Le Larousse donne comme définition pour le terme vicariant : qui remplace quelque chose d’autre. Par extension, un traumatisme vicariant parle d’un traumatisme apparu chez une personne « contaminée » par le vécu traumatique d’une autre personne avec laquelle elle est en contact. On peut aujourd’hui penser que le système des neurones miroirs joue probablement un rôle dans cette transmission, notamment par contamination physiologique et sensorielle.
Mc Cann et Pearlman en 1990 (Mc Cann et Pearlman 1990) font référence de façon spécifique aux expériences traumatiques vécues par des thérapeutes travaillant avec des survivants. Ultérieurement, leur définition est étendue par Saakvitne et ses collègues à un plus large groupe de personnes qui inclut tous ceux aidant des survivants ou des personnes traumatisées (Saakvitne et al., 2000), telles que les gens du clergé (Day et al., 2006), les travailleurs sociaux de première ligne (Price et al., 2007), les professionnels du système judiciaire (Levin et Greisberg, 2003; Peters 2007), les prestataires de soins (Madrid et Schacher, 2006 ; Shah, 2010).
Un traumatisme vicariant peut donc apparaître chez tout professionnel travaillant avec des personnes traumatisées.
L’empathie semble être fondamentale dans le mécanisme pouvant amener un traumatisme vicariant (Pearlman et Saakvitne, 1995). Dans sa description de l’empathie, Decety (2005) indique qu’elle comprend deux facteurs : d’une part « un partage affectif non conscient et automatique avec autrui », et d’autre part « la nécessité de supprimer ou réguler temporairement et consciemment sa propre perspective subjective pour se mettre à la place de l’autre sans perdre son identité…