), Die Universitäts-Frauenklinik in Göttingen von ihrer Gründung im Jahre 1751 […] bis 1931, Leipzig, 1931 ; H Martius (sous la dir. de), Die Universitäts-Frauenklinik in Göttingen von ihrer Gründung im Jahre 1751 […] bis 1951, Stuttgart, 1951 ; W. Kuhn et U. Tröhler (sous la dir. de), Armamentarium obstetricium Gottingense. Eine historische Sammlung zur Geburtsmedizin, Göttingen, 1987.
-
[4]
J.-P. Lefftz, L’Art des accouchements à Strasbourg et son rayonnement européen de la Renaissance au siècle des Lumières, Strasbourg, 1985, p. 51 et suiv. et 65 et suiv. ; J. Gélis, La Sage-femme ou le médecin. Une nouvelle conception de la vie, Paris, 1988, p. 297 et suiv.
-
[5]
Sur Roederer, voir L. Ramsauer, « Johann Georg Roederer, der Begründer der wissenschaftlichen Geburtshilfe », Vorarbeiten zur Geschichte der Göttinger Universität und Bibliothek, 22, 1937, p. 1-30, en particulier p. 8-9, et aussi pour ce qui suit et J. St. Pütter, Versuch einer academischen Gelehrten-Geschichte von der Georg-Augustus-Universität zu Göttingen, vol.1, Göttingen, 1765, p. 58-60. Sur la coopération européenne voir J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 291 et suiv.
-
[6]
Il ne s’agissait pas d’une chaire de professeur à part entière, mais plutôt d’assistant.
-
[7]
J. G. Roederer, Oratio de artis obstetriciae praestantia […], Göttingen, 1752 ; trad. allemande, W. Ebel (sous la dir. de), Göttinger Universitätsreden aus zwei Jahrhunderten, 1737-1934, Göttingen, 1978, p. 33-43.
-
[8]
Voir J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 65 et suiv. ; U. Frevert, « Frauen und Ärzte », p. 179 et suiv.
-
[9]
Enquêtes : H.-C. Seidel, Eine neue « Kultur des Gebärens ». Die Medikalisierung von Geburt im 18. und 19. Jahrhundert in Deutschland, Stuttgart, 1998 ; A. Karenberg, « Lernen am Bett der Schwangeren. Zur Typologie des Entbindungshauses in Deutschland (1728-1840) », Zentralblatt für Gynäkologie, 113, 1991, p. 899-912 ; H.-H. Eulner, Die Entwicklung der medizinischen Spezialfächer an den Universitäten des deutschen Sprachgebietes, Stuttgart, 1970, p. 283-294.
-
[10]
T. H. Broman, The Transformation of German Academic Medicine, 1750-1820, Cambridge, 1996, p. 26-66 ; J. Geyer-Kordesch, « German Medical Education in the 18th Century : The Prussian Context and its Influence », W. F. Bynum et R. Porter (sous la dir. de), William Hunter and the 18th-Century Medical World, Cambridge, 1985, p. 177-205.
-
[11]
I. von Bueltzingsloewen, Machines à instruire, machines à guérir : les hôpitaux universitaires et la médicalisation de la société allemande, 1730-1850, Lyon, 1997 ; H. Winkelmann, « Das akademische Hospital in Göttingen von 1781 bis 1850. Zur Geschichte der Göttinger Universitätsklinik », thèse de doctorat en médecine, Göttingen, 1981. Il y a d’autres exemples d’universités allemandes (mais c’est loin d’être le cas pour toutes) où la maternité a été le premier hôpital à être mis sur pied. Voir A. Karenberg, « Lernen… », art. cit., p. 904 ; Lernen am Bett der Kranken : Die frühen Universitätskliniken in Deutschland, 1760-1840, Hürtgenwald, 1997.
-
[12]
I. Campbell Ross, Public Virtue, Public Love : The Early Years of the Dublin Lying-in Hospital The Rotunda, Dublin, 1986 ; M. DeLacy, « Puerperal Fever in 18th-Century Britain », Bulletin of the History of Medicine, 63, 1989, p. 521-556, en particulier p. 545 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital au xixe siècle, Paris, 1999, p. 226-230 ; « Perdre la vie en la donnant : La mortalité maternelle à Port-Royal, 1815-1826 », Annales de démographie historique, 1994, p. 237-260, en particulier p. 238-239 ; I. Fischer, Geschichte der Geburtshilfe in Wien, Leipzig, 1909, p. 194, 485 et suiv.
-
[13]
W. Egenolf, « Friedrich Benjamin Osiander, Ordentlicher Professor der Arzneiwissenschaft und Direktor der Kgl. Hannoverschen Entbindungsanstalt und des Instituti Clinici der Universität Göttingen von 1792-1822 », Vorarbeiten zur Geschichte der Göttinger Universität und Bibliothek, 22, 1937, p. 31-58.
-
[14]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten für die Heilkunde und Geburtshülfe aus den Tagebüchern der Königlichen practischen Anstalten zu Erlernung dieser Wissenschaften in Göttingen ausgehoben, vol.1, 1, Göttingen, 1794, p. 87-89.
-
[15]
S. Beauvalet-Boutouyrie, « Die Chef-Hebamme : Herz und Seele des Pariser Entbindungshospitals von Port-Royal im 19. Jahrhundert », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt. Eine Kulturgeschichte, Munich, 1998, p. 221-243 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 124-142. Voir E. Labouvie, Beistand in Kindsnöten : Hebammen und weibliche Kultur auf dem Land, 1550-1910, Francfort-sur-le-Main, 1999, p. 271, 285-288, sur l’influence du modèle de Port-Royal sur la maternité de Trèves pendant la période de l’administration française.
-
[16]
F. B. Osiander, Annalen der Entbindungs-Lehranstalt auf der Universität zu Göttingen vom Jahr 1800 […], vol.1, 1, Göttingen, 1800, p. ix.
-
[17]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xci. Cette affirmation est en contradiction complète avec les principes établis par les directeurs d’une œuvre de bienfaisance britannique, financée par des bienfaiteurs privés comme la Royal Infirmary d’Édimbourg. Même la faculté de médecine de l’université d’Édimbourg, qui utilisait l’établissement pour la formation, reconnaissait que le « bien-être des patientes » était la première priorité et non « le contentement des professeurs » ou « l’instruction des étudiants ». Voir G. B. Risse, Hospital Life in Enlightenment Scotland : Care and Teaching at the Royal
Infirmary of Edinburgh, Cambridge, 1986, p. 250 et p. 272-273. Sur la formation médicale à l’université d’Édimbourg et dans le système de marché des hôpitaux londoniens, voir L. Rosner, Medical Education in the Age of Improvement : Edinburgh Students and Apprentices, 1760-1826, Édimbourg, 1991 ; S. C. Lawrence, Charitable Knowledge : Hospital Pupils and Practitioners in Eighteenth-Century London, Cambridge, 1996 ; pour Glasgow voir J. Geyer-Kordesch et F. Macdonald, Physicians and Surgeons in Glasgow : The History of the Royal College of Physicians and Surgeons of Glasgow 1599-1858, Londres, 1999, p. 251-292. -
[18]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xc.
-
[19]
J.-L. Brockmann, « Friedrich Benjamin Osianders Bericht “Über die Ursachen, warum so viele uneheliche und verlassene Kinder von Zeit zu Zeit der Stadt Göttingen zur Last fallen” », Göttinger Jahrbuch, 30, 1982, p. 161-180. Voir M. Lindemann, « Maternal Politics: The Principles and Practice of Maternity Care in 18th-Century Hamburg », Journal of Family History, 9, 1984, p. 44-63, en particulier p. 54 et suiv. ; C. Sachße et F. Tennstedt, Geschichte der Armenfürsorge in Deutschland, vol.1, Stuttgart, 1980, p. 110-111.
-
[20]
J. Schlumbohm, « “Verheiratete und Unverheiratete, Inländerin und Ausländerin, Christin und Jüdin, Weiße und Negerin” : Die Patientinnen des Entbindungshospitals der Universität Göttingen um 1800 », H.-J. Gerhard (sous la dir. de), Struktur und Dimension. Festschrift für Karl Heinrich Kaufhold, vol.1, Stuttgart, 1997, p. 324-343, et aussi pour ce qui suit.
-
[21]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 164 et suiv. ; M. Metz-Becker, Der verwaltete Körper, op. cit. ; E. Labouvie, Beistand in Kindsnöten, p. 290-294 ; V. Pawlowsky, « Ledige Mütter als “geburtshilfliches Material” », Comparativ, 3, 5, 1993, p. 33-52 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 142-147 ; « Perdre la vie », art. cit., p. 240 ; S. Cavallo, Charity and Power in Early Modern Italy. Benefactors and their Motives in Turin, 1541-1789, Cambridge, 1995, p. 199 et suiv. ; N. M. Filippini, « Sous le voile: les parturientes et l’utilisation des hospices de maternité en Italie. L’exemple de Turin, au milieu du xixe siècle », à paraître dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, 49, 1, 2002. La situation était différente dans certaines maternités londoniennes, voir J. Donnison, Midwives, op. cit., p. 26 ; A. Wilson, The Making of Man-Midwifery. Childbirth in England 1660-1770, Londres, 1995, p. 146-147 ; B. Croxson, « The Foundation and Evolution of the Middlesex Hospital’s Lying-In Service », Social History of Medicine, 14, 2001, p. 27-57.
-
[22]
S. Beauvalet-Boutouyrie, « Perdre la vie », art cit., p. 247 et suiv.
-
[23]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 223, 232 et suiv. ; V. Pawlowsky, Mutter ledig – Vater Staat. Das Gebär – und Findelhaus in Wien 1784-1910, Innsbruck, 2001 ; « Trinkgelder » ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 87-97 et 272-276 ; « Perdre la vie », art. cit. ; S. Cavallo, Charity and Power, op. cit., p. 196 et suiv. ; N. M. Filippini, « Sous le voile », art. cit.
-
[24]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xcv-xcvi.
-
[25]
J.-L. Brockmann, « Osianders Bericht », art. cit., p. 167.
-
[26]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. 83-84.
-
[27]
J. Schlumbohm, « Verheiratete oder Unverheiratete », H.-J. Gerhard (sous la dir. de), Struktur und Dimension, op. cit., p. 340.
-
[28]
V. Pawlowsky, Mutter ledig, op. cit., p. 81-83 ; « Trinkgelder », art. cit. ; « Ledige Mütter », art. cit. ; H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 171 et 179 et suiv. ; Preußler, Hinter verschlossenen Türen, p. 81 et suiv.
-
[29]
C’est seulement vers 1820 que les universités allemandes ont commencé à mettre sur pied des « polycliniques » obstétriques, c’est-à-dire des institutions s’occupant de l’accouchement des femmes à domicile et prévoyant une formation des étudiants chez elles. Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 305 et suiv.
-
[30]
A. Wilson, Man-Midwifery, op. cit., p. 176 et suiv. ; « The Ceremony of Childbirth and its Interpretation », V. Fildes (sous la dir. de), Women as Mothers in Pre-industrial England, Londres, 1990, p. 68-107 ; E. Labouvie, Andere Umstände : Eine Kulturgeschichte der Geburt, Cologne, 1998, en particulier p. 103 et suiv. ; H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 288, 400 et suiv.
-
[31]
F. B. Osiander, Annalen, vol.1, 1, p. vii.
-
[32]
B. Latour, The Pasteurization of France, Cambridge, Mass., 1988, p. 74.
-
[33]
C. W. Hufeland (sous la dir. de), « Nachrichten von der Medizinisch-Chirurgischen Krankenanstalt zu Jena, nebst einer Vergleichung der klinischen und Hospitalanstalten überhaupt », Journal der practischen Arzneykunde und Wundarzneykunst, 3, 1797, p. 528-566, en particulier p. 529 et suiv. et 535 f. Voir T. H. Broman, Transformation, op. cit., p. 103-104, 113 et suiv., 122 et suiv. ; Bueltzingsloewen, Machines à instruire, op. cit., p. 242 et suiv.
-
[34]
Voir J. Schlumbohm, « Der Blick des Arztes, oder : wie Gebärende zu Patientinnen wurden. Das Entbindungshospital der Universität Göttingen um 1800 », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 170-191. Les Tagebücher conservés sont désormais à l’Institut pour l’éthique et l’histoire de la médecine de l’université de Göttingen, dont je remercie le directeur pour m’en avoir permis l’accès. J’ai jusqu’ici utilisé les 998 cas des vol.6-7, 10-13 couvrant les périodes 1799-1802 et 1806-1812. J’ai également utilisé les registres d’admission (Aufnahmebücher), vol.1-2, couvrant la période 1791-1829, qui sont aussi conservés au même endroit.
-
[35]
Les paragraphes suivants sont fondés sur F. B. Osiander, Annalen, vol.1,1, p. 10 et suiv. ; Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cvi et suiv. Voir W. Bickenbach, « Die Geschichte des geburtshilflichen Unterrichts an der Universität Göttingen », H. Martius, Universitäts-Frauenklinik 1751 bis 1951, p. 25-36, en particulier p. 30-31, sur l’instruction des étudiants en médecine ; H. Hampe, Zwischen Tradition und Instruktion. Hebammen im 18. und 19. Jahrhundert in der Universitätsstadt Göttingen, Göttingen, 1998, en particulier p. 77-88, sur l’instruction des sages-femmes.
-
[36]
F. B. Osiander, Annalen, op. cit., vol.1,1, p. xiv.
-
[37]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, vol.1, 1, p. cx-cxi.
-
[38]
Sur l’importance des mannequins dans l’enseignement de l’obstétrique, voir J. Geyer-Kordesch et F. Macdonald, Physicians and Surgeons in Glasgow, op. cit., p. 261-264 ; N. R. Gelbart, The King’s Midwife : A History and Mystery of Madame du Coudray, Berkeley, 1998, p. 60-64, 207 et 213-214.
-
[39]
Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 286 et suiv. sur cette « transgression du tabou de la honte » qui n’était pas facilement acceptée dans la pratique privée.
-
[40]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. lxxxix. Quand il y avait plus de trente étudiants au cours d’Osiander, il les divisait en deux groupes appelés alternativement pour assister aux accouchements.
-
[41]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cxii-cxiii. Le soulignement est dans l’original. L’expression « résignation quasi animale » est une citation de son adversaire, Johann Lukas Boër de Vienne.
-
[42]
C. Honegger, Die Ordnung der Geschlechter. Die Wissenschaften vom Menschen und das Weib 1750-1850, Francfort-sur-le-Main, 1991 ; L. Jordanova, Sexual Visions. Images of Gender in Science and Medicine between the 18th and 20th Centuries, New York, 1989, en particulier p. 19 et suiv. et p. 43 et suiv. ; B. Duden, The Woman Beneath the Skin : A Doctor’s Patients in Eighteenth-Century Germany, Cambridge, Mass., 1991, p. 20 et suiv. ; L. Daston, « The Naturalized Female Intellect », Science in Context, 5, 2, 1992, p. 209-235.
-
[43]
F. B. Osiander, Handbuch der Entbindungskunst, vol.1, 1, Tübingen, 1818, p. 7-8.
-
[44]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 148 et suiv. La distinction entre accouchements considérés comme « naturels » et ceux qui exigeaient une assistance « artificielle » était cependant controversée.
-
[45]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cx-cxi.
-
[46]
A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 71-72 et 96.
-
[47]
F. B. Osiander, Annalen, op. cit., vol.1, 1, p. xv.
-
[48]
Pour plus de détails voir J. Schlumbohm, « Der Blick », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit.
-
[49]
Tagebuch, vol.7, n°s 67 et 88, 1801.
-
[50]
Tagebuch, n°s 80, 1801 et 109, 1802.
-
[51]
Tagebuch., n° 125, 1802.
-
[52]
F. B. Osiander, Kurze Uebersicht der Vorfälle in dem Königl. Entbindungshospital auf der Georg-Augustus-Universität zu Göttingen vom 1 Octob. 1794 bis 23 März 1795, am Schlusse des Winterhalbenjahres seinen Zuhörern zum Andenken mitgetheilt (n.p., 1795), deuxième page.
-
[53]
Tagebuch, vol.7, n° 169, 1802.
-
[54]
Tagebuch, n° 114, 1802.
-
[55]
Tagebuch., n° 111, 1802. Pour ce cas, Osiander a illustré la position par une esquisse dans le journal.
-
[56]
Tagebuch, vol.11, n° 2, 1808, à nouveau accompagné d’une esquisse.
-
[57]
Tagebuch, vol. 12, n° 124 b, 1811.
-
[58]
Tagebuch, vol. 7, n° 72, 1802 et vol. 12, n° 159, 1811.
-
[59]
Ce qui correspond à une réalité dans l’Allemagne des xviiie et xixe siècles tandis qu’en Angleterre les accoucheurs étaient fréquemment appelés pour des accouchements normaux dès la seconde moitié du xviiie siècle ; voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 337 et suiv., p. 343 et suiv. ; A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 167-168, 175 et suiv. Par ailleurs, certains obstétriciens français du début du xixe siècle se montraient plus hostiles à l’utilisation des instruments à la maternité de Port-Royal qu’ils ne l’étaient eux-mêmes dans leur pratique privée. La raison en était probablement que l’hôpital ne formait que des sages-femmes qui n’avaient pas le droit d’utiliser les instruments. Voir S. Beauvalet-Boutouyrie, « Die Chef-Hebamme », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 230-231 ; Naître à l’hôpital, op. cit., p. 158-161.
-
[60]
H. Winkelmann, « Entbindungswissenschaft und Entbindungskunst bei Friedrich Benjamin Osiander », Medizinhistorisches Journal, 18, 1983, p. 306-312.
-
[61]
Chiffres calculés sur la base des données de E. von Siebold, « Akademische Entbindungsanstalt », Nachrichten von der Georg-August-Universität und der Königl. Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, 1er juillet 1856, n° 9, p. 161-176, en particulier p. 168-169.
-
[62]
F. B. Osiander, Tabellarisches Verzeichniss aller in der Königl. Entbindungsanstalt zu Göttingen seit […] 1751 bis […] 1762 vorgefallenen Geburten […]. Ausgezogen aus den Tagebüchern des seel. Prof. Roederer’s, Göttingen, 1795, remarques p. 1 ; voir F. B. Osiander, Lehrbuch der Entbindungskunst, vol.1, Göttingen, 1799, p. 321 et suiv.
-
[63]
J. G. Roederer, Oratio, op. cit., p. 35 et 40-42.
-
[64]
Voir A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 82 et suiv., 148 et suiv., 178 et suiv.
-
[65]
Voir J. Schlumbohm, « “Die edelste und nützlichste unter den Wissenschaften” : Praxis der Geburtshilfe als Grundlegung der Wissenschaft, ca. 1750-1820», H. E. Bödeker et al. (sous la dir. de), Wissenschaft als kulturelle Praxis, 1750-1900, Göttingen, 1999, p. 275-297, en particulier p. 292 et suiv.
-
[66]
J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 345 et suiv. ; A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 175 et suiv.
-
[67]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cix-cx.
-
[68]
J. Schlumbohm, « Der Blick », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 178-180 et 190-191 ; voir J. Schlumbohm, « Grenzen des Wissens : Verhandlungen zwischen Arzt und Schwangeren im Entbindungshospital der Universität Göttingen um 1800 », B. Duden, J. Schlumbohm et P. Veit (sous la dir. de), Geschichte des Ungeborenen. Zur Erfahrungs- und Wissenschaftsgeschichte der Schwangerschaft, 17. – 20. Jahrhundert, Göttingen, 2002, p. 129-165.
-
[69]
Une raison supplémentaire pourrait cependant l’avoir conduit à cette conclusion. En effet, Osiander indiqua, en marge du compte rendu, que cette femme avait été arrêtée pour vol quelques semaines après avoir quitté l’hôpital. Voir Tagebuch, vol.4, n° 301, 1796.
-
[70]
Tagebuch, vol.6, n° 659, 1801.
-
[71]
Voir supra note 14.
-
[72]
Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 148 et suiv., 274 et suiv., 313 et suiv., 380 et suiv.
-
[73]
I. Loudon, Death in Childbirth : An International Study of Maternal Care and Maternal Mortality 1800-1950, Oxford, 1992, p. 428-444 ; M. DeLacy, « Puerperal Fever », art. cit.
-
[74]
J. Schlumbohm, « Did the Medicalisation of Childbirth Reduce Maternal Mortality in the Eighteenth and Nineteenth Centuries ? Debates and Data from Several European Countries », S. Sogner (sous la dir. de), Studies in Mortality, Oslo, à paraître.
1Tout en s’inscrivant dans le cadre du large processus social s’étendant du xviiie au xxe siècle, souvent décrit comme « médicalisation », l’accouchement a suivi une évolution propre. Les raisons avancées pour placer les naissances sous contrôle médical et transférer les accouchements à l’hôpital semblaient particulièrement convaincantes : il s’agissait, disait-on, de « sauver la vie de mères et d’enfants ». Cependant, si cette évolution, appliquée à l’accouchement, avait une dimension sociale et culturelle, elle intervenait en plus dans la répartition des rôles entre les sexes : des experts masculins envahissaient une sphère traditionnellement réservée aux femmes.
2Pour les historiens traditionnels de la médecine, l’importance des maternités dans l’évolution des accouchements était évidente : ces institutions avaient joué un rôle déterminant dans la transformation de l’obstétrique en une discipline universitaire à part entière et pouvaient donc être créditées d’un grand nombre des bienfaits que ce changement avait entraînés pour la mère comme pour l’enfant [1]. Cette conception a été complètement révisée dans les années 1970 et 1980, quand les services d’accouchement ont alors été perçus comme les instruments ayant permis aux accoucheurs masculins d’imposer leur loi aux femmes enceintes et de marginaliser les sages-femmes [2]. Une représentation plus complexe et plus nuancée s’est fait jour dernièrement, qui montre peu à peu que la réalité des maternités d’Europe était bien plus hétérogène (que ne le laissaient penser ces deux interprétations), la taille et la structure des établissements mais aussi leurs fonctions, le personnel et l’origine des patientes introduisant des différences sensibles. Pour avoir une idée plus claire du rôle des services d’accouchement dans la transformation de l’obstétrique, il semble judicieux de partir de l’examen de cas individuels que l’on replacera dans leur contexte social, culturel et institutionnel tout en conservant un point de vue comparatif.
3À partir de l’exemple de la maternité de l’université de Göttingen, dont nous soulignerons les buts et la structure organisationnelle, avant de préciser l’origine des femmes qui choisissaient d’y venir accoucher, cet article a pour objectif principal d’analyser le rôle de l’hôpital et de ses patientes dans l’émergence d’une obstétrique scientifique masculine. En le remettant en perspective, nous verrons aussi dans quelle mesure cet exemple doit être considéré comme un cas particulier ou comme un cas représentatif de la situation du monde germanique et plus largement du contexte européen.
Organisation et but de l’hôpital
4Le centre d’accouchement de Göttingen, fondé en 1751, fut l’un des premiers d’Allemagne et il est considéré comme le premier au monde à avoir eu un statut d’établissement universitaire [3]. Il a été conçu sur le modèle du service de maternité de l’hôpital de la ville de Strasbourg, fondé en 1728 sous la direction de Johann Jakob Fried, qui formait à la fois des étudiants en médecine et des sages-femmes. L’hôpital de Strasbourg et son directeur n’étaient pas rattachés à l’université, mais cela ne les empêcha pas d’avoir un impact énorme sur la formation des accoucheurs dans les États allemands ainsi que dans d’autres pays d’Europe centrale, orientale et du Nord [4]. Johann Georg Roederer (1726-1763) par exemple, premier directeur du centre d’accouchement de Göttingen, fut, comme beaucoup d’autres, formé à Strasbourg par Fried. Roederer avait par ailleurs fait un « grand tour » par Paris, Londres, Oxford, Leyde et Göttingen pour parachever ses études médicales, et son exemple est donc une excellente illustration du réseau médical européen de l’époque dont l’obstétrique, en tant que nouvelle branche de la médecine, est directement issue [5].
5À vingt-cinq ans, Roederer était tout à fait conscient que sa nomination en tant que professor extraordinarius [6] d’obstétrique et directeur du centre d’accouchement représentait une étape importante dans sa carrière personnelle. De façon plus importante encore, la création de l’hôpital et d’une chaire à l’université de Göttingen représentait un pas essentiel pour la reconnaissance de l’obstétrique et son accession à un statut plus prestigieux. Roederer le souligna dans son discours inaugural qu’il prononça en latin et qui avait pour titre : « De artis obstetriciae praestantia, quae omnino eruditum decet, quin imo requirit » (« De l’excellence de l’obstétrique qui convient parfaitement aux hommes érudits et qui même les requiert ») [7].
6Roederer pensait que, pour améliorer la situation, il fallait d’abord changer de personnel : des hommes savants devaient remplacer les sages-femmes en qui Roederer voyait des ignorantes issues des classes inférieures. Que l’obstétrique fût acceptée comme une discipline universitaire, une « fille » de la « science médicale » (medendi scientia, ars medendi) constituait un progrès indéniable. Le jeune professeur allait même jusqu’à revendiquer pour sa discipline l’appellation de « la plus noble et la plus utile des sciences » ; en effet, du côté théorique, elle rassemblait les connaissances liées à l’enfantement, fonction la plus admirable du corps féminin et, du côté pratique, elle apportait du secours là où il était le plus nécessaire. L’obstétricien expérimenté – Roederer utilisait le masculin – était l’ange qui sauvait la vie de la mère et de l’enfant en réduisant, voire en supprimant, les risques et les douleurs de l’enfantement. Pour y parvenir, il fallait des hommes instruits, des hommes qui avaient appris à aborder les problèmes sous l’angle mathématique et philosophique, avaient acquis une solide connaissance de l’anatomie et avaient consacré tous leurs efforts à l’étude de la médecine et de l’obstétrique. L’expérience pratique était pourtant tout aussi cruciale pour ces hommes. La connaissance devait s’ancrer dans la pratique. « Je suis des plus réservés, s’exclamait Roederer, sur la possibilité de comprendre réellement le processus de l’accouchement si l’on n’assiste pas soi-même les parturientes, scrupuleusement et infatigablement. »
7Le désir de sauver les vies de mères et d’enfants n’avait pas seulement un but humanitaire, il correspondait aussi à un objectif politique. Il s’agissait de s’attacher le soutien du public éclairé et des bureaucrates qui, au xviiie siècle, étaient convaincus qu’une population nombreuse et en bonne santé constituait la base de la puissance des États sur le plan économique, fiscal et militaire [8]. C’est ce type de raisonnement qui, dans la seconde moitié du xviiie siècle, a permis de dégager l’argent nécessaire à la création de centres d’accouchement dans de nombreux États allemands et dans d’autres pays. Selon cette conception, il fallait d’urgence créer des maternités pour y assurer une formation clinique pratique en plus de la formation théorique. Dans certains endroits, on fonda des écoles ne formant que des sages-femmes ; dans d’autres, on formait surtout des étudiants en médecine en proposant aussi le plus souvent des cours séparés pour les sages-femmes.
8Par rapport à l’Angleterre et à la France, l’Allemagne présente la particularité d’avoir rattaché aux universités bon nombre des services d’accouchement créés au xviiie et au début du xixe siècle [9]. Le directeur était alors également professeur d’obstétrique, même si, dans les premiers temps, il lui fallait souvent enseigner aussi l’anatomie ou la chirurgie. En Allemagne, docteurs et médecins étaient traditionnellement formés à l’université et, pendant le siècle des Lumières, des efforts furent faits pour adapter les programmes aux récents développements de la médecine : de nouvelles institutions furent parfois créées dans ce but, comme par exemple le Collegium medico-chirurgicum de Berlin, école de formation des chirurgiens militaires, établie en 1725. Ces mutations bouleversèrent les universités, notamment celles qui, comme Göttingen (1733-1737), furent fondées dans l’esprit des Lumières [10]. C’est dans ce contexte que plusieurs universités allemandes créèrent des centres d’accouchement.
9Faisant partie de l’université, le centre d’accouchement de Göttingen fut financé par l’État, l’Électorat de Hanovre. Son objectif principal était d’apporter une formation pratique aux étudiants en médecine, il proposait en outre des cours aux femmes souhaitant devenir sages-femmes. C’était un établissement autonome et non le service d’un hôpital général. C’est seulement trente ans plus tard, en 1781, qu’un hôpital général devait être créé au sein de l’université [11].
10Les débuts de ce centre furent cependant très modestes : il ne comptait que deux chambres, situées dans un « hospice » du haut Moyen Âge qui accueillait les vieillards indigents. Les premières années, Roederer et ses étudiants mirent au monde dix à trente bébés par an. Vers 1780, le gouvernement fit détruire l’ancien bâtiment pour le remplacer, à grands frais, par un nouveau, spacieux et extrêmement élégant. La nouvelle construction n’abritait plus que la maternité (illustrations 1-2). Elle comptait sept chambres pour les femmes enceintes ou en couches, avec deux patientes par chambre et un lit individuel pour chacune. Il y avait aussi des chambres pour les sages-femmes en formation à l’hôpital ainsi que pour le personnel composé d’une fille de service, d’une sage-femme, d’un administrateur et du directeur. On avait ménagé beaucoup d’espace pour les couloirs et les cages d’escaliers, l’air frais et léger étant censé chasser les miasmes et donc éviter la propagation des maladies (illustration 3). Dans ce nouveau bâtiment, le nombre des accouchements atteignit quatre-vingts à cent par an. Ce chiffre restait cependant modeste par rapport à des maternités comme celles de Dublin, de Paris ou de Vienne, qui enregistraient chacune plus de mille naissances par an vers 1800 [12].
11En 1792, quelques mois après l’achèvement du bâtiment, un nouveau directeur et professeur d’obstétrique, Friedrich Benjamin Osiander (1759-1822), fut nommé. Il occupa ces fonctions pendant trente ans [13]. Tirant parti de la taille modeste de « son » hôpital, il vivait avec sa famille dans l’appartement du directeur, situé au dernier étage, et pouvait ainsi superviser l’établissement de près. Il était bien déterminé à le diriger exactement comme il l’entendait. L’administrateur, qui n’était pas médecin, était chargé de toutes les tâches économiques et administratives. La sage-femme de l’hôpital était responsable « de la supervision auxiliaire des femmes enceintes et des femmes venant d’accoucher » ainsi que « de l’ordre et de la propreté des quartiers de jour et de nuit » ; elle était chargée de la plupart des contacts avec les patientes, effectuait des actes chirurgicaux simples, comme l’administration d’un clystère, assistait le directeur lors des accouchements et prenait soin des nouveau-nés. Elle était clairement subordonnée au directeur [14]. Quant aux patientes, elles étaient bien sûr censées obéir au directeur, à l’administrateur et à la sage-femme.
12Une telle répartition des pouvoirs entre obstétricien et sage-femme n’est pas nécessairement liée à l’institution. C’est ce qui apparaît lorsque l’on établit une comparaison avec l’hospice de la maternité de Port-Royal à Paris, qui fut fondé vers 1790 pour remplacer l’office des accouchées de l’Hôtel-Dieu, où c’est la sage-femme en chef, et non l’« accoucheur en chef », qui assurait en fait la direction de la maternité au début du xixe siècle. Les professeurs de la faculté de médecine de l’université de Paris cherchèrent en vain à entrer à Port-Royal et à y former leurs étudiants. Port-Royal ne formait que des apprenties sages-femmes [15].
13La situation était tout à fait différente à l’université de Göttingen. Osiander assignait à la maternité trois objectifs qu’il classait par ordre de priorité : « Le centre d’accouchement de Göttingen a d’abord pour but de former des obstétriciens compétents, dignes du nom de Geburtshelfer [équivalent allemand d’« accoucheur »]. Son deuxième objectif est de former des sages-femmes, en particulier des sages-femmes se distinguant des sages-femmes ordinaires par leurs connaissances et leurs compétences. Enfin, son troisième objectif est de procurer un abri sûr aux femmes enceintes indigentes, mariées ou non, pour la période de leur accouchement et prodiguer à la mère et à l’enfant tout le soutien et l’aide nécessaires » [16].
Les patientes
14Il est arrivé à Osiander de définir de façon encore plus explicite la place des patientes. « Il est absolument faux de dire que cet hôpital existe pour le bien des filles mères. Pas du tout ! Les femmes enceintes, mariées ou non, sont ici pour le bien de l’établissement d’enseignement » [17]. L’hôpital n’était donc pas une institution d’aide sociale, mais un établissement scientifique et éducatif. C’est la raison pour laquelle ses portes étaient largement ouvertes : « Toute femme enceinte peut être admise dans cet établissement, mariée ou non, autochtone ou étrangère, chrétienne ou juive, blanche ou noire » [18]. Cette absence de préjugés, en contradiction frappante avec les principes appliqués pour l’aide aux démunis, qui excluaient généralement tous les non-autochtones, la réservant aux membres de la communauté [19], n’explique pas le fait qu’à la maternité les patientes étaient utilisées comme matériau d’enseignement, fondant ainsi une politique d’admission libérale.
15L’administrateur de l’hôpital consignait dans les registres d’admission (Aufnahmebücher) les informations personnelles concernant chaque patiente et ces registres confirment l’application de ces principes libéraux : 61 % des patientes étaient luthériennes, mais 28 % calvinistes, 10 % catholiques et 1 % juives [20]. Les étrangères surpassaient en nombre les résidentes de l’Électorat de Hanovre : 40 % des patientes venaient de lieux appartenant à Hanovre, mais 49 % venaient de Hesse-Kassel, dont la frontière n’était qu’à environ vingt kilomètres au sud de Göttingen ; 23 % avaient vécu ou travaillé dans la ville de Göttingen, qui comptait environ dix mille habitants ; 26 % venaient de la ville de Kassel, à environ quarante kilomètres, mais deux fois plus importante. Seulement 12 % des patientes avaient fait un trajet supérieur à cinquante kilomètres.
16Presque toutes les patientes présentaient une caractéristique commune : elles n’étaient pas mariées. Sur les quelque 3 600 femmes ayant accouché à l’hôpital de maternité de Göttingen entre 1791 et 1829, 2 % ont déclaré être mariées et 2 % encore ont déclaré qu’elles étaient veuves. Cependant quand il s’est agi de donner le nom du père de l’enfant, seulement 75 % des femmes mariées et 20 % des veuves ont indiqué que leur mari était le père. Par conséquent, environ 98 % des enfants nés à l’hôpital étaient des enfants illégitimes. La situation est comparable dans la plupart des centres d’accouchement d’Europe continentale, où la grande majorité des patientes n’étaient pas mariées [21].
17Au moins 69 % des patientes étaient domestiques (soit 93 % de celles pour lesquelles une profession a été indiquée). Presque partout en Allemagne, les domestiques pouvaient être renvoyées sans préavis lorsqu’elles étaient enceintes. Un peu plus de la moitié des patientes ont mentionné la profession de leur père : 41 % étaient des artisans, généralement parmi les plus pauvres comme les cordonniers, les tailleurs, les tisserands, 15 % étaient des journaliers, 10 % des soldats, 6 % des paysans. 5 % seulement de ces femmes venaient de la classe moyenne supérieure et étaient filles, bien que parfois illégitimes, de professeurs, d’ecclésiastiques ou d’officiers.
18Pour les femmes enceintes célibataires des classes défavorisées, l’hôpital était attrayant dans la mesure où il assurait le gîte et le couvert pendant la période difficile de l’accouchement. En hiver, le nombre des femmes demandant leur admission était plus important qu’en été. Le logement et la nourriture devaient y être d’assez bonne qualité car, à la fin du xviiie siècle et au début du xixe siècle, le gouvernement de Hanovre semble avoir fourni des fonds suffisants à l’hôpital, à la différence de ce que l’on peut observer au milieu du xixe siècle pour de nombreux autres centres d’accouchement, comme ceux de Marburg, de Munich et de Vienne. À Göttingen, entre 1791 et 1829, les patientes restaient à l’hôpital quarante-six jours en moyenne (deux fois plus longtemps qu’à la maternité de Port-Royal, à Paris, entre 1815 et 1826) [22]. En moyenne, elles restaient un mois avant et deux semaines après l’accouchement. Les femmes enceintes devaient s’occuper des accouchées et de leurs bébés et cet arrangement contribuait à réduire les coûts. Il est encore plus important de souligner qu’étudiants en médecine et apprenties sages-femmes utilisaient les femmes enceintes pour pratiquer des examens obstétriques.
Comme la plupart des centres d’accouchement allemands, mais à la différence des centres de Vienne, de Paris ou de Turin [23], Göttingen n’avait pas d’hospice des enfants trouvés. Les mères devaient ramener leur bébé chez elles. Si elles avaient diligemment filé pour le compte de l’hôpital pendant leur séjour, elles recevaient un petit pécule en partant, ce qui, aux dires d’Osiander, les aidait à éviter la mendicité sur le chemin du retour [24]. Les filles mères pouvaient voir une raison supplémentaire d’accoucher à l’hôpital de Göttingen dans la possibilité qui leur était offerte de satisfaire au rite de la pénitence religieuse imposée aux mères illégitimes dans la salle de prière de l’hôpital, presque sans témoins, plutôt que d’en subir l’humiliation devant leur communauté d’origine. Malgré tout, une petite proportion seulement des mères célibataires choisissaient d’accoucher à l’hôpital : en 1792-1793, par exemple, moins de 25 % des enfants illégitimes de Göttingen sont nés au centre d’accouchement. Il semble que les femmes qui choisissaient d’aller à l’hôpital étaient celles qui étaient privées de toute autre forme de soutien [25].
20Il faut également parler d’une autre catégorie de femmes enceintes dont le directeur sollicitait la présence à l’hôpital d’une façon qui ressemblait fort à de la publicité : « […] des arrangements spéciaux ont été prévus à l’intention des personnes qui sont disposées à payer leur gîte et leur couvert pour avoir un lit dans le plus grand secret et le plus complet anonymat. J’ai fait meubler deux des meilleures chambres du troisième étage, dans mon logement personnel, à cet effet » [26]. Elles ne semblent pas avoir été très nombreuses à répondre à cette invitation spéciale, puisque les registres d’admission de 1791 à 1822 font mention de seulement 15 cas (0,5 %) de patientes « anonymes » ou de patientes dont le séjour à l’hôpital était « à leurs propres frais » [27]. En revanche, la maternité de Vienne, fondée en 1784, disposait d’un service spécial pour les patientes payantes et, jusqu’en 1800, quelque 40 % des femmes pouvaient se permettre de choisir ce service. En 1820, ce pourcentage était descendu à 10 % et, après 1830, il devait tomber à 5 %. À Göttingen, comme à Vienne et dans d’autres hôpitaux disposant de services pour les patientes « secrètes » ou « payantes », ce groupe de femmes n’était pas utilisé comme objet d’enseignement [28].
21Les femmes mariées accouchaient chez elles avec l’aide d’une sage-femme, généralement secondée par d’autres femmes d’expérience, parentes ou voisines. La maternité de Göttingen ne prenait pas de patientes externes. Il arrivait cependant que le directeur soit appelé pour assister des parturientes en ville ou dans des villages voisins. Il s’agissait parfois d’appels d’urgence lorsque des complications intervenaient en cours d’accouchement, mais parfois aussi des femmes aisées – ou leur mari – préféraient faire appel au professeur d’obstétrique dès le début du travail, ou avant, plutôt qu’à une sage-femme ou en plus d’une sage-femme. Nous ne disposons malheureusement que de très peu d’informations sur la « clientèle privée » du directeur. En effet, contrairement aux accouchements se déroulant à l’hôpital, ces cas n’étaient pas entrés dans le « journal » de l’hôpital et n’étaient que très rarement mentionnés dans les nombreuses publications du directeur, puisque les femmes qui accouchaient chez elles ne pouvaient être utilisées pour la formation des étudiants en médecine [29]. Le professeur était obligé de tenir compte de leurs souhaits, de ceux de leur mari et de ceux des autres femmes présentes qui se flattaient de détenir savoir et expérience en matière d’accouchement [30]. Pour reprendre les mots d’Osiander, la « clientèle privée » devait être traitée avec « délicatesse » et cette délicatesse interdisait généralement la publication des cas [31].
La montée des obstétriciens universitaires
22À la maternité, les rapports d’autorité entre patient et médecin étaient inversés, exactement comme les relations de pouvoir entre chercheur et forces de la nature se trouvaient inversées dans les laboratoires de la fin du xixe siècle [32]. Tandis que la femme qui accouchait chez elle devait généralement payer la sage-femme ou le docteur, les femmes hospitalisées étaient redevables d’un traitement gratuit, du gîte et du couvert. De plus, elles venaient seules à l’hôpital et, selon le règlement intérieur mis au point par le directeur et dont une version imprimée était affichée sur la porte de chaque patiente, leur contact avec l’extérieur était strictement contrôlé. Les patientes ne pouvaient pas sortir sans l’autorisation du directeur et ne pouvaient avoir de visiteurs qu’avec le consentement et en la présence de l’administrateur ou de la sage-femme de l’hôpital. La femme se retrouvait donc seule face au directeur, au personnel et aux étudiants. Certains professeurs de médecine ont d’ailleurs critiqué les maternités justement pour ces raisons. « À l’hôpital, disaient-ils, les malades sont complètement soumis aux ordres du médecin et tout désir du docteur est exécuté avec la ponctualité la plus parfaite. » Ceci revient à dire que les étudiants voyaient à l’hôpital les choses « telles qu’elles devraient être » et ne se trouvaient confrontés aux choses « telles qu’elles sont vraiment » que lorsqu’ils traitaient des patientes chez elles [33].
23Le centre d’accouchement de Göttingen transformait donc les femmes en cas médicaux. La manière dont s’opérait cette transformation peut être retracée au jour le jour grâce aux registres journaliers (Tagebücher) de l’hôpital dans lesquels le directeur rédigeait une double page pour chaque cas [34]. L’ensemble de ces cas, réuni dans ces registres, représentait la connaissance accumulée par le directeur. Ces observations cliniques sont rédigées à la main selon une structure claire, définie par la perspective de l’obstétricien et du professeur. En revanche, les patientes n’ont pas laissé beaucoup de documents écrits et leurs expériences ne nous sont connues que par le filtre du directeur et de l’administrateur de l’hôpital.
24Le professeur Osiander utilisait donc le corpus des registres journaliers de l’hôpital pour ses publications. Il soumettait au public les observations cliniques qu’il jugeait particulièrement intéressantes. Dans ses publications, il décrivait aussi sa manière d’enseigner et de pratiquer l’obstétrique [35]. C’était une façon de faire connaître ses activités aux étudiants et aux docteurs susceptibles de suivre ses cours. En même temps il donnait à ses collègues et à d’autres experts l’occasion de procéder à une étude critique de ses travaux.
25Osiander se vantait de sa présence indéfectible à la clinique. « J’assiste à tous les accouchements, du début à la fin, de jour comme de nuit, sauf en cas d’empêchement dû à la maladie, à une visite dans un village ou à une autre affaire urgente » [36]. De fait, les protocoles d’accouchement consignés dans les registres montrent qu’il jouait un rôle déterminant à la clinique, même s’il pouvait arriver que la sage-femme se chargeât seule d’un accouchement imprévu, au milieu de la nuit. Dans l’immense majorité des cas, c’était le directeur qui officiait. Faisant allusion aux énormes maternités, comme celles de Vienne ou de Paris, le directeur de Göttingen affirmait avec assurance : « […] j’ai la ferme intention de tirer un maximum d’informations utilisables pour mon enseignement des naissances qui se déroulent ici. En procédant ainsi, cent naissances peuvent être plus instructives que mille dans un autre centre d’accouchement » [37].
26Chaque semestre, Osiander enseignait l’obstétrique à un groupe de trente à soixante étudiants dans la salle de conférences de l’hôpital. Son cours comprenait des démonstrations et des exercices réalisés sur un mannequin, un bassin féminin recouvert de cuir [38]. Le corps d’un bébé mort-né conservé dans de l’alcool représentait l’enfant. Deux fois par an, Osiander donnait un cours séparé, d’une durée d’un trimestre, aux élèves sages-femmes. Celles-ci étaient en général entre trois et huit. Elles s’exerçaient également sur le mannequin, mais, contrairement aux étudiants en médecine, elles n’utilisaient jamais d’instruments.
27L’hôpital de maternité avait donc l’avantage de permettre une expérience pratique : une à deux fois par semaine, des groupes de huit étudiants environ procédaient à un examen externe et interne sur les femmes enceintes [39]. C’est ainsi qu’ils devaient apprendre à déterminer l’avancement de la grossesse et la position du fœtus. L’essentiel de la formation pratique était cependant la présence aux accouchements. Osiander décrit d’ailleurs en détail la façon dont il organisait cette part délicate de la formation. Lorsque le travail avait commencé et que l’ouverture de l’orificium uteri atteignait quatre doigts, les étudiants étaient appelés par la fille de service de l’hôpital, qui, à cette occasion, pouvait compter recevoir un pourboire de chacun d’entre eux [40]. La parturiente était alors conduite de son lit jusqu’à la salle de naissance et placée sur la chaise d’accouchement. Les étudiants se rassemblaient dans la pièce voisine ainsi que les apprenties sages-femmes pendant leurs périodes de cours. Osiander faisait entrer certains des étudiants les plus avancés dans la salle d’accouchement et leur faisait examiner la patiente. Ils lui communiquaient leurs conclusions quant à la position de l’enfant et à l’avancement du travail. Le professeur expliquait ensuite la situation à l’auditoire dans une pièce voisine, en utilisant le mannequin et une tête de bébé factice. Il montrait la position de l’enfant et indiquait les éventuels obstacles à l’accouchement ainsi que les facteurs nécessitant une intervention. Il expliquait ensuite ce qu’il avait décidé de faire. Comme il le souligne dans ses publications, c’est lui qui prenait la décision finale.
28Si Osiander avait choisi de « laisser faire la nature », il demandait à l’une des apprenties sages-femmes de procéder à l’accouchement. S’il optait pour une aide « artificielle », il appelait l’un des étudiants les plus avancés. Tous pénétraient alors dans la salle d’accouchement. La partie supérieure du corps de la parturiente était cachée par un rideau vert, destiné non seulement à la protéger de la lumière aveuglante, mais aussi à lui éviter « la vue gênante des nombreux spectateurs » : « autant que les circonstances le permettaient, la honte était épargnée » à la patiente. Elle était « dénudée des pieds jusqu’au bas-ventre pour permettre à l’ensemble du public d’observer le déroulement des opérations et le type d’assistance apporté ». La sage-femme de l’hôpital se tenait à ses côtés et « lui indiquait comment pousser correctement au moment des contractions ». Le professeur était assis à côté de l’apprentie ou de l’étudiant qu’il avait choisi pour procéder à l’accouchement. Il dirigeait « l’entreprise » et prenait lui-même les opérations en main pour montrer la bonne manière de procéder dès que l’officiant rencontrait des difficultés ou commettait une erreur.
29Osiander, fier de la spécificité de son approche de l’obstétrique, insistait sur le rôle actif de l’accoucheur. Il soulignait également ses responsabilités en tant que formateur universitaire, et, à ce titre, il considérait qu’il était de « son devoir » de faire de ses étudiants des « aides » à la naissance (Geburtshelfer) compétents plutôt que de simples observateurs n’ayant rien d’autre à proposer que « d’attendre avec une “résignation quasi animale” que la nature fasse son office » [41]. Osiander adopte ici des modes de pensée dichotomiques qui renvoient explicitement à la différence des sexes. De fait, la science des Lumières a justement cherché à justifier ce genre de dichotomies par des raisons biologico-médicales : culture et nature étaient perçues comme des contraires, correspondant aux polarités homme-femme, activité-passivité et raison-émotions [42]. Osiander affirmait ainsi que « l’assistance artificielle à l’accouchement était réservée au sexe mâle » alors que le rôle des sages-femmes se limitait en principe à procéder aux accouchements « naturels » [43]. La plupart des collègues allemands d’Osiander partageaient ces vues [44]. Plus originale était sa ferme conviction qu’« une opération au forceps, lorsqu’elle est effectuée avec compétence, est la première et la meilleure assistance en cas d’accouchement difficile et prolongé ». Il indiquait clairement dans ses publications qu’il laissait rarement passer ce genre de situation, « due à l’enroulement du cordon ombilical autour du fœtus ou à une obstruction du premier degré, sans en profiter pour procéder à une application du forceps soit par [lui-même] devant les étudiants, soit par un étudiant ayant déjà acquis une bonne pratique sur le mannequin » [45]. En fait, l’utilisation du forceps ne pouvait s’acquérir que par une pratique répétée et au bénéfice des conseils directs d’un praticien expérimenté [46]. Une naissance pouvait prendre de nombreuses heures. Osiander rapporte dans ses écrits qu’en professeur dévoué il prenait plaisir aux discussions fructueuses qu’il avait avec ses étudiants pendant le déroulement de l’accouchement. Par ailleurs, il profitait également de ce temps pour rédiger le compte rendu de naissance consigné dans le registre de l’hôpital [47].
30Dans ces comptes rendus de naissance, rédigés du point de vue de l’obstétricien, le rôle actif est attribué non à la parturiente, mais à l’accoucheur [48]. De plus, la sage-femme de l’hôpital et les apprenties sages-femmes y sont souvent mentionnées comme des « auxiliaires ». Les « manœuvres » étaient toujours effectuées par des participants masculins, soit par Osiander lui-même, soit par l’un des étudiants ou des médecins qui suivaient son enseignement. Dans ce dernier cas, le nom de l’étudiant ou du médecin était consigné dans le registre bien qu’il fût parfaitement clair qu’Osiander détenait l’autorité décisionnelle : « J’ai demandé d’aider la parturiente » de telle et telle façon tandis que M. Untel réalisait la manœuvre.
31À de rares exceptions près, Osiander n’indiquait pas expressément dans le registre la présence à l’accouchement du groupe complet de ses étudiants et apprenties. Dans la mesure ou ceux-ci ne faisaient qu’observer, il ne voyait pas de raison de les mentionner dans le compte rendu, mais il ne se cachait aucunement de transformer les accouchements en situations de formation. « À des fins de démonstration ou d’essai, j’ai d’abord appliqué le forceps moi-même, je l’ai retiré et [puis] j’ai demandé à M. Fischer d’appliquer le forceps » [49]. Les entrées montrent fréquemment que les opérations étaient menées selon le principe des essais et erreurs. « J’ai […] fait appliquer le forceps et comme H [err] Br [am] n’y arrivait pas, j’ai pris les choses en mains, il a effectué la première traction et moi la dernière. » L’accouchement pouvait être compliqué par des tentatives maladroites : « La tête, qui était bien placée, n’avançait pas. J’ai donc demandé à M. Kurz d’appliquer le forceps. Tandis qu’il introduisait la cuiller du côté gauche, la tête s’est probablement tournée vers l’arrière car M. Kurze a dû s’y prendre à plusieurs fois pour appliquer le forceps […] » [50]. Le journal ne mentionne que rarement les conséquences douloureuses pour la femme de certains efforts maladroits : « Comme M. Pauli avait levé le forceps trop haut, il est ressorti brusquement, déchirant le périnée en deux […]. À l’étonnement général, elle [la patiente] n’a pas dit un mot » [51].
Dans une brochure distribuée à ses étudiants, Osiander indique qu’une minorité seulement des manœuvres au forceps effectuées dans son hôpital au cours du semestre précédent était motivée par une « urgente nécessité » tandis que la plupart avaient pour but de faciliter un accouchement long et douloureux ou avaient servi de formation et de travaux pratiques pour les étudiants [52]. Certains de ces derniers cas sont signalés sans ambiguïté dans le registre. « Accouchement effectué avec forceps à titre d’exercice. Le docteur Hartmann, médecin du district de basse Lusace a effectué la manœuvre. Bien » : c’est le contenu d’une des courtes annotations en latin qu’Osiander inscrivait en marge de chaque compte rendu de naissance [53]. Le forceps était certes son instrument favori, mais il expliquait également d’autres techniques à ses étudiants. On devinera facilement lequel des instruments présentés s’avérait le plus efficace. « La tête n’avançait pas, j’ai montré à ces messieurs l’application du vectis, et en quoi il se différencie du forceps. Comme la tête ne progressait pas avec le vectis, j’ai appliqué le forceps et sorti la tête en deux tractions […] » [54].
33Le professeur restait cependant réceptif aux vœux et demandes de ses étudiants. « Ces messieurs ont souhaité que je leur montre le placement et l’accouchement à l’anglaise. [La patiente] a donc été placée sur le lit d’accouchement, au lieu de la chaise, et, au bout d’un certain temps, la tête a été sortie par mes soins après environ dix tractions de forceps tandis que la parturiente était allongée sur le côté gauche. Le placenta a également été retiré dans cette position » [55]. Osiander aimait exhiber ses grandes compétences techniques devant ses étudiants. Pour une naissance qui s’annonçait particulièrement délicate en raison de l’étroitesse et de l’inclinaison du bassin, il constata en introduisant sa main dans l’utérus que le cordon ombilical était enroulé plusieurs fois autour du cou du bébé. Avec sa main, le professeur fit passer le cordon par-dessus la tête de l’enfant et réussit ainsi à enlever deux des trois tours. À chaque fois, il demanda à deux des étudiants d’introduire leurs mains en cours de manipulation « et leur fit sentir le cordon en boucle sur l’arrière de la tête et confirme le bien-fondé de la manœuvre qui avait été contestée par d’autres » [56]. Dans un autre cas, il s’agissait cette fois de la naissance de jumeaux, Osiander introduisit sa main dans l’utérus et « frappa sur la paroi interne (klopfte innen an) pour que les étudiants pussent voir à l’extérieur jusqu’où [sa] main avait pénétré dans l’utérus ». « Puis j’approchai ma main de la bouche de l’enfant et y introduisis facilement mon index. L’enfant mordit mon doigt, déplaça sa langue vers l’avant et le côté tandis que je la lui chatouillai en quelque sorte du bout du doigt » [57].
Osiander signale à l’occasion qu’il s’est efforcé d’accélérer ou de ralentir l’accouchement en fonction de l’emploi du temps de ses étudiants. Vers midi le 13 juin 1811, Margaretha Schäffer « a été placée sur la chaise d’accouchement, mais elle avait peu de contractions et comme ces messieurs avaient un cours à quatorze heures, j’ai demandé à M. Möhring d’utiliser le forceps […]. » Une autre fois, « la poche des eaux s’est rompue » à six heures du matin alors qu’Osiander faisait ses préparatifs pour « sortir l’enfant par les pieds ». « J’ai immédiatement introduit ma main entière dans le vagin pour empêcher le liquide amniotique de s’écouler et j’ai attendu que les autres étudiants fussent présents ; au bout d’une demi-heure, alors que j’avais eu du mal à maintenir ma main droite plus longtemps en place, j’ai sorti un pied après l’autre, d’abord le gauche ensuite le droit […] » [58].
35Il est clair que la pratique d’Osiander a été fortement influencée par le fait qu’il dirigeait un centre de formation. Il a probablement considéré que, dans leur pratique ultérieure, la plupart de ses étudiants auraient sans doute davantage à intervenir pour des urgences que pour des naissances normales [59]. Par ailleurs, sa conception de la division du travail entre accoucheur et sage-femme et sa façon d’insister sur les risques inhérents à l’accouchement ont influencé son approche. Il s’est efforcé d’utiliser son « art » de l’obstétrique pour contrôler autant que possible l’imprévisible processus de la naissance [60]. Toutes ces raisons ont amené Osiander à faire une utilisation du forceps considérée comme extrême à la fois par ses contemporains et par les obstétriciens qui ont suivi. Sous sa direction, le forceps fut utilisé à la maternité de Göttingen pour 40 % des accouchements, d’autres manœuvres furent effectuées dans 6 % des cas (illustration 4) [61].
36C’est dans cette optique que, tout en reconnaissant en lui l’un des pères fondateurs de l’obstétrique, Osiander a formulé certaines critiques sur la pratique de Roederer. En étudiant les rapports cliniques laissés par son prédécesseur (1751-1763), Osiander constata en effet qu’il avait « laissé faire la nature » (der Natur überlassen) pour 205 des 232 accouchements effectués à l’hôpital de Göttingen. Dans 88 % des cas, Roederer et ses étudiants se sont contentés d’apporter une « assistance ordinaire » et de faire « ce qu’une sage-femme est par ailleurs habituée à faire pour une délivrance naturelle ». Pour Osiander, bon nombre de ces cas auraient cependant « mérité une aide de l’art » (Hülfe der Kunst) et il en concluait que son prédécesseur n’était pas encore familiarisé avec l’utilisation du forceps [62]. En fait, Roederer avait choisi une approche de l’obstétrique différente de la sienne. Dans sa conférence inaugurale, il avait souligné que le médecin, en tant qu’accoucheur, pouvait réduire la plupart des obstacles « d’une main douce », au contraire du chirurgien traditionnel à qui l’on faisait appel en cas d’urgence et qui avait recours à des instruments métalliques pour sauver la mère en tuant l’enfant qu’elle portait. L’opposition entre l’approche de l’accoucheur et celle de la sage-femme était donc bien plus ambiguë chez Roederer que chez Osiander. Selon Roederer, les sages-femmes étaient tantôt trop actives tantôt trop passives et, bien sûr, toujours dans l’erreur [63].
37La divergence entre Roederer et Osiander montre que la prédilection pour l’intervention et les instruments n’allait pas nécessairement de pair avec la pratique masculine de l’obstétrique, pas plus qu’avec l’institution de la maternité [64]. Ce point apparaît encore plus clairement si l’on considère la théorie et la pratique d’un adversaire d’Osiander, Johann Lukas Boër (1751-1835), professeur d’obstétrique et directeur de la maternité de Vienne [65]. Boër avait mis sur pied un programme d’« accouchement naturel » établissant des critères très stricts limitant l’intervention. Il appliqua ses principes au grand hôpital de Vienne de façon aussi rigoureuse qu’Osiander imposa sa propre approche à la clinique de Göttingen. Le taux d’utilisation des forceps à l’hôpital de Boër était de 0,4 %, soit cent fois moins que dans celui d’Osiander. Remarquons au passage que les divergences entre ces deux professeurs donnèrent lieu à un débat enflammé qui divisa les obstétriciens de l’Europe entière, et tout particulièrement les Anglais et les Français [66].
38Les publications d’Osiander étonnent par leur franchise et leur spontanéité. Ses déclarations sur le rôle des patientes de la clinique apparaissent choquantes a posteriori : « Le but absolu de cette institution est de fournir aux étudiants en obstétrique et aux sages-femmes l’occasion d’apprendre par l’observation et la pratique et donc de former de véritables obstétriciens (wahre […] Geburtshelfer) et sages-femmes qui soient utiles à l’humanité ; un autre but est de fournir à l’instructeur une occasion de montrer les principes de l’obstétrique “ au naturel ”. Par conséquent, les femmes enceintes et les parturientes qui sont admises dans notre hôpital sont considérées, en quelque sorte, comme des mannequins vivants sur lesquels est effectué tout ce qui peut être utile aux étudiants et aux sages-femmes et faciliter le travail de l’accouchement (tout en prenant le plus grand soin de protéger la santé et la vie des patientes et de leur bébé) » [67].
Les réactions des patientes
39Osiander n’hésitait donc pas à transformer femmes enceintes et parturientes en cas cliniques et à les utiliser comme mannequins d’exercice. Il semble cependant que les femmes concernées, malgré une situation sociale et personnelle souvent désespérée, ont parfois réussi à imposer certaines limites à ce projet, même dans le cadre de l’hôpital [68]. Un tiers des femmes demandant leur admission n’étaient pas immédiatement hospitalisées, mais étaient renvoyées chez elles pour quelques jours ou quelques semaines lorsque leur terme était encore lointain et que l’hôpital disposait déjà d’un nombre de femmes enceintes suffisant pour les examens des étudiants. Un cinquième de ces femmes ne revenaient pas (soit 6 % de l’ensemble des femmes enregistrées). Il semble qu’elles aient voté avec leurs pieds et qu’après avoir subi le premier examen du directeur, elles en aient déjà eu assez de l’hôpital. D’autres encore, après avoir été hospitalisées, ont quitté l’hôpital avant d’avoir accouché. Dans ce cas, elles devaient payer leur séjour, en général un taler par semaine, soit une somme considérable pour une servante ou une femme indigente – la fille de service de l’hôpital ne touchait par exemple que dix à douze talers « par an » ! Il n’est donc guère surprenant de constater que 7 femmes seulement ont quitté l’hôpital avant l’accouchement en payant leur séjour sur la période de 1791 à 1829. En revanche, les registres d’entrée indiquent que 32 femmes enceintes ont pris la poudre d’escampette sans payer (1 % de l’ensemble des patientes).
40D’autres femmes contrarièrent le directeur en arrivant avec retard à l’hôpital. 10 % de l’ensemble des patientes furent admises le jour même de leur accouchement. Pour la plupart, le travail avait déjà commencé à leur arrivée et certaines se présentèrent vraiment au dernier moment.
Maria Christina Brunsin, vingt-neuf ans, a déclaré, le 1er décembre, qu’elle pensait accoucher quinze jours après Noël. Après l’avoir examinée, le directeur nota dans le journal que la naissance était imminente mais la laissa cependant rentrer chez elle. Le 11 décembre, « elle arriva à l’hôpital à une heure du matin, en plein travail et était à peine entrée dans la pièce qu’elle donnait naissance à un garçon ». Le protocole d’accouchement poursuit : « Elle a prétendu être venue de Bovenden [le village où elle était domestique, situé à environ six kilomètres de Göttingen] en plein travail, mais, en rouée putain qu’elle est, semble avoir intentionnellement attendu le dernier moment pour que personne ne pût plus être appelé. Fin de l’accouchement avant deux heures du matin, Frau Härenkindin s’en est occupée », en tant que sage-femme de l’hôpital. Il était extrêmement rare qu’Osiander se livrât à de tels écarts de langage à l’égard d’une patiente, d’autant qu’il n’avançait aucune preuve à l’appui de son accusation de prostitution. Le fait que cette femme eût été enceinte une deuxième fois sans être mariée n’avait rien d’exceptionnel parmi les patientes de l’hôpital. Il semble que son crime résidait surtout dans sa volonté d’utiliser l’établissement sans laisser au directeur et à ses étudiants la possibilité d’assister à l’accouchement « Malae notae mulier », une femme de mauvaise réputation, comme le conclut Osiander sans mâcher ses mots [69].
42Le directeur ne devait pas seulement veiller à ce que les femmes arrivent assez tôt et ne prennent pas la poudre d’escampette avant d’accoucher, il avait encore à faire face à d’autres problèmes de discipline. Même auprès des femmes hospitalisées, il semble qu’il n’arrivait pas toujours à obtenir les informations qui auraient été nécessaires au médecin et à l’obstétricien.
Cet état de fait est patent dans certains cas, notamment pour la mort de Maria Juliana Libertin, née Meisterin, trente ans. Veuve d’un forgeron, elle arriva à l’hôpital le 7 décembre 1800 et fut immédiatement admise. Elle donna naissance à un fils le 17 janvier 1801 et mourut le 10 février de la même année [70]. Le diagnostic initial faisait état d’une « fièvre puerpérale froide ». L’autopsie devait cependant révéler « un énorme abcès » allant de la symphyse pubienne à la cuisse gauche. Dans le bulletin clinique qu’Osiander ne rédigea probablement qu’après sa mort, il indiqua : « Dès le début, dès son admission, elle avait une haleine très malodorante, son urine et sa transpiration sentaient sans doute aussi mauvais car, aux dires des sages-femmes et des autres femmes enceintes, l’odeur de la chambre était difficile à supporter en y entrant le matin. » Le docteur avait lui-même remarqué son haleine, peut-être au moment de l’examen, mais n’était pas allé dans sa chambre, en tout cas pas le matin. Après tout, la « supervision auxiliaire » des femmes et des dortoirs était de la responsabilité de la sage-femme de l’hôpital [71]. Osiander poursuivait : « Elle a déclaré aux sages-femmes, déjà au moment de sa grossesse, que lorsqu’elle avait dix-huit ans elle était tombée en avant sur un morceau de bois et qu’à la suite de cette chute, une tumeur de la taille d’un poing s’était développée sur son bas-ventre entre les jambes et qu’elle n’en avait rien dit à personne pendant longtemps […] et qu’elle avait été malade pendant un bon bout de temps. Par la suite elle s’était mariée. » Une mention fut ajoutée en marge : « Son mari l’aurait frappée au bas-ventre avec un marteau devant une enclume et depuis cette époque elle aurait eu des douleurs dans le pied gauche et dans les reins. » Aux « sages-femmes », probablement aussi aux apprenties, elle avait parlé de ses souffrances, peut-être d’ailleurs sans leur dire toute la vérité car il est bien possible que l’histoire de l’accident et celle du mari violent soient deux versions du même événement. Au médecin cependant elle n’avait rien dit. Il devait l’apprendre des sages-femmes après sa mort. Faut-il en conclure qu’il existait dans l’hôpital une sphère féminine à laquelle le directeur n’avait pas immédiatement accès ?
Certaines femmes se débrouillèrent même pour accoucher sans assistance dans la journée. Ces cas laissent supposer que le directeur était loin d’exercer un contrôle absolu sur ses patientes et que certaines d’entre elles s’arrangèrent pour utiliser l’hôpital d’une façon contraire aux objectifs officiels. Il est évident que cela aurait difficilement été possible sans le concours au moins tacite des autres patientes. Les « journaux » du début du xixe siècle font explicitement état de parturientes essayant de « cacher leur travail » à hauteur de 4 % de l’ensemble des accouchements. Ce n’était certes pas un phénomène de masse, mais ces « tromperies » contrariaient particulièrement le directeur dans la mesure où ces femmes essayaient de soustraire à l’établissement de formation ce qu’elles lui devaient en compensation du logement et de la nourriture qui leur étaient gratuitement fournis.
44À l’inverse, certaines femmes, après un premier accouchement, revinrent à la maternité de Göttingen une deuxième, une troisième, voire une quatrième ou même une cinquième fois. Ces cas n’avaient d’ailleurs rien d’exceptionnel. Selon les registres d’admission, entre 1791 et 1829, 11 % des accouchées avaient déjà donné naissance dans l’établissement. Il est intéressant de noter qu’il est difficile de faire clairement la part entre patientes de « bonne volonté » et de « mauvaise volonté » : en effet certaines récidivistes essayèrent également de cacher leur travail. C’est notamment le cas d’Anna Maria Ostermeyerin, et Christina Löfflerin avait déjà donné naissance à deux enfants, nés tous les deux à l’hôpital de Göttingen, avant d’essayer de cacher son travail en 1800.
45Göttingen témoigne de l’influence des maternités en Allemagne, dans le développement de l’obstétrique masculine et dans la transformation de l’obstétrique en « science ». En cela, Göttingen est nettement plus représentatif de la conception traditionnelle du rôle des maternités que, par exemple, Port-Royal qui ne formait que des sages-femmes. Malgré tout, cette maternité était loin de réussir à transformer les femmes en simples cas ou en sujets d’expérimentation de la science obstétrique naissante. Les femmes qui avaient décidé d’accoucher à l’hôpital s’efforcèrent, autant que possible, d’utiliser l’institution selon leurs propres objectifs. En ce qui concerne la relation entre médecins et sages-femmes, le tableau qui se dessine à l’issue d’une étude plus approfondie des sources allemandes s’avère également plus complexe qu’on n’aurait pu s’y attendre. Jusqu’au xxe siècle et, en dépit d’attaques parfois acerbes contre les sages-femmes traditionnelles, les obstétriciens allemands, y compris ceux de l’université de Göttingen, n’ont jamais vraiment eu l’intention de les remplacer par des docteurs en médecine. Le nombre des docteurs était bien trop restreint pour leur permettre de procéder à tous les accouchements et la plupart des familles étaient bien trop pauvres pour payer les honoraires d’un homme ayant une formation universitaire [72]. Les docteurs voulaient superviser et instruire les sages-femmes, non prendre leur place. C’est la raison pour laquelle même les maternités universitaires formaient pour l’essentiel des étudiants en médecine et des sages-femmes. La majorité des docteurs n’étaient prêts à s’occuper eux-mêmes des accouchements que lorsqu’il s’agissait de patientes « privées » aisées ou de cas délicats. Il ne s’agissait pas tant d’une nouvelle division du travail entre sages-femmes et hommes de médecine que d’un changement dans la répartition du pouvoir et du savoir faisant autorité.
46Dès la fin du xviiie siècle et de façon plus claire encore dans la deuxième moitié du xixe siècle, les directeurs des maternités et les professeurs d’obstétrique allemands ont atteint leur but : être reconnus, au moins par les gouvernements et le public masculin instruit, comme de véritables experts en matière d’accouchement. Les raisons de ce succès méritent d’être étudiées plus avant. En effet, jugées à l’aune de leur propre objectif, à savoir sauver la vie des mères et des enfants, leurs réalisations ne sont pas vraiment convaincantes. Dans toute l’Europe, le taux de mortalité maternelle à l’hôpital était supérieur à celui des accouchements pratiqués normalement à domicile par les sages-femmes. Il est vrai que les chiffres du centre d’accouchement de Göttingen sont meilleurs que ceux de services plus grands. Cependant la mortalité maternelle a augmenté dans les hôpitaux vers le milieu du xixe siècle [73]. Ces chiffres étaient bien connus des experts et faisaient l’objet de débats publics [74]. Quelles que soient les réalisations à mettre au crédit des maternités des xviiie et xixe siècles, la réduction de la mortalité maternelle n’en fait pas partie, en tout cas pas en ce qui concerne les accouchements effectués entre les murs de l’hôpital.
47Traduit de l’anglais par Françoise Wirth
48Une version précédente du présent article a été publiée en anglais dans Social History of Medicine, 14, 2001, p. 59-78.
Notes
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[1]
Voir par exemple H. Fasbender, Geschichte der Geburtshilfe, Iéna, 1906, p. 146. Cette conception se trouve déjà chez E. C. J. von Siebold, Versuch einer Geschichte der Geburtshülfe, vol.2, Berlin, 1845, p. 416, 485-486 ; trad. française, Essai d’une histoire de l’obstétricie, 3 vol., Paris, 1891-1892.
-
[2]
Voir par exemple J. Donnison, Midwives and Medical Men. A History of Inter-Professional Rivalries and Women’s Right, Londres, 1977 ; U. Frevert, « Frauen und Ärzte im späten 18. und frühen 19. Jahrhundert : zur Sozialgeschichte eines Gewaltverhältnisses », A. Kuhn et J. Rüsen (sous la dir. de), Frauen in der Geschichte II, Düsseldorf, 1982, p. 177-210 ; M. Metz-Becker, Der verwaltete Körper. Die Medikalisierung schwangerer Frauen in den Gebärhäusern des frühen 19. Jahrhunderts, Francfort-sur-le-Main, 1997.
-
[3]
H. Wehl, Die Entwicklung der Geburtshilfe und Gynäkologie an Hand der Geschichte der Göttinger Universitäts-Frauenklinik in den Jahren 1751-1861, Göttingen, 1931 ; H. Martius (sous la dir. de), Die Universitäts-Frauenklinik in Göttingen von ihrer Gründung im Jahre 1751 […] bis 1931, Leipzig, 1931 ; H Martius (sous la dir. de), Die Universitäts-Frauenklinik in Göttingen von ihrer Gründung im Jahre 1751 […] bis 1951, Stuttgart, 1951 ; W. Kuhn et U. Tröhler (sous la dir. de), Armamentarium obstetricium Gottingense. Eine historische Sammlung zur Geburtsmedizin, Göttingen, 1987.
-
[4]
J.-P. Lefftz, L’Art des accouchements à Strasbourg et son rayonnement européen de la Renaissance au siècle des Lumières, Strasbourg, 1985, p. 51 et suiv. et 65 et suiv. ; J. Gélis, La Sage-femme ou le médecin. Une nouvelle conception de la vie, Paris, 1988, p. 297 et suiv.
-
[5]
Sur Roederer, voir L. Ramsauer, « Johann Georg Roederer, der Begründer der wissenschaftlichen Geburtshilfe », Vorarbeiten zur Geschichte der Göttinger Universität und Bibliothek, 22, 1937, p. 1-30, en particulier p. 8-9, et aussi pour ce qui suit et J. St. Pütter, Versuch einer academischen Gelehrten-Geschichte von der Georg-Augustus-Universität zu Göttingen, vol.1, Göttingen, 1765, p. 58-60. Sur la coopération européenne voir J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 291 et suiv.
-
[6]
Il ne s’agissait pas d’une chaire de professeur à part entière, mais plutôt d’assistant.
-
[7]
J. G. Roederer, Oratio de artis obstetriciae praestantia […], Göttingen, 1752 ; trad. allemande, W. Ebel (sous la dir. de), Göttinger Universitätsreden aus zwei Jahrhunderten, 1737-1934, Göttingen, 1978, p. 33-43.
-
[8]
Voir J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 65 et suiv. ; U. Frevert, « Frauen und Ärzte », p. 179 et suiv.
-
[9]
Enquêtes : H.-C. Seidel, Eine neue « Kultur des Gebärens ». Die Medikalisierung von Geburt im 18. und 19. Jahrhundert in Deutschland, Stuttgart, 1998 ; A. Karenberg, « Lernen am Bett der Schwangeren. Zur Typologie des Entbindungshauses in Deutschland (1728-1840) », Zentralblatt für Gynäkologie, 113, 1991, p. 899-912 ; H.-H. Eulner, Die Entwicklung der medizinischen Spezialfächer an den Universitäten des deutschen Sprachgebietes, Stuttgart, 1970, p. 283-294.
-
[10]
T. H. Broman, The Transformation of German Academic Medicine, 1750-1820, Cambridge, 1996, p. 26-66 ; J. Geyer-Kordesch, « German Medical Education in the 18th Century : The Prussian Context and its Influence », W. F. Bynum et R. Porter (sous la dir. de), William Hunter and the 18th-Century Medical World, Cambridge, 1985, p. 177-205.
-
[11]
I. von Bueltzingsloewen, Machines à instruire, machines à guérir : les hôpitaux universitaires et la médicalisation de la société allemande, 1730-1850, Lyon, 1997 ; H. Winkelmann, « Das akademische Hospital in Göttingen von 1781 bis 1850. Zur Geschichte der Göttinger Universitätsklinik », thèse de doctorat en médecine, Göttingen, 1981. Il y a d’autres exemples d’universités allemandes (mais c’est loin d’être le cas pour toutes) où la maternité a été le premier hôpital à être mis sur pied. Voir A. Karenberg, « Lernen… », art. cit., p. 904 ; Lernen am Bett der Kranken : Die frühen Universitätskliniken in Deutschland, 1760-1840, Hürtgenwald, 1997.
-
[12]
I. Campbell Ross, Public Virtue, Public Love : The Early Years of the Dublin Lying-in Hospital The Rotunda, Dublin, 1986 ; M. DeLacy, « Puerperal Fever in 18th-Century Britain », Bulletin of the History of Medicine, 63, 1989, p. 521-556, en particulier p. 545 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital au xixe siècle, Paris, 1999, p. 226-230 ; « Perdre la vie en la donnant : La mortalité maternelle à Port-Royal, 1815-1826 », Annales de démographie historique, 1994, p. 237-260, en particulier p. 238-239 ; I. Fischer, Geschichte der Geburtshilfe in Wien, Leipzig, 1909, p. 194, 485 et suiv.
-
[13]
W. Egenolf, « Friedrich Benjamin Osiander, Ordentlicher Professor der Arzneiwissenschaft und Direktor der Kgl. Hannoverschen Entbindungsanstalt und des Instituti Clinici der Universität Göttingen von 1792-1822 », Vorarbeiten zur Geschichte der Göttinger Universität und Bibliothek, 22, 1937, p. 31-58.
-
[14]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten für die Heilkunde und Geburtshülfe aus den Tagebüchern der Königlichen practischen Anstalten zu Erlernung dieser Wissenschaften in Göttingen ausgehoben, vol.1, 1, Göttingen, 1794, p. 87-89.
-
[15]
S. Beauvalet-Boutouyrie, « Die Chef-Hebamme : Herz und Seele des Pariser Entbindungshospitals von Port-Royal im 19. Jahrhundert », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt. Eine Kulturgeschichte, Munich, 1998, p. 221-243 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 124-142. Voir E. Labouvie, Beistand in Kindsnöten : Hebammen und weibliche Kultur auf dem Land, 1550-1910, Francfort-sur-le-Main, 1999, p. 271, 285-288, sur l’influence du modèle de Port-Royal sur la maternité de Trèves pendant la période de l’administration française.
-
[16]
F. B. Osiander, Annalen der Entbindungs-Lehranstalt auf der Universität zu Göttingen vom Jahr 1800 […], vol.1, 1, Göttingen, 1800, p. ix.
-
[17]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xci. Cette affirmation est en contradiction complète avec les principes établis par les directeurs d’une œuvre de bienfaisance britannique, financée par des bienfaiteurs privés comme la Royal Infirmary d’Édimbourg. Même la faculté de médecine de l’université d’Édimbourg, qui utilisait l’établissement pour la formation, reconnaissait que le « bien-être des patientes » était la première priorité et non « le contentement des professeurs » ou « l’instruction des étudiants ». Voir G. B. Risse, Hospital Life in Enlightenment Scotland : Care and Teaching at the Royal
Infirmary of Edinburgh, Cambridge, 1986, p. 250 et p. 272-273. Sur la formation médicale à l’université d’Édimbourg et dans le système de marché des hôpitaux londoniens, voir L. Rosner, Medical Education in the Age of Improvement : Edinburgh Students and Apprentices, 1760-1826, Édimbourg, 1991 ; S. C. Lawrence, Charitable Knowledge : Hospital Pupils and Practitioners in Eighteenth-Century London, Cambridge, 1996 ; pour Glasgow voir J. Geyer-Kordesch et F. Macdonald, Physicians and Surgeons in Glasgow : The History of the Royal College of Physicians and Surgeons of Glasgow 1599-1858, Londres, 1999, p. 251-292. -
[18]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xc.
-
[19]
J.-L. Brockmann, « Friedrich Benjamin Osianders Bericht “Über die Ursachen, warum so viele uneheliche und verlassene Kinder von Zeit zu Zeit der Stadt Göttingen zur Last fallen” », Göttinger Jahrbuch, 30, 1982, p. 161-180. Voir M. Lindemann, « Maternal Politics: The Principles and Practice of Maternity Care in 18th-Century Hamburg », Journal of Family History, 9, 1984, p. 44-63, en particulier p. 54 et suiv. ; C. Sachße et F. Tennstedt, Geschichte der Armenfürsorge in Deutschland, vol.1, Stuttgart, 1980, p. 110-111.
-
[20]
J. Schlumbohm, « “Verheiratete und Unverheiratete, Inländerin und Ausländerin, Christin und Jüdin, Weiße und Negerin” : Die Patientinnen des Entbindungshospitals der Universität Göttingen um 1800 », H.-J. Gerhard (sous la dir. de), Struktur und Dimension. Festschrift für Karl Heinrich Kaufhold, vol.1, Stuttgart, 1997, p. 324-343, et aussi pour ce qui suit.
-
[21]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 164 et suiv. ; M. Metz-Becker, Der verwaltete Körper, op. cit. ; E. Labouvie, Beistand in Kindsnöten, p. 290-294 ; V. Pawlowsky, « Ledige Mütter als “geburtshilfliches Material” », Comparativ, 3, 5, 1993, p. 33-52 ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 142-147 ; « Perdre la vie », art. cit., p. 240 ; S. Cavallo, Charity and Power in Early Modern Italy. Benefactors and their Motives in Turin, 1541-1789, Cambridge, 1995, p. 199 et suiv. ; N. M. Filippini, « Sous le voile: les parturientes et l’utilisation des hospices de maternité en Italie. L’exemple de Turin, au milieu du xixe siècle », à paraître dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, 49, 1, 2002. La situation était différente dans certaines maternités londoniennes, voir J. Donnison, Midwives, op. cit., p. 26 ; A. Wilson, The Making of Man-Midwifery. Childbirth in England 1660-1770, Londres, 1995, p. 146-147 ; B. Croxson, « The Foundation and Evolution of the Middlesex Hospital’s Lying-In Service », Social History of Medicine, 14, 2001, p. 27-57.
-
[22]
S. Beauvalet-Boutouyrie, « Perdre la vie », art cit., p. 247 et suiv.
-
[23]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 223, 232 et suiv. ; V. Pawlowsky, Mutter ledig – Vater Staat. Das Gebär – und Findelhaus in Wien 1784-1910, Innsbruck, 2001 ; « Trinkgelder » ; S. Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital, op. cit., p. 87-97 et 272-276 ; « Perdre la vie », art. cit. ; S. Cavallo, Charity and Power, op. cit., p. 196 et suiv. ; N. M. Filippini, « Sous le voile », art. cit.
-
[24]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. xcv-xcvi.
-
[25]
J.-L. Brockmann, « Osianders Bericht », art. cit., p. 167.
-
[26]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. 83-84.
-
[27]
J. Schlumbohm, « Verheiratete oder Unverheiratete », H.-J. Gerhard (sous la dir. de), Struktur und Dimension, op. cit., p. 340.
-
[28]
V. Pawlowsky, Mutter ledig, op. cit., p. 81-83 ; « Trinkgelder », art. cit. ; « Ledige Mütter », art. cit. ; H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 171 et 179 et suiv. ; Preußler, Hinter verschlossenen Türen, p. 81 et suiv.
-
[29]
C’est seulement vers 1820 que les universités allemandes ont commencé à mettre sur pied des « polycliniques » obstétriques, c’est-à-dire des institutions s’occupant de l’accouchement des femmes à domicile et prévoyant une formation des étudiants chez elles. Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 305 et suiv.
-
[30]
A. Wilson, Man-Midwifery, op. cit., p. 176 et suiv. ; « The Ceremony of Childbirth and its Interpretation », V. Fildes (sous la dir. de), Women as Mothers in Pre-industrial England, Londres, 1990, p. 68-107 ; E. Labouvie, Andere Umstände : Eine Kulturgeschichte der Geburt, Cologne, 1998, en particulier p. 103 et suiv. ; H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 288, 400 et suiv.
-
[31]
F. B. Osiander, Annalen, vol.1, 1, p. vii.
-
[32]
B. Latour, The Pasteurization of France, Cambridge, Mass., 1988, p. 74.
-
[33]
C. W. Hufeland (sous la dir. de), « Nachrichten von der Medizinisch-Chirurgischen Krankenanstalt zu Jena, nebst einer Vergleichung der klinischen und Hospitalanstalten überhaupt », Journal der practischen Arzneykunde und Wundarzneykunst, 3, 1797, p. 528-566, en particulier p. 529 et suiv. et 535 f. Voir T. H. Broman, Transformation, op. cit., p. 103-104, 113 et suiv., 122 et suiv. ; Bueltzingsloewen, Machines à instruire, op. cit., p. 242 et suiv.
-
[34]
Voir J. Schlumbohm, « Der Blick des Arztes, oder : wie Gebärende zu Patientinnen wurden. Das Entbindungshospital der Universität Göttingen um 1800 », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 170-191. Les Tagebücher conservés sont désormais à l’Institut pour l’éthique et l’histoire de la médecine de l’université de Göttingen, dont je remercie le directeur pour m’en avoir permis l’accès. J’ai jusqu’ici utilisé les 998 cas des vol.6-7, 10-13 couvrant les périodes 1799-1802 et 1806-1812. J’ai également utilisé les registres d’admission (Aufnahmebücher), vol.1-2, couvrant la période 1791-1829, qui sont aussi conservés au même endroit.
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[35]
Les paragraphes suivants sont fondés sur F. B. Osiander, Annalen, vol.1,1, p. 10 et suiv. ; Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cvi et suiv. Voir W. Bickenbach, « Die Geschichte des geburtshilflichen Unterrichts an der Universität Göttingen », H. Martius, Universitäts-Frauenklinik 1751 bis 1951, p. 25-36, en particulier p. 30-31, sur l’instruction des étudiants en médecine ; H. Hampe, Zwischen Tradition und Instruktion. Hebammen im 18. und 19. Jahrhundert in der Universitätsstadt Göttingen, Göttingen, 1998, en particulier p. 77-88, sur l’instruction des sages-femmes.
-
[36]
F. B. Osiander, Annalen, op. cit., vol.1,1, p. xiv.
-
[37]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, vol.1, 1, p. cx-cxi.
-
[38]
Sur l’importance des mannequins dans l’enseignement de l’obstétrique, voir J. Geyer-Kordesch et F. Macdonald, Physicians and Surgeons in Glasgow, op. cit., p. 261-264 ; N. R. Gelbart, The King’s Midwife : A History and Mystery of Madame du Coudray, Berkeley, 1998, p. 60-64, 207 et 213-214.
-
[39]
Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 286 et suiv. sur cette « transgression du tabou de la honte » qui n’était pas facilement acceptée dans la pratique privée.
-
[40]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. lxxxix. Quand il y avait plus de trente étudiants au cours d’Osiander, il les divisait en deux groupes appelés alternativement pour assister aux accouchements.
-
[41]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cxii-cxiii. Le soulignement est dans l’original. L’expression « résignation quasi animale » est une citation de son adversaire, Johann Lukas Boër de Vienne.
-
[42]
C. Honegger, Die Ordnung der Geschlechter. Die Wissenschaften vom Menschen und das Weib 1750-1850, Francfort-sur-le-Main, 1991 ; L. Jordanova, Sexual Visions. Images of Gender in Science and Medicine between the 18th and 20th Centuries, New York, 1989, en particulier p. 19 et suiv. et p. 43 et suiv. ; B. Duden, The Woman Beneath the Skin : A Doctor’s Patients in Eighteenth-Century Germany, Cambridge, Mass., 1991, p. 20 et suiv. ; L. Daston, « The Naturalized Female Intellect », Science in Context, 5, 2, 1992, p. 209-235.
-
[43]
F. B. Osiander, Handbuch der Entbindungskunst, vol.1, 1, Tübingen, 1818, p. 7-8.
-
[44]
H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 148 et suiv. La distinction entre accouchements considérés comme « naturels » et ceux qui exigeaient une assistance « artificielle » était cependant controversée.
-
[45]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cx-cxi.
-
[46]
A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 71-72 et 96.
-
[47]
F. B. Osiander, Annalen, op. cit., vol.1, 1, p. xv.
-
[48]
Pour plus de détails voir J. Schlumbohm, « Der Blick », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit.
-
[49]
Tagebuch, vol.7, n°s 67 et 88, 1801.
-
[50]
Tagebuch, n°s 80, 1801 et 109, 1802.
-
[51]
Tagebuch., n° 125, 1802.
-
[52]
F. B. Osiander, Kurze Uebersicht der Vorfälle in dem Königl. Entbindungshospital auf der Georg-Augustus-Universität zu Göttingen vom 1 Octob. 1794 bis 23 März 1795, am Schlusse des Winterhalbenjahres seinen Zuhörern zum Andenken mitgetheilt (n.p., 1795), deuxième page.
-
[53]
Tagebuch, vol.7, n° 169, 1802.
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[54]
Tagebuch, n° 114, 1802.
-
[55]
Tagebuch., n° 111, 1802. Pour ce cas, Osiander a illustré la position par une esquisse dans le journal.
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[56]
Tagebuch, vol.11, n° 2, 1808, à nouveau accompagné d’une esquisse.
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[57]
Tagebuch, vol. 12, n° 124 b, 1811.
-
[58]
Tagebuch, vol. 7, n° 72, 1802 et vol. 12, n° 159, 1811.
-
[59]
Ce qui correspond à une réalité dans l’Allemagne des xviiie et xixe siècles tandis qu’en Angleterre les accoucheurs étaient fréquemment appelés pour des accouchements normaux dès la seconde moitié du xviiie siècle ; voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 337 et suiv., p. 343 et suiv. ; A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 167-168, 175 et suiv. Par ailleurs, certains obstétriciens français du début du xixe siècle se montraient plus hostiles à l’utilisation des instruments à la maternité de Port-Royal qu’ils ne l’étaient eux-mêmes dans leur pratique privée. La raison en était probablement que l’hôpital ne formait que des sages-femmes qui n’avaient pas le droit d’utiliser les instruments. Voir S. Beauvalet-Boutouyrie, « Die Chef-Hebamme », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 230-231 ; Naître à l’hôpital, op. cit., p. 158-161.
-
[60]
H. Winkelmann, « Entbindungswissenschaft und Entbindungskunst bei Friedrich Benjamin Osiander », Medizinhistorisches Journal, 18, 1983, p. 306-312.
-
[61]
Chiffres calculés sur la base des données de E. von Siebold, « Akademische Entbindungsanstalt », Nachrichten von der Georg-August-Universität und der Königl. Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, 1er juillet 1856, n° 9, p. 161-176, en particulier p. 168-169.
-
[62]
F. B. Osiander, Tabellarisches Verzeichniss aller in der Königl. Entbindungsanstalt zu Göttingen seit […] 1751 bis […] 1762 vorgefallenen Geburten […]. Ausgezogen aus den Tagebüchern des seel. Prof. Roederer’s, Göttingen, 1795, remarques p. 1 ; voir F. B. Osiander, Lehrbuch der Entbindungskunst, vol.1, Göttingen, 1799, p. 321 et suiv.
-
[63]
J. G. Roederer, Oratio, op. cit., p. 35 et 40-42.
-
[64]
Voir A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 82 et suiv., 148 et suiv., 178 et suiv.
-
[65]
Voir J. Schlumbohm, « “Die edelste und nützlichste unter den Wissenschaften” : Praxis der Geburtshilfe als Grundlegung der Wissenschaft, ca. 1750-1820», H. E. Bödeker et al. (sous la dir. de), Wissenschaft als kulturelle Praxis, 1750-1900, Göttingen, 1999, p. 275-297, en particulier p. 292 et suiv.
-
[66]
J. Gélis, La Sage-femme, op. cit., p. 345 et suiv. ; A. Wilson, Making of Man-Midwifery, op. cit., p. 175 et suiv.
-
[67]
F. B. Osiander, Denkwürdigkeiten, op. cit., vol.1, 1, p. cix-cx.
-
[68]
J. Schlumbohm, « Der Blick », J. Schlumbohm et al. (sous la dir. de), Rituale der Geburt, op. cit., p. 178-180 et 190-191 ; voir J. Schlumbohm, « Grenzen des Wissens : Verhandlungen zwischen Arzt und Schwangeren im Entbindungshospital der Universität Göttingen um 1800 », B. Duden, J. Schlumbohm et P. Veit (sous la dir. de), Geschichte des Ungeborenen. Zur Erfahrungs- und Wissenschaftsgeschichte der Schwangerschaft, 17. – 20. Jahrhundert, Göttingen, 2002, p. 129-165.
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[69]
Une raison supplémentaire pourrait cependant l’avoir conduit à cette conclusion. En effet, Osiander indiqua, en marge du compte rendu, que cette femme avait été arrêtée pour vol quelques semaines après avoir quitté l’hôpital. Voir Tagebuch, vol.4, n° 301, 1796.
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[70]
Tagebuch, vol.6, n° 659, 1801.
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[71]
Voir supra note 14.
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[72]
Voir H.-C. Seidel, Kultur des Gebärens, op. cit., p. 148 et suiv., 274 et suiv., 313 et suiv., 380 et suiv.
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[73]
I. Loudon, Death in Childbirth : An International Study of Maternal Care and Maternal Mortality 1800-1950, Oxford, 1992, p. 428-444 ; M. DeLacy, « Puerperal Fever », art. cit.
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[74]
J. Schlumbohm, « Did the Medicalisation of Childbirth Reduce Maternal Mortality in the Eighteenth and Nineteenth Centuries ? Debates and Data from Several European Countries », S. Sogner (sous la dir. de), Studies in Mortality, Oslo, à paraître.