La plupart des pays possèdent un « fonds » culturel commun, une culture majoritaire plus ou moins partagée par les membres des sociétés de ces pays. À côté de cette culture nationale, il existe généralement des cultures subordonnées liées à des groupes infra-nationaux ou parfois transnationaux définis par la religion, la race, l’appartenance ethnique, la région, la classe ou d’autres critères susceptibles de fournir un sentiment d’appartenance commune. L’Amérique a toujours eu son lot de sous-cultures. De même, elle a toujours eu une culture commune anglo-protestante, partagée par une majorité de ses habitants, quelle que soit la sous-culture à laquelle ils appartiennent. Pendant près de quatre siècles, cette culture issue des colons fondateurs a perduré et constitué l’élément central de l’identité américaine. Une simple question suffit : l’Amérique serait-elle le pays qu’elle est aujourd’hui si, aux xviie et xviiie siècles, elle avait été colonisée non par des protestants britanniques, mais par des catholiques français, espagnols ou portugais ? La réponse est non. L’Amérique ne serait pas l’Amérique, elle serait le Québec, le Mexique ou le Brésil.
La culture anglo-protestante de l’Amérique est le fruit d’une combinaison entre des institutions politiques et sociales, des pratiques héritées de l’Angleterre – dont la plus notable est la langue anglaise – et des concepts et des valeurs issus du protestantisme dissident. Les colons l’ayant apporté avec eux, ce dernier, bien que sur le déclin en Angleterre, a repris vie sur le nouveau continent…
Date de mise en ligne : 29/10/2021