En 1989 s’ouvre au musée de l’Homme une exposition intitulée « Les Amériques de Lévi-Strauss ».
Jean Guiart, professeur au Muséum et directeur du Laboratoire d’ethnologie au musée de l’Homme, et Martine Reid, éditrice scientifique et épouse du sculpteur indien Bill Reid, dont les œuvres seront exposées, sont responsables du projet.
L’exposition s’articule autour de deux pôles, correspondant à deux moments de la vie de Lévi-Strauss. D’une part, une partie des objets qu’il a ramenés de ses expéditions chez les Caduveo, les Bororo et les Nambikwara (parures, bijoux, ustensiles de la vie quotidienne mis en situation à partir des photos prises par Lévi-Strauss pendant les expéditions). D’autre part, une partie des objets qu’il a acquis, durant l’exil de la guerre, à l’époque où il courait les brocanteurs de New York en compagnie d’André Breton et qu’il a dû vendre en 1950.
En même temps que s’ouvre l’exposition, Plon publie une anthologie, Des symboles et leurs doubles, complétée par une étude de Jean Guiart et un essai de Martine Reid sur « Le courage de l’art ». Parmi les textes réunis figure un article sur le masque que Lévi-Strauss a publié en 1959 à l’occasion d’une exposition au musée Guimet et dans lequel il poursuit la réflexion de ses publications antérieures. Celle-ci concerne, en particulier, le rapport du visage et du masque, comme en témoigne l’article de 1944-1945, « Le dédoublement de la représentation dans les arts de l’Asie et de l’Amérique », repris sous le même titre dans l’…