De nombreux points communs relient la clinique de l’hypnose ericksonienne à celle du trauma.
L’Hypnose est un état modifié de conscience, au cours duquel une personne se dissocie temporairement d’une situation, tout en restant en contact avec le monde environnant.
Elle est ici et là-bas en même temps, reste consciente de ce qui se passe autour d’elle, garde son libre-arbitre à chaque instant, tout en restant centrée sur un travail inconscient qui l’absorbe totalement.
L’hypnose est un processif actif, travail au cours duquel le sujet accède à des réponses et des changements qui apparaissent, le plus souvent, au-delà de la séance, sans que le patient n’en prenne conscience.
Son entourage le lui signale, ou il s’en aperçoit bien après qu’il ait changé.
Nous traversons, plusieurs fois par jour, des épisodes de dissociation spontanée, hypnose naturelle, qui possède une fonction « salvatrice », moments de rêverie spontanée : école, réunion ennuyeuse, voyage en train, émission ou film à la télévision, moment qui permet de se ressourcer, mais de s’évader aussi d’une mémoire traumatique envahissante, qui resurgit avec les émotions, notamment les « flashback », diurnes et nocturnes.Ces épisodes de dissociation spontanée sont autant d’états hypnotiques qui permettent au sujet de suspendre provisoirement la souffrance.
Mais cette dissociation salvatrice peut être aussi une séquelle, un moyen de défense spontané inconscient, « une partie de moi subissait, comme si elle était paralysée, pendant que l’autre partie de moi souffrait en silence et hurlait de terreur… » dit un patient…