Nous nous retrouvons ici, pour converser ensemble sur un long discours de Derrida portant sur la vie la mort, textes écrits puis lus, auxquels nos propres discours, écrits puis lus, tentent de faire écho. Dès le départ de notre situation, dès le départ de la biologie, science de la vie, et dès le départ de la vie elle-même, il y aura eu cette ambiguïté, ce jeu du chat et de la souris, entre l’oral et l’écrit, c’est-à-dire, entre le spontané et le préparé, la trace visible et la trace enterrée, la vie et la mort, et le mince espoir de trouver un petit trou, de souris justement, pour s’échapper de cette opposition visiblement stérile et partielle. Nous jouons nécessairement avec ces deux notes, c’est le principe, la règle même du jeu proposé par Derrida :
« Un discours sur la vie la mort, nous avons déjà assez vérifié la semaine dernière qu’il se tenait dans un certain espace, encore très indéterminé, entre le logos et le gramme, l’analogie et le programme, les différents sens du programme. Et puisqu’il s’agit de la vie, cet espace entre logique et graphique doit bien quelque part se situer aussi entre l’instance bio-logique et l’instance bio-graphique, thanato-logique et thanato-graphique. »Bio-logie et bio-graphie se chevauchent, s’entre-croisent et exigent mutuellement leur distinction. Mais la bio-logie est-elle libérée de tout gramme, et la bio-graphie, de tout logos ? Peut-on encore distinguer ces deux expressions de la vie ?
Il est relativement facile de répondre à la première moitié de la question…