Dès sa création, l’ANRU a développé une intense activité de communication, tant en direction des maires pour qu’ils s’engagent au plus vite dans son programme, que de l’opinion publique qu’il fallait convaincre que le « plan Marshall pour les banlieues » maintes fois promis était devenu réalité. Pour ce faire, les responsables du PNRU se sont appuyés sur le dénombrement des conventions signées avec les villes, des démolitions qu’elles prévoyaient et de leurs budgets prévisionnels, dont l’actualisation régulière donnait à voir la montée en puissance et l’ampleur du programme. Les opérations engagées dans toutes les villes de France ont ensuite fourni un flux ininterrompu d’images spectaculaires d’explosions de tours et de barres prisées des médias, qui ont été de puissants relais des discours des responsables de la politique de rénovation urbaine. Au poids des chiffres et au choc des photos se sont ajoutées les formules de Jean-Louis Borloo : le PNRU est « le plus grand chantier de l’histoire civile », qui prévoit des investissements d’un coût équivalent à « dix tunnels sous la Manche », « douze porte-avions nucléaires », voire « à la masse monétaire de I’Irak ». À mesure de leur engagement dans le PNRU, des maires de tous bords se sont joints au chœur célébrant la rénovation urbaine, dont le soutien a été systématiquement mis en avant par l’ANRU dans ses supports de communication. Force est de constater qu’à la différence de tous les autres programmes développés par la politique de la ville depuis le début des années 1980 dont l’échec a été régulièrement proclamé, la réussite du PNRU a été unanimement saluée, du président de la République, qui louait en février 2008 « le travail remarquable de l’ANRU et ses premiers succès », jusqu’aux habitants des quartiers en cours de rénovation – et plus encore des quartiers voisins –, dont le soutien ressort de plusieurs sondages aux questions habilement formulées commandés par l’ANRU, en passant par les responsables de cette agence, les maires, les responsables du monde HLM ainsi que les syndicalistes et représentants du patronat en charge du 1 % logemen…
Mise en ligne 01/01/2014