Il ne se passe pas un jour sans que les pouvoirs publics, les responsables politiques, les grands opérateurs, les faiseurs convoquent et vantent le mérite des petites associations. Il ne se passe pas un jour depuis le début de la crise sanitaire de 2020 et particulièrement depuis le premier confinement sans que soit rappelé le rôle essentiel qu’ont eu et ont encore ces associations, nommées depuis peu « associations de grande proximité ». Vertu du maillage territorial, connaissance fine des habitants et de leurs difficultés, capacités d’intervention dans des territoires complexes, disponibilité, solidarité de voisinage vécue ont été maintes fois mises en exergue. Avec une expertise de terrain qui pallie les angles morts de l’action publique, ces petites associations, dans leur diversité de taille, de forme, de vocation sont le pouls des quartiers populaires.
Ces dernières années, le soutien des politiques publiques a été orienté pour l’essentiel en direction des acteurs à fort impact social qui seraient en mesure de changer d’échelle pour faire face aux défis de la crise économique. Avec la crise sanitaire et ses conséquences socio-économiques, nous assistons désormais à une valorisation continue des associations ancrées dans ces territoires, au ras des barres d’immeubles de nos quartiers populaires, et à la mobilisation de nouveaux financements en leur direction. Le dispositif « Quartiers solidaires » lancé en septembre 2020, dans la suite de « Quartiers d’été », par le ministère de la Politique de la ville marque un premier infléchissement dans la fabrique des politiques publiques pour les quartiers populaires : « La relance n’est pas seulement économique, elle est aussi solidaire et l’État doit être là pour soutenir tous les acteurs qui rendent la solidarité concrète sur le terrai…